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C’était une journée lambda. L’une de celle dont tu ne te serais sans doute pas souvenue si tu ne l’avais pas croisée. Un après-midi pluvieux, passé à traîner dans les galeries avant de finir ta route dans les rues, marcher pour oublier qu’à la maison plus personne ne t’attend. Un énième regard sur ton portable et toujours pas de nouvelle de Ryu. Il t’avait pourtant prévenu, avec ces mots durs et tranchants seulement t’avais décidé de ne pas le croire. T’aurais peut-être dû ne pas prendre ses mots à la légère, ça t’aurais fait moins mal. Alors t’allumes une énième cigarette, pour que le temps passe plus vite ou pour que tu oublies l’espace d’une seconde. Tes yeux se promènent sur la rue d’en face. T’observes les gens qui avancent à plus ou moins vivent allure. Certains ont l’air heureux et d’autres ont l’air plus tristes que toi. Ça te rassure presque, tu te dis que tu trouveras toujours plus malheureux que toi sur terre. Puis finalement t’es yeux se pose sur le blond d’une chevelure. Tu trouves ça beau. T’aimerais pouvoir afficher une telle couleur sans avoir l’air d’un clown et tu te demandes à quoi peut bien ressembler celle qui a osé sauter le pas. Puis alors qu’elle se tourne vers toi pour pouvoir traverser la rue tu crois voir un fantôme. Tu clignes des yeux plusieurs fois, mais tu crois bien reconnaître ta cousine, portée disparue depuis plusieurs mois. Tu manques de te brûler avec ta clope que tu finis par abandonner sur le trottoir, puis sans savoir pourquoi tu te mets à suivre cette jeune femme qui pourrait bien être une inconnue. Seulement c’est plus fort que toi tu as besoin de savoir et d’en avoir le cœur net. Tu ne sais pas combien de temps cette filature dure, tu ne vois même pas les paysages défiler autour de toi, t’as peur qu’elle disparaisse aussi vite qu’elle est apparue. Puis finalement elle s’arrête net et c’est ce moment que tu choisis pour enfin en avoir le cœur net. «  Yelina ? … Yelina c’est toi ? »

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@nitani akina

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tolstoi yuki & nitani akina

ootd ∞ Une journée détente, voilà ce dont tu avais besoin. Quoi de mieux qu’un peu de shopping. C’était aussi l’occasion pour moi de me retrouver un peu seule avec mes pensées. La solitude, une chose à double tranchant. Mais je préférais pour une fois le côté positif de la chose. Il faut dire que j’ai été sujet à plusieurs émotions fortes ces derniers jours, surtout les personnes qui ont été victimes de mes sauts d’humeurs et trauma. Au moins, seule je pense que je ne blesserais personnes. Tu passais tout ton après-midi à zoner dans chaque magasin, flashant sur des tas de choses dont tu es incapable de t’offrir avec ton maigre salaire. Tant pis, ce n’est pas comme si je ne rêvais jamais. Le ciel lourd, assombrissant la ville, je me parais de mon parapluie, voulant rapidement rentrer à la maison. Je me faufilais à travers la foule pressante. Je traçais mon habituel chemin. Avec cette étrange sensation d’être suivi. Mais je ne prêtais pas attention, une voulant pas être à nouveau victime de ma paranoïa. Je secouais ma tête et continuais mon chemin, pressant néanmoins légèrement le pas. Pourtant, cette sensation ne me quittait pas. Je me stoppais net, hésitant à me retourner de peur de faire face à quelque chose que je ne voulais pas. Pourtant, la voix qui résonnait dans mes oreilles… Comme un son lointain venu me torturer. Ce nom que j’ai commencé à maudire le jour de ma disparition fit a nouveau vibrer mes tympans. Mes jambes chancelaient en me retournant. Lorsque mes yeux se posaient sur le visage qui se tenait devant moi. C’est comme si on me renvoyait en plein visage ce passé que j’avais eu tendance à oublier. Ces jours heureux que j’ai consommés en Russie. Je devrais être contente de revoir celle que je pouvais considérer comme ma grande soeur. Mes lèvres tremblaient alors que mon regard fuyait, cherchant une chose beaucoup plus intéressante.


« Je… Vous devez me confondre avec quelqu’un. Excusez-moi »


Je m’inclinais rapidement, gardant ma tête baissé, mes interminables mèches blondes étouffant mon visage. Je devais partir, la fuir avant de se rendre compte qu’il s’agissait bien de moi Yelena… Pourtant rien. Tout ce que j’ai su faire, c’est laisser mes larmes m’échapper malgré moi

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Tu sais bien que suivre des parfaits inconnus c’est quelque chose qui ne se fait pas. Que c’est bizarre et qu’on pourrait t’envoyer au poste pour n’avoir ne serait-ce qu’oser adopter un tel comportement seulement voilà c’est plus fort que toi et tu ne peux pas t’en empêcher. Il faut que tu suives ton instinct ou cette petite voix intérieure qui te donne le sentiment que cette fille est bien celle que tu crois. Celle que tu cherches depuis maintenant plusieurs longs mois. Celle que ta famille pleure un peu plus chaque jour. Celle dont tu n’oses même plus prononcer le nom par peur de sombrer. Parce que tu n’y crois pas. Tu n’as jamais pu y croire. Sa disparition et c’est trop nombreuses années passées à se poser de trop nombreuses questions qui aujourd’hui encore reste sans réponse. Parce que personne ne sait. Personne n’est capable de dire ce qui a bien pu arriver à ta cousine. À ta petite sœur. À Yelina. Et toi tu y penses chaque jour. Silencieusement. Parce que parler d’elle ça fait mal. Parce que tu refuses l’idée qu’elle ne soit plus de ce monde. Alors tu t’accroches à l’espoir et tu emboîte le pas de cette parfaite inconnue qui lui ressemble. Qui lui ressemble tellement que pour la première fois depuis de nombreuses années tu t’autorises à prononcer son prénom. Vos regards se croisent et tu n’as plus aucun doute. Ces yeux-là tu ne les as jamais oubliés ni le son de sa voix qui t’indique pourtant que tu es en train de faire fausse route. Seulement voilà toi tu sais bien que tu as raison. Tu le sais d’autant plus que tu n’as jamais pu oublier le son de cette voix. Puis il y’a les larmes qui roulent le long des joues de la belle blonde. Ces larmes qui à tes yeux font office d’aveu silencieux. « C’est bien toi » que tu finis par murmurer  en l’attrapant par le bras et en la serrant fort contre toi. Tu pourrais crier, lui demander où elle était passée et ce qui a bien pu lui arriver pour qu’elle se retrouve ici à Busan, mais rien ne sort. Tu restes stoïque comme incapable d’articuler deux mots sans être rattrapé par un flot de larmes. «  C’est toi pas vrai ? » que tu finis par demander alors que vos regards se croisent.

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ootd ∞ Rattrapée si rapidement pas un passé qui me semblait disparu. Celle que j’avais toujours considérée comme ma grande soeur se tenait devant, prononçant mon nom, qui eut le même effet qu’un coup de couteau infligé a ma peau. Encore et toujours, comme si elle rouvrait des plaie qui tentait tant bien que mal à cicatriser. Pourtant, une nouvelle plaie s’ouvrait à l’instant où ses bras m'emprisonnaient contre elle. Entendre ses pleurs ne faisait qu'accroître les miens. Soudainement, je m’interrogeais. Comment a-t-elle dû se sentir lors de ma disparition ? Pensait-elle que je n’étais plus du commun des mortels, six pieds sous terre. Je me suis mise tout à coup à culpabiliser de cet égoïsme dont j’ai fait preuve ces deux dernières années.

« Pardon, je suis tellement désolée Yuki »

Étaient les seuls mots que j’étais capable de prononcer dans notre langue natale. Je ne pouvais pas nier plus longtemps l'évidence. Elle a lu dans mes yeux comme dans un livre ouvert. Mes doigts la serraient le plus possible, comme si j’avais peur qu’elle s’en aille. Retrouver un morceau de ma vie précédente me semblait si important tout à coup. Bien que mon organe a l'intérieur de ma cage toraxique fut serré par la tristesse et les remords, revoir un visage aussi familier savait l'apaiser.

« Yuki-nee chan…. Qu’est-ce que tu fais là ? Que fais-tu en Corée.»

Je m’éloignais d’elle pour la regarder, observant chaque détail que j’aurais pu oublier. Elle semblait ne pas avoir tant changé que ça… Elle était toujours aussi belle. J’avais l’impression que mes yeux d’enfant était toujours là pour l’admirer un peu plus à chaque secondes qui passe

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Tu sais que c’est elle. Elle pourra te donner toutes les preuves qu’elle voudra tu le sais et rien ne pourra venir ébranler cette conviction. Impossible qu’il soit juste question d’une ressemblance plus que troublante et alors que tes bras étaient venus la retenir, tout semblait encore plus clair. Des flash-back de la vie d’avant s’entrechoquent. Les longues après-midi à jouer, les Smokva  de votre grand-mère, les patins à glace sur les lacs gelés et l’odeur de la Toula qui cuit. Ce bonheur si simple qui s’était envolé avec sa disparition. Plus rien après son départ n’avait eu la même saveur et les mêmes couleurs si bien que tu avais finalement décidé de ne plus jamais remettre les pieds sur la terre de votre enfance. Plus qu’une cousine, elle était une sœur pour toi et ce qui pouvait bien te rester d’innocence s’était volatilisé en même temps qu’elle. Sans même t’en rendre compte, tu serres celle qui pourrait être une parfaite inconnue un peu plus fort espérant fort, si fort, que tu ne sois pas en train de te tromper. Parce que tu ne pourrais pas te relever, non tu ne pourrais pas supporter l’idée de la perdre pour la seconde fois. Ton cœur se serre et s’emballe alors qu’elle ouvre la bouche.  Elle te dit qu’elle est désolée, elle t’appelle par ton prénom, te parle en russe et tu comprends alors que tu ne t’es pas trompée. Tu restes pourtant silencieuse, presque stoïque, incapable de dire quoi que ce soit et tu en viens presque à te demander si tu n’es pas en train de rêver. Après tout ça ne serait pas la première fois que ton esprit te joue des tours en créant de toutes pièces les images de ces retrouvailles tant espérées.  Tu te pinces même discrètement pour t’assurer que tu n’es pas en train de dormir. Seulement non, tu as beau cligner des yeux plusieurs fois, c’est bien elle qui te fait face. Elle s’éloigne de toi et t’observes, tu ne peux t’empêcher de faire de même. Étrangement elle t’apparaît semblable à tes souvenirs et pourtant si différente. Tu ne peux t’empêcher de te demander ce qui a bien pu lui arriver, mais tu n’oses rien dire. Tu lui attrapes simplement la main et tu la serres dans la tienne. «  Je vis ici, mais … mais toi qu’est-ce que tu fais là ? » Tu n’as pas envie de pleurer, mes tu ne parviens pas à retenir les larmes qui roulent le long de tes joues «  Où tu étais donc passée Yelina … on a jamais cessé de te chercher, on n’a jamais baissé les bras ». Tu penses soudainement à ses parents, à votre grand-mère et à tous les autres qui ont comme cessé de vivre quand son sourire n’était plus là pour illuminer vos journées.

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@nitani akina

je suis tellement désolée pour cette réponse tardive  

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ootd ∞ Me retrouver face au passé. Le voir se refléter dans les yeux de celle que j’ai longtemps considérée comme cette grande soeur que je n’ai jamais eu. Mon coeur se laisser aller, ouvert pour laisser paraître Yelena, cette fille que je me suis mise à haïr et que je déteste tant. Cette peur que le passé ne me rattrape. Voilà que j’y faisais face avec ma cousine. Tous mes souvenirs d’enfance refaisaient surface. La dernière fois que j’ai revu notre babushka, cette innocence que j’avais qui m’a été arrachée. Des souvenirs qui étaient tellement douloureux en soit. Je savais que j’avais encore une place dans leur vie. Moi qui parlais avec mon frère anonymement, je savais ce que la famille avait traversé. La question que je redoutais tant depuis plusieurs minutes ne finissait par tomber. Moi qui cherchais à refaire ma vie loin de mes proches… Mon regard se baissait alors que je me mordais la lèvre.

« Je… C’est compliqué. »

Je ne savais pas comment explique à Yuki ce qui m’était arrivé… Au fond, je ne voulais pas lui raconter. Je ne voulais pas que son regard sur moi se mette a changer… Même si j’ai beaucoup changé. Mais je connaissais mon aînée. Cette simple réponse ne lui suffira pas.

« J’ai été naïve et on m’a gardé contre mon gré durant des années. »

Des informations que je lançais grossièrement, sans entrer dans les détails sordides, humiliants et dégradants de tes sept années de captivité. Je ne savais vraiment pas comment elle pourrait réagir.

« Mais je ne pouvais pas revenir à la maison. Pour des tas de raisons »

La première était la peur. Je n’étais plus la Yelena qu’ils ont connue. J’ai perdu mon éclat, mon entrain et ma joie de vivre qui me definissait. Je savais que c’est le retour de cette fille qu’ils attendaient. Alors pourquoi leur imposer Akina qui était tout son contraire. Je jugeais qu’ils avaient assez souffert. Je glissais mes mains sur ses joues pour essuyer ses larmes qui perlaient sur joues avant de la prendre a nouveau dans ses bras.

« Je suis tellement désolée, désolée… C’est exactement ce que je voulais éviter en revenant dans vos vies »

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Tu ne peux refréner les larmes qui roulent le long de tes joues. Tu ne parviens pas non plus à arrêter de te pincer. Il faut qu’on te donne la confirmation que tu n’es pas en train de rêver et que tout ça est bien réel. Tu ne pourrais pas supporter un réveil, tu ne pourrais pas supporter une fois de plus de revivre le cauchemar de sa disparition. Alors tu la serres fort contre toi et tu prends doucement conscience de ce qui est en train de se passer. C’est bien elle. Elle est là. En face de toi. Tu peux la toucher et même si elle n’est plus l’adolescente qu’elle était alors tu la retrouves dans son regard alors que ses yeux se posent sur toi. Des milliers de questions se bousculent alors dans ta tête. Est-ce qu’elle va bien ? Où était-elle donc pendant tout ce temps ? Et pourquoi est-ce que c’est à Busan que tu la retrouves. Durant toutes ces années, tu n’as cessé de t’imaginer tout les scénarios possibles. La police vous a parlé de suicide. Seulement toi, tu n’as jamais pu le croire. Non Yelina n’aurait jamais pu faire quelque chose comme ça. Elle était belle, heureuse et croquée la vie à pleine dent. Ils vont ont aussi que peut être avait-elle simplement choisi de partir, de vous laisser derrière elle sans laisser la moindre trace. Seulement cette simple idée de semblait impensable. Jamais au grand jamais n’aurait-elle laissé les siens derrière elle.  Toi ? Toi tu n’avais jamais cessé de croire en la théorie de la mauvaise rencontre sans pourtant être capable de l’admettre à haute voix.  Et alors qu’elle articule difficilement que les choses sont compliquées tu ne peux t’empêcher d’imaginer le pire. Le pire qui se confirme après les quelques mots qu’elle ne tarde pas à ajouter. Et alors c’est le monde qui semble s’écrouler un peu plus sous tes pieds. Tu comprends alors que ce que tu avais imaginé s’avère vrai et que c’est sans doute même bien pire que tout ce que tu pouvais avoir pensé. Tu ne peux alors t’empêcher de la serrer contre toi. «  Je suis tellement désolée ». Tu n’y es peut-être pour rien, mais tu ne peux t’empêcher de t’en vouloir. Tu aurais dû chercher plus fort, tu aurais dû être capable de la sortir de là. «  Qui a fait ça ? » oses-tu demander la voix tremblante. Et si c’était quelqu’un que tu connais bien ? Quelqu’un de proche de votre famille ? Lorsqu’elle t’avoue qu’elle ne pouvait pas revenir, tu ne cesses de te dire que c’est peut-être à cause du danger qui n’a jamais cessé de roder autour de vous. Puis elle te dit qu’elle est désolée et tu ne peux t’empêcher de rétorquer «  Désolée de quoi ? Tu y es pour rien ! T’as rien demandé à personne et tu as fait comme tu pouvais. C’est moi qui devrais te demander pardon, c’est nous on aurait du chercher encore plus, on n’aurait pas dû faire confiance à la police , on aurait dû faire les choses autrement ».

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ootd ∞ Une chose que je redoutais beaucoup, que mes proches se sentent coupables. Mais coupable de quoi ? C'est moi la fautive dans l'histoire. Nos mères ne cessent de nous rappeler qu'on ne doit pas pas parler à des inconnus. Je pense que cette fois que j'aurais vraiment dû écouter. Rien de tout ça ne serait arrivé. Je serais seulement dans ma terre natale, auprès de mes amies et famille, échangeant des boutades, taquinerie et j'en passe. Je n'aurais pas vu mes plus belles années me glisser entre les doigts. Mais il était facile de refaire le monde avec des "et si". Les rafales de questions que je voulais éviter me tombaient dessus. Pouvais-je vraiment lui en vouloir sincèrement. Après tant d'année d'absence, il était normal qu'elle s'interroge. Cependant, Dieu seul sait combien je ne voulais pas y répondre.

« Personne que tu connais, je peux te l'assurer »

Je la voyais déjà faire abattre une vendetta à la Russe sur lui. Mais je ne voulais plus y penser, je ne voulais pas que Yuki aussi soit mêler d'une quelconque manière à cette histoire. Je voulais simplement qu'il sorte une bonne fois pour toute de ma vie. La regardant quelques secondes à l'entente de ses derniers mots, je n'ai pu m'empêcher de la serrer à nouveau dans mes bras.

« Arrête de te blâmer. 7 ans, je comprends que vous perdez un moment espoir. Je l'avais moi-même perdu »

Je ne voulais pas lui dire que j'ai failli mettre fin a mes jours plusieurs fois durant ma captivité, pensant que la mort était la meilleure des solutions. Cependant, on est des battants chez nous, et c'est la seule chose qu'il n'a pas su m'enlever et qui m'a permis de m'extirper de ce cauchemar.

« D'ailleurs, je peux te demander une faveur ? Est-ce que... Est-ce que tu pourrais m'appeler Akina au lieu de Yelena ? »

Dis-je d'une fois un peu timide. Ce nom qui A bien trop souvent raisonné entre les lèvres de mon geôlier me faisais désormais grincer des dents.

« Ta famille aussi est en Corée ? Et tu es toujours en contact avec mon frère ou mes parents ? »

J'appréhendais sa réponse. J'étais certes moi-même en contact avec mon frère sous un pseudonyme, mais j'avais cette horrible boule au ventre de recroiser tous les membres de notre famille.

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Elle t’assure que vous ne connaissez sans doute pas la personne qui lui a fait vivre l’enfer et malgré tout, le poids qui se loge dans ta poitrine ne semble pas vouloir être moins lourd. Tu te mets à imaginer que ce prédateur pourrait être partout. Peut-être même qu’il la suit encore aujourd’hui ou qu’il continue à s’en prendre à d’autre jeune femme et cette simple idée te donne des hauts de cœur. T’aimerais pouvoir le retrouver et lui faire autant, si ce n’est même, plus de mal que celui qu’il a pu faire et qu’il fait peut être encore. Ça ne serait pas très compliqué, après tout tu connais, grâce à ton père, suffisamment de personnes capables de pouvoir se charger de lui sans faire trop de bruit. Mais voilà, cette personne est une énigme et le restera à en juger par le regarde de Yelina tu comprends qu’il vaudrait peut être mieux arrêter les questions pour aujourd’hui. Alors impuissante tu te contentes de serrer les poings en mettant de côté tout le mal que tu aimerais pouvoir lui faire. Puis tu laisses quelques secondes s’écouler avant de sourire lorsque ses bras viennent te serrer contre elle. Elle t’assure que vous n’y êtes pour rien et qu’elle ne peut pas vous reprocher quoi que ce soit. Tu sais qu’elle a sans doute raison, mais tu ne peux t’empêcher de te sentir coupable. Coupable de n’avoir pas cherché plus longtemps, coupable d’avoir continué ta vie et coupable d’avoir vécu une vie qu’elle aurait dû elle aussi connaître. Tu finis par relever la tête vers elle «  L’important c’est que tu sois là aujourd’hui » oui aussi douloureux le passé puisse-il bien être elle est là et vous vous êtes retrouvées. Elle est sans doute différente et n’est plus la Yelena que tu as connue, mais tu apprendras à composer. Parce qu’il est hors de question que tu la laisses s’envoler à nouveau. «  Akina » répète-tu dans un sourire. Oui, ça ne devrait pas être si difficile. Lorsqu’elle te demande si le reste de ta famille est aussi en Corée tu peux lire de l’angoisse dans ses yeux et tu attrapes sa main sans même réfléchir «  Non il n’y a que moi ici » tu marques une pause avant d’ajouter « et je suis en contact avec eux oui » Tu ne veux pas la forcer à quoi que ce soit, mais tu sais bien qu’ils n’ont jamais perdu l’espoir de la retrouver un jour, alors tu ne peux t’empêcher de murmurer «  tu leur manques beaucoup, tu sais » .

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ootd ∞ « Un jour, je te raconterais… Mais laisse moi du temps »

Je sellais cette promesse par un sourire. Bien sûr, il faudrait que je lui raconte un jour ma captivité. Presque une décennie où j’ai été portée pour morte, les questions devaient fuser dans ça tête. Tout comme moi lorsque je me demandais si ma famille espérait encore me revoir après tout ce temps. Mais bon, moins j’y pensais, mieux je me portais. Je ne voulais pas me laisser coincer plus longtemps dans cet horrible passé. Un sentiment de soulagement m’emparait lorsqu’elle m’avouait que ma famille demeurait toujours dans notre ville natale. Je ne savais pas comment j’aurais pu réagir face à eux, au-delà de débarquer comme une fleur. Un bref sourire mélancolique

« J’en suis sûre... »

J’étais moi-même en contact avec mon grand frère incognito. Lorsque je le vois m’envoyer des messages me lançant des anecdotes de notre enfance commune me faisait souffrir. Parfois, je me disais que j’étais vraiment maso, voire que c’était pervers. Baissant mon regard, je serrais les doigts de mon ainée entre mes mains.

« Ce que je vais te demander sera énorme cette fois. »

Mes lèvres pincées, une sorte de supplication se lisait dans mes yeux.

« Mais ne leur dit rien. Ne leur dis pas que je suis ici »

Je savais que ce que je lui demandais était énorme en plus d’être égoïste. Mais je pensais que dans mon état, c’était le mieux à faire.

« Je n’ai pas envie de revenir dans leur vie au risque de les faire souffrir. »