Et qui a eu la merveilleuse idée d’organiser une pool party sur le rooftop de l’immeuble ? Iseul ? Wubin ? Lilith ? J’en sais trop rien à vrai dire, tout ce que je peu constater avec perplexité c’est l’espèce de piscine gonflable pour ados pré-pubères qui a été installée en ce jour de chaleur suprême et étouffante. Quarante putin de degrés et on me file une pataugeoire pour moineaux ? J’esquisse une grimace en me baissant pour faire passer le mètre quatre-vingt seize à travers l’encadrement de la porte qui mène au jardin d’Eden de la coloc aka le toit en décomposition de l'immeuble. « Sympa les gars, c’est pas comme si on vivait en face de la mer. » Je lâche mon petit commentaire en posant deux énormes sacs de courses sur l’espèce d’estrade qui nous sert de… de quoi au juste ? Table et chaise en même temps ? Mur des lamentations aussi… petits roupillons & Co. Bref. « J’ai pris assez de viande pour éradiquer une espèce toute entière, j’espère donc que vous avez faim. Et soif. » Transparent face à toute forme de roulage de mécaniques, je me concentre dans ma tâche et entreprend de tout étaler un peu partout avant de lancer le barbecue. « Quelqu’un a pensé a prendre du charbon ? C'est juré, j’investis dans un barbecue électrique si Wu Bin arrête de passer l’aspirateur à sept heures du matin. » Je grogne d’humeur plutôt taquine en redescendant dans l’escalier pour récupérer des packs de bières et deux autres sacs de courses pleins a craquer de mal-bouffe en tout genre.
Je remonte les escaliers qui mènent à notre spot en évitant de justesse de me manger l’encadrement de la porte et me baisse juste à temps en ronchonnant sur mes lunettes de soleil qui glissent. « Ah au fait, Rio est où ? J’ai un truc pour lui. » Je lance cette question en l’air en supposant que quelqu’un saurait m’éclairer puis je jette un dernier coup d’oeil blasé vers la piscine gonflable. Sérieusement ?
Iseul n'avait absolument aucune idée du comment ils avaient commencé à parler de poolparty sur le toit bancal de leur immeuble crasseux, mais une chose était sûre, la jeune femme ne disait jamais non à ce type de débandades improvisées. Ainsi, l'esprit énergique et les pensées vives, elle avait été l'une des premières à atteindre leur petit coin à eux. N'ayant rien ramené de particulier, elle s'était contentée de donner un coup de main avec cette soi-disant piscine de luxe. À tous les coups, quelqu'un l'avait sorti de la pièce étrange qui servait de fourre-tout au sous-sol. Là où tout le monde balançait un peu tout ce qu'il voulait histoire de ne jamais le retrouver et aussi là où tout le monde prenait un peu tout ce qu'il voulait sans pour autant qu'on en demande son dû. Et à tous les coups encore, on avait sorti une pompe à air qui venait aussi de cet endroit infâme. Pas étonnant que la piscine s'était dégonflée au moins quinze fois depuis une bonne demi-heure maintenant. Mais persévérante, Iseul n'avait rien lâché et ses efforts avaient payé. Maintenant elle regardait de haut la piscine pour enfants, le tuyau arrosage pointé vers elle. La Hwarang se rendait bien compte du ridicule de la chose, mais après avoir vécu toutes ces années aux côtés de son frère, elle semblait immunisée contre l'absurde.
En entendant du bruit du côté de l'escalier, Iseul avait tourné la tête, afin d'y voir un Horang entrer. « Tout le temps tu te plains Horang. Profite. » avait-elle simplement lancé en repliant le tuyau pour le ranger, tandis que la piscine reposait dans un coin du toit, l'eau plus tranquille que jamais. Elle était ensuite venue aider le plus vieux avec les sacs dans sa grande générosité. Ou juste parce qu'elle savait que personne d'autre ne s'en chargerait, même à coups de menace. « Thanks. » dit-elle en déballant le tout sur la table. Elle piocha ensuite dans le tas de chips, afin d'en sortir un petit paquet saveur piment rouge qu'elle engloutit en moins de deux. « Horang, y avait pas de chips aux myrtilles là où t'es allé ? » Parce qu'on ne prenait pas sa saveur de chips préférée à la légère et que sans, Iseul aurait l'impression que la soirée n'en serait que plus fade. Néanmoins, elle ne s'était aucunement gênée à emporter plusieurs autres paquets avec elle. C'était son stock personnel à compter de maintenant. « Rio ? Je ne sais pas où il est parti. » déclara-t-elle en poussant une chaise vers la piscine, dans l'unique but de s'y asseoir pour laisser patauger ses pieds dedans tout en dégustant toute sa mal-bouffe. « Mais je peux l'appeler si tu veux... RIOOOOO. » Et en moins de deux, Iseul n'avait plus de poumons, mais l'écho du prénom de son colocataire avait demeuré, emporté par le vent. Avec un peu de chance, le concerné l'entendra et rappliquera dans la minute, comme il avait l'habitude de le faire. Quoique, il devenait un peu rebelle ces derniers temps. « Putain les gars, quelqu'un a amené une enceinte ? Pour écouter du bon son ? »
Je ne sais pas comment on était arrivés là, mais l'idée de la poolparty m'enchantait fortement. Tout le monde avait mis la main à la patte, même s'il faut dire que je n'ai pas été d'une grande aide. Je m'étais extasiée pendant des heures sur tout ce que je trouvais dans notre cave, d'un bordel monstre. Si on m'avait écouté, j'aurais tout sortie, trouvant un moyen de faire une place pour chaque objet dans les deux appartements, mais bon, Wubin n'avait pas l'air vraiment partant de décorer son salon avec une statue de chien en smili-marbre alors j'ai tout laissé à sa place, me contentant de plusieurs bouées, de kilomètres de guirlande lumineuse et d'une paire de lunette en forme de coeur que j'avais trouvée marrante. Et comme la princesse que je suis, ou du moins, dans un langage plus courant, la chieuse que je suis, je me suis installé bien particulièrement sur la table que les garçon était en train de porter pour la ramener sur le toit, ils ont essayé de me virer, mais c'est moi qui ai gagné alors me voilà sur ma calèche en train de gonfler les bouées et encourager mes amis. Bon, je ne suis pas sadique non plus, je ne suis pas resté très longtemps sur la table et j'ai vite rejoins Iseul dès la première bouées gonflée, toutes mes trouvailles dans les bras. Elle s'occupait de gonfler la piscine, ce qui n'était pas une mince affaire, mais dès qu'elle eut fini, je lui ai piqué la pompe pour gonfler mes bouées parce que juste avec le souffle, c'était vraiment dur, petite crevette que j'étais, il ne fallait pas s'étonner de me voir rouge comme une tomate en quelques secondes à peine. Pas sûr que les bouées rentre dans notre petite piscine de fortune, mais au moins, il y avait des ballons gonflable, ça donnait un peu l'impression d'être à la mer... Même si elle n'était pas si loin de nous en fin de compte.
Les fesses à même le sol, l'arrivé d'Horang attire mon attention. Sa remarque à l'intention de notre piscine me fait ricaner, elle est très bien cette piscine, et puis c'est bien plus original que la mer. Je jette le ballon que je viens de gonflé dans l'eau éclaboussant légèrement autour avant de me lever pour aller voir ce que contenait les sacs ramené par mon coloc. « Si il arrête de faire ça je jure que je ramasse les crottes que Sergent Rufus laisse partout pendant un mois. » Je marmonne en ricanant, ne voulant pas risqué d'être entendu par le principal concerné. Je suis sûr qu'il serait capable d'arrêter juste pour que quelqu'un autre que lui s'occupe de cette corvée. Je regarde attentivement Iseul tout déballer avant de piquer des amuse-gueules et me diriger vers la porte, au même moment où la perche arrive. Je m'écarte de justesse pour le laisser passer et, au passage, je pose mon doigt au milieu de ses lunettes pour les remonter en l'entendant pester contre l'objet avant de m'éclipser pour y prendre les jus de fruit que j'avais acheter la veille. Les connaissant, ils n'ont pris que de l'alcool et même si un petit verre ne me dérange pas, je préfère ne pas trop forcer dessus, déjà que boire une bouteille à moi toute seule me met dans de ces états. Je remonte tout rapidement pour les poser sur la table avec des verres en plastique, ne risquons pas l'avenir de la vaisselle. « J'ai une enceinte ! Je vais la chercher ! » Je me précipite de nouveau dans les escaliers pour aller chercher cette enceinte de marque qui m'a coûté un bras et qui m'a forcé à demander de l'aider à mon père pour payer le loyer du mois. Je remonte rapidement pour installer tout ça et je finis par m'asseoir sur le rebord du toit pour observer tout le monde s'affairer à leur petites affaires.
toujours au service des autres, rio, l'enfant au coeur sur la main, ronchonnant que rarement aux demandes de ses colocataires. le jeune ancien toxico se balade à travers les rues, s'amusant sous une chaleur de feu. le sourire d'un ange déchu sur ses lèvres, laissant entrevoir ses dents d'enfant, il se plait à profiter de cette journée. profiter, profiter, mais peut être plus que de raison. les heures passent et rio oublie. rio oublie cette fête sur le toit de l'immeuble. rio oublie qu'il devait aller chercher la bouffe du chat. rio oublie tout, parce que rio parfois, il est tête en l'air. petit tom sawyer du pays, il abandonne ses activités pour courir jusqu'au domicile, ou l’asile comme il le dit si bien. il ne se souvient pas de qui a eu cette idée de fête improvisée sur le toit, mais chose sûre, rio maudit le faux savant, père de cette idée absurde. arrivant finalement sur place après avoir fait un détour à la supérette du coin, rio se hâte à rejoindre l'appartement pour donner de quoi remplir l'estomac de ce pauvre chat oublié de tous, sauf de lui, évidemment. un cri strident lui offrant quelques frissons, rio se tend, les poils se mettant au garde à vous alors qu'il reconnait la voix de crécelle de cette douce furie iseul. soupirant lourdement, fatigué de ce marathon, il offre une ultime caresse à l'animal qu'il affectionne bien plus que les sauvages qui lui servent de colocataire (ou presque) et finit par rejoindre le toit. traînant des pieds, la bouille offrant rendez-vous aux grimaces, rio pose ses yeux sur le peuple présent avant que son regard ne soit attiré par cette fameuse piscine. je jure de faire des heures supp chez les gogo boys pour avoir une véritable piscine avant la fin de ce foutu été.. dépité, le gosse. il fixe par la suite horang et sa tonne de viande. aguicheur, le coeur de rio s'emballe, réveillant son âme de carniovore. les mains dans les poches, il tourne et vire, s'approchant d'iseul qui se plaisait à tremper ses pieds dans la marre au canard, car après tout, ça avait plus l'air d'être une marre au canard qu'une piscine. au lieu de crier mon nom à tout bout de chant, tu veux pas crier pour un orgasme ? ça changera pour une fois non ? irrité à son maximum. lui, qui avait abandonné les bras d'un délicieux inconnu. je suis là pour quoi ? pourquoi t'as beuglé mon nom ? t'as plus de serviettes ? t'as des potins pour moi ? soudain sourire vicieux se posant sur ses lèvres, suivant ses dernières paroles. enfant, certes, mais avide de ragots en tout genre et iseul, c'était sa source favorite, tout le monde en était conscient.