Juste avant de venir j'avais eu Chao au téléphone, il était actuellement à Seoul. J'avais ri, en repensant à son appartement, lui n'avait pas partagé ma bonne humeur. Parfois, il pouvait se montrer incroyablement vieux jeu, parfois, il me surprenait par sa capacité à faire preuve d'autant d'ouverture d'esprit. Quoiqu'il en soit, même s'il me faisait me faisait la tête, chose que j'aurai pu comprendre, cela n'allait pas durer, j'en aurai mis ma main à couper. Peu importe, en raccrochant avec lui, j'étais rentrée dans le bâtiment. Encore une soirée parmi tant d'autre: danser, boire, parler, sourire, séduire, rien de plus qui ne faisait palpiter votre cœur. Comme ça, je me faisais l'effet d'une personne difficile, exigeante, dans un sens cela n'était pas faux, mais n'était-il pas normal de vouloir le meilleur? Installé au bar, je regardais d'un œil distrait la salle, j'avais besoin de quelque chose de nouveau, de quelque chose qui change de l'ordinaire. Il me fallait un peu de folie pour égayer cette soirée. En contemplant mon verre, je cherchais une idée qui aurait pu amener un peu d'entrain à cette nuit morne. Pourtant, l'ambiance était sympa, comme elle l'était toujours, mais seulement, ce soir j'avais envie d'autre chose, j'avais envie de plus que ce qu'elle avait à m'offrir. J'avais de envie quelque chose qui vous faisait vivre l'instant présent, comme si plus rien n'existait, j'avais envie d'un peu d'imprévu, vous faisant vibrer sous l'effet de l'incertitude, de l'inconnu. Bref, mon verre en main, je repris ma contemplation de la salle, comme si, ce simple geste aurait pu m'aider à trouver une idée.

@Byun Azraël

Alors que je continuais de contempler la salle, installée sur la chaise haute du bar, il y eut un peu plus d'agitation, un peu plus d'euphorie. Je regardais d'où venait cet intérêt soudain, je n'étais par ailleurs pas la seule, bien que pour certain se fut, par intérêt non dissimulé, pour ma part il s'agissait d'une simple curiosité qui me ferait passer le temps. Je fus un peu déçue au premier abord, de constater que cette agitation n'était due qu'à une simple jeune fille entrain de danser, mais en la détaillant de loin, un peu plus, je devais reconnaître qu'elle était jolie, de quoi sans doute, attiser un peu la gente masculine. Personnellement, ça n'avait pas vraiment d'importance pour moi, après tout: qu'est ce que la beauté? Un amas de superficialité dont j'étais moi-même composée, rien de bien intéressant en somme. Toutefois, je devais reconnaître que sa tenue était choisie avec soin, elle avait du goût n'en déplaise à certains. Je souris à moi-même, j'aimais son style et en le regardant danser, une idée me vint à l'esprit. Je descendais de mon fauteuil qui, je devais le reconnaître, n'était pas très adaptée à ma  propre tenue. Installé là dessus, la longueur de votre jupe, bien courte en vérité, donnait l'impression qu'elle était tout bonnement inexistante. Enfin, peu importe, ce n'est pas comme si j'en avais quelque chose à faire, de ce genre de petits détails superficiels. Chao disait toujours qu'avec le peu de tissu dont on recouvrait nos corps, il fut étonnant que nous ne nous sentions pas gênée, mais il avait tord, qu'importe à quel point votre tenu peut se montrer inconfortable le plus important était l'effet qu'elle renvoyait sur les autres. N'était il pas plus plaisant de sentir l'intérêt non dissimulé, car non dissimulable que vous portaient les hommes que d'être inexistante aux yeux de tous? Verre en main, droite comme il se doit sur mes talons hauts, je traversais la foule de danseurs qui nous séparait. Frôlant les corps de ceux qui trop occuper à danser, au son des basses ne s'étaient pas pousser sur mon chemin. Arrivée à sa hauteur, sans la moindre hésitation, de ceux possédant suffisamment d'assurance, je fis tinter mon verre contre le sien en disant, dans un français correct : « Santé ». J'étais assez douée pour les langues, après tout, je parlais couramment l'anglais, le coréen, le chinois, mais il était vrai que du français, je ne connaissais que certains termes ou phrases que Chao utilisait parfois devant moi. Je souris, un sourire malicieux, un sourire qui illuminait la pièce, tant il était porteur de l'idée que j'avais en tête. Finalement je sentais que cette soirée, allait prendre un tournant fort intéressant.

Mon audace, semblait bien payer. De toute façon, pourquoi cela n'aurait-il pas fonctionné? C'est vrai, tout n'était qu'une question d'adaptation à l'autre. Lorsqu'on définissait un objectif très précis à atteindre, il ne suffisait pas seulement d'en définir toutes les possibilités pour en atteindre le chemin, il fallait également déterminer qu'elles en étaient les meilleures, les plus efficaces. Certains diront: "manipulations", mais il ne s'agissait pas de cela. La vie c'était comme les affaires, si vous vouliez des résultats, vous deviez faire face à des contraintes inhérentes, auxquelles étrangement, il était possible de s'en esquiver, par une technique "d'évitation". Alors que mon esprit s'égarait en divagation, elle me dit en continuant à danser: « Santé » A mon tour je souris, en buvant une gorgée d'alcool. Je me rappelais étrangement la première fois que j'avais bu. En fait, je me rappelais surtout du lendemain matin quand je m'étais réveillée dans le même lit que Lee. Je me souvenais encore de ce mal de crâne à m'en faire vriller les tympans et de la tête que Lee faisait en me regardant, mélange d'inquiétude et d'envie de rire, pas très jolie à voir, probablement comme ma tête ce jour là. J'aurai pu me sentir gênée de dormir ainsi avec Lee, mais ce n'était jamais le cas, car si il y a une chose que je savais bien sur lui : je n'étais pas son "genre" et il ne se serait rien passé entre nous. Je crois que c'était une retranscription assez fidèle de ce qu'il m'avait dit ce matin là.  Alors que je divagais encore intérieurement la jeune fille poursuivie: « On se connaît toi et moi ? » Pendant un bref instant, je jetais un regard plus attentif à son visage, détaillant les traits de ce dernier, mais rien ne me paru connu. De toute façon, même si je l'avais rencontré ailleurs, c'est à dire à l'époque de Seoul, elle ne m'aurait pas reconnu. De plus, personne ne savait qui j'étais de cette époque si ce n'était  Han Sae Ran. On pouvait prendre l'exemple de Do Ji et cela aurait parfaitement convenu, cet idiot m'avait connu, mais il n'aurait jamais été capable de se rappeler de moi en me voyant aujourd'hui, j'avais trop changé pour ça. Sinon, pour en revenir au sujet principal, il y avait eu la Chine, mais son visage, ne me disait vraiment rien, c'est pourquoi je répondis en souriant: «  Non, pas encore. » En vérité, tout ceci n'avait pas d'importance, ce n'était pas le sujet principal de mon arrivé jusqu'ici. Me rapprochant d'elle, la frôlant inévitablement, je lui dis amusée: « Tu connais le jeu du: Pour combien tu...? »