L'Histoire né à busan, shin a été balloté toute son enfance entre le japon de son père et la corée de sa mère. en effet, bien que sur son acte de naissance, busan soit mentionnée comme lieu de naissance, il n'y a absolument pas grandi. du moins, pas pendant ses premières années.
il a majoritairement vécu sur l'île du kyûshû, dans la ville de fukuoka, jusqu'à la fin de ses années collèges. ainsi, il a grandi avec la mentalité japonaise, très différente de la coréenne, bien qu'il soit parfaitement bilingue, pratiquant le coréen avec sa mère à la maison.

jeune homme appliqué, curieux et créatif, il s'est mis à la guitare très jeune (dès ses cinq ans), en piquant d'abord l'acoustique qui décorait le mur du salon familial. son père, musicien de profession pendant de nombreuses années, avait cessé ses activités à la naissance de shin pour s'investir dans sa famille sans être toujours éloigné d'elle à cause des tournées, et s'est reconverti en disquaire. malheureusement, avec l'essor du numérique et des sites web de diffusion de musique, son activité n'aura pas duré bien longtemps, bien que les fidèles clients et anciens fans de son groupe soient venus animer sa boutique jusqu'à la fin.

c'est d'ailleurs à cette période que la petite famille quitta le bien-aimé japon de shin pour gagner son autre terre, la corée du sud, et plus précisément busan, ville d'origine de sa mère. ce fut un moment extrêmement dur pour le jeune homme qui perdit ses repères culturels, relationnels, et dut laisser ses amis et sa vie bien entamée derrière lui. mais il fallait saisir l'opportunité de travail de sa mère, éditrice de renom, qui se voyait offrir un poste haut placé dans une célèbre maison d'éditions de la ville.

shin entra timidement au lycée, complètement désorienté. il ne connaissait absolument rien à la jeunesse coréenne, aux coutumes, aux dernières actualités musicales ou de la mode, voire même du cinéma. il était donc plutôt naïf et influençable à cette époque. il se fit vite entraîner par la bande de bad boys de l'école, qu'il a vite considéré comme ses amis. ils lui apprirent à se faire une place à l'école. tout comme au japon, la popularité avait une certaine importance et il apprit vite à se démarquer et devint populaire, surtout auprès des filles,  sans grande surprise. surtout qu'il avait une belle gueule.
mais qui dit fréquentations douteuses dit attitude qui va avec et le gentil shin, amoureux des arts et bienveillant avec ses amis, devint une véritable tête à claques à la langue pendue, rabrouant les filles plus vite qu'il n'écrivait son nom sur ses copies d'examens, lançant des remarques cyniques à quiconque osait se mettre en travers de sa route.

puis il y a eu emi. emi, il est tombé amoureux d'elle au premier regard. mais elle ne remplissait pas les critères de beauté standard : elle était ronde, potelée, dans une société où la chirurgie esthétique était monnaie courante et où le poids standard tournait autour de 40kgs pour 160cm. une folie, pire encore que ce qu'il avait vu au japon. et pourtant, il la trouvait mignonne et adorable. ses amis n'avaient pas loupé ses regards envers elle et l'avaient mis au défi de la draguer et de sortir avec elle, pour l'humilier. il fut tenté d'accepter juste pour pouvoir vraiment apprendre à connaître emi, mais il savait au fond de lui que c'était terriblement mal de jouer avec les sentiments d'autrui, aussi con soit-il devenu. s'il refusa au début, ses soi-disant amis insistèrent, le harcelèrent avec ce pari ridicule, et commencèrent à le menacer. d'abord c'était des choses comme "on détruira ta réputation", "t'es une tafiole si t'es pas capable de faire ça". shin n'avait pas envie de perdre tout ce qu'il avait mis deux années à construire ici à busan. il n'avait aucune envie de se retrouver seul et isolé de tous. depuis qu'il vivait ici, on lui avait appris à être une ombre de lui-même, un vaniteux, un prétentieux, et il avait fini par croire que c'était ce qu'il était. alors que faire.
et puis ces abrutis s'en prirent à sa famille. qui aurait cru que dans une même bande de potes on pouvait être aussi mesquin ? ces gens-là devaient avoir un sérieux souci d'éducation.
la petite boutique d'accessoires japonais tenus par son père, ouverte peu après son arrivée à busan pour garder un lien avec son japon natal, avait été saccagée et le matériel mis à mal. shin savait très bien que ce n'était pas anodin et il finit par accepter ce pari fou.

il sortit pendant quelques temps avec emi, tentant tout de même d'être un minimum attentionné avec elle lorsqu'il était à l'abri des regards indiscrets. c'était après tout sa première copine sérieuse, bien qu'il ait eu de mini-amourettes au japon. la première coréenne. la première métisse. et il l'a aéantie. le soir où ils allaient franchir un cap important, il se fit repousser par la jeune femme qui avait découvert on ne sait comment l'origine de leur relation, autrement dit le pari. pourtant, au fond de lui, il était vraiment sérieux avec elle. mais elle ne le crut pas, le traita de traitre et de profiteur, et il ne la revit plus jamais.

jusqu'à aujourd'hui.
shin, après le lycée, avait réussi tant bien que mal à couper les ponts avec les tarés qui lui servaient d'amis en n'allant pas à la même fac qu'eux. ces enfants de friqués quittèrent busan pour seoul, et tant mieux. il resta ici et intégra une petit fac de musique, lui permettant de s'épanouir dans sa passion qu'était la guitare. il devint très bon, fonda son propre groupe, avec qui il se représentait dans des bars du centre-ville.
fraîchement diplômé de son école, il se donnait à fond dans son groupe. mais sa mère est subitement tombée malade, et a dû être hospitalisée d'urgence et donc mettre sa carrière en pause. et ce n'était certainement pas avec les revenus de la petite boutique de son père ou ses lives amateur avec son groupe que shin allait pouvoir subvenir aux frais d'opération de cette dernière. le destin finissait par se venger, et il l'avait bien mérité. C'est à cette même période qu'il devint froid comme la glace, dur comme la pierre, et qu'il créa inconsciemment des tensions au sein de son groupe. il finit par avouer ses soucis familiaux, mais seulement aux membres de ce dernier, car il refusait d'attirer la pitié des gens ou d'exposer sa vie privée, ne souhaitant pas répéter les erreurs du passé. compréhensifs, les membres acceptèrent de ralentir un peu les activités du groupe, afin que shin puisse cumuler avec un job à peu près stable.

il travaille actuellement comme traducteur japonais-anglais et japonais-coréen dans la maison d'éditions de sa mère et en free-lance. en ce début d'année scolaire (avril), il a décroché en parallèle un poste de lecteur à l'université, enseignant le japonais. il déteste vraiment ce travail car il est devenu asociable et n'aime pas côtoyer les gens, et il est tout sauf pédagogue. il est plutôt strict et exigeant, surtout avec sa langue natale. il préfère le métier de traducteur, où il est autonome, ou la musique grâce à laquelle il se défoule.
c'est à la fac qu'il a revu emi. il ne l'a pas reconnue immédiatement mais à force de croiser son visage, il s'est dit qu'il ne lui était pas inconnu. mais c'était bien elle, il avait entendu un professeur l'interpeller. plus aucun doute n'était possible. elle avait tellement changé. et lui, avait eu un pincement au coeur en la voyant. elle lui faisait toujours un certain effet. il n'avait plus jamais rien eu de sérieux depuis, que des relations platoniques et sans avenir. affaire à suivre ...