Si tu devais raconter ton histoire ça donnerait quelque chose comme...

« Il était chinois, elle était polonaise, ils se sont rencontré un soir d'été au bord du lac.. Oh et puis merde on s'en tape le cul parterre de l'histoire d'amour de mes vieux non ? De toute façon c'est le résultat qui compte. C'est à dire : moi. Oui, je suis un beau résultat, tu trouves pas ? Au pire j'm'en balance de ton avis. Bref ma misérable vie, j'ai été heureux, ouais aimé tout ça, jusqu'à ce qu'ils meurent dans un accident, j'avais cinq ans j'crois. J'essaie de pas m'en souvenir alors on va pas en parler des heures. Après ça, t'sais quoi on m'a mit dans un foyer, pas longtemps, le temps que le cousin de ma mère ait ma garde, parce que.. j'sais plus pourquoi ils ont eut ma garde, et j'veux pas savoir, en fait. Bref, tout ça pour dire que j'ai atterrit dans une famille qui n'a mais absolument rien à voir avec ce que je suis. Des bourgeois coréens. Non mais.. ça y est comme si j'allais moi me tenir comme une tapette et parler de façon classe, boire le thé tout ça. Non, non, jamais. Ils ont jamais réussi à m'éduquer comme ils le voulaient d'ailleurs. J'ai toujours passé plus de temps dehors, dans la rue, que chez eux. Enfin, j'ai jamais fait de trop grosses conneries, j'étais un petit joueur au fond tu vois ? Pas un fucking délinquant de dingue, histoire qu'ils me jettent pas non plus. Parce qu'avoir des sous dans le porte monnaie, putain c'est cool quand même !

J'sais pas quoi te dire de plus, il s'est pas passé grand chose dans ma vie tu sais. ah si une fois j'ai percuté une vieille, j'te jure elle m'a poursuivie une semaine, dés que je sortais elle me courrait après, une folle !! Comment elle me retrouvait ? bah elle campait devant chez moi ! Non.. c'était ma voisine.. Après y a la fois où j'suis resté enfermé dans les toilettes, au collège.. J't'entends déjà rire, traître ! Une fois avec un pote on a voulu faire genre qu'on était malade pour sécher un cours.. sauf que quand on a vu la gueule de l'infirmière.. qui était en fait un infirmier, on l'a supplier de nous laisser retourner en cours. Il faisait peur, rien que d'y penser j'ai des frissons. Après y a la fois ou.. Ouais ok on s'en fiche.  Tu vois ma vie est pas intéressante. Aujourd'hui c'que je fais ? J'suis étudiant en journalisme j'ai pas eut le choix, ouais ils m'ont inscrit là parce qu'ils trouvaient ça cool, ça y est, c'pas parce que toi t'as pas réussi que j'dois le faire moi quoi ! Mais bon, ils ont pas fait gaffe à l'université qu'ils ont choisit ou quoi ? C'te fraternité c'est le paradis pour moi. J'te raconte pas le bordel. Et en plus de ça, pour les faire chier j'ai postuler dans un magazine de lingerie pour être photographe, parce que la photo c'est ma vie. J'ai toujours mon appareil photo sur moi quoi. Comment ça m'est venu ? Ok, j'avoue, à la base c'était un pari à la con, et contre toute attente j'ai été pris. J'y croyais pas sérieux, j'me suis dit que c'était mes potes qui me faisaient une blague, mais non. Non, non j'ai vraiment été embauché. Bah tu sais quoi ? C'est l'éclate total ce job, et j'dis pas ça que parce qu'il y a des jolies fille en petites tenues ! Enfin.. c'est pas que pour ça quoi.. pas que.. erm.

L'université. joie et bonheur ultime. J'me faisais royalement chier en cours faut l'dire. Mais ma fraternité, c'était le feu, clairement tu pouvais pas faire mieux. Y a des cons partout, mais ceux là, tu les aiment tous, ou presque tous. Et y a eut Cameron. Cameron, d'puis le début c'était.. La muse. La parfaite. La beauté. Ouais elle a des défauts, mais c'est ce qui est beau . Et moi j'suis un p'tit con, alors au fond, on se complète un peu. Mais il nous en fallut du temps, avant de se décider. Qu'est ce qu'on peut être con quand on a peur de faire n'importe quoi. J'voulais pas risquer de la blesser, risquer d'la faire m'aimer et de pas savoir l'aimer en retour tu vois. Mais au final, on a fini par craquer, parce que la jalousie a été trop forte, parce que c'était de plus en plus insupportable de la voir avec d'autres mecs. Mecs qui en avaient clairement rien à foutre d'elle, autrement que pour son cul. Et putain qu'est ce que ça m'a énervé ça, plus d'une fois. J'ai fini par dire la vérité, elle a fini par dire la sienne. Et c'est comme ça que tout à commencé. On dirait presque un putain de film à l'eau de rose. Mais crois moi mon pote, des hauts et des bas, yen a eut, y en a encore. Parce que j'suis toujours un p'tit con, parce qu'on s'aime trop, à tel point que par moment on se détruit, bêtement. Mais c'est ça. C'est comme ça et jamais je la lâcherais. Tu peux ne pas le croire s'tu veux, mais cette fille là c'est ma vie, c'est pour la vie, ouais. Entre temps, j'ai lâché les études. J'me suis cassé, j'l'ai suivit. A busan, putain, j'sais pas pourquoi j'ai fait ça, c'est ça l'amour à ce qu'on dit. J'allais pas la laisser m'échapper. J'ai ouvert un tattoo shop. ça t'épate hein ? on s'en tape. Quoiqu'il en soit, ça m'éclate. A côté de ça, j'traîne à l'aphrodisiaque pour lui tenir compagnie, et surveiller les crevards du bled. Rien de ouf quoi, ça t'intéresse pas plus que le reste, avoue le. »