brico dépôt ; l'essentiel en deux mots.

(( tenue ))
Le solstice d'été laissait paraître les premiers rayons de soleil à une heure bien plus avancée qu'à l'accoutumée. Si les stores n'étaient pas baissés, la chambre grise des « Mikanoh » se retrouvait vite baignée d'une lumière terne qui chatouillait avec amusement le nez du couple encore endormi. Réglés comme une horloge naturelle, les jets lumineux se projetaient sur les murs à cinq heure précise; et lorsqu'il s'agissait du dimanche matin, les dits jets faisaient émerger avec douceur Jaewoo de son paisible sommeil. Dans ces moments-là, Joe, fidèle à elle même, ronchonnait; et quand, après avoir ouvert la fenêtre, Jaewoo tentait de la réveiller en laissant une brise fraîche pénétrer la pièce, elle remontait la couverture jusqu'à son front pour retrouver chaleur et sombreur.
Néanmoins, ce dimanche matin ci s'annonçait différent. Joe savait pertinemment qu'une excitation symptomatique posséderait Jaewoo en ce jour si particulier. Lorsqu'il se leva pour ouvrir la fenêtre, elle s'était déjà accaparée la couverture dans son entièreté. Recroquevillée sous les draps, elle était prête à s'accrocher au matelas pour qu'il ne puisse pas la sortir du lit. Elle et son amie la flemmardise l'avaient décidé: rien ne les obligerait à participer au cours taichi, et rien ne les obligerait non plus à aller acheter un enclos à chèvre. Seul Morphée était la bienvenu à cette heure prématurée.

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(( tenue ))
Rien d’autre que le bruit des vagues au loin et la brise légère qui vient s’écraser contre les draps blancs. Tu soupires, plus tout à fait assoupi sans pourtant être encore pleinement éveillé. T’es bien et t’aurais presque envie de ne pas bouger alors que l’une de tes mains vient à la rencontre de la silhouette de te belle endormie. Seulement tu chasses cette idée paresseuse de ton esprit lorsque le programme de cette matinée dominicale te traverse l’esprit. Un sourire fait son apparition à la commissure de tes lèvres. Dieu que t’aimes le dimanche.  Ce pauvre jour que le commun des mortels délaisse pour donner tout l’amour du monde au samedi. Le dimanche ça serait presque devenu ton jour préféré. Celui qui te donne le sourire et l’envie de te lever le matin. Tu ramènes ta main à tes cheveux que tu ébouriffes avant de finalement ouvrir les yeux. S’offre alors à toi ce spectacle dont tu ne sembles pas pouvoir te lasser : une Joe paisiblement endormie. Quelques secondes s’écoulent avant que tu te décides à quitter le lit pour t’adonner à ce qui a toujours été ton rituel du matin : faire couler le café et ouvrir la fenêtre. Tu l’observes du coin de l’œil jouer au nem en s’enroulant dans la couette. Ça non plus tu ne t’en lasses pas. Mais voilà y’a un truc qui te lasse encore moins : l’idée d’être celui qui la tirera de ses doux songes pour qu’elle participe à l’événement désormais culte des dimanches matin busanien : ton cours de taï-chi. Tel un enfant qui se prépare à faire une bêtise tu t’approches avec délicatesse de ta cible avant de souffler à son oreille sur un ton sans doute trop enjouée pour l’heure «  On à tous en nous quelque chose de Tennessee …. ♫ » tu marques une pause et t’ajoutes dans un rire que tu as bien dû mal à étouffer «  et pour moi c’est mikado joe ».  Tu ne te lasses pas de cette blague qui ne fait rire que toi. Oui tu adores te prendre pour un rocker français quand le jour pointe le bout de son nez. Ton accent laisse peut-être à désirer, mais t’es certain que l’attitude elle est là. Elle daigne ouvrir un œil et tu ne lui laisses pas le temps de parler «  J’ai préparé le café, le ciel et bleu et les oiseaux chantent et puis surtout faudrait pas faire attendre nos grands-mères préférées pas vrai ? »

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(( tenue ))
Il avait fallu à Joe que quelques centièmes de seconde pour s'immerger dans l'absurdité d'un nouveau rêve; un rêve où elle se produisait sur scène en compagnie d'un groupe au visage familier: son oncle à la batterie, son père au chant et à la guitare; les Collins faisaient face au désert californien pour lequel ils jouaient une ode à la nature, et surtout à la sécheresse. Alors que Joey s'envola dans un solo de guitare enflammé, son visage se métamorphosa brusquement en celui d'un Jaewoo chanteur de rock français. Joe ouvrit alors un œil et comprit dès lors qu'il s'agissait là de son bien-aimé qui s'évertuait à lui chanter une chanson pour la réveiller - en plus d'avoir déjà fait couler un café. En guise de remerciements, Joe ronchonna. Il s'agissait là d'un tas de bruits buccaux absolument incompréhensible dont il était quasiment impossible de retranscrire l'effet sonore ni en lettre, ni en caractère, ni en une quelconque forme de langage extraterrestre. Mais il s'agissait bel et bien de remerciements.
Joe se délia avec mal de la couverture en se faisant rouler de l'autre côté du lit, et manqua ainsi de tomber de ce dernier en un balancement désaccordé. Ses membres gauches pendaient dans le vide: ils semblaient complètement désarticulés. En fait, son corps tout entier semblait sans vie. « J'ai pas envie » finit-elle par lâcher en un soufflement épuisé comme si tout son cirque n'avait pas été assez explicite. Elle leva les yeux vers Jaewoo qui, assis de l'autre côté du lit, n'attendait plus qu'elle pour démarrer sa journée. Et puis merde, il attendait ça depuis des lustres: aujourd'hui, ils allaient enfin construire une cabane pour Simone. C'était alors par amour, mais surtout par manque de motivation, qu'elle se laissa basculer dans le vide, tombant en une chute semi-dramatique, semi-ridicule, sur le plancher - une chute qui bien heureusement fut amortie par la pile de vêtements qui traînait là. « Habille moi! » bredouilla-t-elle d'une voix imitant une agonie incertaine, et ce tout en levant un bras faible éprit de convulsion factice. Tomber ainsi avait eut pour don de lui offrir un réveil digne de ce nom.

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Tu ne sais pas pourquoi à chaque fois tu y crois. Pourquoi à chaque fois t’as le sentiment que cette fois-ci ce sera la bonne, qu’elle se lèvera comme une fleure avec le même entrain que toi à l’idée d’aller s’agiter dans un parc avec une bonne vingtaine de personnes du troisième âge. Non vraiment tu comprends pas pourquoi ça n’évoque pas chez elle la même vague de bonheur que chez toi. Mais qu’à cela ne tienne, tu n’imagines pas un cours du dimanche matin sans elle. Tu la trouves tellement belle quand elle se relie à la terre. Puis tu sais bien que dans le fond ça lui fait le plus grand bien , partir à la recherche d’un esprit calme, faire le vide dans son esprit et conquérir les trois harmonies intérieures. Bon pour l’harmonie intérieure c’est pas encore ça à en juger par les mouvements de son corps sous la couette et par le coup de grâce du « j’ai pas envie ». T’as presque l’impression que le monde s’écroule et tu prends l’expression d’un gamin de 6 ans et demi à qui on aurait interdit de manger une glace au chocolat. «  Comment ça tu as pas envie ? » que tu demandes d’une façon bien trop dramatique dans un murmure. Tu reposes ta tasse de café sur la table et tu te demandes si avec cette nouvelle tu vas pouvoir trouver la paix intérieure ce matin quand boum. Tu tournes la tête pour faire face à une joe les quatre fers en l’air. T’oublies tout ce qui s’est passé avant et tu te lances à sa rescousse en mode prince charmant. «  T’as pas mal ? » que tu lances en vérifiant méthodiquement qu’aucun de ses membres n’a été touché la chute.  Puis elle te demande de l’habiller et un large sourire se dessine sur tes lèvres et tu as les yeux pleins d’étoiles. «  Ça veut dire que tu viens ? ». Bien sûr qu’elle va venir, là où tu vas elle ira toujours et toi tu la suivrais jusqu’en enfer. En bon petit  soldat, tu t’exécutes face à son commandement en attrapant à la volée de quoi l’habiller. «  Lève les bras » et un tee-shirt d’enfiler. «  J’vais te faire une super coiffure aussi » parce que oui depuis votre emménagement ici t’as comme ouvert un salon privé.  

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(( tenue ))
Le bras en l'air, elle se rendit compte à quel point elle aurait préféré dormir un peu plus. Elle aurait tant aimé rêver de douces friandises pleines de gélatines et de produits chimiques, de pistes de bowling bariolées et huilées, et bien évidement de Jaewoo et de sa grosse moto. Néanmoins, Jaewoo, ainsi que sa grosse moto, étaient également présents dans la réalité, et juste cette idée lui permettait de croire que de se réveiller à cette heure-ci n'était pas nécessairement quelque chose de si mauvais que ça. Sous les ordres de son cher et tendre, Joe leva ses bras bien haut en s'asseyant sur le sol. La joie de Jaewoo était si contagieuse, que Joe en oublia son envie de sommeil, et lorsqu'elle fut totalement habillée, elle sauta au cou de son amoureux, le couvrant de légers baisers emplis d'une excitation enfantine. « Aujourd'hui on va adopter! » s'écria-t-elle en une esclaffe joyeuse. Et bien qu'elle aurait préféré aller à la SPA recueillir un corgi, Joe était bien heureuse que Jaewoo prenne l'initiative de créer ses propres produits laitiers en s'offrant une chèvre domestique. « Tu me fais des nattes pendant qu'on prend le petit déjeuner? ». Les nattes, Fifi Brindacier; une coiffure qui allait nullement à Joe; et pourtant depuis un an maintenant Jaewoo prenait à chaque fois ce malin plaisir de tortiller ses courts cheveux en deux couettes raidies. Il disait qu'il trouvait ça mignon, mais Joe avait parfaitement conscience du fait que « mignon » était un mot doux signifiant « ridicule ». Mais ce n'était pas peu fière qu'elle sortait toujours au dehors avec ces deux brindilles tendues derrière la nuque en se disant qu'il s'agissait là d'une oeuvre élaborée par la personne qu'elle chérissait le plus sur cette planète.
Tasse de café en main, assise sur la chaise de la cuisine, Joe savourait du regard les tartines de marmelade à l'orange bio que Jaewoo lui avait soigneusement préparées pendant qu'elle était partie chercher le nécessaire à coiffure dans la salle-de-bain. La matinée du foyer Mikanoh paraissait déjà bien remplie, et pourtant elle ne faisait que commencer.

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L’amour vous fait faire de drôle de chose. T’en prends conscience jour après jour depuis qu’avec Joe vous vous êtes installés à Busan. T’as conscience d’être le mec le plus chanceux de la terre alors qu’elle se décide à mettre un pied hors du lit et qu’elle accepte de te suivre dans tes étranges lubies. Clairement, tu sais qu’il n’existe personne d’autre au monde pour qui elle accepterait de faire le quart de ce qu’elle fait ce matin et t’as l’impression d’être le roi du monde et d’avoir la planète terre pour trône – ajoutons d’ailleurs que dans tes fantaisies vous êtes le couple le plus puissant que l’univers n’ai jamais connu, mais ça, c’est encore une autre histoire -.  Ses baisers et son ton enjoué finissent par te rendre encore plus heureux – et oui c’est bien possible -.  «  On va agrandir notre famille ! » que tu ajoutes dans un grand sourire avec les yeux pleins d’étoiles. Quelle grande étape vous êtes en train de franchir ! Si quelques années plus tôt tu avais été amené à rencontrer le Jaewoo d’aujourd’hui tu n’aurais sans doute pas cru au quotidien qu’il t’aurait décrit. Tu as presque oublié tout ça, mais avant Joe t’étais pas vraiment du genre à croire en l’amour et encore moins aux relations durables. Voilà que t’es aujourd’hui un canard assumé qui fait des nattes à sa bien-aimée. Ouais celles que tu as appris à faire quand tu t’es perdu dans l’obscurité de YouTube. Tu te dis que c’est une forme d’entraînement qui sait un jour tu seras peut être amené à avoir une fille. Tu le dis jamais à haute voix, mais tu penses de plus en plus à ces choses-là. T’imagines un avenir avec des bambins, un potager, du compost et la recette parfaite du fromage de chèvre vegan. Les nattes terminées tu te continues dans sur ta lancée du boyfriend matériel, et viens là que je te fais des tartines de marmelade et que je te regarde les déguster dans un sourire. «  On est vraiment bien ici » que tu t’autorises même à dire en plongeant ta cuillère dans la peau de préparation à l’orange. «  En fait t’as pensé à un nom pour le troisième membre de la famille ? ». Parce qu’en temps que mère de votre chèvre il est évident qu’elle a son mot à dire.  

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(( tenue ))
Leur train-train quotidien était le reflet d'une routine qui n'appartenait qu'à eux. Joe et lui étaient d'une originalité sans pareil; et personne n'aurait pu imaginer que de la marmelade à l'orange bio ainsi que le dressage de nattes courtes sur tête pouvaient s'allier en une matinée pleine de rires et de joie. C'était ainsi qu'ils vivaient, et pour rien au monde ils n'auraient échangé leurs excentriques habitudes; des habitudes qui par ailleurs auraient l'air bien louches pour quelques observateurs externes.
C'était ainsi, absorbés par leur admirable extravagance, qu'ils se mirent à parler chiffon comme si un accouchement quelque peu prématuré pouvait se produire à n'importe quel instant. Pourtant Joe était bien loin d'être enceinte; Jaewoo et elle se préparaient juste à adopter une chèvre. « J'avais pensé à quelque chose qui sonne vintage... comme Colette ou Martine ». Elle regarda son cher et tendre avec des yeux d'une rondeur inimitable, aux pupilles remplies d'une excitation sans nul pareil. Joe s'incombait de cette recherche de prénom comme s'il s'agissait de la mission la plus importante de son existence. Cet animal pourrait réaliser leurs rêves; enfin du moins celui de Jaewoo. Un programme chargé les attendait pour cette journée; et tout allait commencer par un cours de tai-chi, ou alors s'agit-il de yoga... enfin de quelques exercices lents et relaxants à faire dans l'herbe encore mouillée par la rosée du matin. Joe lorgna sur l'horloge de la cuisine; il était déjà cinq heure. « Moussette, regarde l'heure! ». Moussette, un doux surnom qui faisait référence à la fois où Jaewoo était ressorti d'un bain avec un monticule de bulles savonneuses sur sa tête. Joe avait ce don de trouver des surnoms insensées; et Moussette n'en était qu'un parmi quelques milliers.

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Le bonheur simple de la vie à deux. Tu ne croyais pas ça possible et voilà qu’aujourd’hui sdf bouffes avec joie chaque heure de la journée. Tu ne changerais rien à tout ça. Les paillettes et les projecteurs ne sont peut-être plus braqués sur vous, mais tu n’en as que faire. Cette transition tu ne l’a peut-être pas tout de suite voulu, pas persuadé de pouvoir vivre dans l’ombre toi qui depuis l’aube de ton adolescence étais conditionné à faire le show. Seulement voilà ta vie d’avant te semble aujourd’hui bien dérisoire. Toi qui pensais alors être le roi du monde te rends maintenant compte que tout ça n’avait pas le moindre sens. T’étais perdu. Tu t’accrochais aux bêtises que sont la gloire et l’argent. T’en as perdu des années … des années à faire de la musique qui fait vendre, des années à sourire devant une caméra en pensant que tout ça n’avait pas de prix. Le toi d’avant ne se serait jamais imaginé là. Perdu au milieu des bois dans une petite maison faite de bric-à-brac où la fibre internet ne passe pas. Seulement quand tes yeux croisent ceux de Joe tu sais que tu as fait le bon choix, tu sais que c’est l’endroit parfait pour vous. Elle te semble adorable avec ses petites nattes sur la tête et l’air qu’elle prend lorsqu’elle se met à réfléchir à des noms pour votre future chèvre. «  Colette ou Martine » que tu répètes.   « Colette c’est le genre de prénom qui te fais penser à une personne charmante et toujours de bonne humeur » tu marques une pause et tu continues dans tes théories «  Martine on dirait plus le nom d’une fille qui se la joue sainte ni touche, mais qui est en réalité une véritable Marie-couche-toi-là » la conclusion te semble alors évidente «  J’peux pas laisser notre chèvre avoir un nom de whore » . Ce petit détail réglé tu te rends compte à travers les propos de ta bien-aimée qu’il est déjà 5 heures c’est-à-dire l’heure de mettre les voiles. T’attrapes un pull et tu emmitoufles Joe dans une grosse écharpe avant de lui enfiler son casque et te la mener vers ta moto, seule trace de ta gloire passée qui te reste encore puisque tu n’as pas réussi à te séparer de ta grosse cylindrée. «  Votre cheval blanc et prêt mademoiselle » t’articules genre prince Harry pour ta meghan markle à toi.  

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Simone, Colette, Patricia ou encore Jeannette; qu'importait le nom qu'arborerait leur bovidé préféré, ils l'aimeraient comme leur propre chair; une chair capable de fabriquer l'un des meilleurs laits de cette Terre, certes, mais une chair qui demanderait tout de même entretiens et câlins, tout comme un petit bébé humain. Il fallait alors voir cette adoption comme un entraînement à l'arriver d'un enfant futur, un enfant cette fois-ci bel et bien hominidé.


Enfourchant leur belle bécane toute pimpante, les deux tourtereaux filèrent vers le parc où ils avaient pour habitude de pratiquer leurs petits exercices dominicales. L'épaisse écharpe de Jaewoo claquait de sa laine biologique le casque de Joe. De temps en temps, elle essayait de coincer l'épais tissu dans le col de la veste de sa moussette, mais sans succès. Arrivés sur le parking du square, le froid mordit le visage fraîchement libéré de Joe. L'espace d'un instant; elle regretta sa venue. Cependant, Son Kyungsook, l'une des grands-mères qui suivaient le cours de Jaewoo, leur fit signe de loin. Elle leur lança quelques salutations de sa voix fébrile. En bonne mamie qu'elle était, elle rajouta même qu'elle avait préparé de la brioche pour eux. Ce n'était pas la première fois qu'ele gâtait le couple de ses pâtisseries artisanales. Joe regarda alors Jaewoo les yeux brillants; jamais elle ne dirait non à la bonne brioche de mamie Kyungsook.

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(( tenue ))
Assez, tergiversez sur le nom qu’il faudrait donner ou non à la petite créature qui bientôt viendra agrandir votre foyer. Le devoir t’appelle et tu te dois de t’y atteler avec toute l’attention dont tu sais faire preuve. Tu ranges donc loin l’idée de retrouver ton lit avec la belle brune qui se tient à côté de toi. Non ça sera pour plus tard. Ce qui vous attend et sans doute moins réjouissant à première vue, mais c’est ce qui vous permet de pouvoir concrétiser l’achat de la chèvre et c’est loin d’être négligeable.

La mer défile avec vitesse. Vous n’avez même pas le temps de vous laisser bercer par sa douce mélodie. Non, vous avez le droit à une circulation dense qui aura toujours le don de te mettre les nerfs. Tu serres tes dents derrière ton casque pour ne pas insulter toutes les voitures qui tentent de te couper la route. C’est mauvais pour ton karma et il faut que tes ondes soient bien en place avant de commencer ton cours. Tu finis par souffler quand le nom du parc finit par pointer le bout de son nez tout en  demandant en enlevant ton casque «  Je me demande s’il ne va pas falloir songer à partir plus tôt pour éviter toute cette circulation ». Oui t’aimerais éviter d’arriver dans un tel état de tension, vraiment c’est mauvais. Affreux oui, mais pas durable. Il ne faut rien de plus que le sourire des petites mamies pour te faire oublier cette petite mésaventure. Tu souris à la petite dame en n’oubliant pas de la remercier pour toutes ces délicieuses brioches qu’elle prend toujours grand soin de vous cocoter. Au loin se dessine le petit groupe de gens du troisième âge, comme chaque matin ils vont saluts avec entrain et comme chaque matin tu t’amuses à répéter cette phrase qu’ils reprennent avec toi tous en cœur «  Le taï-chi nous mène sur la voie de l’équilibre dans un monde de conflit » c’est un truc que t’as entendu un jour sur le dvd qui t’as tout appris. Vous prenez place auprès d’un petit point d’eau et tu ne manques pas de placer ta bien-aimée auprès de tes élèves préférés. «  Messieurs dames comme vous le savez la philosophie du taï-chi part du principe que nous appartenons au même univers que les éléments naturels. Par conséquent nous sommes animés par les mêmes forces vitales : le ying et le yang » tu marques une pause avant de commencer à agiter tes bras de haut en bas «  Aujourd’hui nous allons nous connecter aux feuilles qui nous entourent » tu pointes du doigt les feuilles qui dansent au rythme du vent avant de reprendre ta danse.