Voilà bien une heure que tu étais enfin rentrée à la maison. La première chose que tu as fait fût de prendre une bonne douche brûlante pour détendre tout ton corps qui pendant cette semaine ne s'était pas correctement reposé. Tu étais clairement fatigué et c'est pour cela que tu avais décidé de prendre un congé demain. Un congé amplement mérité même pour un chirurgien occupé comme toi. Normalement demain, aucune chirurgie n'était prévue et dans le cas où l'une d'entre elles devaient être avancés en urgence, il t'appellerait. Ton portable n'était pas sous silencieux, à n'importe quelle heure tes hoobaes et l'hôpital pouvaient te rejoindre en cas de nécessité. Bien que tu espérais que ce cas n'arrive pas. Pas ce soir. Non ce soir ça sera chill dans ton canapé, en mode décontracte à regarder un film ou peut-être juste à lire un livre avant d'aller te coucher à une heure pas trop tardive. Histoire de bénéficier d'un sommeil supérieur à huit heures et surtout ne pas te lever trop tard demain matin pour pouvoir aller faire ton jogging matinal.

Tu marchas, un livre dans la main, jusqu'à ton canapé sur lequel tu t'allongeas pour commencer ta lecture... Une lecture qui malheureusement ne put aller bien loin. À peine une page de lu et voilà qu'un bruit t'arrêta. « Qu'est-ce que c'est ? » Cela venait de ta porte. Tu posas le livre sur la table basse et te dirigeas pied-nu jusqu'à celle-ci alors que quelqu'un semblait vouloir rentrer. Les mains dans les poches, tu haussas d'un sourcil et appuya sur l'interphone vidéo afin de voir de qui il pouvait bien s'agir, surtout à cette heure-ci. C'était un gamin. Un gamin que tu n'avais jamais vu auparavant. Tu fronças les sourcils et décida de finalement ouvrir la porte. Qu'est-ce que tu craignais ? Ce n'était pas comme si tu n'étais pas deux fois bien plus impressionnant que ce petit qui semblait bien gringalet face à toi. Tu ouvris la porte et fit barrage au type qui venait de déranger ta tranquillité pour une raison quelconque qui te tardait de savoir. « Tu es qui et qu'est-ce que tu veux gamin ? J'espère que tu as une bonne raison.  » Auquel cas ce n'était pas une excellente raison d'être venu t'embêter, ce jeune gamin allait subir ta sympathie légendaire.

Silas est blasé. Mais encore, Silas est facilement blasé par un peu tout ce qui se passe autour de lui. Il est pas quelqu’un de facilement intéressé par les choses. Et tout prend une tournure tout de suite plus intéressante lorsqu’il boit. De l’alcool. Il est pas très alcool, très cigarette et tout ça, en général. Mais parfois, parfois, quand vraiment l’humeur y est pas, et qu’il se retrouve à rien faire pendant toute la soirée parce qu’il s’ennuie, alors il préfère aller se bourrer la gueule, oui. Il est à plusieurs degrés d’alcool dans son sang. Probablement bien trop pour être autorisé à prendre une quelconque voiture, qui ne soit pas conduit par quelqu’un de sobre. Avant de monter dans le taxi, un ami lui dit une adresse, lui dit qu’ils s’y retrouvent, et qu’il y a une fête qui s’y déroule. Et Silas, et bah, Silas accepte, bien sûr. Parce qu’il a pas envie de rentrer chez lui. Il pourrait aller squatter chez Sewoon, pour voir Joon. Mais il le fait pas. Pas que ça le dérangerait de les réveiller en plein milieu de la nuit, en tout cas, pas Sewoon. Mais Joon, il a besoin de ses nuits complètes, Silas le sait, pour avoir vécu avec lui quelques temps. Il veut pas le réveiller, il veut le laisser dormir. Il aimerait le regarder dormir, parce qu’il est joli quand il dort. Mais il veut pas aller le voir bourré, parce qu’il sait pas ce qu’il ferait, face à Joon, sans aucune inhibitions.
Il sonne à l’adresse qu’il pense qu’on lui a donné, et s’attend à ce que le type de tout à l’heure lui ouvre la porte. Ou un autre jeune. Certainement pas un vieux. Il s’attendait pas à ça. Il lui parle, il a l’air bien colère. Il l’appelle gamin, et Silas déteste qu’on l’appelle comme ça. C’est pas un gamin. Sewoon, ouais, c’est un gamin. Lui, c’est un grand garçon qui sait ce qu’il veut faire de sa vie, mais qui peut pas, parce que sous le joue de ses parents. Qu’est-ce qu’il veut ? Il veut faire la fête, c’est pour ça qu’il est là. Une bonne raison ? De quoi ? Silas hausse les épaules à sa réflexion, et face au vieux, face à lui. “J’suis là pour la fête m’sieur. Vous êtes le darron de la personne qui l’organise ?” Et Silas rigole, comme un débile, un peu trop attaqué par l’alcool qui coule encore dans ses veines (et qui risque d’y couler encore jusqu’au petit matin) (au moins). Il s’avance, un peu, essaye de passer à côté, dessous, de l’autre côté, sous le bras, du type, y arrive pas. Fais un moue boudeuse, un peu, de gamin pourri gâté. “Hey, la fête, elle est là, non ? Laissez moi rentrer, c’est pas cool.” Il croise les bras sur son torse, essaye de se faire plus imposant qu’il ne l’est. Échoue, lamentablement.

Qui pouvais bien te déranger à une telle heure ? Bao Hai ? Oh non, la demoiselle t'aurait envoyé un message pour dire qu'elle venait squatter chez toi cette nuit... Quoique c'était fort probable qu'elle ne fasse pas et débarque aussi à l'improviste. Enfin qu'importe qui cela pouvait être, tu n'étais pas d'humeur à voir la tête d'un être humain aujourd'hui. Non, tu voulais juste te reposer au calme en mode chill. Tu soupiras, te demandant bien qui était l'importun qui osait sonner à cette heure.

Un jeune garçon, inconnu au bataillon. Qu'est-ce qu'il te voulait ? Pour le savoir, tu n'avais nulle autre choix que d'ouvrir la porte pour accueillir ce jeunot sans aucune sympathie. « La fête ?!  » De quoi il pouvait bien parler ce type étrange. Tu le vis s'avancer, essayer de rentrer par tous les moyens chez toi, mais tu l'en empêchas avec ta grande carrure. « Nan mais tu te prends pour qui petit?!  » Une odeur vint chatouiller tes narines de manière désagréable, te faisant froncer automatiquement du nez et t'obligeant à les bouchez avec le dos de ta main. « Tu pus l'alcool. » Combien de litre d'alcool ce petit avait-il bien pu avaler pour sentir autour l'alcool
.
Tu le regardas de haut en bas alors qu'il insistait encore sur le faîte qu'une fête avait bien lieu ici. « Hey, monsieur l'ivrogne, il n'y a pas de fête ici. Rentre chez toi. » dis-tu tout en te tournant doucement prêt à fermer la porte au nez de cet inconnu bourré.

Le vieux a pas l’air de vouloir dégager. Et vraiment, peut-être que Silas exagère, peut-être qu’il est pas genre, si vieux. Mais un peu vieux quand même. Plus que lui, en tout cas. Et bien trop pour faire la fête avec ses amis qui l’ont invité. Et l’idée qu’il se soit planté d’endroit ne traverse même pas son esprit. Il est Bae Silas, of course qu’il est au bon endroit. Il est pas du genre à se planter d’endroit. Puis, même si, par le plus grand des hasard, il s’était planté d’endroit, bah, ça voudrait pas dire qu’il pourrait pas faire la fête, vrai ? Après tout, il peut très bien ambiancer un appartement à lui tout seul, même avec ce vieux à l’intérieur. Il a l’air aigri, mais c’est pas grave. Tout aigri peut devenir cool avec de la bonne musique, et de l’alcool.
Le gars a l’air surpris. Silas lui parle d’une fête, et il a l’air d’avoir aucune espèce d’idée de quoi il parle. Et c’est genre, vraiment bizarre. Mais Silas essaye de rentrer quand même, parce qu’on lui a dit que c’était là, peut-être que c’est genre, un truc con pour voir si on veut vraiment y aller, un genre de test. Ou peut-être qu’il y a besoin d’un mot de passe. Ouais, c’est probablement ça. Un mot de passe. Il est balaise le gars. Et il prend, si ce n’est tout l’encadrement de sa porte, parce que faut pas pousser, il est, genre, balaise. Et Silas est pas fin non plus, il sait pas trop s’il pourrait se faufiler à l’intérieur, probablement pas. Le gars a vraiment pas l’air de savoir de quoi il parle, de quelle fête il parle, et genre vraiment, c’est chelou. Il lui dit qu’il pue l’alcool, et c’est probablement très vrai. Après tout il a bu, beaucoup bu. Pas de sa faute, c’est Joon qu’a décidé de partir voir ses parents à Séoul. Putain quoi, la dèche.
Pas de fête, qu’il finit par dire. Silas y croit pas. Il lâche un petit rire. Et voit le gars se retourner, et fermer la porte. Alors Silas fait le seul truc qui lui vient à l’esprit, il met sa main pour empêcher que ça se ferme. Mais, la porte est fermée, well, violemment. Et sa main entre les deux se fait coincer entre les deux. Et Silas crie. Genre, un cri de douleur. Au dessus de l’alcool, il retrouve juste assez la raison pour sortir un “Putain l’connard !” Assez fort pour que le vieux dans l’appart, et les voisins, probablement, l’entendent. Il pousse violemment la porte avec son pied, et libère sa main qu’il sert contre lui. Les larmes perlent sur ses joues, à cause de la blessure, et il ressemble à un gamin. Mais putain, ça fait mal.

Une fête ? Ce type délirait complètement. Le jour où il aura une fête chez toi, c'est le jour où les poules auront des dents ou le jour où tu ne seras plus considéré comme Satan, c'est-à-dire jamais. Avoir des personnes chez toi semer la zizanie partout, à dégueuler sur le sol, faire tomber leur boisson sur ton parque et tu en passais. Never ! Ce gamin essaya d'entrer, mais tu ne lui laissas aucune occasion de le faire. Il était hors de question que ce garçon rentre chez toi et dans le fond c'était peut-être mieux pour ce dernier. Qui souhaiterait entrer dans l'antre de Satan? Seulement les fous ou ceux qui ont reçu ta grâce.

Tu soupiras. Ce type ne semblait clairement pas comprendre tes paroles et tu n'avais pas envie de passer ta soirée à lui répéter qu'il n'y avait aucune fête. Tu décidas donc d'être une dernière fois claire et tu refermas automatiquement la porte derrière dans un élan non mesuré. Peut-être un peu trop fort, puisqu'à peine fait trois pas un cri t'immobilisa. « Ne me dit pas...  » Tu te retournas et si cet idiot avait mis sa main au moment où la porte allait se fermer. Ah voilà une raison de plus du pourquoi boire comme un trou ne t'intéressait guère. Tu t'approchas rapidement de lui pour attraper son poignet où sa main semblait avoir reçu le coup. « T'es con ma parole ?!  » lui crias-tu sans faire attention à tes deux voisins qui venaient d'ouvrir leur porte pour voir ce qui se tramait dans le couloir. Tu tiras un peu sur son poignet pour qu'il avance sans grande délicatesse et vérifia que sa main ne soit pas cassée, la manipulant dans tous les sens avec ton savoir médical. Tu fronças les sourcils et finalement tu attrapas à nouveau son poignet et le fit rentrer chez toi. Tu l'emmenas jusqu'au salon où tu le lâchas. « Assiez-toi là. Tu ne bouges pas et tu ne touches à rien. Compris. Sinon ce n'est pas qu'à la main que tu souffriras. » Avertissement prononcer, tu partis chercher ce dont tu avais besoin.

Il a mal. Et si les voisins sortent pour les voir, c’est tant mieux. Demain, lorsqu’il aura bien retrouvé ses esprits, et qu’il aura plus l’impression d’avoir la tête dans l’cul, il ira voir les flics, et ira le dénoncer pour violences. Il est certain que s’il a besoin d’une preuve, un docteur pourra la lui donner. Il connaît pas vraiment l’anatomie, mais il sait qu’il a mal. Et qu’il a pas juste, un peu, mal. Qu’il a très, très mal. Il se dit que c’est pas forcément cassé, et heureusement. Mais c’est. C’est au moins froissé, ou, genre, qu’importe comment on dit, l’étape juste avant, dans la gravité des choses, de ce qui est cassé. Il voit le mec revenir, et le regard que Silas lui lance à travers les larmes se veut assassin. Pas qu’un peu. Vraiment, vraiment assassin. A croire que Silas va l’étrangler dés qu’il sera rentré. Pas qu’il le pourrait, réellement, avec la douleur qu’il ressent dans sa main. Il le prend par le poignet et le tire chez lui. Et Silas le suit, un peu malgré lui. Le mec face à lui est un tank. Pas qu’il soit beaucoup plus grand que lui, mais il est imposant. Il doit probablement être bien plus musclé. Et il le tire par cette main qu’il vient d’exploser entre la porte et le mur. Quel enfoiré.
Il le lâche lorsqu’ils arrivent dans une pièce. Vide. Ah. Silas regarde autour de lui, cherche vraiment d’autres personnes, cherche la fête. La trouve pas. Il s’assoit, alors, lorsque le connard le lui demande. Et il laisse sa main mollement sur le canapé. Il a mal, très, très mal. Il touche à rien en attendant le mec. Et se dit que c’est normal qu’il lui ait demandé de rester, juste pour vérifier s’il va bien. Ou, quoique. Si Silas avait fait un truc comme ça, il aurait probablement laissé la personne poireauter seul, derrière. Même si, quoi que. Il aurait probablement demandé si ça allait, pour éviter des procès. Le genre de procès qu’il se décide de plus en plus à lui lancer au cul, à l’autre géant.
Lorsqu’il revient vers lui, Silas pleure plus, mais ses yeux sont restés très assassins. “Ça va pas bien, de fermer les portes comme ça ? Si c’est cassé, tu vas prendre les responsabilités ?” Il voit que le gars est revenu avec une trousse de secours upgrated. Et Silas se demande s’il est habitué, à soigner des trucs comme ça. Se dit qu’il est peut-être médecin. Même s’il a plutôt une tête de catcheur.