★ 톤 조직도,
( s o u n d )

fuyant, tu cours vite, très vite. sous la neige tombante, tu suis le chemin ferroviaire non loin de cette bicoque familiale si lugubre et sanguinaire. les flocons caressant les joues rosies par le froid, une faible fumée s'échappe d'entre tes lippes. les bras croisés, les épaules relevées, tu tentes de combattre ce froid intense simplement vêtue de ce pull fait de laine ainsi que de ce jean, partiellement troué. la nuit tombe enfin et la tempête débute alors, dissimulant tes pas précédents, t'offrant ainsi une infime chance de prendre la fuite, une bonne fois pour toute. ta vision brouillée par cette neige abondante, tu cesses de marcher, te réfugier sur l'un des cotés de cette voie. t'asseyant au pied d'un arbre, tu resteras là, les jambes contre ton torse, grelottant sous la froideur de l'hiver. une heure, puis deux, puis cinq, puis huit... un train approche. légèrement endormi, tu te redresses et te dis que c'est là, ton ultime chance de t'en sortir, alors, pris d'un certain courage, tu tentes à deux reprises avant de réussir à te glisser dans ce fameux train, qui ne faisait que livrer quelques marchandises, où ? tu t'en fichais. t'avais juste besoin de quitter cette ville.

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vêtements abîmés, déchirés, tu ères dans les rues de tokyo, volant pour te nourrir, manger à ta faim, mais tu étais loin du compte. l'estomac en voulant toujours plus, tu n'étais jamais rassasié, toujours là à piller, fouiller, parfois entrant pas effraction chez les gens pour vider ce qu'ils pouvaient avoir dans le frigo. est-ce une erreur ? non, seulement une question de survis. tu te retrouves bien assez vite seul, mis à l'écart de cette société qui exige beaucoup. ton sommeil, la nuit tombant, n'est que partiel. le froid, le danger de la nuit dans ces rues mal famées, les bruits de pas non loin de ce coin que tu as aménagé au détour d'une ruelle. lorsque la nuit tombe, tu baignes dans l'obscurité, grelottant sous le froid de l'hiver coréen, moins rude que le russe, mais difficilement supportable tout de même. parfois volé, parfois persécuté, battu, laissé pour mort, ton corps devient marqué par des blessures offertes par l'homme, certainement aussi machiavélique que les âmes perdues d'autre fois, mais ça n'est rien. les plaies s’infectent parfois, puis d'autres fois, elles se contentent de se refermer, lentement.

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la clope au bec. la fumée s'envole alors que le sang coule de la commissure de tes lèvres. c'est avec un sourire presque sadique tu arpentes les rues de séoul, les phalanges abîmées par les coups, les os qui se sont brisées. encore une journée à dealer, saigner, respirer. une journée parmi tant d'autres. tu ne veux pas de cette richesse qui pourtant, t'était offerte dès ta naissance. toi, tu cours, encore et toujours après le danger, l'adrénaline. la nuit tombante, ton ombre se dessinant sur les pavés de la ville, tu te glisses dans la peau de celui qui offrira quelques verres, qu'il ne paiera pas, pour en suite échanger l'alcool pour quelques coups de reins. aucune pitié. tu as la vie d'un chien, d'un fugitif. tes parents, tu les as abandonnés, tu les as fuis depuis bien des années. pourquoi ? pour fuir l'or, la prison et plus encore. ce soir, comme tous les autres soirs, tu es là, à chasser clients ou âmes sensibles à détourner. ce soir comme tous les autres, tu es et resteras ce salopard pour le plaisir de certains et le malheur d'une grande majorité. tu as goûté à la misère et bon sang, qu'est-ce que tu l'aimes ta vie ainsi. sans attaches, sans obligations, seulement de la liberté et du danger à chaque coin de rue.