face à la mer.
à la PLAGE ORYUKDO

Comme toujours entre Sian et Jaegyu, ça s’est fait naturellement. Ils étaient assis, sur un banc, à côté du garage, et Sian buvait une bière, Jaegyu avait son thermos de café. Ils sont souvent, si ce n’est tout le temps, dans cette configuration. C’est à croire que si quelqu’un les cherche, ils peuvent être sûr de les trouver là. Assis. Comme deux déprimés de la vie, à boire. Ils sont pas déprimés, ils l’ont jamais vraiment été. C’est juste qu’ils font pas parties de ces genre de personnes qui sourient tout le temps, à tort et à travers, sans aucune raison. Ils ont plutôt tendance à garder le visage fermé, et à regarder les choses se dérouler sous leurs yeux inintéressés de spectateurs blasés. Bref, ils s’ennuyaient. Jaegyu sait plus lequel des deux a fait la remarque à l’autre, qu’ils s’ennuyaient. Il croit se souvenir que les mots sont sortis de ses lèvres, mais. L’autre a juste hoché la tête. Et quelques minutes plus tard, il a proposé d’aller à la plage. Au moins, ils pourront marcher sur le sable. Au lieu de rester là, à regarder les passants passer. A y réfléchir, c’est probablement Jaegyu, qu’a proposé la plage. Parce que si y’a bien une personne que ça dérange pas de rester assis sur un banc pendant toute la journée à côté du garage, c’est Sian.
Deux heures plus tard, et ils sont assis par terre, en tailleurs, sur la plage. Ils ont pris un genre de petit loft dans un hôtel, juste pour la nuit. Il sait même pas s’ils vont rester jusque là, mais. Après tout, ils ont payés maintenant. Alors pourquoi pas. Jaegyu a dans l’idée de lui faire découvrir une nouvelle recette de macarons qu’il a inventé. Enfin. Inventé. Revisité. Plutôt. Il aime pas trop ça, dire qu’il invente des trucs. Les macarons, ça existe depuis longtemps. Il peut pas s’en donner le crédit, ce serait ridicule. Il regarde la mer, de là où il est assis. Il boit un peu dans son thermos. Bon, ils s’ennuient toujours autant, mais au moins, ils ont une belle vue. La vérité, c’est qu’il avait un peu peur, là-bas, Jaegyu, de croiser l’autre gamine. Il avait peur qu’elle se ramène avec ses yeux de merlants frits au garage. Et il veut pas la voir. Il voulait déjà pas la voir avant, maintenant, c’est. C’est encore pire. Il a l’impression qu’il va redonner son p’tit déj, s’il la croise. Il regarde Sian. Il lui en a pas parlé encore Peut-être qu’il devrait. Il lui dit tout, en général. Enfin, presque. Et qu’à demi-mots. Mais il lui dit, quand même. Il le fait pas. Principalement parce qu’il essaye d’oublier que cette nuit a même existé. Puis ensuite parce qu’après tout, Sian couche avec elle. Et que même s’il sait, Jaegyu, qu’il y’a rien d’amoureux dans leur relation (en même temps, c’est Josephine, personne peut être amoureux d’elle, c’est un nope), bah il est bien à l’aise, avec cette idée.
Il reprend une gorgée de café, et finalement expire assez fort, comme pour chasser toutes les idées qui se sont insinuées dans son esprit à propos de la brune. C’est énervant, cette capacité qu’elle a, de toujours être là, quelque part, dans ses pensées. Même s’il la déteste, même si ce qu’elle pense d’elle est tout, sauf positif, elle est là. Et c’est ça, qui le dérange. Il aimerait juste plus y penser. Ce serait bien. Il le regarde pas, Sian, regarde la mer, face à eux. Il est heureux de passer un peu de temps avec son meilleur ami. Et il se dit que peut-être que ça ira mieux, après. Il lui parle pas, ils regardent juste la mer, tous les deux. Et c’est agréable. Jaegyu a jamais détesté s’ennuyer. Parfois, l’ennui, c’est une bonne chose. Jaegyu se sent bien, avec l’air frais qui le fouette. Ouais. Ce serait bien qu’il puisse rester là, encore un peu, dans le silence, avec son meilleur pote. A regarder la mer.


Featuring : @hong sian

gabi le loup

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à la PLAGE ORYUKDO

Ils sont programmés comme ça, une bière pour l’un, un café pour l’autre et leur banc, pas un autre, que celui-ci, sinon ils sont mal à l’aise – mais ils font pourtant avec, parce que c’est toujours mieux que rien. On dirait des vieux avant l’heure, on les moque souvent pour ça d’ailleurs. Mais les rires cessent trop vite quand on s’aperçoit que ça ne provoque aucune réaction. Ils en ont rien à battre, profondément, de l’avis des autres. Ils sont bien, en silence ou parfois à râler, ou parfois juste à respirer, sur ce banc, juste eux deux. Mais c’est vrai qu’aujourd’hui ils se font plutôt chier, ils sont sans doute pas dans le bon mood. C’est Sian qui parle, mais ça aurait donné la même si Jaegyu l’avait ouverte.

Alors ils bougent, lentement, comme les faux pépés qu’ils sont. Sian conduit, comme toujours, parce qu’il aime pas être passager de toutes manières. Et les voilà, dans la même composition, assis le cul sur le sable devant les vagues qui bougent. Il fait frais, mais au moins le paysage change. Il profite du bruit des vagues, mais il remarque bien le regard de son meilleur ami qui se glisse sur lui. Alors ça l’intrigue, même s’il devait s’en foutre. C’est juste qu’ils sont sur le banc, enfin… c’est quasi comme, donc ça veut dire que là, ils devraient s’en foutre de tout. Alors si Jaegyu le regarde, c’est qu’il pense à quelque chose, c’est tout et tout à fait logique – dans leur logique à eux, bien sûr. Sian sort son paquet de clopes de sa poche, en tire une et l’allume en la protégeant du vent avant de tirer une latte et d’en recracher la fumée, ça lui fait du bien. Mais il zieute de nouveau son meilleur ami et quelque chose gêne. « Putain, tu cogites fort toi. » Il le juge presque. « J’espère que tu penses pas à cette merde. » Ladite merde, ils savent tous les deux ce que c’est, et Sian il est toujours dur avec ça, un peu chiant sans doute même et Jaegyu il est souvent saoulé à cause de ça, mais il s’en fout, le plus jeune veut juste plus que ça existe dans les pensées de son meilleur ami. Et tant pis s’il rompt le silence agréable de leur bouche fermée, il s’en fiche pas mal.



Featuring : @myeong jaegyu

gabi le loup

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Jaegyu est pas quelqu’un de très compliqué. Et vraiment, il a pas besoin de grand chose dans sa vie. Juste de son meilleur pote, de quoi faire des gâteaux et des friandises, et du café. Beaucoup de café. Et un peu de sa famille, mais raisonnablement. Et certainement pas de ses parents. Juste de sa soeur et de son frère. Ils sont importants pour lui, juste, pas assez pour qu’il les voit plus qu’une fois tous les trois mois. Et de toute façon, il supporterait probablement pas de les voir plus. Ca le renverrait en arrière, et c’est quelque chose qu’il peut pas se permettre de faire. En parallèle, il aimerait bien retourner juste assez en arrière pour que la nuit avec Josephine soit jamais arrivée. Entre ce moment et là, il a essayé de se souvenir, vaguement de ce qu’il s’était passé, mais il y arrive pas. Peut-être qu’il avait juste trop bu. Ou. Il sait pas. Mais il se dit que finalement, c’est pas plus mal. Il a cette envie, étrange, de savoir qui a approché qui. De savoir qui est le plus attiré par qui. Parce qu’il sait, et il en a fait le deuil, qu’il est attiré, physiquement, par elle. Mais le fait qu’il le sache, ça veut pas dire qu’il va le crier sur tous les toits, ou même qu’il va faire genre qu’il le sait. Il a enfermé cette info bien loin dans son esprit, quitte à jamais la ressortir. Bref. Il aimerait bien retourner assez en arrière pour que cette nuit soit jamais arrivée. Parce que maintenant, il se retrouve aux côtés de Sian, à regarder la mer, un chouilla agitée, qui reflète un peu l’agitation de son esprit, et il sait pas s’il doit lui en parler ou pas. Ils sont pas ce genre de meilleurs amis qui parlent toujours de tout, et surtout de leur conquêtes. Non, ils sont plutôt ce genre d’amis qui parlent pas, ou peu, et quand ils le font, c’est de trucs plus...qui toucheraient presque à la philosophie, plus qu’autre chose. Jaegyu, ça lui fait du bien, de se prendre pour Freud, parfois.
Jaegyu est pas quelqu’un de très compliqué. Et il demande jamais grand chose. Il observe Sian parce qu’il se demande s’il est censé lui parler de Josephine, et de cette nuit terrible. Et si oui, comment. Il pourrait lui dire la chose simplement, comme il le fait d’habitude. Mais il a l’impression qu’il y a rien de simple, dans cette histoire. Jaegyu comprend pas bien la relation de Sian et de Josephine. Il sait juste qu’ils couchent ensemble, et que c’est pas de l’amour, mais que c’est quand même quelque chose. Et que c’est pas juste “comme ça”. Et ça le tracasse, ça le dérange, pour une raison qu’il parvient pas totalement à comprendre. Puis il sait pas s’il veut lui en parler, puisque de toute façon, c’était l’histoire d’une fois. Que ça se reproduira pas. Il sait pas si c’est une bonne idée. S’il doit réellement le faire, il en sait rien. Et le temps qu’il réfléchisse, Sian le regarde un peu, aussi. Se demande probablement ce qu’il se passe dans sa tête. Et il se met à parler. Ouais. Jaegyu cogite fort, très fort même. Il détourne le regard. Il pourra toujours y penser plus tard. Peut-être que continuer à regarder la mer, ça pourrait l’aider à se décider. Peut-être. Mais Sian continue, et ce qu’il dit, ça fait réagir Jaegyu. Il pose de nouveau ses yeux sur lui, le regard sérieux. “Pas du tout. Rien à voir.” Il doit le rassurer là-dessus. Il sait ce que ça provoque, chez Sian, cette crainte que Jaegyu retombe dans ses anciens travers. Ils le savent tous les deux, qu’il faut qu’ils le protègent de ça. Il peut pas retomber là dedans, ça lui a gâcher la vie pendant trois ans et c’était déjà trop. Il s’allonge, dans le sable, regarde le ciel, pose sa tête sur sa main, dont il se sert comme d’un oreiller. Et se lance. “J’pense à une fille.” Alors c’est pas complètement vrai. Après tout, pour lui, Josephine est pas une fille. C’est un démon, une peste. C’est la princesse Plénozas dans les Super Nanas (vive les références du grand frère qu’élève sa petite soeur). Et il lâche un début de petit rire jaune lorsqu’il réfléchit à la comparaison. C’est une des meilleures qu’il ait trouvé, jusqu’ici. Une vraie peste. Il espère juste que son pote va pas aller creuser plus loin que ça. Qu’il va pas lui poser des questions. Parce qu’il veut pas lui mentir, à son pote. Et il est pas encore totalement sûr de s’il doit lui parler de Josephine ou pas. Et si jamais il décide de creuser, Jaegyu pourra toujours lui parler de la nouvelle recette qui lui trotte dans la tête. Jaegyu est pas doué pour changer de sujet sans que ce soit évident, mais au moins, c’est souvent efficace.


Featuring : @hong sian

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Sian ne lui pardonnerait jamais. Il est pas si chiant qu'on peut le penser, le Hong. Certes, il a son tempérament, il n'est pas trop sociable et ne supporte pas qu'on empiète son espace vital et privé, mais il n'exige jamais rien des autres en retour. A une exception près. La drogue est son ennemi éternel. Jaegyu est son exception. Parce que Sian ne pardonne personne, rien que d'y penser, à toucher à cette merde, s'il le sait, il se met dans une colère affreuse, même si ça le concerne pas. Parce qu'il pense aux conséquences, il pense à la famille à côté, aux abandonnés, à ceux qui doivent se débrouiller tout seul alors qu'ils n'en ont pas l'âge, il repense à sa vie passée qu'il veut absolument oublier. Alors pour faire remonter ces souvenirs insupportables de son enfance, Sian ne pardonne pas. Jaegyu est le seul pour qui il a fait une concession, le seul, alors qu'il le connaissait même pas. Le chauffeur ne comprends toujours pas pourquoi, puis, il n'a plus très envie d'y réfléchir. Il a intégré Jaegyu à sa vie sans même s'en rendre compte, c'est devenu son vieux pote, son meilleur ami, cette chose qui veut lui donner le diabète avec ses gâteaux et il est content comme ça, tant qu'il y repense pas. Et Sian fera tout pour que Jaegyu en soit carrément révulsé s'il devait y penser, quitte à le faire enrager en retour, à le pousser à bout.

Alors il est rassuré quand Jaegyu lui parle d'une fille. Il relève un sourcil, intrigué sans trop l'être, quand ce dernier retient un rire. Le brun reporte son attention sur son cylindre empoisonné et réfléchit. Pensif, il se demande s'il doit poser des questions à Jaegyu ou s'il doit le laisser tranquille. Faut dire que ce genre de situation est plutôt ambiguë pour lui qui aime le concret. « Elle a fait quoi, cette fille ? » ose-t-il finalement, brisant une nouvelle fois le silence de sa voix, qu'il supporte mal parfois tant il n'a pas l'habitude de parler.


Featuring : @myeong jaegyu

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Il sait pas comment aborder le sujet, avec Sian. Normalement leur conversation sont fluides, puisque inexistantes. Mais ça, parler des filles, des relations amoureuses, c’est pas un truc auquel il est habitué. Il en a jamais parlé avec personne. Et Sian est pourtant la personne qu’il considère la plus proche de lui au jour d’aujourd’hui. Il est, après tout, son meilleur ami. Non, la seule à qui il parle sans soucis de ses histoires de coeurs, c’est sa fiancée. Ils sont tous les deux plutôt ouverts là dessus. Et il est pas rare qu’ils passent des soirées juste tous les deux, à parler d’autres personnes. C’est une belle amitié, qu’ils entretiennent. Mais aborder le sujet délicat et désastreux de Josephine avec Sian, c’est compliqué. Parce qu’il sait qu’il y a un truc entre eux. Et que, même s’il est pas pro en amitié, il sait que coucher avec une fille avec qui couche son meilleur ami, c’est un no no des béabas de l’amitié. Alors il se dit qu’il pourrait toujours en parler sans vraiment en parler, mais ça reviendrait à lui cacher la vérité, à lui mentir, donc. Et ça, c’est, pas quelque chose qu’il veut faire. S’il lui en a parlé un peu, c’était parce qu’il devait le rassurer sur son dégoût toujours très profond pour la drogue.
Alors lorsque Sian lui pose la question, lui demande ce qu’elle a fait, cette fille, Jaegyu pose son avant bras libre sur ses yeux, pour cacher son visage. Il a envie de crever, et d’arrêter de penser à cette nuit. Il regrette encore de pas avoir choisi de partir, cette nuit là, lorsqu’il s’est réveillé et qu’il avait soif. Il aurait du se casser, vraiment. Il leur aurait épargné, à lui et à Josephine, une discussion franchement pas agréable au réveil. Il réfléchit à comment lui répondre, et laisse du coup plusieurs minutes s’écouler avant d’ouvrir les lèvres. Et de les refermer. Rien ne semble juste, à dire. Et finalement, il souffle, longuement, avant de reprendre contenance. “Je sais pas. J’suis paumé.” C’est assez vague pour pas mettre Josephine dans le centre de la conversation, mais pas trop pour pas que Sian soit perdu et pose plus de questions. “J’ai eu une nouvelle idée de gâteau.” Qu’il ajoute rapidement, sorti de nulle part. Sian a toujours été le premier, quasiment, à goûter ses gâteaux. Et il a envie de lui faire goûter celui-là. De lui en parler. Jaegyu aime parler de ses gâteaux. C’est quelque chose qu’il sait faire. Et bien.


Featuring : @hong sian

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Sian voit bien que quelque chose perturbe son meilleur ami. Il sait au moins que ça n'a pas rapport avec une quelconque dépendance, ou alors pas une à laquelle il s'attendrait. Seulement, ce n'est pas dans leurs habitudes de forcer la discussion dans ces cas-là. Mais en réalité, la plupart du temps, quand ils sont gênés par quelque chose, aucun des deux n'hésite à râler, puis à passer à autre chose directement après. C'est ce qui intrigue fortement le chauffeur pour le coup. Cette fille, peut-être qu'elle plaît à Jaegyu, peut-être qu'elle est quelqu'un qu'il n'aimerait pas habituellement, ou alors elle a fait quelque chose de détestable. Sian se surprend lui-même à devenir si curieux, peut-être évolue-t-il. Il s'est rendu compte que depuis qu'il fréquente Hyun il est un peu plus ouvert. Le brun se masse la nuque en voyant la position de Jaegyu, le malaise de ce dernier venant envahir Sian à son tour. Ouais, il a l'air vraiment paumé. Le chauffeur termine sa clope et soupire, son regard à nouveau perdu vers les vagues salées. « Si elle te plaît, lance-toi quand tu la vois. En attendant, n'y pense pas. » C'est sans doute son côté joueur qui ressort en ce moment. Qui ne tente rien n'a rien, et parfois faut juste savoir se lancer. Vaut mieux vivre avec des remords qu'avec des regrets comme disent deux rappeurs français là. Enfin soit, c'est comme ça qu'on gagne parfois. Surtout si on stresse pas avant. C'est pour ça qu'il lui propose de ne pas y penser.

Et Jaegyu saute sur l'occasion semble-t-il pour lui parler de sa nouvelle idée de gâteau. Ça, ça veut dire que Sian va y passer. « Pas trop sucré hein ! » Il le charrie, parce que le brun sait très bien que son meilleur ami n'est pas un amateur et qu'il n'a jamais vraiment sur-dosé le truc, c'est juste amusant de le titiller. « Allez, raconte, mais seulement si tu le fais après. » Sinon ce serait saliver pour rien.

Featuring : @myeong jaegyu

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