L'Histoire


L'air de rien, c'est le déluge.  Chae Ogong rencontre Inoue Mae et il n’y a rien de pire qu'un homme amoureux. Il pose ses valises pour un voyage d'affaire et se retrouve marié au japon avec la plus belle femme du monde. Ce procureur aussi connu que les célébrités tant il passe à l'écran a libéré la place d’un des meilleurs parti au pays du matin calme.

Il a le sourire aux lèvres, mais sa bonté n'a pas augmenté d'un seul gramme. Même à l'annonce de futur jumeaux, il reste la terreur des tribunaux. Un brin mécontent, il veut juste du garçon, parce que pour lui les enfants c'est encombrant et les filles encore plus. Quel désastre lors de l'accouchement, lorsque les cris du premier enfant retentissent mais que le second est aussi silencieux que la mort.

Y a juste la nana ? Qu'il s'exclame, Ogong, ne voulant pas y croire. Il prend dans ses bras son enfant inanimé, le pleure sincèrement et envoie valser la fille d'un geste négligeant de la main. L'infirmière entame des pas pour disparaître de leur vue, avant de s'arrêter net.

Comment nommerez-vous votre fille ?
T'es sourde ma parole ? Ça sera nana. Rien qu'une nana.

Il y a mieux comme accueil au monde, dès ses premiers pas elle doit mener un dur combat. Elle sent la main de sa mère qui la pousse dans le dos, il faut qu'elle soit reconnue par son père, parce que madame chae ne veut surtout pas qu'il voit ailleurs pour avoir un héritier. Alors nana enchaîne les petites attentions jusqu'à ce que papa cesse son deuil, arrête de lui en vouloir. Il ouvre les yeux et découvre enfin la princesse qu'elle est, celle qui haute comme trois pommes ouvre déjà sa bouche pour répondre aux adultes. Il l'emmène partout avec lui et fièrement, il lui fait découvrir son univers.

Et puis un jour, il rentre avec un jeune garçon aux bras. Maman a failli s'évanouir, croyant qu'il s'agissait de son fils caché issu d'une maîtresse tout aussi caché. Mais non, la réalité est tout autre, invraisemblable. Il décide de l'élever et nana, elle n'entends déjà plus rien à leur conversation. Ce n’est pas de la jalousie qu’elle ressent, étrangement, elle qui désire toute l’attention de ses parents. Il y a de la fascination dans ses yeux, de la curiosité et ce qui deviendra rapidement de l’amour. Ça la frappe, un énième caprice, quelque chose qu’elle convoite et qu’elle tamponne de son label. (( propriété exclusive ))


Au lycée, elle sait déjà comment régner. Le club classique des pestes de première classe, de celles qui désignent les parias et qui décident des règles du jeu. Mais voilà, un soir elle y va trop fort sur sa victime préférée. La goutte qui fait déborder le vase, dit-on, sauf que c’est plutôt un corps qui déborde du toit. C’était leur territoire, l’enfer pour les autres. Et voilà que l’autre devient hystérique, pleure tout son corps et décide d’en finir devant les yeux surpris de nana. On entend le bruit lourd d’un corps qui s’écrase sur le sol et nana veut pas y croire. (( meurtrière )) Indirectement, ça ne compte pas, si ? Si.

Le pire dans tout ça, c’est qu’elle a pas changé pour un sous après toute cette histoire.


Dambi, elle aime pas nana. Elles sont comme chien et chat, parce l’aînée connait très bien sa petite fille et ses vilaines manières. Nana peut bien se passer des visites, mais il y a le gros héritage derrière, donc forcément il faut faire des efforts. C’est certainement ce qu’elle a le plus en horreur, sa faiblesse. A peine le mot grand-mère prononcé, qu’elle veut partir au loin. Ses parents regardent leurs disputes tendrement, croyant que tout n’est qu’apparence et qu’elles s’aiment bien au fond. Très profondément, alors, au fin fond des abysses.


Il y a l’homme de ses rêves à ses bras, mais son mariage n’est rien d’autre qu’une cauchemardesque désillusion. Engueulades quotidiennes, amour non réciproque et mensonges à gogo. Dans tout ce bazar, il a fallu qu’une certaine blonde pointe le bout de son nez. Elle fait pas dans la charité nana et ça la démange de lui mettre un bon coup de pied au derrière pour la faire déguerpir. Mais elle veut bien paraître aux yeux de son mari, alors elle se tait, pour l’instant. Avec rage, elle remarque cette douceur dans son regard qu’il ne lui a jamais adressé, les attentions sincères envers la mauvaise femme. La jalousie la dévore, alors elle se colle à son époux pour marquer son territoire. C’est con, mais l’amour rend con, alors on lui pardonne.