le caractère sportif ; solaire ; indifférent ; désintéressé ; pensif ; gentil ; pragmatique ; irritable ; bon fond ; facile à vivre ; autonome ; charismatique ; distant
Et peut-être que Taewoon ne se décrivait pas :
il se vivait. D’un sourire puis d’un geste vague de main il saluait ses amis, riait à leurs blagues et ne cherchait pas plus. Sa vie était simple car il la voulait ainsi : et tant bien même son parcours était atypique, il n’était pas plus différent qu’un autre. Gentil et calme, il était de ces amis faciles à vivre. Il suivait le peuple en boite et enchainait les conneries un verre à la main, parfois se laissait entrainer dans un coup d’un soir.
Il n’était là que pour les bons moments.
Ne supportait pas les histoires et encore moins les ragots, ne supportait pas oui qu’on essaie de le tirer vers le bas. A quoi bon s’ennuyer à parler des autres ? A quoi bon oui s’emmerder à pourrir la vie de quelqu'un qui n’avait rien demandé ? Lui aimait rire, faire du sport, sortir : lui aimait oui les choses lumineuses. Il n’aimait pas qu’on l’emmerde et fuyait les relations toxiques, fuyait les problèmes. Aussi parfois le traitait-on de connard. Car ça ne pouvait qu’en être un, à ainsi aimer le moins. Il mettait fin à ses amitiés d’une facilité folle et au final s’isolait. Ses amis, ses vrais, se comptaient sur les doigts d’une main et au fond il le vivait bien.
A quoi bon vivre si ce n’était pas pour être heureux ? Et c’était peut-être un peu égoïste de penser comme ça mais tant pis. Il passait avant tout et c’était comme ça. Écoutait parfois les gens parler de leurs problèmes de coeur, aidait ceux vivant un drame : il n’était pas si con, non. Ne supportait juste pas les choses trainant sur la longueur, ne supportait pas non ceux choisissant d’être malheureux et s’en plaignant.
Il n’aimait juste pas se prendre la tête.
Aussi il continuait à composer dans son coin, à aller quelques jours à Seoul pour discuter avec de grandes pompes. Alors oui il aidait son ancienne agence à lancer leur nouveau groupe puis retournait en cours comme si de rien. Et il n’était pas différent, n’était pas non plus connard ou plus intelligent car il avait des expériences différentes. Il aimait la vie comme tout autre, aimait le soleil l’été le sport et toutes ces bonnes choses.
Taewoon, quoi.
l'histoireNé dans une des nombreuses campagnes coréennes, Taewoon a grandi dans l’insouciance la plus totale. Même si les premières années de sa vie restent floues, il se souvient du soleil brûlant contre sa peau, de la neige en hiver et du potager que sa mère entretenait. Il se souvient oui de cette vie qui se passait au ralenti. Et peut-être était-ce pour ça que ses parents avaient déménagé là-bas, pour sa naissance. Originaires de Séoul, ils avaient voulu protéger leur fils, l’empêcher de grandir trop vite.
Sa mère étant écrivaine, elle était souvent à la maison. Douce et bienveillante, elle était de ces parents qui permettent à leurs enfants de s’épanouir sans encombre. Son père étant avocat, il était peu présent, avait conservé un appartement à Séoul. Il permettait à la famille de tenir bon, tant bien même les romans de sa mère et ses quelques recueils de poésie se vendaient bien.
Avec l’arrivée soudaine de deux petits frères, des jumeaux, l’enfance paisible de Taewoon avait pris fin. Les cris avaient remplacé le calme ambiant de ses journées, et sa mère avait du réorganiser son emploi du temps.
Enfin. Il aimait ses deux petits frères hyperactifs, aimait toujours autant ne rien faire dans le salon, profiter du soleil et du bon air. Il aimait sa vie, oui, ne sachant rien.
Envoyé à Séoul pour y finir sa scolarité, il avait commencé le lycée là-bas. N’avait pas tardé à se faire accoster dans la rue alors qu’il trainait avec ses amis par un homme au sourire surfait. Ce dernier lui proposait d’entrer dans son agence, et de débuter plus tard dans un groupe. Pas vraiment emballé, Taewoon avait accepté sa carte sans trop rien dire. Il aimait sa vie, aimait rêvasser en cours, aimait cette grande ville qu’il apprenait encore à connaitre, cette effervescence permanente. Il aimait trainer avec ses amis et aimait son présent. Mais ses amis ne semblaient pas être du même avis : ils lui rétorquaient qu’il avait tort, qu’il allait finir à la télé, qu’en plus il avait toujours aimé la musique et le cinéma !
Ayant à peine quatorze ans, Taewoon avait fini par recontacter l’agence avec un ami, se confrontant à son père et sa mère. Les deux n’étaient pas très emballés, mais sa mère l’avait soutenu, disant qu’il était encore jeune et pourrait bien se rétracter si ça ne lui plaisait pas.
La belle affaire. Qui aurait cru que le monde de l’entertainment s’avèrerait si impitoyable ? Entassé avec des dizaines d’autres garçons, quasi tous plus âgés que lui, il avait été forcé à s’entrainer jour et nuit. Il n’était plus Taewoon mais un numéro : un visage, des compétences, un
chiffre. Il devait faire attention à son alimentation, ne pouvait pas dire ce qu’il voulait. Il n’était qu’un pion sur un immense échiquier, et voilà qu’on le mettait en compétition avec ses camarades !
Comprenant vite que ça n’en valait pas la peine, il s’était laissé porter par toutes ces agitations. Après tout, Taewoon n’avait jamais été très compétitif. Il désirait bien vivre, être heureux : mais ne voulait pas écraser les autres pour parvenir à ses fins. Bien trop décontracté, il avait laissé filer les premières opportunités, s’était fait des amis. Certains avaient débuté avant lui, et s’étaient confrontés à la dure réalité d’être une idole en Corée.
Une chose était sure, il n’était pas certain d’avoir envie d’y participer. Malheureusement, n’était-il pas piégé ? Il se rendait compte avec le temps, et l’aide des plus âgés, qu’il avait à présent une dette immense à rembourser. Ses parents ayant les moyens, ce n’était pas un problème… Si ? Continuant à vivre au gré des courants, il avait appris à danser, chanter : et même à composer. Les enfants absorbaient toujours mieux que les plus grands. Alors on en faisait des gemmes polyvalentes, pour pouvoir les placer où on les voulait par la suite.
Ayant tourné comme acteur dans des clips, des MVs, il s’était fait remarquer : avait fait des débuts en tant que modèle même si ça n’avait pas duré. On l’avait incorporé à un groupe pour qu’il débute, et d’un coup il avait réalisé que deux ans étaient passés. Il avait seize ans, était apparemment bourré de talent. Il avait également des cernes immenses sous les yeux, était surement plus maigre que mince, sentait ses cotes lorsqu’il passait ses mains sur ses flancs.
Il était déconnecté de la réalité.
Sa maison et son enfance n’étaient plus qu’un lointain souvenir. On lui bourrait le crâne tous les jours avec des choses qu’il ne comprenait pas mais
devait comprendre. Il devait agir comme un adulte alors qu’il ne savait même pas comment être
adolescent. Et il était là, complètement perdu, suivant les autres, tout aussi perdus que lui. Ils étaient désespérés, parfois ils pleuraient, s’insultaient. Et lui restait là, sans bouger, à les regarder. Etrangement il les aimait, les considérait comme sa propre famille. A avoir passé tant d’années à leurs côtés, il s’imaginait mal couper les ponts du jour au lendemain : s’imaginait mal débuter sans que ses amis le fassent aussi.
Il n’était même plus le plus jeune.
Enfin. Il avait signé un contrat pour cinq ans, s’était engagé sur un chemin dangereux. N’ayant pas même dix-sept ans, il composait déjà des chansons, jouait de plusieurs instruments. Les autres étaient tout aussi bons : certains pouvaient créer des chorégraphies en moins de deux heures, d’autres avaient même participé à des survival shows. Ils n’en étaient pas revenus indemnes, mais bon.
A vingt-et-un ans, Taewoon se libéra enfin de son contrat. Épuisé par ce qu’il avait vécu, par les fans hystériques, les stalkers, les sasaengs… Épuisé par la vie en général, il avait fui Séoul pour s’installer à Busan. Il voulait oublier cette partie de sa vie, et pourtant n’y arrivait pas. C’était comme si ces sept années au sein de son agence étaient gravées en lui. Dans la nuit il se réveillait en sursaut, en sueur, puis se mettait à crier. Il se souvenait des pires moments, des rumeurs. Se souvenait de ses membres parfois craquant, finissant en dépression. Il se souvenait oui de ces années à vivre comme un robot et de toutes ces choses qui n’étaient pas humaines.
Il ne voulait plus y penser, ne voulait
pas en parler. Se faire reconnaitre lui arrachait des sourires forcés. Et
pourtant. Pourtant, même après avoir remboursé sa dette et accumulé une fortune sur son compte en banque… Il n’arrivait pas à se détacher de ce milieu. Il continuait à jouer de la guitare lorsqu’il était anxieux ou pensif, continuait oui d’écrire des chansons, de composer. Il continuait ce qu’il avait toujours fait.
Mais peut-être le faisait-il pour lui, cette fois ?
Récapitulatif : Est né et a grandi à la campagne
✮ A deux petits frères, des jumeaux
✮ Est allé faire son lycée à Séoul
✮ S'est alors fait recruter par une agence dans l'entertainment
✮ Il avait 14 ans
✮ A signé un contrat pour officiellement faire ses débuts à 16 ans, pour 5 ans
✮ A quitté le monde des paillettes dès que la fin de son contrat
✮ A fui à Busan, quittant cette vie l'ayant fait grandir trop vite
✮ Continue cependant de composer, s'est de toute manière fait un nom
✮ Parle de ses deux années en tant que trainee, mais très peu de ses cinq années en public
✮ Ni des scandales
✮ A gardé contact avec pas mal de personnes
✮ Cherche à se refaire une vie, ou plutôt, à
commencer sa vie
✮ Assez perdu
✮ Normal