L'Histoire Lettre au géniteur

Oh ! Regarde ce que tu as laissé derrière toi ; quand sans te soucier de leur existence tu as fui d’effroi ; la laissant seule avec vos deux enfants, sans te soucier de leur épanouissement.

Regarde comme seule elle a été débordée, leur offrant pourtant enfance pleine de félicité ; à deux les garçons-miroirs, qui ont débuté dans la joie leur histoire. L’argent qui coulait pas à flot pourtant suffisant, pour finir le mois sans s’en soucier tellement - subvenir aux besoins de deux gamins-tornades si facétieux, qui ont jamais eu besoin de toi pour être heureux. Y avait ce bonheur et cette complicité, d’enfants insouciants qui ont pleinement profité, d’une jeunesse inconsciente pourtant si éphémère ; le cadet de quelques minutes pourtant destiné aux enfers.

Elle fut pas si longue cette si douce enfance, trop vite gâchée par les frasques de l’adolescence ; le plus jeune qui voulait se chercher, sans dépendre du reflet - exister en tant que lui et plus en tant que jumeau, sans se douter que cette recherche serait source de tant de maux. Quelques fréquentations communes, et si inopportunes ; tous les amis prêts à le tirer sur la pente, lui offrir une vie si décadente. Oui, Jaeko a fait les mauvais choix de vie, parié sur les mauvais amis, ceux qui seraient mauvais pour lui ; et pourtant si heureux de cet ersatz d’identité, trouvé aux limites de l’illégalités. La jeunesse dont a jamais pu être témoin, celle qui l’a trouvé si éloigné du droit chemin ; à traîner des heures durant dans les rues de Busan, sans remarquer l’innocence qui se fane.

Il a voulu se libérer prendre son envol, loin si loin des bancs de l’école ; oiseau d'apparat incapable de décoller, à seize ans seulement s’est damné. Et pourtant le noir volatile, était prêt à se montrer utile - travailler se lancer dans la vie active, a tenu quelques mois avant de partir à la dérive. Les ailes trop fragiles, épuisées par leurs battements malhabiles ; elles ont cessé de le porter, et l’ont laissé au sol s’écraser - le gamin qui profitait d’une mère trop débordée en échappant à sa surveillance, s’engouffrait alors tout droit sur un chemin de déchéance.

Et tu l’as pas vu toi ;
Pas vu foutre sa vie en l’air comme ça,
Renvoyé puis complètement découragé ; désespéré de prouver à sa mère qu’il pouvait s’en tirer - ramener au sein du foyer, quelques bouts de papier froissé.

Tu l’as pas vu gamin de dix-huit ans, pour pouvoir partir de la maison être indépendant, faire n’importe quoi pour un peu d’argent.

Tu l’as pas vu se laisser entraîner, par quelques amis si mal intentionnés ; d’abord hésitant à écouter leurs conseils, pas vu la lune éclipser son soleil.

Tu l’as pas vu persuadé qu’il saurait rien faire de mieux, finir par dire oui et faire ses adieux, à fierté dignité et honneur - gamin devenu creux vide de toute chaleur ; ce jour là - première fois, que pour seulement quelques pièces d’or, il s’est donné a offert son corps.

Tu l’as pas vu entre leursmains feindre plaisir.

Tu l’as pas vu pleurer avant de s’endormir.

Tu l’as pas vu finalement accepter,

Se faire à cette idée.

T’as pas vu ce gamin qui aurait pas su faire ta fierté, devenu par coup du sort vulgaire prostitué ; pas vu sa déchéance l’a pas vu couler, pas vu qu’il était désespéré.

Tu l’as pas vu.


Et dans un sursaut de survie il a voulu s’échapper, chercher la fortune dans une autre contrée - gamin-conquérant prêt à faire de cette terre la sienne, part à l’aventure dans l’Angleterre lointaine. Londres véritable jungle urbaine monstre de béton, qu’il était prêt à dompter plein de détermination. Dix neuf ans et faim du monde, prêt à sortir de son infortune immonde ; prêt à essayer, prêt à changer - prêt à échouer.

Pas longtemps à essayer, avant d’abandonner ; pas prêt à vivre en paix avec les refus, Jaeko gamin alors convaincu, qu’il y a rien qu’il sait faire si ce n’est aux autres s’offrir, faire de lui un simple objet de plaisir. Conquistador raté qui peut même pas rejoindre ses terres, alors coincé dans l’hostile Angleterre ; à ce peuple étranger vend les biens de chez lui - quelques heures doucereuses volées à une nuit.

T’as raté tellement de la vie de ce fils que t’as pas vu le coeur s’attacher, à l’un des clients de ce commerce particulier ; ce gars tellement cliché étouffé dans une vie indésirée, obligé de payer pour avoir ce qu’il a toujours désiré - homme marié, aux penchants dissimulés.

Tu les a pas vu s’aimer, pas vu se déchirer - gamin au coeur trop meurtri, par l’homme qu’il aimait plus que lui ; relation nécrosé par la jalousie les envahissant, devenu poison pour les deux amants. Coeur de satin devenu obsidienne, tâché d’un amour trop proche de la haine.

Et Jaeko au fond du trou, incapable de joindre les deux bouts ; qui peut plus aimer sans se tuer l’ange responsable de ses malheurs, peut plus penser à sa propre vie sans avoir mal au coeur. Plus rien pour lui plus rien à perdre plus rien à espérer ; plus rien qui le retient dans cette hostile contrée - prêt à repartir pour la terre mère, retrouver maternelle et frère (qu’on a laissé dans le silence, les trois derniers mois de la déchéance).

Retour aux sources après deux années en enfer, perdues la détermination et la volonté de fer. Prêt à retrouver l’ancienne existence, plus essayer de s’en tirer ; trop peur de la souffrance, au cas où il échouerait - le fils que t’as laissé incapable de vivre correctement, continuera de tomber jusqu’à ce que son coeur émette le dernier battement.

Regarde c’que t’as abandonné ; cet enfant là t’as pas à le regretter, son absence t'as pas à la pleurer - c'est le chien galeux le jumeau raté.