ootd ♬
Prendre l'air marin, partir loin, changer d'horizon, changer de métier, peut être même de vie. C'est ce que tu avais tenté avant de prendre le ferry pour Jeju. Ce n'était pas si loin, ce n'était pas si étranger mais tu sentais déjà les bienfaits. Tu t'éloignais de la ville, de ces personnes par millier qui fourmillaient et qui t'en donnait le tournis. Ici tu ressentais cette empressement te quitter, les muscles de ton corps se détendre et cette pression redescendre. Pression qui s'évacuait par des larmes engloutis aussi vite que le soju dont tu ne descendis qu'un quart. Un quart qui te suffisait amplement pour sentir tes joues rougir sous la chaleur qui montait dans ton corps fatigué. Tu parcourais alors les grandes allées qui donnaient vu sur la mer se jetant sur le sable avant de se retirer. Elle laissait des traces qui partiront, des moments éphémères que les gens ne regardaient même plus obnubilés par ce temps qui passait, par le reste, par ces écrans et cette vie qui battait son plein. Tu voulais toi aussi t'amuser, tu voulais oublier toute cette peur qui envahissait tes muscles lorsque tu croisais ces gens que tu ne reconnaissais pas mais que tu devais connaître. Un secret lourd et significatif, qui pouvait faire tout basculer. Ta vie entière. Soupirant alors que le vent venait détruire de nouveau ta coiffure simpliste tu changeas de direction pour te retrouver dans une salle d'arcade. Le sourire te prit alors que tu changeais ton argent en jetons, et tes jetons en partie de plaisir, en rire ou moue boudeuse. Tu échangeais l'argent contre un moment de détente, contre un seul moment où plus rien n'avait d'importance. Venant taper sur ces pauvres taupes en balançant des insultes. Tu extériorisais tout ce que tu avais gardé depuis bien trop longtemps. Alors que tu continuais ton marathon du jeu tu t'arrêtas devant une machine aux deux armes fixées face à un écran encore inutilisable. Deux. C'était le nombre qu'il fallait être pour y jouer. Mais tu étais toute seule, et même en essayant de te compter, tu restais "une". Regardant alors autour tu vis un jeune homme qui te semblait avoir ton âge, et au pire, tu n'en avais rien à faire. Prenant sa manche entre tes doigts tu lui montras la machine avant de taper doucement sur ta poitrine. " Vous jouez avec moi ? Il faut être deux ! " Tu accentuas le nombre en montrant de tes doigts le chiffre deux, le tirant alors doucement pour qu'il puisse jouer. " J'invite !!! " Enthousiaste tu inséras le jeton sans lui demander plus sa permission et te mis à tirer dans ces zombies qui ne devaient pas venir te manger. Tu y mettais tout ton coeur t'y croyant un peu trop oubliant que la personne à tes côtés étaient un total inconnu.

Style ♬

Jeju. L'envie avait été soudaine au cours d'une soirée entre amis, il y a de cela quelques jours. On était deux à être libre pour ce week-end, moi et Minho mais voilà... Hier soir, un appel. Son patron lui avait sommé de venir remplacer un collègue à un événement important, que son entreprise préparait depuis des mois sur Séoul. Adieu l'air marin, et la virée entre mecs ! Suite à son coup de téléphone, j'avais voulu annuler. Et puis... non ! Partir seul, cela pouvait être pas mal aussi. Autant profiter du temps libre que j'avais, ainsi que des températures agréables que nous accordait cette fin estivale. J'avais délaissé ma moto à contrecœur à Busan, pour prendre le ferry et arpenter les splendides paysages de l'île à pied. L'appareil photo capturant ce que mon regard appréciait, j'avais mitraillé les reflets bleutés mouvants, le sable pâle, et les tumultes du vent sur les étendues de verdure asséchées. La stature imposante d'un phare blanc et rouge, et la chevelure rousse d'une jeune femme, libérée des liens d'un élastique bien trop lâche. Elle les emprisonna à nouveau d'une main délicate, avant que je ne m'éloigne vers un point de vue au loin. Après avoir longuement vagabondé, j'avais délaissé tout mon attirail dans ma chambre d'hôtel, afin d'aller boire un verre dans un bar populaire à quelques rues de là. Un verre, puis deux, ou trois... Des bouteilles, et l'humeur enjoué. Une compagnie me manquait. Je voulais faire claquer le récipient contre un autre, rire, parler de tout et n'importe quoi... Partager juste un moment. D'habitude, j'appréciais un soupçon de solitude, mais était-ce parce que c'était Jeju, et que l'île laissait planer une ambiance de vacances quand on y était ? Cette fin de journée me porta dans une salle d'arcade, qui affûta mon esprit de compétitivité, et mon besoin de me défouler un peu ! Je m'installais à un jeu de combat, qui semblait prendre un malin plaisir à m'humilier royalement... Appuyant avec de plus en plus d'énergie et de force sur les touches de couleurs malmenées, les jurons traversèrent une bouche mordue par l'ivoire, en rougissant légèrement l'inférieure d'agacement. Quatre parties perdues, sérieux ?! Je levais les yeux au ciel, serrant le poing devant moi pour m'empêcher de le brandir, quand je sentis quelqu'un tirer sur la manche de mon haut. Les prunelles caramels se dilatèrent sous la surprise en se posant sur une jeune femme, planté à côté de moi. Elle me désigna du doigt une machine à quelques mètres, avant de rompre son silence en me demandant si je voulais jouer avec elle. « Euh... C'est que j'étais entrain de... » Papillonnant des paupières, je sentis la colère s'évanouir, laissant place à un homme légèrement éméché, qui ne semblait pas comprendre tout de suite l'information. Un sourire, seule expression amicale que j'offris, la trouvant assez mignonne dans sa gestuelle. Je jetai un dernier coup d'oeil au jeu qui m'affichait "game over", la moue boudeuse, alors qu'elle insista un peu plus. « J'invite !!! » L'expression évolua, chaleureuse, creusant des fossettes aux creux de mes joues. « Comment pourrais-je refuser ! » lançais-je en la suivant sans grande résistance. Je récupérai l'une des deux armes, comprenant aussitôt le but du jeu : celui qui tuerait le plus grand nombre de zombies, gagne. Et pour ça, j'étais bien plus doué, et je fûs surpris de voir ma rivale gesticuler dans tous les sens à côté de moi ! Elle lâchait des petites exclamations à chaque tir, ce qui était assez adorable, mais aussi très drôle. « Yah ! C'est une stratégie tout ça ? Car tu ne m'auras pas comme ça ! » affirmais-je, tout sourire, alors qu'elle avait pourtant réussie à prendre la main sur la première partie. « OK OK... C'est maintenant que les choses sérieuses commencent... » Je fis semblant d'étirer mes muscles dans tous les sens comme si je m'apprêtais à entrer dans une grande compétition. J'appuyais même ma jambe sur la machine d'à côté, démontrant une souplesse que je n'avais jamais perdu. Mais c'était plus comique qu'autre chose. Ahh l'alcool... Je récupérais le flingue violet, le pointant vers l'écran. « Cette fois-ci, je vais gagner et je pourrais savoir ton prénom ! » fis-je, mes lèvres s'étirant alors que l'enjeu semblait minime, mais c'était marrant de le faire comme ça, non ?

ootd ♬

Qu'est ce que cela faisait que tu prennes un inconnu pour jouer avec toi ? Pour toi , tout le monde était des inconnus. Tu ne reconnaissais le visage de personne, pas même le tien. Tu ne comprenais pas comment les gens faisaient et eux ne comprenaient pas comment tu pouvais les oublier. Vous voilà donc quitte. tu pouvais donc inviter cet homme qui était également seul. De toute façon tu n'habitais pas ici et la probabilité de le revoir était mince. Tu n'avais peur de rien avec cet alcool qui se diffusait dans ton sang. Tu ne craignais rien, tu ne stressais pas. Tu étais bien. Et tu pouvais enfin sourire comme tu voulais le faire. Tu relâchais la pression que tu avais en permanence, et qu'on ose te le reprocher. Qu'on te traite de tous les noms pour inviter ainsi cet inconnu à jouer à tuer des zombies. Qu'on vienne te pointer du doigt. Tu aurais un million de choses à dire. Un million à montrer que tu n'étais pas folle, handicapée ou diminuée mais simplement différente. Et tu pouvais en démordre. Mais ce qui t'intéressait à ce moment précis était de tuer ces demi vivants demi-morts. Tu tiras alors sur sa manche demandant son aide. Peu importe qu'il soit en train de jouer tu écoutais à peine ses paroles en venant surenchérir ton offre. Tu invitais. C'était donné, cadeau ! Tu ne pouvais faire mieux. L'entendant alors accepter tu souriais grandement tout comme lui l'entraînant à la machine. Le jeu démarra rapidement et tu y donnais du tien. De ta sueur, de ton sang et de la voix. Tu gesticulais comme s'il s'agissait de la vérité avant de le regarder. " Stratégie ? Je n'ai pas besoin de stratégie pour te battre.. BAHHHH BOOOMMM LA .. AHHHHH LUI LUI AHHHHH bimm !!  " Tu te donnais à fond manquant sûrement de faire cesser ton coeur de battre tant tu étais absorbée par ce jeu. Le regardant alors faire tu te mis à rire en venant appuyer sur sa joue de ton index " Ca sert à rien je vais gagner ! " Bien plus tactile que tu n'osais te le permettre tu reprenais en main le jeu pour tuer toujours plus de zombies. Enfin avant qeu ton regard ne s'arrête sur sa jambe. Qu'est ce qu'il cherchait à faire? Tu te mis à rire en pointant sa jambe avant de faire un signe de la main un "ok" qui voulait tout dire. " Je gagne tu me dois une partie de n'importe.. OU NON .. un restau!! Ils ne servent que pour deux la plupart !  " Riant doucement tu te remis donc à tirer en pensant à ton estomac qui mourait d'envie de manger les spécialités qu'on t'avait refusé. Tirant alors toujours en criant ramenant les yeux des spectateurs curieux sur toi tu croyais fort en ta victoire en posant ton pistolet soufflant dessus comme Lara Croft. "  Manger !! " Tu levais les bras dans ton bonheur alcoolisé.


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Style ♬

Plutôt facile à vivre et peu entrain à la timidité, je m'étais laissé kidnapper par une jeune femme qui cherchait un partenaire de jeux... vidéos ! Je chérissais ma solitude, tout comme je la fuyais, et je devais reconnaître qu'en cette fin de journée, elle commençait peu à peu à me peser. J'avais pourtant apprécié les heures que j'avais passé avec moi-même, à marcher le long des côtes rocheuses, à admirer les splendides paysages, l'air pur et le silence qui en découlait. Ce n'était pas la période la plus touristique, et c'était tant mieux ! J'avais pu m'essayer à la photographie sans que des invités impromptus ne s’immiscent dans mes clichés de vacances. Et puis, après avoir retrouvé un peu de civilisation, le besoin de compagnie me gagna à la vue des terrasses et des rues remplies de groupes d'amis ou de couples heureux de leur premier séjour ensemble. Pourquoi la vue de tout ça venait de donner un bon coup de pied à cette solitude avec qui, j'avais pourtant passé de bons moments ? Trop tard. Elle fût balayée par une main qui m'agrippa, par une voix enjouée, et un corps agité. Bruyante, elle l'était, mais c'était plus drôle qu'agaçant. C'était... mignon. J'entrai dans sa mise en scène éméchée, m'exclamant aussi fort qu'elle à chaque fois que quelque chose me surprenait. Un zombie éclata en mille morceaux sur l'écran. « BAAAAH. Ça c'est crade... Allez suivant !! » m'exclamais-je, en pointant mon pistolet dans tous les sens. Je m'amusais à pousser doucement la jeune femme pour la déstabiliser, alors qu'elle m'affirmait qu'elle allait gagner en pointant son doigt sur ma joue. Je tournai légèrement la tête vers elle, en mimant que j'allais la mordre, avant de rire et de me refocaliser sur le jeu. « Y'a distraction là, c'est pas du jeu ! » En effet, la première partie fût pour elle ! Il fallait te reconcentrer là, Jun ! L'esprit de compétition fusa, enflamma tes prunelles caramels, m'étirant pour me préparer à l'affrontement ultime, alors qu'elle.. se marrait à mes côtés. Je ne pouvais pas m'empêcher de sourire à sa réplique. « Je gagne tu me dois une partie de n'importe.. OU NON .. un restau!! Ils ne servent que pour deux la plupart ! » hurla t-elle alors que j'étais pourtant juste à côté. « Haha toi aussi, tu t'aies vu refuser l'entrée d'un restaurant ? Moi aussi j'ai les crocs, ptin ! » rajoutai-je, avant de lever mon pouce en l'air en signe d'approbation. De toute façon, peu importait qui gagnait, tant qu'on pouvait enfin bouffer quelque part ! La partie reprit de plus belle, plus endiablée que jamais, et les points de nos deux personnages devenaient de plus en plus serrés. Parfois je m'amusais à lever mon bras devant elle pour ne pas qu'elle puisse voir son écran, riant de plus belle. Quant tout à coup... La machine se mit à buguer ! Des lignes transversales apparurent sur l'écran du jeu vidéo et l'image se bloqua littéralement. « Mais nonnnnnn j'allais gagner làààà !! » gueulais-je pour encore plus taquiner la brune, avant de donner une tape à l'appareil. Puis m'énervant un peu plus, je lui assénai un coup de pied qui lui imposa... un black out total. Alors là Jun, c'était le jackpot... Presque hébété, je me mis à fixer le monstre de métal qui émit une simple petite sonnerie en guise d'au revoir. Tout était devenu noir, et le bruit violent avait alerté le propriétaire au bout de l'immense pièce. « Hey vous !! Qu'est-ce que vous faites là ?! » L'homme commençait à s'avancer dans notre direction, et je sentais les embrouilles arriver à grand pas ! « Yah ! Prends tes affaires, dépêche ! » demandais-je à ma chère partenaire. Par réflexe, j'avais saisi son poignet au vol, l'entraînant à ma suite dans une course effrénée vers la sortie qui, heureusement pour nous, était à l'opposé de l'homme en colère qui hâtait le pas vers nous. On dévala la rue à grande enjambée, évitant les passants de justesse, avant de disparaître dans une petite ruelle pavée. Plaqués contre un mur en béton, je me penchais sur ma gauche... Notre poursuivant avait laissé tomber. Un soupir traversa mes lèvres, puis un rire franc, ma main toujours liée à elle. Mon coeur battait fort, mais mon souffle était contrôlé. « J'suis désolé, vraiment... Mais tu as vu, la machine buguait avant que je ne la frappe hein ! Et puis, j'étais entrain de gagner... » glissais-je en jouant bien la comédie, avant d'admettre d'un large sourire. « Ouais bon ok.. tu gagnais. Dis-moi ton prénom, et ensuite, ce que tu veux manger ! Puis, allons remplir nos estomacs ! » m'écriais-je, sous l'entrain alcoolisé qui parcourait mes veines gonflées par l'adrénaline.

ootd ♬

Si tu étais toujours seule, si ta vie s'était ainsi construite dans une solitude réconfortante et rassurante tu avais besoin de quelqu'un aujourd'hui. Tu avais besoin d'une autre paire de main pour jouer à ce jeu qui te tentait. Et plus encore pour ces restaurants qui refusaient de servir moins de deux couverts. La solitude n'était même pas bien vu. L'alcool venait d'enlever tout ce dont tu étais effrayée, tout ce qui t'avait pourri la vie jusqu'à là te demandant simplement d'être toi même, d'être comme les autres, d'aller faire le premier pas, de regarder, de parler et de sympathiser avec les autres. Ne plus être seule dans ton coin, la paria. L'alcool faisait beaucoup de choses mais pour une fois il avait fait quelque chose de bien, du moins pour le moment. Détruisant alors ces monstres avec énergie, c'est le moins qu'on puisse dire, tu profitais de voir l'entrain de ton binôme pour te lâcher. Il ne se rappellerait pas de toi n'est ce pas ? Tout finissait par s'oublier. Tout finissait par être dans des souvenirs tellement profonds qu'ils n'étaient qu'une partie d'un passé trop éloigné. Riant alors au sang qui venait s'exposé sur l'écran et à la remarque de ton ami du jour tu continuas essuyant ton front comme si tu menais une vraie guerre. Que l'humanité soit rassurée, vous étiez là. Légèrement poussée tu continuais de rire en tirant vraiment n'importe où , si tu gagnais c'était seulement grâce à une détermination qui s'accompagnait à du grand n'importe quoi. Essayant alors de le déstabiliser tu lui tiras la langue, non il ne s'en rappellerait pas. " Y a pas de triche t'es juste mauvais !  " Une provocation de plus alors que tu le devançais. tu gagnais même mais ce n'était pas pour rien, l'alcool devait également augmenté ton habilité à ces jeux dit barbares, mais tu aimais ça. Alors que tu criais presque pour l'enjeu de cette partie tu te rendis compte que l'alcool avait légèrement monté dans ton sang lorsque tu t'entendis parler. Comme un éclat de lucidité qui te fit te mordre la lèvre avant qu'il ne te perde de nouveau. Tu avais faim aussi. Et tu mourais d'envie de manger une spécialité d'ici. Regardant alors son pouce se lever tu hochais la tête sourcils froncés comme étant dans une mission secrète. Sauf que votre discrétion était aussi grande qu'un éléphant dans un village de minimoys. Bien tenter dira-t-on. Alors que vous repreniez la partie il tenta de te déstabiliser, pire même de tricher, chose à laquelle tu répondais en sautillant pour voir l'écran. Ecran qui se mis à réagir bizarrement après quelques parties seulement. L'image figée tu t'approchas et tapotas sur l'écran avant de regarder ton compagnon. "Tu crois qu'elle ne voulait pas te montrer ta défaite ?  " Riant doucement tu t'éloignas quelque peu au premier coup en boudant de ne pas voir qui avait gagné. Mais c'est lorsqu'il donna un plus grand coup, le noir total arrivant alors que tu te demandas comment est ce qu'on remboursait une machine, voire même son prix. Tu regardas alors la machine avant de poser une main sur ta bouche. "  Tu l'as cassé ?? " Le propriétaire répondant à ta question en débarquant d'un air énervé tu ne sus trop quoi faire. Mais heureusement le jeune homme semblait avoir l'esprit bien plus éveillé. Tu pris alors ton sac le suivant avec empressement à travers les différentes machines avant d'être confronté au froid qui venait s'abattre sur tes joues les faisant rougir. Continuant ton ascenssion avec cet inconnu tu ne t'arrêtas que lorsqu'il se cacha dans une ruelle. Ton coeur battait vite, trop vite, et tu gardais ton sac contre ta poitrine essayant de reprendre un rythme cardiaque normal. A croire que l'alcool venait de quitter tes veines. Ton dos s'appuyant contre le mur tu laissais ta tête se posée un instant le regardant alors soudainement rire. Ce que tu ne tardas pas à faire toi même. La situation était toute nouvelle pour toi mais elle avait quelque chose que tu ne connaissais que peu : la détente. " Tu ne l'as pas aidé! Je vais le dire si tu ne m'achète pas à manger, je dirai ton nom, où tu habites tout .. enfin quand tu me l'auras dit  " Riant alors tu regardais à ton tour cette rue déserte avant de remettre ton sac sur ton dos. Heureusement que tu avais mis des baskets. Tu souriais alors grandement à son aveu avant de pencher la tête comme si tu hésitais. Il oublierait, tout comme tu allais oublier son visage. " Na Yung.. Zhao Na Yung et je veux manger... une spécialité. Et toi ?  " Lentement tu tendais ta main pour scellé un compromis équitable. Même si tu pensais que l'alcool avait quitté ton organisme tu étais bien loin de t'imaginer que ce n'était pas totalement le cas. Préférant penser que tu étais sobre alors que tu sortais de la ruelle.


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Style ♬

Certains diraient que ce n'est plus de mon âge de m'enfuir en courant d'un magasin, poursuivi par un propriétaire en furie ! Mais y avait-il vraiment un âge pour ça ? J'avais embarqué la jeune femme que je venais à peine de rencontrer à ma suite. Je crois qu'inconsciemment, je craignais qu'il lui fasse payer la machine qui venait de rendre l'âme alors que ce n'était ni sa faute, ni la mienne ! Oui, ni la mienne d'abord ! Elle beuguait avant que je ne tape dedans ! On peut dire que je l'ai achevé dans sa souffrance, voilà tout. C'était n'importe quoi, du délire. J'avais à nouveau l'impression d'être un adolescent qui faisait un peu tout et n'importe quoi. Mes jambes, bien plus solides qu'elles ne l'avaient été en Amérique, frappaient le sol à une vitesse impressionnante, le coeur frappant ma poitrine d'une adrénaline fracassante. Pourtant, je ralentissais la cadence en sentant mon bras se tendre derrière moi. La main dans celle d'une jolie inconnue, celle-ci avait dû mal à suivre ma course folle dans laquelle je l'avais embarqué un peu malgré elle. Un brin coupable, je repérais une ruelle à quelques mètres, et je nous y engouffrais en un virage presque maîtrisé. La maintenant contre le mur à côté de moi, je fixais la rue principale où le propriétaire agacé déambula. Il tournoya sur lui-même en pestant, puis fit demi-tour pour notre plus grand plaisir. Mon rythme cardiaque cogna contre mes veines gonflées, mais commença rapidement à se calmer, ayant été habitué à un rude entraînement sportif régulier. Pourtant, l'alcool dans le sang me fit légèrement tousser, puis rire devant la bétise de cette situation. La jeune femme en fit de même, ce qui me rassurait assez. Je craignais qu'elle ne se foute en rogne, ce qui ne semblait pas être le cas. « Peut-être que je ne te le dirais pas, et que je vais m'enfuir en un battement de paupières ! » affirmais-je en plaisantant, bien que je pensais pouvoir la semer sans problème si il le fallait. Mais je la trouvais plutôt sympathique, et la compagnie me manquait. J'étais quelqu'un d'honnête, et bien qu'un tantinet têtu... je lui reconnaissais qu'elle était entrain de gagner ce jeu maaais... va savoir qui aurait gagné à la fin ! « Na Yung.. Zhao Na Yung et je veux manger... une spécialité. Et toi ? » répondit t-elle en se présentant, alors que l'on sortait de la ruelle. « Moi aussi, ça m'irait plutôt bien. » fis-je, le regard devant moi, m'amusant à ignorer sa main tendue qui attendait mon prénom. Puis, je souris, taquin, la lui serrant aussitôt. « J'vais t'appeler Nana. Moi, c'est Ahn Jun Hee, mais tu peux m'appeler Jun si tu veux. »

Quelques minutes plus tard, on s'installa dans un petit restaurant au bord de l'eau où nombre de gens étaient attablés. C'était un monsieur sur une place qui nous l'avait recommandé, et les plats qu'il avait mentionné nous avaient mis l'eau à la bouche. Installés, on commanda toutes sortes de choses, prenant exemple sur nos voisins qui semblaient se régaler. Biensûr, le soju était également de rigueur ! Ma bouteille tinta contre la sienne en un sourire chaleureux, avant de boire une bonne gorgée. « Ahh cette petite course m'avait donné soif ! Alors, dis-moi Nana... » commençais-je, mes lèvres s'étirant en une expression charmeuse, mais surtout espiègle sous le surnom que je lui avais donné. « Que fais-tu dans le coin ? Personne te cherche à cette heure-ci ? »

ootd ♬


Courir comme des enfants, oublier tout et suivre son instinct. Tu n'avais jamais vécu ça. Sûrement parce que ta vie avait été teintée d'une solitude qui te suivait bien trop pour te permettre toutes bêtises. Et en même temps ce n'était pas dans ton tempérament de casser ou voler quelque chose. Mais la chose était drôle, l'adrénaline montant se mélangeant parfaitement avec la quantité pourtant assez basse d'alcool dans ton sang tu semblais être euphorique bien qu'il était difficile pour toi de suivre le rythme effréné d'un ancien athlète. Même si tu ne savais rien de son passé, ni même de son présent tu pouvais deviner qu'il avait l'habitude de courir, mais tu fus reconnaissante lorsqu'il ralentit légèrement sa course pour toi. Se cacher dans la ruelle ne fit qu'augmenter ce sentiment qui allait se blottir entre tes tripes, les faisant remuer, apportant une sensation tout à fait nouvelle. Ta respiration s'arrêta un instant en voyant le propriétaire avant de reprendre lorsqu'il rebroussa chemin. Riant en posant une main sur ta bouche tu ressemblais à une enfant qui faisait sa première bêtise, s'en était presque pathétique. Tu riais alors avec lui comme deux adultes retrouvant la liberté qu'ils avaient perdu. Une fois un pied dans le monde actif on ne voyait plus la même chose on ne comprenait plus les mêmes choses et tu savais à quel point cela t'avait changé. Aujourd'hui tu retrouvais cette que tu avais aimé à une époque. Et face à toi un être tout aussi joueur qui te laissait souriante mais taquine. " Tu ne cours pas assez vite tout de même..  " Bon plus vite que toi mais un éclair tout de même pas. Alors que vous sortiez de la ruelle tu prenais un instant pour te présenter et dire ce que tu voulais manger. Désespéramment même. Ce que tous les restaurants t'avaient refuser puisque tu n'étais qu'une personne. Servir à partir de deux. Et puis quoi encore ? Tu ne mourais pas assez de faim pour deux ? Sautant sur l'occasion tu te mis à bouder alors qu'il sembler vouloir t'ignorer. Puis ton sourire reprit lorsqu'il prit ta main scellant un pacte que tu oublierait tout comme son visage. Tu étais pressée de manger mais son prénom resta gravé dans ta mémoire , le gardant comme ce souvenir sans visage, ce souvenir enfantin et libérateur. "  Nana ça me va .. Jun ! "

Vos noms échangés, le plat trouvé vous vous rendiez au restaurant. Une fois assis tu te sentais bien plus excitée par la nourriture que tu ne l'avais été d'avoir couru un marathon pour échapper à une sanction pénale qui t'aurait valu de vider tes poches. Regardant alors autour de toi tu tapais un peu des mains en voyant la nourriture arrivée. C'était comme une délivrance ponctuer d'une envie furieuse de tout goûter. Les vacances étaient rares et tu profitais de ce moment où tu ne faisais rien pour te détendre et profiter, ce que Jun te permit de faire plus que bien. Faisant claquer les deux bouteilles tu te mis à rirre te servant alors un verre avant de le boire cul sec. "RAhhhh ça fait du bien  " Une grimace déformant tout d'abord ton visage tu relevas celui ci vers Jun attendant ce qu'il voulait te demander. "  Yah ! Suis je une enfant ? Je fais ce que je veuuux " Riant doucement tu goûtais alors au premier plat te brûlant alors la langue mais continuant de mâcher dans une expression de torture mêlée à la joie d'un tel goût. Buvant de nouveau un verre tu regardais ton accompagnateur en remuant le plat. " Et toi alors Jun ? Personne ne t'attend ni te cherche ?  " Tu n'avais pas répondu à sa question mais la véritable raison de ce départ était un sujet top secret que tu préférais garder pour toi.

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