HYUN ERIN

peau aussi blanche que neige ☾ quelques vestiges de taches de rousseurs encore restants sur le visage et les épaules. héritage de son doux sang anglais ☾ complètement, abusivement, follement accro à la photographie depuis de nombreuses années. elle ne sort presque jamais sans son reflex sous la main. ☾ humainement maladroite et distante ☾ installée à Busan depuis maintenant trois ans. avant cela, elle vivait en Angleterre dans un petit village perdu entre collines verdoyantes et mer bleue. ☾ adore s’échapper pendant des jours et se perdre en foret, passer de longs weekends à se découvrir des lieux perdus en pleine nature où son art peut pleinement s’exprimer. et généralement, elle disparaît toujours sans prévenir. ☾ à défaut d’être à l’aise avec les gens, elle aime particulièrement les prendre en photos lorsqu’ils ne font pas attention. ☾ dessine bien. ☾ santé assez fragile, asthmatique à un stade élevé. ☾ raffole du bruit de la pluie. ☾ ne marche jamais sans musique dans les oreilles. son album préféré est Dangerous, de Michael Jackson. ☾ sa mère est décédée dans un accident de voiture lorsqu’elle avait treize ans. un chagrin restant inconsolable, encore aujourd’hui. ☾ également dans le véhicule lorsque le drame est arrivé, elle a une peur bleue de prendre la route depuis. elle ne montera qu’avec des gens envers qui elle aura une confiance totale. ☾ elle voue un amour sans limite à son petit frère Nathan, de cinq ans son cadet. ☾ et aussi à Maggie, sa grammy anglaise qu’elle a eu beaucoup de mal à quitter en venant s’installer en corée. cette dernière lui manque beaucoup. ☾ elle aime les trucs un peu sombres et glauques. les choses kawaii et roses bonbons, ce n’est pas vraiment sa tasse de thé. ☾ fuit comme la peste les conventions, encore plus ici. encore aujourd’hui, elle a du mal à s’adapter à la vie coréenne. ☾ sa série préférée ? Big Bang Theory ☾ a une sainte horreur du soju. la bière, en revanche... ☾ les films de Tim Burton et des studios Ghibli sont ses préférés. ☾ tiens un blog de photo très apprécié sur le net. ☾ un étrange et terrifiant faible pour la glace menthe chocolat.

storytime

le caractèreDiscrète ; Renfermée ; Mystérieuse ; Peu bavarde ; Gentille ; Bienveillante ; Timide ; Mélancolique ; Sensible ; créative ; Douce ; Cultivée ; Attractive ; Passionnée

Le genre hautaine et froide. Qui se la joue, même. Qui se croit supérieure parce qu’elle vient d’un autre continent, là où tout semble permis et sans limite. Le genre qui ne sourit pas trop aussi, comme si tout l’emmerdait. Une fille qui ne semble pas "intéressante de toute façon", lorsqu’on finit par lâcher l’affaire en voyant que l’on s’adresse à un mur. C’est très souvent l’image qu’ont les gens d’Erin, aux premiers abords. Les gens trop feignants pour creuser un peu plus. Les gens trop stupides pour chercher à comprendre un peu mieux. Non, ce n’est pas de la vanité ou du dédain. C’est juste de la pudeur. Une timidité quasi maladive qui l’habite depuis toute petite. Un malaise qu’elle ressent en se retrouvant face à un inconnu dont elle ne peut analyser ou anticiper les gestes. Erin, elle est sauvage mais aucunement méchante. Mélancolique, rapidement déprimée... mais jamais mauvaise envers qui que ce soit. En vérité, elle ne ferait pas de mal à une mouche. Elle déteste simplement se faire remarquer ou se donner en spectacle. Si on l’oublie, c’est bien. C’est même le mieux qu’il peut lui arriver. La solitude restera à jamais à sa meilleure amie. Et même si certains ont réussi à briser la carapace, ces derniers savent qu’elle a besoin d’avoir ces moments là. Ces moments où elle est seule, loin de tout. La nature la fait sourire, le bruit de la pluie la rend heureuse, les animaux l’attendrissent. Elle est un peu comme une petite fille enfermée dans le corps d’une femme ayant du mal à s’affirmer. Une femme ayant l’apparence d’une louve indestructible et farouche, merveilleusement affirmée. Seulement c’est une biche terrifiée par le monde d’aujourd’hui qui se cache derrière les crocs. C’est une biche accablée face à ces murs de bétons gris, ces buildings trop grands et cette foule de gens qui se plaisent à vivre comme des robots. Sensible, elle l’est tellement. Sensible et douce, courageuse, prévenante. Mais toutes ces belles qualités, tous ces beaux trésors, elle peine à les montrer. Pour pouvoir la comprendre et obtenir ce bouquet de pierres précieuses, il faut savoir lire entre les lignes. Il faut prendre le temps de gagner sa confiance et de l’apprivoiser. C’est dur, mais lorsqu’on y parvient enfin… On ne peut que remercier le ciel d’avoir créer une perle comme elle. Maladroite  dans ses mots, elle se dévoile et s’exprime merveilleusement par le biais de photos et de dessins, artistique et rêveuse.

l'histoire« Non mais, parles pas à cette meuf, elle est trop zarb. Tu vas pas t’intégrer si tu traînes avec elle. » Les douces paroles de Daisy Brown, la pimbêche numéro une de l’école. Un statut populaire, un blond vénitien, une poitrine attirant tous les idiots du coin… Vulgaire, forcément. Celle qui déjà, au jardin d’enfant, s’amusait à écrabouiller sans pitié de son pied bouffi les fleurs qu’elle se plaisait à dessiner, gratuitement. Un peu prise au dépourvue, la nouvelle élève qui s’était risquée à lui adresser la parole pour complimenter ses croquis se retrouve fatalement piégée par le « conseil » de la blonde. Alors maladroitement, probablement par peur et malaise, la nouvelle hoche la tête et finit par s’éloigner… puis partir. N’ayant pas levé son visage une seule fois, yeux toujours fixement concentré sur son dessin, Erin ne s’offusque aucunement. Ce genre de scène s’est déjà produit une centaine de fois auparavant. Celle-ci ne sera pas la dernière. Elle n’y voit même plus la méchanceté. Seulement la bêtise. Et même lorsque la voix porcine de l’autre peste s’ose à expliquer au loin « Elle se la joue dépressive depuis que sa mère s’est butée. Elle veut juste faire son intéressante. », L’eurasienne ne réagit toujours pas. La seule chose qui l’embête dans tout ça, c’est la mine de son crayon qui s’est cassée, au même moment.

Le ciel. La mer. L’herbe humide et fraîche sous ses pieds nus. Là, tout va bien Tout va si bien comme ça. Appareil photo entre les mains, elle martyrise le merveilleux paysage de clichés, dévore l’air pur et frais pour se sentir un peu moins morte de l’intérieur. Lorsqu’elle se perd dans la nature, lorsque la flore et l’art s’unissent au fil de ses pellicules argentiques, Erin va simplement bien. C’est en s’égarant de cette façon qu’elle peut oublier. Oublier le bruit du fracas entre les deux voitures. Oublier les hurlements et les pleurs de Nathan, son petit frère installé à l’arrière. Oublier le corps sans vie d’une maman inerte, visage collé contre le volant et bras instinctivement lové contre elle, comme dans un dernier geste ultime de protection. Le temps d’une parenthèse, elle oublie ces si jolis boucles blondes baignant dans le  sang. Elle oublie les larmes sur le visage de son père, oublie que Nathan est devenu pratiquement muet depuis ce jour, traumatisé à vie. Deux enfants sans la moindre égratignure, miraculés… et une mère morte sur le coup. Non, tout ça… Erin l’oublie en partant à l’aventure, en disparaissant dans les collines rocheuses et salées des Cornouailles « Tu t’es encore perdue ? » Demande sa grand-mère avec un beau sourire embellissant ses rides, en la voyant revenir des heures plus tard. « Et si tu me montrais les photos que tu as prises autour d’une bonne tasse de thé et une part de gâteau ? » Propose la grammy après avoir embrassé le front de la petite poupée bridée. Un hochement de la tête, un sourire timide et heureux à la fois… Avec cette femme si douce, tout semble si plus léger. La plus belle de ses alliées, de ses amies. La meilleure, même. C’est dans le bleu de ses yeux abîmés par le temps qu’Erin retrouve celui d’une maman partie trop brutalement, sans que cela soit justifié. Souvent, elle se plait à l’observer dresser ces goûters toujours trop généreux qu’elle prépare à la perfection.  Et souvent, elle ne peut s’empêcher de trouver cette vieille dame profondément triste, derrière son sourire solaire. Perdre sa fille, la chair de sa chair… N’était-ce pas la chose la plus tragique au monde ? Un enfant ne devrait déjà partir avant ses propres parents.

« En retournant à Busan, j’ai retrouvé une personne à laquelle j’ai énormément tenu avant de tomber amoureux de votre mère. » Nathan la regarde sans trop savoir ce que cela veut dire, alors qu’elle se tient assise à ses cotés. Si son petit frère ne comprend pas grand-chose, elle, elle voit très bien ce que ça veut dire. En entendant son père expliquer cela, alors que sa valise traîne toujours dans l’entrée, Erin voit la chose arriver, aussi grosse comme une maison. Son père est un bon homme. Un peu trop rêveur et farfelu… Elle tient de lui sa fibre artistique et créative. Veuf depuis trop longtemps certainement, n’ayant jamais refait sa vie depuis la morte tragique de son épouse... il était retourné en Corée pendant un mois après des années sans avoir eu le courage de le faire. Et il l’avait revue, elle. Cette femme qui avait été son tout premier amour, son amour de jeunesse. A présent divorcée, mère d’un garçon d’à peu près son âge… Les deux anciens amants s’étaient retrouvés et s'étaient s’aimer de nouveau. Un deuxième mariage, une deuxième chance. Et pour elle et son frère… l’indirecte contrainte de suivre un père s’accrochant du mieux que possible à une seconde vie. Il voulait retourner en Corée, tout recommencer. Pouvait-elle lui en vouloir ? Non. Pendant des années, il avait serré les dents pour que ses enfants parviennent à malgré tout s’épanouir. Il avait tenu bon, du mieux que possible. Le temps était venu pour lui d’être à nouveau heureux, pas vrai ? Malgré tout, Erin ne pouvait s’empêcher de trouver ses agissements peut être un peu trop précipités et enflammés. Quitter l’Angleterre, partir vivre à Busan… Si Nathan n'avait pas été concerné, elle n’y serait pas allée. Elle serait restée ici, dans son petit village marin, aux cotés de sa grand-mère. Seulement voilà, elle était partie. Partie pour un autre monde. Partie pour une vie encore plus perplexe et maladroitement vécue, dans un pays qu’elle avait du mal à affectionner. Partie vivre avec une femme qui ne serait jamais sa mère. Partie en laissant derrière elle tout ce qui la rattachait à la fabuleuse femme qu’elle aurait aimé connaitre et aimer plus longtemps.