lucid dreams & love.
(( tenue ))

Waw Cameron, ta eu l’idée du siècle cette fois-ci, hein ? Je fronce les sourcils à travers mes lunettes d’aviateur et tire une longue latte sur ma clope en tenant la barre de l’autre main. Je tiens pas à ce que notre petite excursion se transforme en bain de sang, mais plus le choix les gars, ça fait dix ans que ça dure ces conneries. J’ai même loué un putin de yatch pour l’occasion, c’est pas énorme ça ? Ouais okay, c’est pas le titanic mais quand même. Il fait quarante degrés, même sur la mer du japon, alor j’me suis dépoilée easy en bikini, j’ai juste gardé ma casquette de commandant de bord. Je sais pas trop où on va, enfin si un peu quand même, une sorte de petite ile paradisiaque vers l’Est, un truc Japonais bref, l’agence de voyage avait bien vendu son truc et j’avais fait griller la moitié de ma carte bancaire pour nous offrir des vacances dignes de ce nom. « Les gars, y a de la bière au frais ? » Je gueule comme un putois en direction du ponton avant où les frangins Jeong manigance Dieu ne sait quoi. J’suis entrain de fondre comme neige au soleil avec ce soleil des Enfers, alors je me décide à arrête le moteur et jeter l’encre pour qu’on puisse se baigner au milieu de nulle-part avec des monstres marins encore inconnus au bataillon. « Oh, y a quelqu’un ? C’est pas si grand ici putin. Bon, on s’arrête une petite heure pour faire trempette. » C’était plus un ordre qu’autre chose mais t’façon je sais même pas si y a un gueux qui m’écoute et m’entend dans le secteur. C’est bon quoi. J’hôte ma casquette et monte sur le pont supérieur du yatch histoire de prendre de la hauteur pour mon plongeon de l’espace. « Wouuuuuuuuhouuuuu » j’hurle en m’élançant dans les airs avant de faire une grosse bombe dans la Mer, toute fière de moi, puis je reviens à la surface et fait la planche face au ciel.

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(( tenue ))

Le regard grave, la clope au bec, Cass en main, t'es en train de fixer le ciel, puis ta meuf plus loin , puis ton soit disant frère ... Putain qu'elle idée elle a eu de vous emmener tout les deux ? Tu l'aimes cette fille, genre, c'est la femme de ta vie , mais là, t'as vite fait envie qu'elle se noie juste pour avoir eu cette idée. Sérieux ... C'est un secret pour personne, plus t'es loin de lui, mieux tu te portes et c'est grandement réciproque.
Tu soupires, passe ta main dans tes cheveux, la belle en bikini elle réclame et tu ne réponds pas, t'as pas trop fait attention à ce qu'elle voulait.
Non, la, tu te contentes de lancer un regard de tueur au grand frère Jeong, et presque trop vexer, tu fais une remarque
« Attends ... je suis certain qu'elle t'as pas dit que je serais la, vu qu'elle ne m'a pas dit que tu serais là. T'es vraiment un pauvre con, tu serais venu en voyage avec ma meuf ? Sérieux trouve t'en une autre ... »
Ouais t'es grave jaloux , et ouais, tu l'assumes ... Cam , c'est ta cam ! Dans tous les sens du terme.
T'as confiance en elle , vraiment , mais t'as tellement l'impression que ton frère a toujours tout ce qu'il veut que dans un sens, une petite partie de toi a l'impression qu'il pourrait l’avoir elle aussi, et ça te rend dingue !
La belle se fait de nouveau entendre, tu penches la tête vers elle, s’arrêter un peu ? Tu soupires ... Tant qu'à faire autant profiter.
Tu bouges vers elle et t'as pas le temps de l'atteindre qu'elle est déjà dans la flotte. Elle est trop belle à flotter comme ça, et dans un réflexe, tu lances un regard à ton frangin pour vérifier qu'il n'est pas en train de mater ... Qu'il range ses yeux, et ses mains, et son corps ... Qu'il se range quelque part où tu pourras oublier sa présence.
Toi qui était trop chaud pour une croisière impro en amoureux.
Tu sautes à l'eau a ton tour , espérant que le big bro reste sur le bateau. T'attrapes ta belle demoiselle et plonges sa grosse tête sous l'eau. Quand elle remonte, tu lui dis :
« Bébé ... Il va me falloir plus que de la bière pour oublier sa présence, tu sais ? »
Mais tu sais toi ce qu'elle a derrière la tête Cameron.

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(( tenue ))

Camé, ma came préférée. Je salue ce tour adroit, tu m'as bien eu. J'aurai dû me méfier quand tu m'as proposé ce petit tour en mer. Comment ai-je pu penser  que tu te séparerais un seul instant de l'autre sangsue ? Alors, le voir ici, ça n'a rien d'étonnant; mais bordel qu'est-ce que ça me fait chier. Toi, plus que quiconque, sais à quel point le voir me torture. Il m'aboit dessus et toi tu prends simplement un plaisir malsain à agir comme si nous étions en croisière comme trois meilleurs amis. Si ce n'était pas pour toi, je l'aurai déjà noyé pour oser me parler comme ça. Je soupire et l'ignore. Pendant qu'il part te rejoindre je me grille une clope, bière à moitié vide dans l'autre main. Une grimace commence à déformer mon visage. Je grogne,

"Et merde, je suis pas venue tenir la chandelle."

Je m'approche du bord et pose la fin de ma bière à un endroit atteignable pour toi. Je te regarde, ton corps mouillé, ton sourire défiant. Ça me tire un sourire. Les autres ne pourraient pas comprendre notre relation. L'amour n'existe pas qu'en couple. Il remplit ce putain de monde et... Je m'égare un peu trop non ? L'autre crétin me lance des regards qui pourraient presque me faire peur si je ne faisais pas deux fois son poids en muscle. Je lui tire la langue. C'est puéril, surtout de ma part. Mais le voir s'énerver amenuise bizarrement ma colère à moi. Qu'il frappe en premier, c'est le seul moyen pour que tu prennes ma défense.

"T'étouffe pas avec ta bière. Mon brevet de secourisme est loin derrière moi."

Je retire mon t-shirt, faisant jouer mes épaules plus larges que l'avenir d'Abel. Je reste au bord à les observer, je sors une autre clope. Je vais pas me mêler à leurs ébats non plus.

 

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(( tenue ))

Pas un seul nuage ne vient tâcher ce splendide ciel bleu. Mais putain c’est entrain de me cramer la rétine ces conneries philosophiques. Je cligne des paupières et plisse les yeux pour tenter d’observer ce bleu aveuglant. C’est peut-être le soleiL… J’ai même pas le temps de peser le pour et le contre que je me sens engloutie dans les profondeurs de la mer. « … Glou ! » Je crois que c’est à peu près le bruit que je viens de faire, alors je remonte à la surface en lançant un regard faussement mauvais à Abel qui se plaint de mon plan machiavélique. « Oh ça va, arrête ton cinéma Abe, faites un effort bordel ! » je secoue la tête en tentant de me maintenir hors de l’eau puis je nage jusqu’à l’échelle du yacht en poursuivant d’une vive voix. « Faites-le au moins pour moi ! » Puis je ris doucement en me hissant sur l’échelle, sérieusement déterminée à raviver la flamme légendaire des frères Jeong. Je sens bien que Caïn, est déçu, il pense tenir la chandelle, ça me brise le coeur alors je lui lance un regard empreint d’affection car tout autant que je sache, je tiens trop à lui pour le laisser s’éloigner d’Abel ou de moi. Je suis peut-être égoïste en voulant le beurre et l’argent du beurre, mais c’est deux amour différents. Comme le jour et la nuit. Seulement l’amour fraternel passe avant tout. C’est du moins ce que je me tue à me dire quand je regarde mes deux frères.

Je rejoins doucement le bord en choppant une bière dans la glacière oubliée ici-bas et fais signe à Abel de nous rejoindre, me gardant de lui donner toute forme de surnoms trop kikis pour pas plomber l’ambiance. « Qui nous fait le plus beau saut les gars ? » Je lance à l’aveuglette juste après la réflexion bien poussée de Caïn. Je lui lance un regard de traviole, car dans un autre cas, dirigé sur quelqu’un d’autre, j’aurais ris de sa réflexion. Mais pas sur Abel. « Y en a pas un pour rattraper l’autre sérieux. » Je secoue la tête une fois de plus en buvant une longue gorgée de bière. « J’vous prévient, on arrive dans deux heures, si vous êtes toujours autant tendus du string, je vous abandonne sur l’île tous les deux. » Sur ce, je bois une autre gorgée et décide d’aller prendre une clope sur le ponton.

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(( tenue ))

Faire un effort ? Non ... T'as pas envie ! T'es un vrai gamin, un gosse capricieux pour le coup. Elle te bute ton chill avec ses conneries ... Ça te fous presque les boules, t'as l'impression qu'ils se liguent contre toi, et de toute ta paranoïa t'aimes pas ça du tout. Tu la regardes s’éloigner tout con, là t'as vraiment la haine, arrêter ton cinéma ? Mais ... tu ne fais pas semblant, de toute façon elle ne peut pas comprendre visiblement.
Tu restes comme un abrutis dans l'eau quelques minutes encore ... C'est bon, qu'ils aillent s'amuser pendant que tu espères te faire bouffer par un requin. Comment ça, tu exagères ? Pas du tout ! Tu te sens tellement mi blasé, mi en colère.

La belle te fait signe de revenir ... au début , comme un enfant , tu décides de rester dans l'eau , parce que t'es pas a ses ordres et que dans ta petite tête déjà trop de déglinguée à cause de tout ce que t'as pris aux files des années , tu te dis que t'es seul contre le monde la.
Puis tu finis par quand même remonter, parce que tu ne vas pas suivre le yacht à la nage.
Tu chopes une bière au passage , tu ne sais pas si c'est la tienne ou celle de quelqu'un d'autre et tu décides de la vider d'une traite ... peut être qu'avec quelques grammes dans le sang , t'arrivera a oublier qui il est ?
« On s'en fou en fait de ta vie »
que tu sors à Caïn en arrivant à sa hauteur. T'abuses un peu, t'es jamais comme ça d'habitude, mais la, c'est différent.
Il enlève son t-shirt et .... complexe. OK tu te kiff comme tu es, mais avec ce besoin obsessionnel de te comparer à lui, tu te rends compte que physiquement, avec ton corps tout sec et tout mince, les trace de tes bébés muscles sont ridicule.
Tu passes ta main dans tes cheveux mouillé, tu soupires un coup. Elle vous menace ... Sérieusement ?
«C'est toi qui as lancé la mission impossible ! J'y peux rien moi s'il m'a jamais aimé ... Moi j'avais rien fait ! »
Tu remets la faute sur le plus vieux, comme si toute cette haine qui vous unissais n’étais que de sa faute.
Elle s'en va de nouveau ... Et tu te retrouves avec lui, tu le regardes encore de travers, tu finis par lui offrir un sourire forcé.
« Tu veux une bière ?  »
Tant d'hypocrisie, tant de sarcasme ... Au moins tu fais un effort non ?

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(( tenue ))

Qu’elle est belle Camé. Petite princesse entourée des deux plus beaux germano-coréens que ce monde est créé (ma modestie à dû partir se noyer). Mais elle en veut toujours plus. Elle a dû comprendre très tôt qu’à vouloir rester proche de nous deux, elle allait en perdre un. Alors elle se démène, elle se bat, parce qu’elle ne lâchera ni l’un ni l’autre. C’est comme ça que je la vois. Mais elle ne sait pas. Elle ne sait rien et ce n’est pas sa faute. Je ne lui ai jamais vraiment dit. Je ne me suis d’ailleurs jamais confié à personne sur ma famille, mon passé, et pourquoi je ne peux pas accepter ce petit-frère venu au monde comme un petit prince. Son plus grand crime ? Être né. Oui, ça paraît cruel de haïr quelqu’un pour ça, mais mes sentiments ne peuvent être changés comme ça. Pauvre Camé. Elle comprendra sûrement plus tard que le mieux pour tout le monde c’est d’éloigner les deux frères aux prénoms maudits. Pourquoi je ne peux pas accepter Abel ? Parce que mon égo en serait détruit, et un homme comme moi tient beaucoup à son égo.

Mais je peux au moins faire semblant le temps d’un voyage en mer.  Quand on est un businessman, on est également bon acteur. Mais toi, tu fais aucun effort. Tes remarques me donnent envie de te battre jusqu’au sang. On a beau avoir du sang européen, c’est comme ça que tu parles à ton aîné ? Je te lance un regard noir pour te dissuader d’oser un jour me reparler sur ce ton. Du moins, si tu tiens à ton jolie visage d’ange. Tu as beau complexer sur mes muscles, parce ouais je le vois et je me retiens de sortir un sourire en coin parce que ça te ferai enrager, mais tu es pas un Jeong pour rien. La nature t’a gâté. Comme j’en ai pas grand chose à faire de ta vie, je sais pas si tu fais beaucoup de sport, mais pour moi tu as toujours été qu’un weirdo d’artiste. Et les artistes ont autre chose à foutre qu’aller à la salle. Pourtant tu n’es pas le mec le plus mal foutu que je connaisse. Et ça fait un peu mal parce que tu me ressembles. J’aimerais ne pas être associé à toi, ne te connaître qu’en tant que le copain de Camé. Ce serait tellement plus simple de te supporter.  Mais c’est pareil pour toi non ? Ta jalousie mélangée à ton désir naturelle d’être en compétition avec le grand-frère qui t’a jamais regardé, ça fait un beau cocktail molotov.

« On va pas commencer à jouer à : oui mais quand on était petit, tu avais le droit à la plus grosse part de tartes aux fraises et puis tu m’as cassé ma gameboy ! »

Comment calmer la belle ? Le pire c’est que je sais qu’elle serait capable de mettre à exécution ses menaces. Et là, il y aurait vraiment un meurtre.

« Que c’est gentil de demander, petit-frère ! Oui je veux bien une bière, s’il te plait. » lui répondais-je avec un sourire aussi hypocrite que lui.

Non mais sérieusement tu es pas capable de faire un petit effort ? Ca me coute autant que toi tu sais.

« On devrait quand même réussir à pas s’entretuer non ? »

L'intention était là mais sans faire exprès je me suis exprimé en allemand et avec un grand sourire carnassier. Heureusement que ma belle ne voit pas ça, elle m'aurait sûrement noyé. J'y peux rien si j'ai des envies de meurtres quand je le vois ! Quelle idée ont eu nos procréateurs de nous appeler Caïn et Abel aussi. Cette histoire ne va pas bien se terminer...


 

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(( tenue ))

Je regarde la ciel et je me dis que ce serait bien d’avoir une sorte de pilote automatique, sur le bateau ou dans ma vie, comme ça j’aurai plus à gérer toute cette paperasse merdique que je respire plein poumons depuis dix piges. Enfin bref, j’expire doucement après avoir levé les yeux au ciel, frôlant le mal de crâne à force d’entendre les frangins Jeong se cracher sur la gueule. C’est pas bien. Mais c’est assez comique, j’avoue. Parce qu’on dirait pas comme ça, mais ici ça pu le drama love story des nineties avec deux beaux Appllons à moitié à poil entrain de se taper un petit catch verbal sur un Yacht hors de prix, tout ce que j’aime quoi. Je pouffe de rire après ma menace, parce qu’au final elle vaut pas un centime, pas même un clou.

Abel est tellement doué pour les expressions faciales que j’ai même pas besoin de l’entendre pour savoir à quoi il pense. Nan, il ne veut pas faire d’effort et n’en fera pas. Sauf si je force un peu et trémousse du cul, mais c’est pas le moment pour ces conneries… « Et si on se comportait comme des adultes pour une fois ? » Je lance dans le vent alors que les Jeong se sifflent à la gueule comme un couple de vieillards homos et aigris par la vie, puis je poursuis : « Enfin j’dis ça… J’dis rien. » Petite moue boudeuse et sourcils high in the sky, je bois une grosse lampée de ma bière jusqu’à la fin de la bouteille. Faut dire que j’ai eu le temps de la boire. J’arrive à capter quelques brides de conversation malgré le taux de THC relativement élevé dans mon sang -et d’alcool m’enfin bon ça, ça compte plus vraiment à ce stade-là de l’Histoire de ma vie. Alors je me permet de placer un petit : « Mais siiiii il t’aime, hein tu l’aime ? Au fond ? » J’avais pivoté vers Caïn en lui lançant mon regard le plus sérieux possible mais sa petite mèche de bébé qui pendouille me fait exploser de rire et je m’excuse en reprenant un peu de sérieux. Puis là, magie des winx, on a Abel qui propose une bière à Caïn et je lâche un long sifflement approbateur : « Hé bah, c’est un bon début tout ça. » Je commente en faisant rouler mes yeux de l’un à l’autre en appréciant la scène. « C’est mignon, putain. » Je les regarde avec amour et commence à me sentir aussi flagada qu’une gelée Royale ; trop défoncée pour comprendre qu’ils se foutent de ma gueule, je fronce les sourcils en me redressant, les entendant parler Allemand. « Bon, j’vous laisse, perso j’avais pris l’option Grecque au Lycée. » Puis je recule en leur envoyant un baiser, bien décidé à remettre cette petite merveille de luxe en marche pour arriver à destination, ce qui ne devrait pas tarder. Debout derrière la barre du pont extérieur, j’hurle qu’on arrivera dans moins d’une heure grâce à la magie du turbo et met les pleins gazs avant de rentrer l’encre de justesse, manquant de peu de couler le paquebot. Mauvais plane cette came de dong-gu.

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(( tenue ))

HA ! Il se rappelle de cette histoire de gameboy alors !! Tu pinces les lèvres, boudeur. C'lui qui l'avais cassé ! Se comporter comme des adultes, c'est ce que tu fais puisque tu ne l'as pas encore poussé dans la flotte.
Tu soupires ... ils sont vraiment leagué contre toi. Elle lui demande s'il t'aime ... T'as presque envie de rire , évidemment que non , pauvre con , il c'est jamais gêné pour te le faire ressentir d’ailleurs. Qui voudrait d'un grand frère comme lui franchement ?

Cordial , son « petit frère » te fait grincer des dents, après tout, c'est ce que tu es vis a vis de lui , le deuxième né de la famille jeong , lui était là avant toi. Mais t'aime pas ça, venant de lui t'as l'impression que c'est du foutage de gueule. Ça l'es sûrement d’ailleurs.
Toujours en souriant hypocritement sous les encouragements de Cameron, tu tends une bière à ton frère, si tu avais pu cracher dedans tu l'aurais fait mais ... ça aurai été vraiment puérile.
Il rétorque en allemand et son sale sourire te donne envie de lui mettre un coup de boule ...
« Je ne sais pas ... On va dire qu'on va le faire pour elle ... Mais tu la touches pas. »
Jalousie, encore et toujours, tu réponds à ton tour en allemand, prenant une bière pour toi-même.
Tu remontes vers l'avant du bateau pour rejoindre ta belle, tu enlaces tes bras autour de sa taille juste pour approcher tes lèvres de son oreille.
« Bébé ... Je te jure que quand on rentre de ton plan foireux, je vais vraiment te punir pour ça ... Vraiment ! »
Tu déposes tes lèvres sur sa joue pour t’éloigner ensuite ... Il ne faudrait surtout pas que seigneur Cain se sente rejeté ... N'est ce pas ?
Cameron est tellement high alors que toi t'as l'impression d’être cloué au sol ... Et si tu sortais le bang ? Ça fait grave longtemps. Tu te tournes vers Cain ... T'hésites ... Puis tu te résignes.
« Bon ... Tu fumes ? Je veux dire, t'es pote avec marie jeanne ? »
Ouai, tu connais rien de lui en fait.

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(( tenue ))

Je regarde mon frère comme s’il venait de me proposer d’éventrer un animal à plusieurs. Mais je me contente de répondre d’un ton calme :

« Non merci, je touche pas à votre merde. »

Pas vraiment de jugement de valeur, ils sont grands et ils font ce qu’ils veulent. Qu’Abel crève d’une overdose, pas grand-chose à foutre mais au fond je n’aime pas ça. Je les ai vu de près les effets secondaires : destruction, perte de contrôle, déphasement avec la réalité et puis, la mort. Pas la vraie, mais celle dans leurs yeux. Tu consommes, ça te consume. Bon, est-ce que si j’avais pas cette sale obsession du contrôle, je me lâcherais pas un peu plus ? Ça m’attire pas, c’est tout. Je peux pas me permettre d’être impliqué dans un scandale, ou de perdre les pédales. Je les comprends pas bien ces deux-là, et leur mode de vie. Par contre une clope, je dis pas non. Je cherche mes affaires et suspend une cigarette au corps allongé à la commissure de mes lèvres. Je galère à l’allumer entre le vent et les gouttelettes salés éjectés par les vagues qui s’écrasent contre notre navire.
« tu la touches pas »
Cette phrase, pourquoi est-ce qu’elle est coincée dans mon crâne ? La jalousie d’Abel je la subie que par la multitude de sms qu’il envoie à sa dulcinée quand je suis avec elle. La subir en direct me met très mal à l’aise. Pas parce qu’au fond ça me fait pas un peu plaisir que ce crétin aie peur que je lui pique sa copine, ça oui, ça me fait marrer. Mais parce que ma relation avec la belle Camé est tout autre. Je l’observe un instant. Si elle nous tue pas aujourd’hui, j’aimerais tellement lui donner ce dont elle a envie : l’impossible réconciliation des frères Jeong. Mais pour ça, il faudrait déjà qu’on se soit un jour bien entendu. Or, ce n’est pas le cas. Et c’est très bien comme ça. Je veux bien faire semblant devant elle, pour ses beaux yeux. La bercer d’illusions, être sa drogue hallucinogène.

« Tu sais Abel. Maintenant qu’on a un peu l’occasion de se parler, y’a quand même quelque chose qu’il faut que je te dise parce que ça me tape sur le système que tu sois dans le faux. » Suspens, pause dramatique. « Cameron et moi on a jamais couché ensemble et ça risque pas d’arriver. Tu es pas que putain de coréen hein, mon petit Abel. L’amitié gars meuf, tu sais que ça existe n’est-ce pas ? Je peux même te le jurer si tu veux, jamais je te la piquerais. Mais pas pour te faire plaisir. Parce que ce serait elle qui en souffrirait. Tu comprends ça ? »

J’ai l’impression de devoir expliquer les choses à un gosse de cinq ans qui se borgne à vouloir taper sa tête contre un mur même si ça fait mal et que ça le rend plus débile.

 

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(( tenue ))

Je regarde l'horizon et me rend compte que je commence à être sacrément perchée quand les Mouettes font leur apparition. Je louche de long en large, plisse les yeux et fronce les sourcils, ma vue se trouble et je détecte enfin la présence d'un bout de terre au loin. On est arrivé ! Mon esprit s’excite et mes mains pianotent frénétiquement sur la barre du yacht. J’entends vaguement les frangins discutailler entre eux sur le pont inférieur et secoue la tête en priant silencieusement pour que tout se passe bien. Aussi loin que je puisse m’en souvenir, leurs histoires m’on toujours dépassée. Je soupire lourdement en me mordillant les lèvres ; peut-être qu’ils finirons par se comporter comme des adultes un jour. Ou au moins des demi-adultes parce que je vaux pas plus que ça moi perso. Des bras familiers s’enroulent autour de ma taille et je souris furtivement en recueillant le bisous d’Abel qui s’était faufilé dans mon dos en me balançant des menaces lourdes de sous-entendus. « Tout ce que tu voudras. » Je chuchote en gardant l’air le plus sérieux du monde. Abel repart vers Caïn et je répète en hurlant : « On est ARRIVES! » Hop, ni une ni deux j’entame l’amarrage du yacht sur les quais tandis que trois matelots se matérialisent devant la bête pour m’aider à la ranger. Ah non, ils veulent le faire à ma place. Je rêve, c’est parce que j’ai encore un joint entre les lèvres ? Ou parce que j’ai 2 grammes dans le sang ? Qui sait… On a beau être en Corée, quand on a du fric on vous pardonne tout. C’est presque triste parce que ça nous rend vachement con dans le fond. Je plane à deux milles une fois de plus et laisse le gros bébé aux mains des matelots Japonais.  

J’arrive pile au moment où Caïn prend la parole et je m’adosse à la rambarde en l’écoutant, fascinée et le regard débordant d’assez d’amour pour qu’on s’y noie. La maturité de Caïn avait toujours détoné sur l’immaturité d’Abel, c’est probablement pour ça que je les ai toujours autant adorés l’un et l’autre. Le parfait ying et yang. Je soupire en levant les yeux au ciel, parce qu’étant bien plus Américaine que Coréenne, je comprenais plus que tout ses propos. Notre mood occidentalisé avait parfois du mal à plaire aux esprits asiatiques. J’arrive pas à en placer une parce que l’amour que Caïn et Abel me portent m’a toujours déstabilisée, un peu comme si je me tenais en équilibre sur une corde tendue dans le vide. J’avais assez d’amour et de haine en moi pour en distribuer à qui le veut mais au fil des ans je suis devenue tellement sélective que je n’ouvre plus les portes à n’importe qui : sauf qu’Abel et Caïn on chacun leur clé. Et ça, c’est la merde. Je fais mine de ne pas avoir entendu, de peur de froisser les frangins et glisse vers ces derniers en leur demandant : « C’est bon, on peu y aller ? » d’une voix rauque puis je descends récupérer mon sac dans la soute en poursuivant sur ma lancée : « Bienvenue sur l’île de Kyushuuu ! Je connais une clairière avec une méchante cascade... » je ne pense pas qu’ils m’entendent alors je reviens toute chargée et les dépassent en continuant à ignorer le conflit : « … On peu pêcher et sauter des rochers, enfin plein de trucs sauvages, j’adore ! » Je monologue toute seule par habitude et pose un pied à terre en louchant sur les frangins Jeong derrière moi. « Vous m’écoutez ? Vous venez ? » Je lève les yeux au ciel, trop excitée et dopée pour marquer la moindre pause. j’ai quand même pris soin d’enfiler une robe en coton sur mon bikini et choppé deux bouteilles de sangria avec un filet pour euh… pêcher des trucs ? J’en sais trop rien, je me suis faite avoir dans cette boutique attrape-touristes avant de partir.