ootd ϟ Sissi. Sissi. Cette fille était juste une catastrophe ambulante, une diablesse indisciplinée, une fillette incorruptible au sang chaud et aux désirs vils. Adam le voyait dans son regard de poupée malintentionnée. Comme s'il arrivait à y discerner une part d'elle, celle qu'il semblait la mieux connaître, puisqu'étrangement, elle arrivait à lui ressembler sur certains points. Sissi était inatteignable du haut de sa tour de diamant, observant le monde autour d'elle de son piédestal, jamais non-accompagnée de ce sourire si caractéristique de sa personne. Signe que des choses étranges se tramaient sous cette touffe de cheveux lisses. Qu'est-ce qu'elle était fatigante. Mais fallait croire que le Lannister trouvait tout de même la force d'accepter ses rendez-vous à deux, comme poussé par une raison dont il n'avait aucune idée. Que la vilaine ne se fasse pas trop d'illusions tout de même. Il ne voulait pas lui faire croire qu'il faisait ça par simple sympathie. Elle ne représentait pas grand-chose à ses yeux. Oui, vraiment, pas grand-chose. C'est ce qu'il aimerait croire.

Soupirant, il sortit de l'immeuble de son entreprise, ses affaires dans une main et le masque dissimulant son visage de prince. Il attendait que la princesse vienne le chercher dans son carrosse pour l'emmener il ne savait où encore. Un bar de renommée il espérait. Mais était-ce trop demandé pour quelqu'un telle que la Kwon ? Elle et ses goûts déjantés. Il lui sembla alors l'apercevoir au coin de la rue, il n'attendit pas plus longtemps pour la rejoindre. « Ce n'est pas trop tôt. T'es pas si désirable que ça pour te faire autant attendre, Sissi, t'es au courant au moins ? » lâcha-t-il en tant que bonjour.

ootd ϟ  Elle? Craquer pour lui? Haha. Bien sûr que non. Et puis quoi encore? Non, non. Sissi est juste bienveillante. Elle a toujours eu beaucoup d’empathie pour le troisième age. Ce n’est pas comme si ce vieux blanc bec de Lannister pouvait sortir et s’amusait tous les jours, hein? Elle se rassure en se disant qu’elle lui rend plus service qu’autre chose en le distrayant un peu. Que ce n’est absolument pas pour ses beaux yeux sévères ou sa belle gueule d’ange capricieux qu’elle a autant envie de le voir et de passer du temps avec lui. Ce serait ridicule, pas vrai? Encore plus ridicule que lorsqu’elle avait fait croire à tout le monde qu’il était sa tendre moitié à la soirée des fiançailles. Lui? Son fiancé? Par pitié. Qui aurait envie de se lier éternellement avec un ronchon pareil? Qui aurait envie de passer le restant de ses jours avec un mec aussi insupportable? Il faudrait être folle ! S’il y a bien un homme que Sissi ne rêverait pas d’épouser réellement, c’est bien lui. Vraiment. En tout cas, c’est ce que la jolie russe s’oblige à croire.  

Lorsqu’elle finit par apparaître au coin de la rue, son regard noir capte sans mal la silhouette qu’elle doit retrouver. Un fin sourire étire ses lèvres rouges tandis que sa main s’agite pour le saluer. Et comme toujours, Adam se montre tout à fait charmant dans ses propos. Pas si désirable que ça, hein? Un brin amusée, Sissi ne se prive pas pour rétorquer, adorablement “Mais ça veut dire que je le suis quand même un peu, non?” Autant voir le verre à moitié pleins qu'à moitié vide. Et Mademoiselle a toujours été très positive comme fille... “Aish, j’ai bien compris que tu avais hâte de me voir et que je te manquais... Mais au lieu de râler, tu pourrais me dire bonjour plus affectueusement tu ne crois pas?  Franchement...” Peste-t-elle en levant les yeux au ciel sans pourtant perdre son beau sourire. Sans lui demander la permission, ses doigts baissent malicieusement son masque et son minois se rapproche du sien. Elle dépose un petit baiser au coin de ses lèvres. Un baiser qui dure. Lorsqu’elle se recule ensuite, sa frimousse se fait adorablement insupportable. “Tu devrais un peu mieux montrer l’exemple en tant qu’ainé pépé, t’es pas encore tout à fait mort tu sais ?” Fait remarquer Sissi en venant lui tirer la langue. Puis, elle commence à siffloter l'air de rien, marchant en direction du bar où ils iront ce soir... sans même prêter attention à sa réaction.