QIAO ZHEN HUAN

☼ Zhen Huan « 真欢 » signifie « Très heureux » en mandarin ☼ Il démarre toujours sa journée par un bon verre de jus d'orange ☼ le jaune est sa couleur préférée ☼ C'est un amateur de thé ☼ Il est plus salé que sucré ☼ Il est allergique aux poils de chat ☼ Il écoute de la lo-fi pour s'endormir ☼ Non, pas d'asmr, ça le rend nerveux ☼ Sur le trajet vers le boulot, il se fait des livres audio plutôt ☼ Zhen Huan a tendance à tout prendre senteur agrumes : citron, orange, pamplemousse, qu'importe ☼ Il a une manie de tout noter sur des post-it et il en a décidément partout

☼ Zhen Huan cherche trop la logique et finit par se perdre dans des explications scientifiques ☼ Il aime regarder des documentaires sur Netflix ☼ Sinon, il a une guitare acoustique mais il apprend encore à en jouer, ça a été un de ses premiers achats pour passer le temps dans son studio vide sans ordinateur ☼ Depuis, il a découvert Skyrim et il a réussi à le faire tourner sur son PC portable ☼ Il fume à l'abri des regards pour faire baisser la pression, surtout le soir, seul chez lui ☼ Il porte des lunettes pour lire ☼ Ce n'est pas un grand fêtard par simple fait qu'il n'a jamais vraiment eu le temps ☼ Après, il n'a pas grand goût pour l'alcool à part une bonne bière de temps en temps ☼ fanboy de girls band, son péché mignon pour se donner la pèche et le sourire en cas de déprime ☼ d'ailleurs, il chante et danse plutôt bien mais que lorsqu'il est bourré... Donc jamais ☼ Il tient bien trop l'alcool pour quelqu'un qui ne boit soi-disant que de la bière ! ☼ Grand, beau visage et timide rictus, il s'est déjà fait aborder trois fois par des chasseurs de têtes pour être lancé dans le mannequinat

☼ Son ex lui a offert un caneton qu'elle a sauvé ☼ Il a exprès déménagé dans une petite maisonnette plus loin de la ville pour que le bébé canard est une marre ☼ Il est végétarien (parce que la viande ça coûte cher et parce qu'il se porte en meilleur santé depuis... Et comment les manger quand on commence à les élever et les voir comme ses propres enfants ?) ☼ Une fois par semaine, il part faire de la natation ☼ Il a beaucoup de lavandes dans son jardin, un nid à insectes et une ruche artificielle pour les abeilles ☼ Il fût un temps où il aurait bien pris des poules mais ça demanderait de l'argent et du temps et il en a tout juste pour s'occuper de son canard ☼ il suit l'actualité chinoise de près malgré ce que ce pays représente pour lui ☼ c'est quelqu'un d'engagé, il est le premier à aborder les sujets qui fâchent ☼ Donc, ne lui parlez pas de racisme, de sexisme ou bien de discrimination tout simplement si vous n'êtes pas prêt à l'écouter déballer des faits et des vérités ☼ la condition de la femme en Chine l'horripile, la vente de sa sœur lui a laissé un terrible traumatisme ☼ Autant, il a souhaité devenir médecin par altruisme autant, il en culpabilise un peu, c'est surtout pour l'argent ☼ Zhen Huan aurait sûrement préféré être professeur ou s'occuper d'enfants ☼ Voir même, ça ne le dérangerait pas de devenir un père au foyer ☼ Il ne court pas après les problèmes ou bien le stress et l'action, c'est un garçon qui cherche à se poser et à profiter du temps qu'il a avec ceux qu'il aime ☼ Force tranquille, peu de gens l'ont vu en colère ☼ à grandir en s'occupant de sa petite-sœur, il a appris à se débrouiller seul : cuisine, lessive, ménage, discipline. ☼ c'est pas forcément la personne la plus maniaque mais il est très minimaliste donc, son bordel paraît presque rangé ☼ la moitié de son argent se retrouve envoyé à sa mère ☼ dans ses tiroirs de pharmacie, on y trouve presque que des herbes et des aiguilles d’acupuncture, il est fervent praticien de médecine traditionnelle. ☼  

storytime

le caractèreIndisponible ☼ Sang-Froid ☼ Empathique ☼ Souriant ☼ Tendre ☼ Économe ☼ Logique ☼ D'apparence réservé ☼ Pacifiste ☼ Honnête ☼ Minimaliste mais bordélique ☼ Parfois radin ☼ Rigide ☼ Pondéré ☼ Confiant ☼ Strict ☼

Pour ceux qui ont une peine à l'âme et une griffe au cœur, il a le rictus gai et paisible, la voix grave et appréciée. Zhen Huan c'est un orchestre au poitrail et des rires incessant, bon vivant vif d'esprit qui nage dans l'océan de la vie en prenant son temps. Pourtant, pourtant, on le considère très terre à terre, avec un tact qui manque parfois, il faut dire qu'en tant que médecin, une certaine banalité de la terreur et du malheur s'installe. Il essaye pourtant de son mieux, empathique comme il est, de faire attention aux sujets abordés et aux préoccupations externes. Il éponge, il s'imbibe, une bombe qui finit par dégonfler avec le tabac aux bouts des doigts et le calme d'un jardin à la fraîcheur inégalée.

Pour ceux qui s'assoiffent de savoir et de concret, à la recherche d'un esprit fécond et posé, il a la logique et même un peu trop, à se nourrir de bouquins, de documentaires et de proverbes chinoises qu'il ressort dans de douteuses traductions insensées. C'est sa discipline, un self-control en toutes circonstances, on l'a dressé dur et on l'a éduqué avec sévérité, joli contraste entre sa douceur et son autorité... Sa patience en est le résultat, bien que parfois, la frustration lui montre au nez. Il essaye d'être toujours très pédagogue mais quand on parle en mettant les pieds dans le plat, faut imaginez les situations loquaces parfois... Aussi, à être attaché à la dureté du concret, il n'a jamais vraiment épanoui sa créativité, niveau artistique c'est un beau zéro, il gratte à la guitare cependant fait pleins de faux raccords et quand il dessine, c'est une multitude de bonhommes bâtons. Ça vole haut mais ça le fait doucement sourire.

Personne ne peut être parfait, après tout. Et bien qu'il soit protecteur, galant et adorable, beaucoup le trouve indisponible et inaccessible, dans son rythme de vie et dans son histoire, ayant du mal à laisser les autres y entrer. Il a une certaine confiance bafouée, comment pourrions-nous laisser les autres nous approcher quand même nos parents se permettent de nous vendre pour de l'argent ? Il se méfie des intentions d'autrui et prend du temps à assumer ses sentiments néanmoins, une fois dans son myocarde, on y reste et ce, éternellement. Zhen Huan c'est un chocolat tout juste sucré qu'il faut savoir déballer avant de s'en délecter...   

FairylightL e s lampions au loin, oranges, rouges et jaunes, parsèment leur beauté dans les vieilles rues de Shanghai. Ils accompagnent les feuilles de l'automne et le vent frais, illuminant le gris des bâtiments de leurs bougies allumées. Il y a comme une odeur de poudre et de cire, des restes de confettis d'un énième défilé et quelques passants lambda, traversant les rues sans même regarder. Zhen Huan, à sa fenêtre, perd son regard sur les enfants. Zhen Huan perd son regard sur cette fille au collant noirs et fins.

Petite aux cheveux bruns, grand sourire et yeux pleins. Elle a une frimousse mielleuse, les pommettes rosées et les dents resplendissement blanches. Il déglutit tournant les pages de son cahier. Dans ses bottines elle paraît plus haute qu'elle ne l'était il y a quelques années, c'est fou combien le temps passe vite toujours si discret. Un jour encore, il s'en souvient, tandis qu'elle jouait, elle était tombée et avait pleuré comme une bambin, les cils dégoulinant de larmes et la voix cassée... L'adolescent tourne une autre page, laissant son stylo dans les airs alors qu'il ne se décroche pas de la jouvencelle d'en bas, stoïque, une expression illisible sur le faciès.

Zhen Huan se remémore de la fois où elle l'appelait, heureuse jusqu'aux oreilles et en train de sautiller. Il n'avait pas répondu, trop plongé dans son livre, impossible de lui sortir le nez de sa lecture, un écolier exemplaire, ça, il l'a toujours été. Alors elle s'était énervée et lui avait lancé une balle dessus. Quelle sale gosse a-t-elle toujours été. Le blanc de ses yeux doucement, à force de l'observer, s’inondent de perles silencieuses et coulent sur ses joues.

Ce qu'il préfère néanmoins, c'est quand elle rit et qu'elle s'esclaffe. Quand elle a cette douceur qu'il ne pensait pas qu'elle pouvait posséder. Tout un spectacle chatoyant qui lui baume le cœur... Sauf que ce n'est jamais assez. Un terrible soupire le prend et son expression se déchire à nouveau, il se retient de hurler. La réalité le rattrape comme un cauchemar vous réveille et vous maintient éveillé. Quand la jeunette s'assoit sous le grand arbre pour lire le journal ou ses cours, quand elle s'achète une friandise aux distributeurs d'à côté, quand elle laisse la pluie lui mouiller le crâne et qu'elle lève son vis à vis à sa fenêtre pour le saluer. Il en fond, l'aîné a la poitrine qui tambourine et le visage déformé ; juste la voisine. Celle qu'il connaît depuis si longtemps, celle qui ne remplace pas son maillon manquant.

Elle lui rappelle trop sa sœur vendue récemment, elle lui fend l'âme à remuer le couteau dans la plaie innocemment. Zhen Huan en sanglote, à faire trembler la table et son encrier. Tout ça pour de l'argent, parce qu'on en a jamais assez pour les rapaces et les vautours qui vous dépouillent jusqu'aux dernières plumes. Parce qu'on en aura jamais autant qu'il faut quand on traîne avec des mécréants.

Rei a été commercialisée telle de la viande sur un étalage, une poupée à donner à celui qui mettra les dettes des parents loin derrière, au fond des oubliettes. La décision n'a pas été facile à prendre pour qui que ce soit, paraît-il. Personne ne souhaitait que ça finisse comme ça, paraît-il... Et bien que l’aîné ait supplié que cela ne se fasse, le résultat resta le même. On lui arracha sa précieuse luciole, un écorchure béante. Et ça le hante. Ça le rend fou. Il aurait voulu aller la chercher... Mais qui sait ce qui aurait pu arriver ? Qui sait ce que cela aurait pu engendrer de la reprendre de force et la protéger. Aussi, il partit. Loin d'ici, loin de ces répugnantes faces qui le tourmentent, responsables de sa misère, responsable de sa perte, il échappe de l'emprise de ces géniteurs en empochant une bourse pour étudier en Corée du Sud. Culpabilité aux os et désespoir à la gorge.

Loin de tout ça. De cette voisine, de ces souvenirs, de cette famille et cette injustice ! Loin !

A s'embaumer dans le boulot, l'éducation et une culture étrangère, il ne connaissait à cette période que deux, trois mots de coréen mais il apprit vite et bien. Et il grandit vite. Les saisons défilent, après un long processus de pardon et de remise en question, il se mit enfin à reparler à sa mère parce qu'elle lui manquait en premier. Parce qu'il ne pouvait pas juste abandonner la réalité pour s'enfermer dans son monde bien encadré. Zhen Huan reprit contact avec son paternel aussi, plus difficilement, fierté parfois trop mal placé et mots inlassablement mal choisis. Il revint en Chine vers les périodes de fêtes malgré la douleur que cela provoquait, il remarcha dans ses rues étouffantes maintenant, silhouette manquante se replaçant à la place destinée... Néanmoins, rien n'était semblable. Personne, ni quoi que ce soit ne pouvait remplacer ce minois. Les relations se cassent, se perdent et leurs essences évoluent. L'ambiance se trouvait vite trop palpable, des silences à vous en rendre sourd. Puis, il craqua et se laissa prendre par le tourbillon de ses émotions : Comment puis-je la retrouver ?

C'était sûrement trop tard cependant, le nom en mains sur un petit papier, il osa appeler. Un homme qui devait être son mari lui donne un autre numéro, sans vraiment s'excuser : Un secret qu'il garde des oreilles de ses parents pour ne pas les meurtrir plus qu'il n'est.

Et sa sœur avait été vendue encore ailleurs. Et ailleurs. Et avait bougée. Et plus il remontait et moins de piste il y avait. Puis rien. Plus rien, plus de Qiao Rei. Plus personne. Juste une demoiselle dans sa mémoire, aux longs cheveux bruns et au regard d'une malice qu'il aimait tant à percevoir.

Rien, une disparue parmi les disparus. Une enfant chinoise en moins comme trop pleins d'autres.

Jusqu'au jour où il attend le métro à Busan et que ses pupilles se lèvent sur une femme aux allures de bijoux, un diamant qu'il a déjà vu auparavant. Et tous ces sens palpitent : des pétales de jasmin, du jaune, rouge et de l'orangé ; une odeur de cire et de friandises mâchées ; des cris et des larmes de fille aux cils allongés : Sa jade qui, derrière un train, à nouveau disparaît.