consultation after consultation.

(( tenue )) Saisissant le crayon, je crispe les doigts dessus, j’entends bien ce qu'elle tient à me faire comprendre par ses paroles encourageantes mais malgré ma bonne volonté, j'ai la vague impression d'avoir du mal à émerger de ce gouffre. Entre acquiescer et s'exécuter, le chemin est long, flou et sinueux.
Le regard fixé sur ses lèvres qui bougent, je me perds dans mes pensées, la famille décomposé que j'ai toujours connu, ce père absent dont je n'en connais pas les origines, cette mère à l'ouest qui ne sait plus faire la différence entre sa fille et ses nouveaux "amis". Et tout le reste qui l'a compose et dont je ne connais personne. Seuls mes amis sont ceux que j'ai pu choisir pour combler ce manque qui m'épuise.
Je sais que ses consultations sont censés apaisé cette douleur lancinante mais j'ai du mal à croire en ses effets bénéfiques. Peut-être parce qu'il est encore trop tôt pour les ressentir...

Je ris légèrement lorsque j'entends sa pointe d'humeur, me sortant de ma torpeur. "C'est dommage, moi qui était si pressé de vous montrer mon œuvre d'art." J'ai toujours trouvé puéril tout ses gamins de ma classe qui s'amusaient à en dessiner, secouant la tête telle une mère réprobatrice et je retournais à mes études. Peut-être à ce moment-là, j'aurais déjà du me rendre compte de mon comportement, bien différent de celui d'une jeune fille de mon âge, beaucoup trop mature pour mon propre bien...

Soulagé, ce mot est un fin calculateur qui s'immiscent dans mes pensées lorsqu'elle accepte de m'aider, sans forcer, juste de simples mots qui me permettent de souffler. Je ne suis plus seule, certes les pas que j'ai du faire jusqu'ici ont été douloureusement lent mais à voir son implication je me sens un peu en confiance, un peu plus sereine pour cet avenir que je veux mettre en place...

Je la vois se perdre, plonger dans ses propres tourments, je me dis que malgré son statut de psychologue, elle a aussi du avoir ou a encore maintenant des soucis, parce qu'on a cette tendance à se plonger dans ce nombrilisme et ne pas voir que certains sont encore plus malheureux que nous. Nos problèmes prennent de l'ampleur tant on se concentre dessus sans voir les alentours, je ne suis pas la plus à plaindre, j'en ai pleinement conscience mais je ne suis pas non plus la plus heureuse, loin de là.
"Ça peut aussi permettre d'apprécier un peu plus ce qu'on a et ce qu'on construit." sa phrase me trouble, une image un peu flou s'intensifie dans ma tête, et je le vois lui, cet homme virile qui bousille sans le savoir ce cœur que je croyais insensible aux sentiments. Je sais que je devrais chérir le simple fait de l'avoir dans ma vie mais en même temps, ce que je possède de lui ne me suffit pas. Construire, voir l'avenir en profondeur avec des plans qui ne verront peut-être jamais le jour. C'est compliqué de grandir.

J'aime regarder son sourire, cette femme que je connais peu mais dont je commence doucement à m'attacher, cette chaleur amicale qui en ressort, j'aime ses moments - bien qu'ils soient difficiles à vivre dans l'ensemble pour les efforts à fournir - passés en sa compagnie, c'est un moment d'échappatoire, de soulagement où je sens tombé mes barrières petit à petit.
"Et vous docteur, avez-vous appris à aimer ce que vous possédez ?"
Parfois le gens citent des phrases dont, soit ils n'en connaissent pas le sens, soit ils ne les appliquent jamais pour leur propre compte.
Bien que cette séance est censé être axé sur moi, l'envie de connaître un peu plus de sa vie, de son ressenti est comme un besoin d'un tremplin, comme pour me prouver dans un sens réel que tout ce qui est dit ici peut être réellement appliqué et donner des résultats. Un peu comme un besoin d'être un peu plus convaincu pour ne pas avoir peur de mettre en place.

Le crayon encore dans ma main, j'appose la mine sur la feuille de papier vierge, l'esprit un peu dérangé, j'ai peur des mots qui pourraient en découler.
"irresponsable", "indifférence", "manque d'application dans la vie de ses enfants", "délaissement", "à l'ouest", "trop de bonté", "proche de ses étrangers"...tout ses termes trouvent naturellement leur place dans le tableau.
Et tu glisses doucement la feuille vers elle, dans un sourire crispé et lui demande : "comme ça ?"

consultation after consultation.

(( tenue )) Il y a toujours plusieurs étapes dans une thérapie, et beaucoup de ces phases ne sont pas agréables. Cette crispation dans ses doigts tu la ressens, tu la vois, tu n'es pas dupe et pas nouvelle non plus. Tu sais que ce que tu demandes est compliqué, voire insurmontable pour le moment, tu en as conscience et tu ne lui en veux pas. Elle est comme toutes ces personnes désabusées qui n'arrivent pas à passer le cap, il faut du temps, il faut se reconstruire et ce n'était pas de tout repos.
Alors tu l'encourages, sans pour autant la forcer. Si ce n'était pas aujourd'hui, ce n'était pas grave. Elle pouvait prendre son temps, tu resterais là , devant elle en lui souriant et la rassurant comme tu le pouvais. Chaque jour serait un défi pour elle mais tu savais que chaque jour elle pourrait voir sa progression si elle commençait réellement la thérapie.

Son rire se mélangeant au tien tu finis par la regarder et hausser doucement les épaules, il fallait bien rire dans ce genre de moment, tu n'étais pas là pour torturer la personne en face de toi. Sinon tu n'aurais aucun patient et tu serais devenue gardienne de prison. "Quel dommage.. je peux voir autre chose comme oeuvre d'art si le coeur t'en dis " Souriant tu te souvenais également de ces jours trop banaux et pourtant tellement différents pour ton frère et toi. Regarder les autres rigoler d'une chose aussi immature, pendant que votre rire mourait dans les rues voisines.

A ta grande surprise elle demanda expressément si tu allais l'aider. En venant ici tu pensais qu'elle aurait compris, que quoiqu'il en coûtait, n'importe quel était le problème tu serais là à l'aider et la pousser toujours plus loin afin qu'elle y arrive seule, et qu'elle ne semble plus perdre sa vie à souffrir silencieusement derrière un sourire radieux.

Si quelque chose t'était bien impossible c'était d'oublier le passé, de faire comme cette jeune fille en prenant les devants et en allant chercher cette peur qui t'avait tant de fois fait frémir et tétanisée pour enfin la détruire, la réduire en cendre et lui faire oublier que tu n'as pas toujours été heureuse. Alors oui tu te perds, dans ce passé, ces souvenirs qui remontent par une question que tu t'étais posée tant de fois que tu pouvais la réciter par coeur. Pourquoi. ON se demandait toujours pourquoi quand on se sentait trahi, abusé, quand tout s'écroulait et qu'on trouvait cela injuste. Et pourtant il n'y avait aucune raison. C'était sûrement le plus triste, de se poser cette question en pensant qu'il y avait une raison, et finalement ne voir qu'un trou noir, une réponse simple et acide : parce que.
Mais ce n'était qu'un moment d'égarement avant que tu ne lui dises ce que tu ressentais vraiment, ce que tu avais trouvé à force de te battre. Oui tu chérissais tout ce que tu avais. Peut être ne le comprend elle pas encore. Peut être n'a-t-elle pas encore construit assez de choses pour s'en rendre compte. Mais tu es sûre qu'un jour elle comprendra tes mots.

Peut être que c'est une caractéristique que tu ne connais que trop peu, peut être que cette fille semble bien plus souffrir que tu ne le pensais mais tu ne vois pas, ce réconfort que tu lui apportes, ce regard qu'elle jette sur toi. Tu ne fais que la détailler avec ton sourire pour essayer de la comprendre. Pas de la juger, juste de la comprendre. Et beaucoup aurait pu la jalouser juste en la regardant, mais tu sais qu'il y a tant de choses à découvrir chez quelqu'un qu'il est difficile d'envier, quand on ne connait rien. A sa question tu croises les bras.
" Je ne suis pas docteur et tu peux m'appeler Seol Ha.. Et oui. Je suis très heureuse de vivre seule.. d'avoir pu trouver mon indépendance , je chéri beaucoup mes ramyeon quand je les fais à minuit" encore une fois l'humour couvrira un peu cette lourdeur avant que le sérieux ne revienne. " Je chéris absolument tout ce que j'ai, et je ne pleure pas sur ce que je n'ai pas , parce qu'il n'y a qu'un présent. Et qu'il se joue maintenant. "tout droit sorti d'un livre pensez vous. et pourtant. Tout ce que tu dis sors de réflexion profonde, de remise en question et d'une manière de vivre que tu as adopté. Posant tes coudes sur le bureau tu la regardes. "Et toi Mee Na .. n'as tu pas quelque chose, quelqu'un que tu chéri d'avoir ? VOir tout ce qu'on a pas n'est pas une solution " Moralisateur ? Pas vraiment. Tu informais parce qu'il était important de ce détacher de l'envie. Ambitieuse, c'était positif. Envieuse, ça ne menait à rien.

Et lorsque le bruit particulier de la mine frottant le papier retentit , tu te permets de sourire, de sourire et de la regarder, d'apprécier cette partie d'elle qui se dévoile et tu la laisses réfléchir seule. POurtant tout semble très naturel et ton sourire en dit long sur la joie qui t'envahie de la voir se dévoiler, apposer ce qu'elle gardait pour elle sur un papier. Et tu le prends doucement lorsqu'elle te le donne. Comme s'il s'agissait de ses sentiments en personne, à manier avec délicatesse et prudence. Tu lis alors ces mots tranchant qui te renvoie à une chose : l'absence.
"C'est parfait.. Tu aurais des qualités , que tu as ou que tu aimerais avoir à mettre ? Dans ce côté là " Tu lui redonnes la feuille notant toi même sur tes notes un ou deux mots avant de la regarder de nouveau, les progrès sont immenses, et elle ne s'en rend pas compte.


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consultation after consultation.

(( tenue )) "Et toi Mee Na .. n'as-tu pas quelque chose, quelqu'un que tu chéris d'avoir ?" Cette phrase porte à réflexion, même-si je sais parfaitement quelle personne est pour moi celle dont je ne pourrais jamais me passer, j'ai néanmoins besoin de me centrer sur elle, de réfléchir à tous les aspects autant positifs que négatifs qu'elle m'apporte. Et malgré les blessures qu'elle m'inflige consciemment ou non, je ne peux m'empêcher de vouloir me rapprocher d'elle, d'être en sa présence. Fuir, lui tourner le dos ou la perdre est inimaginable à l'heure d'aujourd'hui et même à demain.
"Oui..." je réponds simplement, comme un appel à ne pas développer cette partie de ma vie fébrile. Je pense qu'il le faudrait mais j'en suis tout bonnement incapable, trop tôt, trop abrupte pour moi.

Je sens bien qu'au vue de ma feuille, tout n'est pas parfait mais après tout, la perfection existe-t-elle vraiment ? Je ne pense pas, tout le monde est comme il est et sera, qu'importe le regard des autres. Bien évidemment, je me doute qu'aucun point positive n'est noté sur ce bout de papier, gauchement, je n'y ai mis que mon ressentiment.
A ses mots, je me sens prise au piège, comme une souris qui ne peut plus se cacher dans sa tanière, tel un chat affamé près à lui sauter dessus.
J'ai bien conscience qu'elle n'est nullement ainsi mais je me sens souvent oppressé par les gens, j'ai peur qu'ils voient ma part d'ombre et mes faiblesses. Je me souviens que ma mère n'a jamais pleuré de l'absence de mon père, je me doute qu'elle a du se consoler auprès de parfaits inconnus, clamant un besoin de se sentir aimer...et je n'ai pas envie de faire la même chose.

Pourtant malgré moi, ce trait de personnalité a été enclin à s'immiscer dans ma vie et à se répercuter dans mes relations. J'ai eu des amants, sans satisfaction comblée et je cherche toujours à obtenir ce qu'elle n'a jamais réussi à avoir.
"Des qualités qu'elle a et que j'aimerais avoir à mon tour ?", un doigt posé sur ma joue, la tapotant légèrement dans un style réfléchi et je pose mon regard dans le sien, concentré.
"Non, je ne pense pas qu'elle en ait...ou peut-être pas qui seraient en accord avec mes valeurs."
Un sourire vient éblouir mon visage, j'ai la vague impression sadique que je suis plutôt satisfaite de ma réponse. Elle connote assez néfaste-ment mais je n'arrive pas à voir le bon côté des choses par rapport à elle, c'est bien encore trop tôt pour l'accepter.
"Suis-je cruelle Docteur ?" j'aime lui donner ce surnom, même-si elle m'a expressivement demandé de ne pas l'appeler ainsi, j'ai ce côté taquin qui amuse ce rendez-vous.

consultation after consultation.

(( tenue )) Cette question ainsi lancée n'était pas plus douce qu'une gifle réveillant alors la personne en face. Mais tu te devais de lui demander, de lui lâcher cette question pour qu'elle réfléchisse d'elle même, qu'elle trouve cette force, ou cette faiblesse qui la faisait flanchée. Elle devait retrouver le but, la raison et les moyens. Elle devait avancer et il semblait que vivre simplement ne soit pas une bonne motivation. Grandir était effrayant mais quand on voulait protéger ce qu'on chérissait, tout devenait plus clair, plus facile et beaucoup plus acceptable. Tu te souviens avoir souhaité grandir, avoir voulu être grande et forte. Etre une personne qu'on croyait, une personne qui n'était prise au sérieux.
Et finalement elle avait, cette personne importante, celle qui pourrait tout changer, mais le sujet semblait encore sensible. L’aveu au bord des lèvres, comme souffler timidement, presque avec douleur, tu ne pouvais pas encore parler de ce sujet. Tu savais les limites et tu reconnaissais là celles de la demoiselle. Seul un sourire lui répondit.

L'exercice est compliqué, émotionnellement important et révélateur mais tu sais qu'il est indispensable il est celui qui te permet de la comprendre un peu mieux que tu n'as pu le faire dernièrement. Alors tu la complimentes, la rassure sur le travail qu'elle vient de faire sur elle sans même s'en rendre compte, car tout ce qu'elle a écrit découle d'un questionnement intérieur bien plus dur que ce que l'on pense.
Aujourd'hui tu en aies sûre elle a progressé, elle a fait un grand pas vers ce qui la rassurera dans ce changement important. Tu la pousses alors encore un peu, tu essaies de tourner cette négativité en quelque chose qui fera adoucir les traits d'une mère au nombreuses fautes. Tu espères trouver quelque chose, quelque chose qui lui montre que tout n'est pas si noir, si perdu comme elle semble le croire. Et si sa mère n'est pas la solution tu espères la trouver en elle.

Et la mère n'était clairement pas une solution abordable pour le moment. Elle le confirmait avec franchise mais appelait à ta curiosité en parlant de valeurs. Si elle s'était créée des valeurs alors elle savait ce qu'elle voulait et ce qu'elle ne voulait pas, elle n'était donc pas aussi perdue qu'elle ne le pensait.
Souriant doucement tu lui montrais que rien n'était grave ou une sorte de fatalité. Que si elle ne trouvait rien ce n'était pas anormal mais plutôt une affaire de valeurs. "Quelles sont donc tes valeurs ? Et les qualités que tu possèdes, bien à toi dont tu es fière ? "Il y en avait, peut être inconnue mais il y en avait. Tu la regardais donc avec ces yeux inquisiteurs toujours prêt à entendre une vérité, une nouveauté qui changerait la séance. Son sourire n'est qu'un plus pour te faire l'imiter ne changeant pourtant pas tes plans.
Peut être qu'elle finirait par t'apprécier ou au contraire te détester mais tu voulais l'aider.

Le surnom revient. elle te pose une question qui semblait pourtant évidente. Ton sourire ne s'estompe pas et tes yeux fixent alors ceux taquins qui font ressortir cette envie de sortir du sérieux, de prendre la vie pour un jeu qu'elle contrôlait. " Non.. pas le moins du monde. Tu es assez réaliste pour une fille qui a peur d'être adulte. C'est plutôt original " Elle pouvait être fière de la personne qu'elle était. Peu à peu tu apprenais les subtilités de cette femme et ce n'était que de bonnes surprises bien que la tristesse et l'inquiétude aient trop pris leurs aises chez une jeune femme plein d'entrain.

" Je pense qu'il nous faudra d'autres séances mais je veux savoir quelque chose: es tu prête à t'investir ici, revenir assez souvent et régulièrement, me parler et te confier même si c'st dur ? " L'honnêteté était la seule clef qui pouvait aider les gens, et tu lui demandais ce même effort avec toi. Est ce qu'elle était prête à changer.


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consultation after consultation.

(( tenue )) Il est rassurant de se sentir, non pas comprise, mais en l'absence de jugement. C'est bien là que je dois me trouver, même-sil les progrès ne sont pas flagrant et qu'il me faudra encore du temps avant de m'ouvrir pleinement, de laisser couler les sentiments, j'apprécie les moments passés dans ce bureau, à chercher, à explorer mon moi et à donner des réponses à toutes les questions parfois absurdes que je me pose.

Mettre des mots sur des valeurs ancrées est plus compliqué qu'on ne le pense. "L'égalité femme-homme, est l'une des principales que je revendique."
Et les vagues moments où je le clame haut et fort sont souvent parfumé de l'effluve d'alcool, coordonné avec mes talons aiguisés sur la table du bar. J'aime me laisser aller au non-contrôle dans ses moments-là, là où je ne dois pas rendre de comptes, là où le jugement n'est plus, où la perfection est abstraite et inutile, là où les corps s'échauffent autant que les esprits et que le mien quitte ce monde où je n'y trouve pas ma place l'espace de quelques heures dans une nuit.
Je la sonde toujours du regard, pour rester concentré à ce rendez-vous, au fond, ma main crispée est toujours là, le tissu rêche du jean me brûle la peau mais elle me permet de garder les pieds sur tête. Je n'ai aucune cicatrice que celle béante de mon cœur.
"L'amitié est une valeur sûre, la vraie, contrairement à la famille, celle qui est toujours lié mais qui vous abandonne sans même un regret. Sans même un mot d'excuse."
Ce terme me dépasse et me porte dans une litanie de questions sans réponse, me faisant voir le monde sous un ciel bien plus gris que le soleil.

Alors que je pensais que ma question l'amuserait, ou aurait tout l'effet contraire. Je reste bouche bée devant celle qu'elle me pose. Je ne sais comment réagir. Suis-je capable de m'investir ? Suis-je capable de m'ouvrir ? Même à une parfaite inconnue, moi qui ne me confie jamais à mes amis.
Gardant mon sourire, comme pour lui montrer que je ne suis pas affecté, je plante mes yeux, très sérieusement, dans les siens, et je hoche la tête dans un mouvement qui fait perdre l'équilibre, déjà précaire, de mes cheveux. Je les replace derrière l'oreille et l'esprit un brin rieur, je claque mes mains entre elles.
"Bien alors que je n'ai plus qu'à me mettre sérieusement à travailler, si je veux avoir assez d'argent pour payer ses futures séances!"

Le rire, le jeu, tout qui découle vers le contrôle. J'aime passé du temps ici, entre ses quatre murs réconfortants, néanmoins, j'ai toujours aussi peur d'affronter la réalité, d'affronter mes sentiments, ou quand bien même m'affronter moi-même.

consultation after consultation.

(( tenue )) Personne et encore moi toi même, n'avait le pouvoir de faire disparaître toutes les peurs. Tu ne pouvais régler el problème des gens juste en leur parlant une fois. En fait, dans leur rétablissement tu ne faisais pas grand chose puisqu'il s'agissait d'un pas personnel , un reconditionnement et un questionnement qui était propre à chacun ,ce pourquoi tu t'adaptais toujours. Lorsque Mee Na avait débarqué tu avais compris qu'elle serait aussi fermée qu'elle en avait l'air. Et la voir s'ouvrir petit à petit te donnait l'envie de continuer.
Ici elle est en sécurité et c'était la première chose que tu lui faisais comprendre avant de l'emmener plus loin encore.

Elle avait des valeurs, et tu n'en avais jamais douter, mais lesquelles ? Mettre un mot dessus c'était les comprendre, les comprendre c'était les partager et s'ouvrir. Riant doucement tu la regardais alors à cette première valeur. "Bienvenue au club " Si tu n'avais pas encore castrer la moitié de la planète tu les faisais asseoir sur une envie avec fierté. Les hommes avaient été ta hantise avant de devenir tes défis.
Tu trouvais parfois au fond de tes patients un miroir de toi même. Certains venaient la bouche cousue, la peur les tiraillait, ou bien la honte, la gêne, l'ignorance même du mal qui les ronge. Tu en as vu des différents , des gens se croyant fous, des gens désespérés qui n'avaient plus que toi. Et au fond, c'est ce qui te maintient ici. TU ne pouvais pas tout comprendre, ni tout respecter, et si l'alcool lui étiat facile tu pouvais imaginer que s'évader soit tentant, mais tu ne pouvais juger, bien , mal n'existait pas pour toi. Excepté la loi qui restait la même.
Tu la regardais tel qu'elle te détaillait essayant sûrement de trouver une réponse sur ton visage. Mais le cœur qu'elle mettait aux exercices te faisait plaisir. Écoutant avec attention ce qu'elle venait de dire tu comprenais le fondement, mais tu savais que la vie était une histoire bien compliquée. La famille, ce beau mot pouvait vous détruire, mais l'amour et l'amitié également.
" On ne choisi pas sa famille.. c'est ce qu'on nous répète souvent. Mais j'aime dire qu'on ne choisi pas non plus réellement ses amis. Certains viennent s'incruster dans votre vie pour venir trouver ce dont ils ont besoin. C'est pour ça que le bon sens et l'amour de soi est important. Mee Na.. As tu entendu parler de «  tu ne peux aimer quelqu'un si tu ne t'aimes pas ? » " Loin de vouloir tomber dans les clichés tu voulais prendre ton cas sans en parler pour montrer que choisir, n'était pas si évident qu'il semblait l'être.

Alors qu'elle semble te poser une question ironique tu veux lui faire comprendre qu'en aucun cas elle ne ddoit le penser, et plus encore tu testes son envie de réussir, sa rage de s'en sortir. Tu ne peux rien faire sans eux. Tu as vu beaucoup de gens ne jamais revenir et tu espère que ce ne sera pas son cas. Voyant alors son sourire et son hochement de tête tu te mets à sourire grandement. Tu aimais les gens motivés même si parfois il y avait des bas tu étais là pour ça non ? Sortant ta carte tu entourais ton numéro "Tu peux m'appeler ici, c'est mon numéro personnel. Texto aussi je réponds, ici c'est le numéro du secrétariat pour les rendez vous. Je suis patiente Mee Na alors si tu as besoin de temps prends le " Souriant doucement tu lui donnes alors ta carte avant de passer une main dans tes cheveux. "Je suis disposée à prendre des cafés également si cela peut aider et être agréable. " Souriant alors comme la fille que tu étais en dehors de ce cabinet tu l'invitas à se lever.

"On se revoit alors très vite. Je vais te donner quelques petites choses à faire en attendant si ça te va " Des devoirs. Mais qui n'étaient bénéfiques que pour elle, pas de note, de mauvais ou de bons que des exercices pour sortir peu à peu. "Si tu peux faire un petit carnet avec tes pensées du jour.. comme un journal même si tu n'écris pas grand chose. " Tu avais fait ça également, ce journal que tu avais voulu brûlé pour oublier.


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