park alix

il vit actuellement chez une amie de son père qu'il considère comme sa tante, ou la seule qui ait le mérite d'être un semblant de figure maternelle à ses yeux. ☾ il pratique le basketball depuis ses onze ans. il est plutôt doué. ☾ n'étant aucunement familier avec la langue coréenne, il l'apprend surtout grâce à des dramas. ce qui fait qu'il ne fait qu'appeler les garçons plus âgés que lui par oppa et les filles plus âgées par unnie. ☾ un jour, il s'est retrouvé le cul coincé dans une citrouille à force de faire le thug dans le jardin de la vieille voisine. du coup maintenant, il en a horreur et ne veut plus jamais s'approcher de ce légume du diable. halloween est littéralement son pire cauchemar. ☾ il a déjà fait exploser toute sa salle de classe en cours de physique-chimie parce qu'il avait pas su contrôler une réaction chimique. ☾ son vieil hamster de compagnie s'appelait ronflex. ☾ il a un dossier qui s'appelle littérature sur son ordinateur. sauf que c'est très loin d'être de la littérature. ☾ il a une cicatrice sous le menton qu'il a eu en glissant sur le carrelage de sa salle de bain et en se cognant contre le rebord d'un meuble. il invente toujours une histoire plus farfelue et plus héroïque que la précédente pour la justifier. ☾ il aime dormir au milieu d'une mare de peluches. ☾ il se souviendra toujours de la première fois où il a été introduit au basketball : en se recevant un ballon dans les couilles. ☾ du coup, il se croit stérile. ☾ de son point de vue, si les citrouilles sont les légumes du diable, alors les mathématiques sont sa langue de prédilection en enfer. ☾ ce n'est décidément pas lui qui ait inventé l'eau chaude, mais on ne lui en veut pas, il est mignon. ☾ il ne comprend pas le concept étrange et incompréhensible que sont les filles. où est le mode d'emploi ? ☾ il a eu une phase emo durant son collège, et dès qu'il revoit les photos prises à cette époque, il ne peut s'empêcher d'être complètement embarrassé de lui-même. ☾ il porte tous les jours ses lentilles de contact pour pallier à sa myopie importante. il n'aime pas porter ses lunettes en public, cela lui rappelle de mauvais souvenirs. ☾ il fait 1m80 et s'en amuse énormément, en faisant mine de ne pas voir les plus petits que lui par exemple. ☾ il sourit et rit absolument tout le temps, même quand il dort, allez savoir comment une telle chose est possible. ☾ il déteste les chats, les chats le détestent. il dit même que ces bestioles poilues cherchent à contrôler le monde, cela se voit à leur regard pénétrant. ☾ naïf, il a véritablement attendu que sa lettre pour poudlard arrive ou qu'hagrid vienne le chercher le jour de ses onze ans, dehors, toute la nuit. lorsque sa mère lui a crié dessus et lui a balancé sa chaussure à la face, il a compris que tout ceci n'était que des foutaises. ☾ il a déjà tenu un trafic de cartes pokémon et de cartes yu-gi-oh dans sa cour de récréation de primaire. c'est l'heure d-d-d-d-du duel ! ☾ il fait semblant de comprendre les blagues trop sophistiquées pour sa capacité intellectuelle. de toute façon il rit tout le temps, ça passe crème. ☾ il tombe souvent de son lit. ☾ il porte encore des costumes d'iron man en secret.

storytime

le caractèreaudacieux ; bavard ; compatissant ; curieux ; débrouillard ; énergique ; enthousiaste ; idiot ; impliqué ; maladroit ; naïf ; protecteur ; sociable ; tolérant

Alix, il a cette hardiesse qui lui court dans les veines et qui semble être la source inépuisable de son énergie d'enfant, de ses rires instoppables et insupportables. Au grand dam de ses proches. Alix, il reste peu souvent en place. Il faut qu'il bouge, qu'il utilise son corps au maximum. Si bien que le fatiguer devient compliqué quand son endurance ne cesse de s'endurcir. Et d'autant plus lorsqu'il s'y entraîne tous les jours, en utilisant constamment cette faculté incroyable de parler, et ce, même si la barrière de la langue tente de l'en empêcher. Alix, il est heureux dans son idiotie et personne ne semble pouvoir changer ce point. Il est bête d'esprit et il le vit bien, ce petit effronté. Mais ce n'est pas pour autant qu'il est bête du cœur. Il sait reconnaître une cause juste et s'appliquera toujours à en être le premier défendeur. Alix, il a ce charme de gosse ignorant et simplet dans ses pensées. Le pigeon parfait pour les arnaqueurs du dimanche. Alix, il est doux dans ses mots et rude dans ses gestes, mais il sait s'y faire avec les gens. C'est un don qu'il maîtrise depuis qu'il est tout petit. Alix, au fond, c'est juste un enfant pas prêt de grandir.

l'histoireDes cris qui fusent. D'un côté la tempête, de l'autre le tsunami. Puis au milieu, un gosse, qui les regardaient de ses yeux de merlan frit. Il ne comprenait rien, ou alors pas grand-chose. Il sentait que c'était grave parce que son père n'avait jamais été aussi pâle et tremblant lors de leurs disputes, et parce que sa mère avait déjà cassé trois de ses précieux cendriers. Alix pensait d'ailleurs avoir marché sur un des bout jonchant sur le sol. Mais il ne dit rien, se contentant de jouer avec tout le bordel qui traînait au sol, tandis que les mots « J'en ai jamais voulu de c'gosse » transcendèrent son cœur. À ce moment-là, il fit comme son père et fit mine de n'avoir rien entendu, se contenta de faire la sourde oreille, de jouer l'attardé de service qui n'assimilait aucun mot alors que c'était faux.  Parce que c'était bien plus facile, de faire comme si les mots ne nous touchaient pas et qu'ils n'avaient aucun sens à nos yeux. Et pourtant. Alix les avait retenues de toutes ses forces, ces larmes qui venaient contredire avec véhémence ses pensées. Mais son corps ne répondait plus à ses appels.

Puis il y eut une lumière. Ses joues de mioche se retrouvèrent recouvertes d'une chaleur apaisante à en bercer son âme d'enfant perdu. La dispute avait cessé, parce que son père était venu à ses côtés, pour le réconforter. Il avait planté ses yeux dans les siens, puis il lui avait murmuré ces mots que seul lui arrivait à trouver et qui avaient toujours eu le don de tarir ses pleurs : « Ce n'est pas vrai, papa t'aime plus que tout. Je le jure. »

Une semaine plus tard, Alix enterrait son paternel, tout seul, tandis que sa mère n'en avait rien à faire. Il venait d'avoir sept ans.


Ces rires à demi-voilés. Ces attouchements à en vomir. Ces promesses bourrées. Alix avait fini par les fuir. Il ne voulait plus les voir, ces hommes que sa mère ne cessait de se taper depuis le jour où son père n'avait plus habité les lieux. Tous les deux ou trois jours, il y en avait un nouveau, puis le jour d'après, il disparaissait, pour laisser place à un énième jouet. Le nombre de fois, où Alix avait eu envie de leur envoyer son minuscule poing de môme dans leurs grosses gueules puantes mais où il s'était retenu, ne se comptait plus. Il les avait tous vus passer, un à un. Il les avait tous supportés, un à un. Il les avait tous haïs, un à un.

Mais celui-là, il l'avait exécré plus que n'importe qui d'autre.

« Qu'est-ce t'as, à me regarder comme ça, sale mioche ? T'es deg parce que je baise ta grosse pute de mère ? Laisse tomber, tu ne pourras rien y faire. Un gosse, aussi moche et puant que toi, ça reste à sa place. »

Ce n'était pas qu'Alix avait retenu son souffle tout le long. Plutôt qu'il n'avait pas eu la possibilité de respirer. Là, avec sa main de géant resserrée autour de sa gorge, le bloquant sans effort aucun contre le mur, l'empêchant de répliquer quoi que ce soit. À cette époque-là, il n'avait pas été assez fort pour lui tenir tête, et maintenant encore il se demandait s'il aurait pu le faire un jour.


« Cher Alix,

Je dois te paraître comme un lointain souvenir maintenant, ce qui est probablement une bonne chose. Un long temps se sera déjà sûrement écoulé depuis. Et ça me manquera de ne plus te voir grandir, de ne plus te voir pleurer, de ne plus te voir rire ou crier. Ça me manquera de ne plus te raconter des histoires. Mais s'il te plaît, Alix, sache que je serai toujours là et que j'ai toujours été là, à travers tout. Et s'il te plaît, Alix, sache que je serai toujours fier de t'avoir connu, fier de que tu sois mon fils, fier de tout. Et tu dois me promettre, Alix, que dans tout ce que tu feras, sois toujours toi-même et tu seras toujours unique.

Je t'aimerai pour toujours,



Ce n'était décidément pas la journée d'Alix. Loin de là.

Essoufflé, Alix courait dans les couloirs de l'école, à la suite de son hamster. Ce dernier, aussi intelligent qu'il soit, avait filé de son sac et déambulait avec joie dans tout l'établissement, faisant faire du sport à son maître. Quel bat... racien. Pourquoi l'avait aussi bien élevé pour qu'il en vienne à faire ce genre de choses à son propre maître ? Humpf... Mais voilà qu'à force de courir, le jeune homme se fatiguait. Ou plutôt, le rouge d'embarras qui lui montait aux joues le fatiguait.

Et il fallait que le pire arrive. Imaginez la scène : un couloir bondé, des élèves de toutes les origines et et de tous les âges qui se mélangeaient et qui échangeaient, des paroles tout comme des langues, puis bien sûr, des croche-pattes. Alors évidemment quand on courait, on ne se focalisait que sur ce qu'on poursuivait et aussi sur tous les pieds qui pourraient accidentellement rendre rouge son hamster à l'origine blanc, donc on ne voyait pas le vilain pied surgir de nulle part pour attaquer ses belles chevilles en pleine action. Si seulement cela s'était arrêté à une simple chute au sol avec quelques rires. Mais non, mais non. Imaginez un instant qu'un élève portait un pantalon pas trop serré, puis, imaginez un Alix qui tombe et qui se raccroche au premier truc qu'il a sous la main, ce fameux pantalon. Imaginez que ce pantalon appartienne à un gars à l'air un peu (trop) baraqué, intimidant. Puis visualisez vous la magnifique vue que quasiment toute l'école a du caleçon qui était caché sous le pantalon.

Ironie du sort, sa montre affichait le neuf janvier, soit la Sainte-Alix.

Ironie du sort bis, il semblerait que cela allait être le jour de sa mort.

Alix n'avait même pas osé relever le regard pour croiser celui de l'élève. Il l'avait senti se détacher de sa prise, puis le relever d'une facilité déconcertante par le col de son t-shirt Iron Man. Il avait ouvert les yeux et bam. Adrien. Capitaine de l'équipe de basket du lycée. Une tête de plus que lui. L'air féroce et rancunier. Y avait mieux comme première rencontre franchement.

Qui aurait cru qu'il ne cesserait de lui coller aux basques les années suivantes. Et ce, même si Adrien lui a lancé un ballon de basket dans les couilles pour se venger.


« Tu as toute la liberté que tu veux, pourquoi tu viens me faire chier pour des broutilles pareilles, hein ? Moi j'aurai rêvé que mes parents me laissent tranquilles quand j'étais gamine.
– Mais j'en veux pas de tout ça, merde. Moi tout ce que je voulais, c'était une mère. Une mère qui se soucie de son putain de fils. Tout comme le faisait papa. »


Un rire débile coincé sur ses lèvres de gamin, ce n'était pas qu'Alix était véritablement heureux de quitter le sol français. Juste qu'il avait l'impression de fuir les problèmes et que laisser derrière lui son équipe de basket et Adrien, cela lui octroyait toujours ce terrible pincement au cœur. Mais si cela n'avait pas été ce dernier qui l'avait poussé à partir, sûrement ne l'aurait-il jamais fait. Alors Alix se cachait derrière son sourire et faisait mine d'être content de voir Adrien une dernière fois, à l'aéroport.

Et il retenait ses pleurs, son visage caché dans une dernière embrassade.

Celle qu'il aurait aimé avoir eu de sa mère.