stall story ★ @hong sian

Le grognement sourd lui fait comprendre que le calvaire est terminée. L'homme s'étend à côté d'elle. Luda ouvre les yeux, attrape ses affaires pour fuir dans la salle de bain. Elle sait qu'en ressortant de la pièce, son client lui tendra une liasse d'argent, lui proposera un verre avant de lui faire comprendre qu'elle doit partie. C'est un habitué, l'un des hommes d'affaires venant de la capitale. Toujours le même hôtel, toujours la même heure. Elle sait quoi faire Luda pour le satisfaire. Mais elle se dégoûte de plus en plus. L'eau de la douche lancer, elle appelle toujours le même numéro pour qu'on vienne la chercher. Marché dans les rues de la ville à cette heure ci, seule ne lui inspire pas confiance. Comme à chaque fois, elle réclame le même chauffeur. Celui qui l'amuse, celui qui l'écoute. Pour lui, elle doit être l'héroïne d'un roman. Et ça l'amuse, lui rappelle avant tout ça. Les minutes tournent, la porte de la chambre se referme derrière elle. Elle soupire Luda, rêve de son lit, rêve d'une autre vie.

A l'extérieur, le taxi n'est pas encore là, elle s'adosse contre un mûr, s'allumant une clope tour en serrant le sac comportant ses vêtements. Car sa mère est pas au courant de ce que fait sa fille pour gagner de l'argent. Sa mère est pas au courant que Luda est devenue une poupée entre les mains d'hommes qui pourraient être son père ou même son grand père. Elle la tuerait si elle savait ce qu'elle fait de ses journées et de ses nuits. Les yeux fermés, Luda savoure la nicotine remplirent ses poumons avant de tousser. Puis, enfin, une voiture s'arrête. Elle s'engouffre à l'arrière tout en jetant sa clope à moitier consommer. Elle lance un sourire dans le rétroviseur. Murmure un Bonne nuit ? Car à force, elle s'est mise à discuter avec cet étranger qu'elle voit plus souvent que ses amis, lui qui l'emmène de l'autre côté de la ville. Elle parle et il écoute. Elle s'invente une vie, celle qu'elle rêve. Les chaussures enlever, Ludaa détache le porte jartelle avant de faire tomber les mi bas jusqu'à ses pieds. Mon grand père voulait me voir. Et l'histoire va commencer.

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stall story ★ @bae luda

Son téléphone de travail retentit. On lui a donné une course. La cliente est particulière. Non par sa richesse, loin de là. Juste particulière aux yeux de Sian. La brunette ne lui a jamais clairement dévoilé son métier, mais Sian a pu deviner en quelques sortes. Lui qui est facilement indifférent aux malheurs de son espère, a étrangement mal au cœur pour elle. Sans doute que la beauté de la jeune femme joue un rôle là-dedans, sans doute oui. Ses traits sont si doux, ses joues pouponnes, et il peut deviner qu'il fut un temps où ses beaux yeux en amande montraient des noisettes pleines de pétillant. La brune a l'air usé par la vie alors qu'elle paraît si jeune. C'est injuste, que certains doivent se tuer à la tâche, s'avilir pour survivre alors que d'autres n'ont qu'à claquer des doigts pour avoir ce qu'ils veulent. Néanmoins, bien que Sian ait toujours su que l'injustice régnait en ce monde, il n'a jamais essayé de changer les choses. Vivre sa vie est déjà bien assez fatiguant. Seulement, s'il peut au moins détendre cette étrange aux milles prénoms, c'est déjà ça.

Parce que oui, ils ne se connaissent pas vraiment. Ce sont deux blasés qui se rencontrent à plusieurs reprises dans ce taxi. Il y a celui qui écoute, Shahryar, et cette qui raconte, Shéhérazade. Mais cette Shéhérazade a simplement la chance de pouvoir parler, elle ne craint pas la mort. Elle détend le chauffeur de taxi grâce à sa fertile imagination. Il arrive aussi vite qu'il peut pour qu'elle puisse monter, après tout, il fait un peu froid le soir. Et quand elle le salut, il sourit, très timidement, mais sincèrement. Et c'est rare. Alors quand elle lui demande s'il passe une bonne nuit, il hausse les épaules. « Maintenant, oui ? » Il n'ose pas lui demander si elle aussi, qui sait ce qu'elle a pu faire après tout. Assise à l'arrière, elle commence déjà à se dévêtir, il la voit, grâce au rétroviseur. Alors il reporte vite son regard sur la route en démarrant, troublé. L'histoire commence, Sian est prêt à entendre la suite. « Que voulait-il ? »

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Juste un faible sourire, sourire heureux qui étire ses lèvres. Ils sont rares ceux qui peuvent l'apercevoir. Un sourire pour unique réponse, avant que le mensonge commence. Luda a toujours eu une imagination débordante depuis l'enfance, et là, durant la durée du trajet, elle s'invente une soirée comme elle aimerait bien la vivre. Oubliant le corps de cet homme, ses grognements et gémissements. Une simple soirée, même si le chauffeur sait qu'elle ment.

Jambes découvertes, elle regarde dans le rétroviseur, en attachant ses cheveux. Son regard lessivé rencontre un autre un peu plus vivant. « il ne voulait pas se rendre seul à un vernissage. » Le meilleur mensonge est celui où une partie de la vérité transparaît. « la petite fille d'un de ses amis, vient d'ouvrir une galerie pour exposer des photographies.» Elle a apprécié ce qu'elle a vu Luda. Elle qui a quitté une seule fois Busan. En pensant à ça, une boule de tristesse lui prend à la gorge. Il est toujours là, dans un coin de son esprit, un souvenir amer. Un soupir las sort de ses lèvres. « des paysages magnifiques, des lieux paradisiaques. Les photographes ont réussit à transmettre l'évasion, la liberté. » Tout ce qu'elle ne connait plus. Sa main défait la fermeture de sa robe. A force de se déshabiller devant des inconnus qui posent leurs mains sur elle, luda ne fait plus attention à l'émoi qu'un geste si simple pour faire chez quelqu'un. En lingerie sur la banquette arrière, elle se met à enlever ses bijoux tout en posant une question au taximan. « Vous avez déjà voyagé ?» Elle se penche vers lui, murmurant la question. Cherchant à croiser son regard dans le rétroviseur.

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Oh le monde de l'art... Lui n'y comprend pas grand chose. Ou plutôt, il ne sait jamais comment réagir quand il se trouve face à un artiste ou à quelque chose d'artistique. Ça peut le transporter, certes, mais ça ne vaudra jamais les sensations qu'il a lorsque son bolide le conduit à toute vitesse vers la victoire. Il se concentre quelque peu sur la route, stoppant la voiture à un carrefour, enclenchant le clignotant et tournant pour rejoindre une autre section de la route. « Lequel est votre préféré ? » de paysage, demande-t-il d'une voix presque éteinte, timide, mais désireux de savoir, d'entendre un peu plus cette voix enchanteresse qui pourrait lui conter n'importe quoi qu'il serait toujours aussi quémandeur. Il l'entend ce zip, il la devine cette ouverture qui se défait, ce tissu qui tombe contre le corps laiteux. Il sentirait presque son souffle contre sa nuque tant elle s'est approchée, il perçoit l'odeur fruitée d'un alcool enivré ses narines. Il n'arrive pas à lutter et son regard croise celui de l'enchanteresse. Elle est belle, vraiment belle, presque irréelle. Sian déglutit et bien vite reporte son attention sur la route. Puis il repense à ses voyages. « Oui. Plusieurs fois. » Mais il ne peut dire pour quelles raisons, même pas à elle. Il ne veut pas risquer de perdre la seule activité qui arrive à faire battre son cœur plus que de raisons, qui arrive à le sortir de son ennui perpétuel. Plusieurs fois à Hong Kong, tout comme au Japon, et une fois jusqu'au Brésil et il a même galéré à trouver une bonne excuse à sa famille pour qu'ils ne se doutent de rien cette fois-ci. Tout ça pour des courses. « Et vous ? » Peut-être qu'elle mentira, mais c'est le jeu qui le veut. Il a hâte de savoir quelle destination elle aura choisie.

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les mensonges sortent vite, trop vite des lèvres de la demoiselle. elle parle, en croyant ce qu'elle dit. elle conte la même histoire, sous différentes formes. ils savent tout les deux qu'elle ment. mais le chauffeur est un bon publique. comme à chaque fois, la même scène se joue à l'arrière de la voiture. sans aucune pudeur, la demoiselle se change tout en parlant. la perruque enlever, la robe aussi. luda s'avance vers lui. croise son regard dans le rétroviseur. " l'océan en colère. " un paysage qui lui rappelle son état d'esprit actuellement. la colère gronde en elle. poupée entre des mains d'hommes qui ne rêve que de liberté. son souffle va titiller la nuque du taximan. sa main s'égare dans son sac cherchant une brosse à cheveux. sa mère ne sait pas ce qu'elle fait pour effacer la dette, dette qui lui pourrit la vie. dette qui ferme les portes à ses rêves. alors elle parle, posant des questions, tissant une histoire, un mensonge. et lui, lui fait semblant d'y croire. " une fois, une semaine pour les études. " sa voix se fait lointaines. la ramenant au premier baiser échanger avec celui à qui elle appartient, celui qu'elle ne veut plus voir, celui qu'elle croit détester. " en europe, à paris. " mensonge. en corée, dans leur pays. jamais, la princesse est sortie du pays. même si elle en rêve. et puis, les gestes deviennent lent. les mi-bas sont enlevés. il pourrait arrêter la voiture dans un lieu invisible aux autres. il pourrait profiter de la situation. sauf que ça n'arrive pas, elle le sait luda. puis nous avons été boire un verre. l'hotel a l'un des meilleurs bar de la ville. mais ils ont été dans la chambre. " peut-on s'arrêter à un magasin ? " elle commence à avoir faim la petite. alors que doucement à l'arrière de la voiture, elle s'habille.

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Sa réponse le fait tiquer et un très discret sourire orne ses lèvres pulpeuses. L'océan en colère... Voilà qui sort du commun. Sian ne souhaite pas tomber dans le cliché, mais il sait que très peu de ses clientes répliquerait ce genre de réponse. Plutôt un couché ou un levé de soleil, quelque chose de calme et d'apaisant. Cette réponse semble refleter l'état d'esprit de la belle. Et si cela rend Sian curieux, il ne lui demandera pas pourquoi, pour la simple et bonne réponse qu'ils jouent en ce moment et qu'il n'est pas là pour la mettre mal à l'aise, loin de là.

La suite du mensonge est plutôt grosse. Mais il paraît que plus le mensonge est évident, moins il est facile de savoir s'il s'agit justement d'un mensonge. En ce sens la ténébreuse se débrouille très bien. Encore une fois, son regard se perd sur le rétroviseur et ses mains se crispent très légèrement sur le volant alors qu'il tourne une nouvelle fois dans une autre rue. Beaucoup d'autres hommes à sa place auraient pu profiter de la position de faiblesse de la jeune femme, mais lui n'est pas comme ça. Il ne veut pas se dégoûter, il ne veut pas devenir un monstre, ni même accabler encore plus cette femme. Parce qu'elle est humaine tout comme lui, et qu'elle ne mérite pas de souffrir encore plus. Personne ne le mérite. Curieux de la réponse qu'elle pourrait donner, il continue. « L'alcool européen est meilleur que le coréen ? »

Il regarde l'heure et hausse les épaules. « Il y a une supérette sur le chemin, je vous y dépose. » Alors il continue de tailler la route et parque la voiture sur le côté, en face de ladite supérette. « Je vous attends ici. »

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Le mensonge est gros  mais  nul ne peut l'apercevoir. Depuis l'enfance, aucuns filtrent, mensonge, plus gros. Invisible à tous. Elle croit ses paroles, enfant rêveuse. Une autre vie, sans soucis, sans problème d'argent. Paris, New-York,  Londres,  Tokyo où il avait promis de l'emmener. Et elle parle de Paris. Paris, ville de lumière, plus belle ville du monde. Monuments connus, célèbres, peut être un jour. Les vêtements enlever, un croisement de regard. Un jeu, un simple jeu entre eux. Et la question, un étirement de ses lèvres, un sourire mutin, amusé.  " bien entendu." Elle rigole, amusée. " le vin, la bière  " mot dit en français,  Et son rire résonne, ses jambes se relèvent amuses. " C'est meilleur " yohan lui en a fait goûter, lilith aussi.

Habillée, coiffer. Elle appuie ses bras sur le fauteuil, son souffle jouant sur la nuque du taximan. La voiture garé,  la belle sort. Avant de frapper à  la vitre. " vous voulez quelque chose ?" cigarette aux lips, la demoiselle cherche un briquet dans la poche de son jeans.

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Alors selon elle, l'alcool européen est meilleur que le coréen. Pourtant, Sian l'aime bien ce bon vieux soju, surtout combiné à une bonne bière. La sensation d'être saoul devant un petit barbecue, avec ses amis, c'est sympathique. Son sourire reparaît quand il l'entend parler français. Tien, ça lui rappelle une certaine pimbêche à la langue bien pendue et qui maîtrise cette langue à la perfection. « C'est joli à entendre en tout cas. » Répond-il simplement. Il ne peut vraiment juger leur goût, ce n'est pas comme s'il avait vraiment eu l'occasion de goûter, trop cher pour lui, pas assez indispensable pour qu'il dépense dedans.

Sa peau frissonne une nouvelle fois quand le souffle de la brune l’effleure. Un léger soupire passe ses narines, silencieux, discret, brûlant. Trop belle pour être réelle, trop proche pour être fantasmée pourtant. Trop de charme en elle. « Une de vos cigarettes m'irait très bien. » Il la fumera en attendant, en dehors de la voiture, parce qu'il a besoin d'un petit bol d'air frais.