lannister adam

ses doigts glissent merveilleusement bien sur le clavier d'un piano. ✮ il a tendance à valoriser le rouge comparé à toutes les autres couleurs. ✮ son éducation lui a permis de maîtriser l'anglais, le coréen et un peu d'allemand et de chinois pour les affaires. ✮ son cœur manque de rater un battement et sa colère ne rate jamais l'occasion d'exploser lorsque vous osez lui proposer des crudités en repas. ✮ son nez refuse tout contact avec un de ces animaux affreux et répugnants que l'on appelle plus communément "chat". ✮ sa chambre est l'endroit le mieux rangé de son chez-lui. pourquoi ? parce qu'il la range lui-même ducon. ✮ monsieur a un tatouage, peu visible mais grandement significatif. ✮ ce qui est étonnant avec lui, c'est qu'il travaille en plein dans le domaine pharmaceutique, mais que lui-même fume. ✮ évitez de le mettre avec des enfants, il les fera fuir juste avec un regard. en même temps, il a une aura beaucoup trop effrayante le bougre. ✮ fan de marvel, c'est son meilleur ami qui l'a entraîné dans cet univers. ✮ par la même extension, il s'est trouvé une passion pour les bandes dessinées qu'il dissimule à tout le monde. il réserve également une pièce secrète chez lui, avec tous ses trésors.

storytime

le caractèrearrogant, confiant, cupide, égoïste, jaloux, maniaque, narcissique, rancunier, solitaire.

adam, c'était cet homme au regard de braise qui levait les yeux au ciel lorsque la bêtise humaine faisait surface et que, de ce fait, il ne cessait d'y perdre foi. il ne pouvait résister à l'envie malfaisante de leur porter un jugement méprisant, les maudissant tout doucement dans sa barbe. adam, c'était cet homme plein d'assurance qui n'hésitait pas à appeler un chien, un chien et à fermer des gueules lorsque c'était nécessaire. ou juste pour son propre plaisir personnel. adam, c'était cet homme qui roulait sur l'or depuis tout petit et qui, déjà, volait la collection de pierres précieuses de son père pour la simple joie de les posséder. adam, c'était cet homme qui ne pensait qu'à sa pomme et qui en était fier, parce que monsieur le savait depuis toujours, il n'avait jamais été un saint et ne le sera jamais. les pauvres pouvaient pleurer. adam, c'était cet homme dévoré par l'envie, rongé par la tristesse, consumé par le désespoir. c'était un homme, et un homme ne peut vivre heureux sans avoir tout ce qu'il souhaite à portée de main. adam, c'était cet homme qui aimait le fait de contrôler sa vie, ses sentiments, son cœur. pouvoir tout calculer au centième près lui redonnait un peu de force pour affronter le monde. et dieu seul savait à quel point cela lui était vital. adam, c'était cet homme qui, avant d'aimer qui que ce soit – ou même personne en fait –, s'aimait lui-même, sans artifice, sans subterfuge. juste lui. adam, c'était cet homme au sang chaud qui avait un incroyable pouvoir. le pouvoir de se souvenir. mais tout le monde savait qu'il l'utilisait uniquement pour les choses ingrates, les souvenirs disgracieux, les rancunes puériles. adam, c'était cet homme un peu isolé des contacts humains qui appréciait qu'on le laisse seul, aussi bien dans les meilleurs moments que les pires.

l'histoireFut un temps où ils n’étaient que deux, où le monde ne tournait qu’autour d’eux et que les cieux étaient encore en leur faveur. Le soleil répondait à leurs peines et les baignait de sa lumière chaude et douce, tel un berceau empli de tendresse, tels les bras d’une mère. Jamais personne n’avait pu les empêcher de contempler le reflet de leurs vies tout au long de la journée, comme un miroir ouvert sur le passé, sur le futur. Ils étaient l’union de deux ardeurs en pleine croissance, ils étaient les deux entités d’une même existence. On ne pouvait les dissocier, tout comme on ne pouvait les conjuguer. Tous deux étaient un mystère à eux seuls, un chaos de secrets entremêlés dans deux corps si chastes et si insouciants, éperdus dans les échos éphémères de rêves irréels. Ils étaient le fruit d’un accomplissement incertain, mais le résultat d’une passion avérée. Ils subsistaient à travers eux-mêmes, contemplant leur bonne fortune. Ils étaient jumeaux.

.
.
.

Lorsque monsieur Lannister rentrait chez lui aux alentours de deux heures du matin, après une longue et éprouvante journée de travail, et qu'il voyait ce morveux l'attendre bien sagement dans le hall, des cernes d'adultes creusant ses petites joues de porcelaine, les poings serrés autour d'un vieux chiffon lui servant de peluche et les lèvres minces, comme si elles se retenaient de vomir des réprimandes qui auraient l'air si inusitées dans sa bouche, il se demandait sincèrement d'où pouvait bien venir ce regard de feu qui le caractérisait tant. Ce regard qui avait le don de brûler des trous béants dans son corps entier et de le paralyser sans effort aucun, comme pris au fait. Il s'interrogeait sur l'origine de ce petit nez retroussé qui semblait avoir le pouvoir inconcevable de déceler chaque mensonge que monsieur Lannister tentait vainement de dire. Mais finalement il se tâtait sur cette aura monstre qui se dégageait de son petit être d'ingrat qui osait déjà faire l'impudence de le regarder de haut. Il le savait, ce caractère pourri jusqu'à la moelle ne venait pas seulement de lui, il ne pouvait pas être le seul fautif dans l'histoire, le seul à avoir conçu cette âme de démon. Mais plus aucune femme n'avait franchi le pas de la porte depuis des lustres et pourtant, monsieur avait raison, il ne pouvait être le seul coupable dans cette affaire bien mystérieuse.

Les talons de ses derbys noires claquant rigoureusement contre le sol, sa main droite défaisait peu à peu sa cravate bleu roi alors qu'il s'approchait de plus en plus de l'enfant, l'air inquisiteur. Enfant qui ne le lâchait pas des prunelles, levant son visage insolent vers lui.

« Va te coucher, petit merdeux, et plus vite que ça. Je n'aime pas attendre.
– Moi non plus je n'aime pas attendre », répondit Adam avant de filer vers sa chambre, un sourire aux lèvres.

.
.
.

« Tout le monde le sait de toute manière, Lannister. Tu n'es qu'une vipère qui n'est là que pour rabaisser les autres. Trouve-toi une utilité dans la vie, je sais pas. Juste parce que tu es né riche, tu te crois tout permis, mais c'est complètement faux. T'es comme les autres, t'as rien d'extraordinaire et encore moins quelque chose à envier. Tu penses être le maître du monde et c'est complètement ridicule ! Ce que t'as fait à Barnes, c'était dégueulasse, juste de la jalousie mal placée et un besoin égocentrique de se sentir supérieur tout le temps. Tu ferais mieux de redescendre de plusieurs niveaux !
– Mh mh. Super. T'as fini ton speech que je puisse terminer mon livre ? Pas que les asticots de ton genre me répugnent mais en fait si. J'sais même pas qui t'es, gamine », dit-il en ne levant aucunement les yeux de son Portrait de Dorian Gray.

Cette fille était venue l'accoster pour une raison dont il se fichait éperdument. À quoi lui avait servi cette intervention ? À rien, si ce n'est lui faire inutilement perdre son temps. Néanmoins, alors qu'il relevait les yeux vers la morveuse pour lui ordonner de ficher le camp et de le laisser tranquille, il ne s'attendit aucunement à ce qu'elle réplique, non pas avec des mots, mais avec une gifle. La douleur qui décorait sa joue terne lui avait fait monté les larmes aux yeux, au point qu'il ne sut si elles découlaient du supplice que lui coûtait cette humiliation ou de la colère qui se répandait peu à peu dans ses veines. Il crut devenir fou. Si bien que sa main eût le réflexe malsain d'agripper le cou nu de cette fillette pour le comprimer à lui en couper le souffle. Il le voyait dans son regard. Elle regrettait. Elle s'en mordait les doigts. Elle en pleurait. Et Dieu qu'Adam adorait cela. Il aurait pu aller jusqu'au bout si un adulte n'était pas intervenu. Les adultes, toujours là pour arracher le semblant de plaisir qui faisait surface, toujours là pour couper court à quelques réjouissances, toujours là pour foutre la merde.

(Fun fact : Une semaine plus tard, la jeune fille avait encore ce délicieux collier bleu autour de son joli petit cou disgracieux. Adam ne s'empêchait jamais d'en rire ouvertement.)

.
.
.

« Monsieur. Votre père vous demande dans son bureau s'il vous plaît. »

Aussitôt, Adam mit en suspens ce qu'il était en train de faire pour prendre un chemin qu'il ne connaissait que trop bien. Une belle chemise blanche couvrait le haut de son corps, moulant un tantinet son torse. Il avait enfilé un jean noir décontracté ainsi que des chaussures de ville pour aller avec le temps chaud qui régnait au-dehors. Le dos droit, le jeune homme à la chevelure ébène arpentait les couloirs de la grande bâtisse d'une marche digne, la tête haute. Une expression pleine d'arrogance, qui n'avait en rien changé au fil des années, peignait ses doux traits de poupée à chaque fois qu'il croisait quelqu'un. Il donnait une grande aura d'assurance, voire de supériorité. Sûrement parce qu'il l'était. On le voyait à son allure qu'il n'était pas quelqu'un qu'il fallait déranger, au risque de se retrouver dans de sales draps. Et Adam aimait cela. Il aimait voir qu'il se faisait respecté. Et il se le devait, en tant que l'héritier de la Lannister Enterprise.

Trois coups secs furent donnés contre la misérable porte du bureau, avant qu'il ne pénètre dans la pièce. Son regard, habitué à venir s'écraser contre toute cette luxuriance qui emplissait la salle, se posa plutôt sur la figure hardie de son paternel. Smith l'aidait à signer quelques derniers papiers, puis ce dernier s'en alla à petits pas, une dizaine de dossiers sous le bras, les laissant finalement seuls dans un silence assourdissant. Plusieurs instants passèrent avant que monsieur Lannister ne daigne prendre la parole pour sommer son fils de s'asseoir en face de lui. Vide toute émotion, Adam observa son vieux père déverrouiller l'un de ses tiroirs pour en sortir une pile de feuilles qu'il déposa sous les yeux curieux de sa progéniture.

« Il fallait bien que je te le dise un jour ou l'autre. Je suis sûr que tu vas m'en vouloir, mais je m'en fiche, petit merdeux. Tu n'es pas le seul à être sorti du vagin de ta mère ce soir-là » dit simplement le père.

.
.
.

Adam s'en souviendra à tout jamais, de cette nuit-là. Cette sinistre nuit où Smith l'avait appelé, complètement paniqué, pour réclamer sa présence au manoir. « C'est votre père. » Ces seules mots avaient suffi pour qu'il comprenne et qu'il rapplique dans la demi-heure à la demeure familiale. Le souffle court, il y trouva son père, mal en point, allongé sur son lit. Au-dehors, les cieux grondaient de tonnerres et d'éclairs, surprenant le jeune homme. Ses pas moururent au pied du lit alors qu'Adam faisait de son mieux pour rester debout. À cet instant, regarder son père de haut lui semblait si déconcertant, comme irréel, inconcevable. Ce même père qui leva soudainement ses yeux blancs vers ce qu'il croyait être son fils. L'héritier avait attendu ce moment depuis des lustres, il en avait rêvé de si nombreuses fois, sous toutes ses coutures, toutes ses formes. Il l'avait désiré plus que quiconque. Ce moment fatidique où l'entreprise lui reviendrait en mains. Mais alors pourquoi, au fond de lui, il le sentait ? Ce serrement de cœur affolant qui l'empêchait de se délecter de cet instant ?

Un tonnerre eut le don de le faire sursauter tandis que monsieur Lannister avait attrapé la main de son rejeton pour la serrer d'une force invraisemblable dans la sienne. Et, ce fut là qu'il comprit. Il comprit qu'après ce soir-là, seule la solitude l'enveloppera tout entier et non ses bras de père qui tentaient de temps à autre de lui rappeler le semblant d'amour qu'il portait à son égard. Depuis toujours.