Le vendredi soir était par excellence le moment des sorties des plus jeunes comme des plus âgés. Autrement dit, un monde fou fourmillait dans le centre de Busan. La journée avait été rude, et la nuit était assurée par mes collègues, me permettant de vagabonder à mes autres occupations. Fut un temps où je bondissais de petit boulot à petit boulot pour essayer de souvenir aux besoins de ma sœur et moi, prenant en charge ses études que j’avais moi-même pris la décision d’abandonner, fuyant un père trop violent.  Apres mon service militaire, j’avais repris ma vie en main, intégrant la caserne des pompiers. Une façon de me repentir de mes culpabilités. Une nouvelle vie, mais surtout un salaire stable. Je n’en oubliais pas pour autant celle qui m’avait permis de tenir dans ces années sombres. La première à comprendre ce que je ressentais, ce que je vivais, étant dans la même situation elle-même. Il n’était pas rare de nous partager les mêmes petits boulots, nous donnant le courage nécessaire pour avancer un pas devant l’autre. Elle était la force du jedi qui sommeillait à moi. Un rayon de soleil dans ce parterre d’ombres. Et en souvenir de cette époque, en l’honneur de cette amitié à la dure qui persiste malgré les années, je continuais à lui donner un coup de main tous les vendredis soirs. Sur le chemin du restaurant, je m’arrêtais à la petite pâtisserie de la rue pour acheter deux petites tartes au citron. Mon petit doigt me disait qu’une certaine jeune femme allait s’en régaler. Je les cachais au fond d’un sac en papier brun et me remis en route. J’entrais dans le restaurant blindé de monde, saluant au passage les parents de Mimi avant de passer derrière le comptoir pour la rejoindre. J’allais dans le frigo privé pour y déposer le dessert  que l’on dégustera après l’effort. J’enlevais ma veste et enfilais un tablier. Des habitudes que j’avais attrapées avec le temps, de faire comme chez moi. Ils étaient comme une seconde famille en quelque sorte. « Hey ! Les renforts sont là ! » Lançais-je alors que je me glissais à ses côtés.

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Il y avait toujours des aléas dans la vie. Une sorte de rappel à l'ordre que tout ne pouvait pas être rose et comme on le voulait. Pour certains, le travail et l'acharnement étaient les seuls choses qui leur restaient et qu'ils avaient. Dans ton cas tu étais sûre qu'à force d'user de détermination et de courage tout s'arrangerait. Ces pensées positives n'avaient pas inondées ton cerveau comme par magie et tu avais eu besoin de soutien, de réconfort et une bonne dose d'humour. Et trouvas cette force dans cet ami qui partageait tes galères et les boulots. Parfois vous vous retrouviez tous les deux à travailler la nuit dans un combini finissant par nettoyer en dansant. Tu étais loin d'être une danseuse hors pair mais assez pour le faire rire. Ou alors était ce la définition même de "danser très mal". Peu t'importait, peu à peu tu avais laissé ce rêve de devenir avocate pour garder en tête que le monde était un endroit cruel et que les dettes ne s'effaçaient pas. Voyant ton ami trouvé sa place, son envie et servir fidèlement les gens tu avais décidé de faire ce qui te prenait tout ton temps, de laisser la vie s'écouler ainsi. Puisque tu n'avais pas d'autre choix que de travailler autant le voir positivement. Tu passais donc entre les tables en riant quelque peu en apportant les plats favoris de ces habitués. Quelques blagues et tu recommençais ces allés-venues avant de te mettre en cuisine pour aider ta mère pendant que ton père servait quelques ragoûts. Ce fut à se moment que l'aide précieuse, les renforts arrivèrent. Eli s'infiltra dans le restaurant aussi naturellement que tu le ferais tes parents le saluant avec joie avant d'enfiler un tablier. " Youhouuuuu on allait mourir sans toi " Riant doucement tu lui mis un petit coup d'épaule avant de lui donner un plateau lui montrant une table. T'inclinant rapidement en le remerciant. Pendant ce temps tu lavais la vaisselle qui s'accumulaient et qui allaient vous manquer. Une vraie organisation de soldat et sans Eli tout devenait bien plus pénible et plus dur.

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Une amitié qui s’était forgée et renforcée à une époque où la vie n’était pas facile tous les jours. Une amitié naissante et durable, même après que les obstacles les plus difficiles ne soient passés. Elle m’avait donné la force de garder l’espoir, elle était cette lumière dans le noir quand tout était trop sombre. Elle m’a maintenu à flot sans en avoir conscience. Et aujourd’hui encore, j’essayais de la remercier pour cela, même si je n’en ferais jamais assez. Sa bonne humeur en toute circonstance était une bouffée d’air frais. A notre façon, nous formions une famille. Ses parents m’avaient accepté avec une facilité déconcertante. Je soupçonnais d’ailleurs sa mère de me considérer comme un bon parti pour le futur de sa fille. Je leur rendire le sourire qu’il m’offrait en guise de bonjour, prenant ma place habituelle derrière le comptoir. « Deux mains supplémentaires ne feront pas de mal à ce que je vois. C’est la folie ce soir. » Déclarais-je joyeusement alors que le tablier s’enroulait autour de ma taille. A peine arrivé, déjà sur le terrain. Je me mis au garde à vous alors que j’attrapais le plateau tendu. Sans un mot, elle m’ordonnait de débarrasser une table, et je m’exécutais immédiatement.je m’approchais de la petite famille, m’inclinant pour voir si il avait terminé. Je les remerciais avant de débarrasser et de revenir avec un plateau bien remplis. Je repassais derrière le comptoir pour prendre place à la droite de la jeune femme qui faisait la vaisselle. « Et quand il y en a plus, il y en a encore. » la taquinais-je tout en déposant les récipients sales sur le bord de l’évier. Je fis encore quelques aller-retour avant que la salle ne se vide peu à peu jusqu’à ce qu’il ne reste plus que nous. « Ce sont les derniers. » précisais-je pour la rassurer qu’on parvenait au bout du tunnel, avant d’attraper un essuie de vaisselle pour essuyer ce qui séchait.

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C'était étrange et pourtant naturel. Tout c'était fait sans que vous ayez à clarifier la situation dans laquelle vous étiez. Une sorte de naturel était venu et tu lui remontait le moral, ne cherchant jamais trop, sans pour autant le laisser de côté. Et dans cette vie sombre il avait également prit ton parti, essuyer quelques un de tes chagrins et vendu son sourire comme antidépresseur. Parce que tu avais des amis en or mais une vie compliquée. Qu'elle n'était pas finie que tu suffoquais déjà. Pourtant, il avait toujours été à tes côtés, te permettant de respirer quand personne n'arrivait à te redonner cette possibilité. Il était cette personne qui était comme votre ombre, vous suivant tout au long de votre vie sans rien demander, mais indispensable. Tu le portais dans ton coeur sans pour autant fondre pour son sourire. Mais tu savais qu'il te comprenait, qu'il pouvait tout te confier, ou bien rester silencieux. Alors en le voyant arriver, pour vous aider, tu ne pouvais t'empêcher d'être heureuse, le montrant peut être un peu trop. " Je te le fais pas dire... c'est normal en même temps les gens sortent" Riant doucement tu le regardais s'activer comme si c'était la chose la plus naturelle du monde et tu voulais le remercier de cet effort qu'il faisait pour vous alors que ta mère venait rapidement lui dire bonjour avec une joie non dissimulée. Peut être que c'était évident qu'elle essayait de te caser. Mais cela ne t'empêchait pas de rire. Il savait parfaitement comment faire et finalement les clients finissaient toujours par le complimenter, que se soit pour son respect ou alors sur son physique. Ces vieilles dames étaient sûrement bien seules. Mais tu gardais toujours ton sourire en coin l'embêtant parfois avec ça. tes mains plongées dans l'eau elles ne sortaient pas avant que tous les plats ne soient rapportés. Et malgré ses ajouts tu n'en voulais pas à Elijah. Enfin, en apparence. Alors qu'il t'aidait tu l'éclaboussas un peu en riant. "Enfin le dernier.. j'en peux plus je crois que mon dos est en train de mourir " Tu continuais de rire avant de faire le plus vite possible soufflant comme une athlète de haut niveau en te dépêchant comme une folle. Une fois fini tu levais les bras dans un signe de victoire. " OMOOO c'est fini.. Bonjour Eli , ça va ? " Dis tu en te tournant vers lui trouvant enfin le temps de lui dire proprement bonjour. Essuyant tes mains tu lui donnais un torchon avant de détacher son tablier par habitude. " Tu n'es pas trop fatigué après ton travail? "

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« Nous aussi, on aimerait bien sortir. » répliquais-je taquin avant de retourner à mes commandes. Je tombais sur une table où deux femmes d’un certain âge prirent un malin plaisir non dissimulé à me draguer alors que j’étais clairement leur cadet d’une vingtaine années. Je jouais le jeu, poliment, je répondais à leur boutade tout en surenchérissant sur leur propos, ce qui leur donna l’impression d’avoir une chance. Le but de la manœuvre était alors simplement de les faire consommer plus de plats encore. Un clin d’œil à la patronne des lieux qui passait à côté de la table qui avait compris l’objectif de vente, et elle glissa quelques compliments à mon égard pour approfondir mes propos. Je partais trouver refuge dans les cuisines auprès de Mimi qui terminait d’astiquer la vaisselle. J’attrapais un essuie de vaisselle dans l’optique de l’aider alors qu’elle me lançait un jet d’eau digne d’un tsunami. « Yah ! C’est comme ca que tu me remercies pour mon aide ? » Répliquais-je faussement boudeur. Jetant l’essuie dans un coin, je trempais à mon tour mes mains dans l’eau tiède, l’en aspergeant à mon tour dans une vengeance enfantine avant de reprendre ma besogne. Il nous fallut pas plus de quelques minutes pour terminer. A deux, le temps passait plus vite. Je la fixais dans une incompréhension non feinte alors qu’elle me demandait si ca allait. J’étais la depuis quelques heures à présent, et il me semblait étrange de me saluer maintenant. C’est par un rire que je lui répondis, réellement amusé avant de reprendre. « Moi ca va, mais toi, tu as l’air d’avoir couru un cent mètre. » abandonnant à nouveau mon torchon, je m’avançais vers elle, me glissant dans son dos. Je l’attrapais par les épaules pour la conduire jusqu’à une chaise sur laquelle je la forçais à s’assoir. Je restais positionner derrière elle alors qu’elle prenait place. Mes doigts se mire à bouger sur ses épaules, entreprenant un rapide massage précis. « Ca devrait te soulager quelque peu. » murmurais-je un brin plus sérieux, réellement guidé par des sentiments de bienveillance à son égard. Apres tout, nous avions partagé des moments lourds et laborieux pendant lesquels il n’avait pas toujours été aisé de soulager nos membres endoloris. C’était alors que j’avais appris comment en prendre soin. « Comme au bon vieux temps. » déclarais-je sur un ton léger. « Et toi, comment tu vas ? » Elijah, ou comment détourner la conversation de sa propre personne.

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Ton rire quitta doucement tes lèvres. Bien sûr que vous aussi, vous souhaitiez sortir. Peut être vous plus que n'importe qui. Boire et ne plus penser à rien, sortir de ce quotidien qui ressemblait à l'enfer et prendre une pause. Mais pour sortir il fallait tout lâcher. Et si tu lâchais tout tu n'avais plus rien. Sortir ne serait alors plus qu'un lointain vœu. Mais tu finissais par rire à ce que tu entendais et regardais pendant quelques secondes alors que ton père venait rigoler avec toi de cette scène improbable. Eli avait donc la côte avec les vieilles dames. Tu devrais retenir cette information pour plus tard. Reprenant alors ta besogne ton père allait faire monter ton frère pour lui donner à manger avant que tu ne voies ton ami revenir. Un jeu s'instaura naturellement puisque tu appréciais plus que tout l'embêter. Un jeu qui vous sortait de tout. Tu étais sûre de pouvoir profiter un peu plus comme ça. Riant toujours autant bien que tu étais trempée tu osas le regarder dans les yeux, sûre de toi. "Oui c'est comme ça que je te remercie !! Tu préfères quoi ? Des bisous ? Des claques ? " Toujours plus avec toi. Tu le regardais alors en souriant avant de reprendre ton travail pour le finir le plus vite possible en sa compagnie. Et tout alla très vite. Enfin fini tu pris le temps pour le saluer bien que cela fasse quelques heures qu'il travaillait à tes côtés un moyen de couper ce statut de travailleur que tu lui faisais endosser. Souriant tu voulais lui faire oublier cette douleur que tu avais mentionné quelques temps auparavant. Tu préférais que rien ne se voit. Mais il te rappela rapidement à l'ordre te faisant doucement tirer la langue. "La vieillesse mon enfant.. je deviens vieille. " Riant doucement tu reposais vos tabliers avant de te faire entraîner sur une chaise, comme la vieille que tu étais. Le pire était sûrement que tu te laissas faire comme s'il n'avait pas assez travailler profitant du massage presque béni qu'il commença. Tu ne pouvais dire le contraire: ça faisait un bien fou et tu méritais sûrement des centaines de massages ainsi, mais tu n'avais ni l'argent , ni le temps de les faire. Restant alors à fermer les yeux sur cette chaise tu te mis à sourire doucement. "Hm.. j'ai l'impression que le temps ne change pas.. je prends juste de l'âge mais rien ne change " Souriant doucement tu te tournais pour le regarder curieuse de savoir comment il allait. Mais tu n'en saurais rien encore aujourd'hui. Ce qui te fit sourire alors un peu plus. " Ca va aussi " Vous saviez tous les deux que l'un et l'autre souffrait mais aucun n'en parlait. A quoi bon ? et pourtant vous aviez toujours été l'un pour l'autre là. Tu te levais alors et pris un gilet. " Pour te remercier d'avoir détendu la pauvre mémé que je suis je t'invite. Allons boire !!! "Prenant son bras tu prévins tes parents avant de sortir du restaurant à ses côtés. " Tu choisis le restaurant "

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