«  Tu es celle qui a fait un boucan dingue hier soir ? »  De toute évidence, il avait entendu mon arrivée fracassante et cela m’amusa. Imaginer que cela fut un dérangement pour lui, était quelque peu grisant. «  J'espère que tu te plairas ici en tout cas. » Les choses se déroulaient suffisamment comme je le voulais, pour espérer que mon plan puisse perdurer sur le long terme, avec autant d’efficacité. Lorsque je lui demandais s’il avait une petite amie, afin de détourner son attention de mon changement d’humeur. Il s’arrêta, alors que nous montions les marches, pour nous rendre aux labos sans doute. Il rigola, ma question semblait l’amuser. Me détaillant, il secoua la tête négativement. Je savais pertinemment qu’il n’avait pas de petite amie, sinon les choses auraient été un brin compliqué, mais pas impossible non plus. J’étais obstinée et qu’il y eut de la concurrence ou non, j’avais bien l’intention d’aller jusqu’au bout des choses. Il dit en se décoiffant les cheveux, sans doute un peu gêné : «  Faudrait déjà qu'il y en est une qui me plaise. » A ces mots, son regard rentra en contact avec le mien, si il avait été tantôt timide, tantôt gêné, tantôt amical, il se faisait a présent charmeur, dragueur. Ce qui me déstabilisa légèrement, d’autant plus, quand il ajouta en souriant à mon égard : «  Y en a une qui me plaît bien. » Je détournais légèrement le regard, le cœur qui s’emballait un peu trop vite, loin de ce que j’aurai préféré, en faisant face à un peu plus d’assurance de sa part. " Et toi ? Une personne qui fait battre ton cœur ? "

A ces mots, je manquais la dernière marche. A ma grande surprise, il passa ses bras autour de ma taille, m’empêchant ainsi de tomber. Il me retenait fermement, en me serrant contre lui. Si d’apparence extérieure, je semblais tout ce qu’il y avait de plus calme. Cette promiscuité soudaine et inattendue affolait mes sens et augmentait, assurément mon rythme cardiaque. «  Attention, c'est dangereux. »  me murmura-t-il dans un souffle à mon oreille. Ce qui m’apparaissait à ce moment précis, comme dangereux, ne fut pas que je puisse tomber, mais c’est Do Ji, lui même que je devais craindre, d’autant plus, quand il se montrait un peu trop charmeur, comme il était entrain de le faire avec moi.  Étonnamment, pour quelqu’un qui ne semblait pas apprécié le contact physique, il ne me lâcha pas immédiatement. Je sentais la même tension autour de nous que j’avais constaté, un peu plutôt dans la salle de cours. Pendant un bref instant, je crus même qu’il allait m’embrasser, mais dans un raclement de gorge, il me relâcha. Pour une fois, j’eus presque envie de le remercier. Il passa devant moi, me permettant ainsi de retrouver une certaine contenance. Ressaisis toi me réprimais je intérieurement. Après tout, je devais me rappeler que plus jeune, il n’avait pas hésité un seul instant, à me pousser dans les escaliers. Si il se montrait gentil avec moi aujourd’hui, ce n’était que pour mon apparence, pour ma beauté. Il attendait de moi, peut être plus qu’il ne le laissait apercevoir, je devais rester sur mes gardes, me montrer vigilante, au lieu de me laisser déstabiliser par un bête battement de cœur, dû à un sourire charmeur.  Il ouvrit la porte coupe feu et je le suivis à l’intérieur. J’aurai mieux fait de le pousser moi-même dans les escaliers, mais ça aurait manqué cruellement de subtilité. Ignorant totalement sa question liée à mon cœur, je pris le partir de rire en poursuivant sur son conseil : « Il est possible que j’aime vivre quelque peu dangereusement ». Reportant mon attention sur lui, je dis en souriant : « Alors c’est peut-être dangereux d’être avec moi, tu ne penses pas ? »

Il rigola avant de reprendre le trajet en direction des laboratoires, je me contentais de le suivre en le fixant du regard, cherchant avec intérêt les informations indirectes que je pouvais obtenir. Il poussa une porte, puis s’arrêta et me dit : « Et voilà, mademoiselle. Nous nous trouvons dans les labos. » Je regardais la salle d’un rapide coup d’œil, avant de reporter de nouveau mon attention sur Do Ji qui poursuivit ainsi, en ouvrant une autre porte : «  Et voici où nous aurons cours demain. »En souriant je parcourais la salle, cela aurait pu m’arranger de me retrouver ici, afin d’en découvrir les lieux avant notre prochain cours, mais de toute évidence, Do Ji ne semblait pas spécialement entouré pendant les heures d’enseignement, donc cela ne m’apparaissait pas compliqué, de me retrouver à côté de lui demain, ou même à l’avenir pour les cours.  Je reportais mon attention sur lui, lorsqu’il ajouta : «  Dis, tu as faim ? Je t'invite. » Je souris à l’idée que Do Ji me facilitait la tâche, je n’avais même pas besoin de trouver une excuse qu’il me donnait toujours une raison de passer un peu plus de temps avec lui. D’autant que l’idée ne semblait pas mauvaise, nous pourrions discuter, mais aussi, il sera plus facile d’établir une certaine promiscuité à ce moment là. En riant je lui répondis : « Si tu m’invites je ne vois pas ce qui me pousserait à refuser une telle proposition. ».