We don't have to fall in love tonight, baby take your time. So many things that I might do, everything you want to. For one night only give me company, just let me hold you. Don't be afraid of what happens when you leave, cause I got you. Forget what I told you, I'm in love tonight.

« Je t’assure, tu ne le veux pas ~~ »

En même temps, je peux être méchant et agressif comme tous ceux qui souffrent de surdité. En même temps, nous sommes coupés du monde, enfin, je ne suis pas complètement sourd alors, je peux parler, mais ceux qui sont sourds, sont « muets ». De toute façon, ils ne peuvent pas entendre leurs voix alors parler ? Cela leur fait plus mal, les coupant encore plus du monde. C’est pour cette raison, qu’à force d’avoir aussi enduré les moqueries des autres, je n’ai jamais voulu m’attacher à quelqu’un. Je n’ai jamais voulu me lier sentimentalement parlant. Alors, j’ai toujours averti mes futurs amants que je ne voulais que du sexe. Cependant, avec Gabriel, c’est différent. Je n’aime pas me l’avouer, mais je sais qu’il y a un attachement que je ne m’explique pas. Petit à petit, je me rends compte qu’il s’est fait une petite place dans mon coeur, mais je ne veux pas admettre l’évidence même. Je la rejette et c’est mieux comme ça.

Je sors de mes pensées après avoir pris place et discuter du programme de la journée de chacun. J’aimerais bien me reposer après cette nuit caliente, mais j’ai des enfants qui m’attendent dans quelques heures.

« Ah ? Tu joues à des jeux vidéos ? Je n’aurais pas cru. »

Comme quoi, je découvre de nouvelles choses le concernant. Je ne devrais pas être surpris, nous ne nous connaissons vraiment que sur le plan physique. Si nos corps n’ont aucun secret l’un pour l’autre, ce n’est pas le cas sur le plan personnel. De toute façon, je ne saurais dire s’il a un type particulier. Je veux dire, un gars comme lui, qui est sportif, célèbre d’une certaine façon et qui fait la cuisine, il devrait trouver quelqu’un non ? Je me demande même ce qui l’en empêche. Mangeant et parlant tranquillement où j’apprends ses programmes de la saison.


« Je vois ce que tu veux dire. Les deux cultures sont différentes en tout point. Oooh ? Je croyais que tu me fuyais ~  »

Je ne pensais vraiment pas à mal quand je lui ai sorti cela. En réalité, je ne pensais pas au lapsus que je viens de faire. Que j’ai remarqué que nos horaires étaient apparemment trop éloignés pour que l’on se croise, par rapport à avant. Et d’ailleurs, c’était mieux ainsi, mais avec ce qui s’est passé cette nuit, je ne sais pas si c’est bien que je le croise à nouveau ?

« Donnes moi tes nouvelles horaires et je verrai si je viens, mais tu as attisé ma curiosité. »

A défaut de pouvoir patiner sur la même scène que lui, je peux au moins observer et donner mon avis. Je ne me rends pas de suite compte du malaise que j’ai instauré malgré moi à cause de mes mots. Il me faut vraiment un traducteur des relations humaines. Je ne suis vraiment pas doué pour décoder les codes ou voire les indices qui trainent. Je me dis qu’il a un minimum d’attaches pour moi, qu’il est attiré physiquement, mais après ? Je ne vais pas plus loin. Alors, quand je me rends compte qu’il ne mange pas, je commence à m’inquiéter. J’acquiesce simplement à sa réponse et lui demande ce qu’il compte faire cet été. Je suis surpris par sa question. Rentrer hein ? C’est vrai que je pourrais, je ne sais pas.. D’un autre côté, il faudrait que joue le garçon « sage ». Si mes grands-parents apprenaient ce que je fais, pour sûr qu’ils voudraient que je parte d’ici. De l’autre, excepté mes grands parents, revenir au Canada.. Comment dire que je n’ai pas d’autres attaches qu’eux ? De plus, en cette saison, ils doivent être au Mexique. Alors, je ne saisis pas totalement cet attachement pour son pays, mais je pense que je peux comprendre. Du moins, un peu.

« Je vois.. Si tu as besoin de rentrer chez toi avant la saison fais. Je veux dire, tu devrais vraiment te ressourcer pour être au maximum de tes capacités pour la saison à venir. Moi ? Je ne sais pas trop. J’imagine que je pourrais rentrer.  »



Mais, je veux montrer à mes grands-parents que je peux me débrouiller. Ils étaient déjà contre mon départ à cause de mon handicap.. Je ne veux pas qu’ils se fassent de mauvaises idées, mais est-ce qu’ils ne seraient pas dans le vrai ? Je ne brille pas en tant que patineur. J’enseigne à des petits. C’est bien, mais, je n’ai pas changé. Je dirais que j’ai empiré et en plus, je me suis attaché malgré moi à cet homme. Non, il faut que nos rapports restent ainsi. Nous continuons de parler et quand il m’annonce qu’il compte m’aider à faire la vaisselle et rentrer je :

« Laisses, tu devrais rentrer te reposer. Fais attention en rentrant. Je vais te raccompagner jusqu’à la porte. »

Ce que je fais. Je lui ouvre la porte et je reste bloqué pour la première fois. Je veux dire.. Il compte partir et cela me fait étrange. Un moment de faiblesse.. Sûrement que c’est cela, mais au lieu de lui dire aurevoir, les mots restent coincés dans ma gorge et furtivement je reste coincé sur ses lèvres, mais je me reprends.

« Bon et bien.. Prends soin de toi et, à la prochaine ! »

Oui à la prochaine.. Alors, pourquoi je ne ferme pas la porte ? Je me retiens comme un fou de ne pas l’embrasser. Ce qui m’agace, car je ne devrais rien ressentir. Je n’ai jamais ressenti et c’était mieux comme ça. Pourtant, je ne peux pas m’empêcher de rester sur le seuil de la porte et dire :

« Appelles moi quand tu es arrivé chez toi. Que je sois certain que tu sois rentré en un seul morceau. »