tenue - Encore la tête dans le cul après une courte nuit, il s’était décidé à se lever après avoir comaté trois heures devant un reportage sur les tortues à nez de cochon. Tout aussi fascinant qu’inutile selon lui. Tout ce qui l’intéresse ce sont les plantes. A cette réflexion il avait fini par se lever pour aller terminer la remise en pieds de sa boutique. Ca faisait maintenant deux mois qu’elle avait réouverte mais il n’y avait mis du cœur à l’ouvrage que très récemment. Comptant les arrêts en trépignant sur place faute à la poudre qu’il a sniffé juste avant de monter dans la rame ; Woody s’impatiente et commence à faire balancer la hanse censée lui servir à s’accrocher. Il perd l’équilibre à chaque balancement trop violent et se rattrape fier de lui, vivant dans un monde parallèle semblable à celui d’un jeu vidéo de snowboard. Et puis ses yeux se posent sur une fille qu’il croit reconnaître. L’étrangère de la boutique. Il s’en souvient parce qu’il l’avait trouvée grave mignonne dans toute sa vulnérabilité et, là, elle lui renvoit la même image. Celle d’une fille pas trop à l’aise mais qui tente de faire un effort pour dissimuler sa gêne derrière de la froideur. Le truc c’est que là elle a l’air de se faire emmerder, en fait. Bon peu importe, lui il veut juste aller lui parler ; il est de toute façon trop envahissant pour que le mec reste longtemps qu’il s’agisse d’un ami ou d’un inconnu. « Hello. » Il lui lance un énorme sourire avant de tourner la tête vers le mec en lâchant un « Hello. » similaire avant de se ré-intéresser à la belle brune. « C’est marrant de te croiser là. J’espère que t’es en chemin pour la boutique là. »

tenue - Son sourire est contagieux, il fait relever les commissures des lèvres de Woody. Lui qui était si triste ces derniers temps, il commence petit à petit à retrouver sa joie de vivre. Sa « joie ». Une joie névrosée au quotidien mais dont il se satisfait des retrouvailles. Il croit comprendre par la gestuelle de la belle qu’elle ne connait pas le type d’un côté, ou que du moins elle ne l’apprécie pas, et lâche l’affaire en arrêtant de lui porter attention. C’est comme ça que les casse-couilles comprennent et, étrangement, il n’est même pas d’humeur à casser la gueule du type. Rien n’est que dans trente secondes il ne change pas d’avis. La névrose. « Je sais, j’me suis enterré pendant quelques temps. » Il n’avait pas vu grand monde pendant sa période noire, seulement ses potes, quelques gueules cassées dans des bars et finalement un voyage pour Londres. Les inconnues qui devenaient des visages d’habituées il les avait presque oubliées, mais pas cette étrangère. Le mec se casse et il choppe la place telle une ajumma vénère pour, justement, passer devant une ajumma qui le tchipe. « Oh de… rien. Ca va ? » Il se penche sourcils froncés face à la soudaine vulnérabilité de la belle pour chercher son regard, se redressant lorsqu’elle relève ses prunelles sombres sur lui. « A Londres pour quelques… heures. » Il allait dire pour quelques temps mais venait de se rendre compte de son voyage express, très efficace cependant. « Je n’avais plus l’envie de jardiner à vrai dire. C’était la première fois de ma vie. » Il avait cru mourir. Il se laissait mourir, pathétiquement. « Je vais remettre la boutique en état, là. J’espère que tu ne m’as pas fait d’infidélité pour l’autre tocard du bout de la rue. » Un vieux qui se faisait un grand plaisir à ruiner son business en colportant des ragots pourris. « Dis donc c’est très beau ce blond radical. » qu’il commente en faisant glisser une de ses mèches claires entre ses doigts.

tenue - Allez savoir pourquoi il partageait un peu de son existence avec l’étrangère. Pour sûr il ne la connaissait pas assez, il ne savait même pas ce qu’il lui avait pris de se teindre tout à coup les cheveux dans un blond délavé alors qu’elle avait de beaux cheveux noirs de jais. Pourtant c’est une oreille attentive. Il a peut-être besoin de ça Woody. Alors elle lui demande si c’était triste. N’avait-elle rien compris ? « oui. » tranche-t-il tout naturellement. Ça avait été la période la plus triste de toute son existence. Et puis elle lui arrache un sourire. Il rit face à sa légèreté et ça lui fait du bien. « Un tocard c’est genre… Toc. » commence-t-il en imitant le knock d’une porte imaginaire. « Mais toc toc. » il continue en knockant sa tête. « Et connard. » Il lui offre son annulaire. « Tu vois le genre ? » Un beau mélange de connard et de stupide. A voir si elle allait comprendre son tabou improvisé. Le sujet va sur quelque chose de plus intéressant : les plantes. Il est choqué d’apprendre qu’elle jardine chez elle et prend un air surpris Woody, juste pour lui faire peur. « Quoi Mais tu me fais de la concurrence indirecte. » Il feinte. En réalité il est plutôt content d’apprendre qu’elle n’aime pas les fleurs juste pour les regarder et qu’elle s’intéresse à comment en prendre soin. « Je suis triste ça veut dire que tu ne viendras plus. » Il sourit et s’intéresse à sa chevelure qu’il regrette. Le naturel c’est beaucoup mieux. « Là pour le coup c’est pas très compliqué. » juge-t-il en haussant les sourcils. Niveau mémoire il est au plus bas en général, la faute à toutes les merdes qu’il ingurgite. « Mh ? » Il tourne sa tête vers elle, achevant de descendre sur le quai. Elle lui parle de cerisiers en fleurs et ça l’anime, Woody. Il laisse un sourire transparaître son visage, s’imaginant déjà marchant au travers d’un festival avec la main de Gigi dans la sienne. « C’est la plus belle saison de l’année ! » Sa préférée, bien sûr. « J’sais pas si c’est ton premier printemps en Corée mais il y a beaucoup de choses à faire. Je pourrais te montrer si tu veux. » Il lui décoche un sourire. « Je te présenterai ma fiancée, vous allez bien vous entendre. » Gigi est souvent seule mais il est décidé à la faire rester alors autant faire en sorte qu’elle s’épanouisse. C’est qu’il se préoccupe de son bonheur maintenant et la blonde semble être un peu perdue. Woody rationnel on aura tout vu.

tenue - « Bah ouais il faut sinon j’ferme la boutique ! » qu’il lance avec un énorme sourire, lancé dans l’humour, avant de se reprendre plus sérieusement en se disant que sa blague n’est pas vraiment adaptée et qu’elle risque de ne pas la comprendre. Oups. «’fin c’était une blague. Mais va pas chez les autres nazes là, j’te ferais des bouquets du feu tu verras. » Il ressent une soudaine excitation lorsqu’elle le félicite pour ses fiançailles. Il voudrait soudainement lui révéler tous ses projets, lui montrer la photo de la bague qu’il a acheté pour Gigi la veille en lui demandant ce qu’elle en pense et si c’est mieux de lui offrir traditionnellement ou de la mettre au fond de son verre. Il veut lui dire qu’il est trop content d’enfin se marier avec elle, parce qu’il n’envisage pas qu’elle puisse dire non, et qu’il est enfin le plus heureux des hommes mais… non. Non. Il s’est promis de garder le secret putain. Au lieu de ça il frappe dans ses mains comme une otarie trop excitée. « Merci. Et peut-être plus. Mais c’est un secret je prépare là. … …. … passe à la boutique dans un mois ! » qu’il déclare à bout de souffle, s’épuisant lui-même en faisant rouler à son cœur des tours qu’il ne devrait pas s’autoriser. Et là. Elle a compris. Elle. Euh. « Euh bah. Oui. Enfin. Pourquoi tu dis ça ? » Il est coi le Woody, on vient de lui couper l’herbe sous le pied. « Ok attend. Si tu devais te marier ce serait comment ? » qu’il demande en l’arrêtant dans les escaliers, se retournant face à elle les paumes de main en bouclier. « Ca y est j’ferme ma boutique et tu sors plus. » triste vie mais flatteur pour lui.

tenue - Il la prend de court et ça le surprend lui-même. Avec un mouvement de recul pour réflexe, comme s’il avait un jour eu des instincts de survie …« pourquoi tu penses » Sourcils froncés et air complètement confus il fini par reprendre ses esprits. La barrière de la langue avec Mei a le don de le perdre. Déjà qu’il plane ; si en plus on lui fait des demi-phrases qu’il faut décoder c’est chaud. « enfin tu vois t’as déjà dû imaginer. Ou avoir cette conversation avec une de tes potes. C’est chelou d‘ailleurs qu’on parle de ça tous les deux. Tu veux qu’on aille se chercher une glace et qu’on discute de la vie ? » Le voilà rassuré lorsqu’elle lui affirme encore sortir. Bien. C’est important de prendre l’air. «T’as raison c’est un quartier chiant pour la teuf. » Oui il vient de dire teuf. Sans même relever le ringard de cette expression. « Je suis flatté que tu ne viennes que pour mes fleurs. J’en conclus donc que t’avais prévu de venir acheter mes tulipas. » Il sourit de toutes ses dents de son plus beau sourire de débile et ils s’avancent vers son antre. Défraîchie et qui respire encore les mauvais jours qu’il a pu passer. C’est une fleur qu’elle lui fait en lui proposant son aide (lol). « Franchement elles ont toutes fané… ça me fait mal au cœur de leur avoir fait ça. » Il est presque plus émotif que lorsqu’il parle de sa rupture avec Gigi. Son cœur se serre et il prend une grande inspiration. « J’veux bien que tu m’aides… c’est pas facile d’assumer le bordel là. » Sa main gratte nerveusement le derrière de son crâne et s’ensuit un soupir. « Et puis il faut que j’aménage la cave aussi. J’vais te montrer les coulisses du Woody Wood. » Grand privilège. Il s'avance pour qu'elle le suive dans le ventre de la bête.