L'Histoire C'est dans la ville de Glasgow, en Écosse, que Kenneth vit le jour, dans une famille modeste, dans un quartier qui l'était tout autant. Né d'une union étrange, le garçon ne manqua jamais vraiment de rien. Étrange ? Disons plutôt que l'enfant devait sa venue au monde au football. Son paternel fut toujours un très grand fan de l'une des deux équipes de sa ville, le Celtic Glasgow et, ce fut lors d'un match à Sanwsea, au Pays de Galles qu'il rencontra celle qui devint bien vite la femme de sa vie. Femme qui, disons-le, était tout autant passionnée par ce sport que celui qui devint rapidement son époux. C'est donc tout naturellement que le fruit de cette union fut bercé par des histoires de grands joueurs, de grands matches, de grandes compétitions et de grands messieurs de ce sport. C'est donc tout naturellement que lorsqu'il fut en âge, il intégra le petit club local afin de jouer, se faire des amis et surtout, pouvoir vivre ce sport qui semblait si important pour ses parents. Ce fut à peu près à la même époque d'ailleurs que la famille s’agrandit avec une petite bouille blonde, Rowena.

L'école ne passionna jamais vraiment l'aîné de la famille, contrairement à la jeune sœur mais, fit tout ce qu'il pouvait pour ne pas décevoir à la fois ses parents et ses grands-parents, qui espéraient qu'il fasse mieux qu'eux. Avocat, docteur, ingénieur ou toutes ses voies que n'importe quel parent pourrait se mettre à espérer pour que leurs enfants ne manquent de rien. Cependant, depuis son plus jeune âge et, aidé par l'afflux d'information massive de ses parents à ce sujet, Kenneth ne rêvait que d'une chose, jouer au foot et en faire son métier. Oh, bien sûr, il n'imaginait pas vraiment à quel point devenir professionnel pouvait être compliqué mais, une chose était certaine, s'il le devenait, ses parents seraient fiers et heureux comme personne.

Malheureusement, son rêve se brisa prématurément, sur le coup de ses onze ans. Jouant tranquillement avec quelques uns de ses copains dans la rue, le ballon partit un peu trop loin et, insouciant, Kenneth traversa la route. Le conducteur le vit, freina comme il put, évitant l'impact fatal, malheureusement, il ne put empêcher le bambin de passer sous les roues, lui brisant le tibia et le genoux de la jambe droite, tout comme ses rêves et espoirs d'avenir dans le sport. Cette blessure ne guérit jamais vraiment, en pleine croissance et, avec les muscles et les ligaments tout autant abîmés que les os, les médecins n'étaient pas certains qu'il puisse un jour remarcher sur cette jambe. Alors, durant un long moment, le garçon eut droit à un fauteuil, se faisant tenir compagnie le plus clair de son temps par sa jeune sœur qui, déjà, le bassinait sur l'Asie et plus particulièrement la Corée. En y réfléchissant, l'aîné ne comprit jamais vraiment d'où lui vint cette obsession mais, cela la rendait tellement heureuse d'en parler, que lui aussi s'y intéressa.

Au final, plus que sa sœur ou que n'importe quel match de foot, ce fut son oncle maternel qui lui sauva son âme. Oncle qu'il n'avait vu que très peu durant son enfance mais, qui se découvrit être un musicien, lui faisant ainsi rencontrer le violon et l'initia, jusqu'à le motiver pour s'y mettre sérieusement. Ce fut, le coup de foudre, littéralement. Lui qui pensait ne plus rien à avoir se trouvât une nouvelle passion pour la musique. Ne pouvant guère faire de chose, Kenneth se concentra presque exclusivement sur cet instrument lorsqu'il était en fauteuil et, cela lui redonna le sourire, l'espoir et l'envie de vivre, chose qui, selon les médecins, l'aidèrent grandement à remarcher. Enfin, remarcher. Ceci est un grand mot. De part la violence de la blessure, le garçon fut contraint, à vie, de s'aider d'une canne pour se déplacer mais, cela était toujours mieux que d'être en fauteuil, n'est-ce pas ?

Passionné et relativement doué pour cet instrument, l'adolescent finit par rentrer au conservatoire de Glasgow où, pour la première fois de sa vie, il se passionna pour l'école, obtenant même d'excellentes notes. Pas les meilleures, certes, mais largement de quoi rendre fier sa famille. Les années passèrent et, grâce à ses efforts incessants, Kenneth devint une sorte de virtuose de l'instrument, tant et si bien que les professeurs le voyaient déjà faire une bien belle carrière dans le domaine. En même temps, sa chère sœur avait finit par partir pour la Corée pour y faire ses études et puis, s'installer. Malheureusement pour lui, l'avenir ne semblait pas si radieux pour lui et, il ne trouvât que de toutes petites choses liées à la musique, le forçant à prendre tout et n'importe quoi en terme de travail, afin de se nourrir. Et puis, un beau jour, le destin finit par lui sourire. Sa chère sœur, devenue professeur à Busan, le contacta, expliquant avoir entendu parler d'auditions pour le grand opéra de la ville et, que c'était pour lui une chance. Au pire, cela lui ferait des vacances auprès d'elle. Acceptant sans vraiment y réfléchir, l'aîné fit ses affaires pour partir en direction de ce lointain pays et … Pour la première fois de sa vie, tout semblait fonctionner pour le mieux, en effet, on le jugea suffisamment doué pour intégrer ce prestigieux établissement. Ne restait maintenant plus qu'à prendre des cours accélérés de coréens. Les bases inculqués par sa sœur finiraient par devenir rapidement limitées.