so what ? ★ pauvre chou
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Téléphone en main, vérification du nom du restaurant une nouvelle fois. Un soupir, un regard noir devant l'enseigne. Il le fait exprès Silas. Surtout que Luda est énervée. Réussir à s'éclipser, encore mentir pour ne pas l'inquiéter. Surtout pour qu'il ne se batte pas, pas avec lui. Silas, il est un peu la bouffer d'air de la princesse. Payer juste pour l'accompagner à des soirées. juste pour danser avec lui. les robes, les chaussures, il payait tout juste pour quelques soirées par mois. Il était pas qu'un client, il était quelqu'un qu'elle aimait bien, Luda. Un des seuls qui la traitait bien. Maintenant, elle doit lui annoncer qu'elle arrête. Pour elle mais surtout pour Yohan. Une promesse est une promesse, il en va de son bonheur à elle. Un dernier coup d'oeil et la porte s'ouvre sur sa silhouette mal fagotée. Il aurait dû la prévenir du genre d'endroit. Idiote, gauche, c'est ainsi que la belle se sent en s'avançant vers un maître d'hôtel. " Je suis attendue par Monsieur Bae. " Parfois, elle sourit en disant ça. Le même nom de famille comme d'autres dans la ville. Une fois, enfant, elle s'est amusée à compter le nombre de Bae dans l'annuaire. En se demandant si ils étaient comme elle, orpheline de père. Puis en grandissant, elle en aura rencontré certains. Ceux qu'elle jalouse car ils ont de l'argent, riche. Ceux qui savent pas travailler, se salir les mains. Elle avance tête basse. Pourquoi ne lui a-t-il pas dit que le restaurant est un haut standing. Une chaise tirée, elle s'installe la princesse, souriant au serveur qui l'a accompagné. Avant de lancer un regard noir à Silas, rajoutant un coup de pied dans son tibia. " Je te hais ! " dit-elle sourire aux lèvres. " Je me sens comme cendrillon. Tu mérites que je t'arrache les yeux avec ... " entre ses doigts, la cuillière à café qu'elle tend vers son ainé. " ça ! et que je les jeterai aux oiseaux après. " rancunière ? juste un peu et ce n'est pas lui qui lui dira le contraire. " Donc qu'est-ce qu'on fout ici ? " sourcil relevé, la question est posée. " Quoi que ça tombe bien, j'ai un truc à te dire. " et un sourire, un vrai plus le regard pétillant qui annonce qu'elle est heureuse. depuis un petit temps, la petite est sur un nuage. s'endormir contre celui qu'on aime et se réveiller par ses baisers lui avait manqué. horriblement manqué.

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Depuis l’annonce de ses fiançailles avec Josephine, Silas a pas parlé à grand monde. Pas qu’il parle en général beaucoup, mais encore moins. Il a pas encore prévenu Loan, et certainement pas encore Joon. C’est pas qu’il a peur de lui en parler, à Joon, il a aucune raison d’avoir peur de lui en parler, non. C’est qu’il se demande comment il va réagir, lorsqu’il réalisera qu’il avait raison. Et que ses parents voulaient vraiment le voir parce qu’ils lui avaient trouvé une petite femme parfaite. Parfaite. Qui fout des claques quand elle est pas contente, mais. Il faudra qu’ils en parlent sérieusement, d’ailleurs, avec Josephine, de sa violence. Il a réussi, jusqu’à aujourd’hui, à éviter le sujet, avec lui. A détourner ses questions sur d’autres choses, et à, lors des appels, parler de choses qui n’ont rien à voir. Il sait, que lorsqu’ils se verront, ce sera plus compliqué. Silas sait pas si c’est à cause de la forme de ses yeux, qui semblent l’obliger à dire la vérité à chaque fois, ou si c’est ses lèvres, ou si c’est juste. Il passe ses mains sur son visage, et arrête de penser à Joon. C’est pas la première fois, depuis qu’il est revenu de chez ses parents à Séoul, que Silas pense aux yeux, aux lèvres, au visage de Joon, et c’est pas. C’est pas normal. Et ça l’énerve, même.
Il prend un verre d’eau en attendant la jeune femme à la table du restaurant qu’il a réservé. Il lui semble normal que ce soit à elle qu’il en parle en premier, de ses fiançailles. Après tout, elle était celle qu’elle amenait à toutes les grandes soirées, jusqu’à aujourd’hui. Et maintenant, il ira avec Josephine. Il perd au change. Vraiment. Même si les deux filles sont d’une beauté plus ou moins égales, Luda est d’une compagnie bien plus agréable. Peut-être parce que c’est son métier. Après tout. Il la voit arriver, et retient un sourire moqueur. Lève un sourcil, quand même, parce que, vraiment, elle aurait pu faire des efforts, vestimentaires. Elle arrive rapidement, et Silas sent son pied frapper son tibia. Et sérieusement, c’est quoi leur problème, aux femmes d’aujourd’hui ? A frapper les gens qu’elles côtoient aussi facilement ? Les mots qui suivent pourraient le faire sourire, mais il lève les yeux au ciel, plutôt. “Tu sais que je t’invite que dans des restos comme celui-là. T’aurais pu prévoir.” C’est pas de sa faute, à lui, si elle est incapable de s’habiller de façon respectable. Il l’a jamais emmené dans une resto où la tenue qu’elle porte aujourd’hui serait passée crème. “J’suis fiancé.” Il croise les bras sur son torse et la regarde, dans les yeux. “J’aurais plus besoin que tu m’accompagnes à des soirées.” Il en dit pas plus. C’était pour lui dire ça qu’il lui a demandé de venir. Pas pour lui raconter sa vie.
C’est fait. Maintenant, ils peuvent manger. Et partir chacun de leur côté. Et c’est tout.

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Le ton est donné. Froid, comme au début. Elle grimace la poupée sans perdre son sourire et ses yeux pétillants. La cuilliére de nouveau à sa place. Un simple haussement d'épaule délicat. " Figure-toi que je n'étais pas chez moi. " Quoi que c'est un peu chez elle maintenant. Ils y ont passé tellement de temps et vont, elle l'espère, continuer à y repasser tellement de temps. Juste à penser à lui, son coeur bat la chamade et elle tire sur la manche de son pull. " J'ai cru que tu avais enfin comprit que les snacks c'est bien aussi. " Mais elle ne va pas se plaindre. Après tout, Luda aime bien ce genre de restaurant. Elle a l'impression d'être une reine. Quoi que ce midi, elle se prendrait plus pour cendrillon, vu qu'elle n'a pas prit le temps de se changer. Pas grave. Après tout, la princesse doit lui annoncer une chose importante.

" Fiancé ? " Sa ligne sourcilière forme un arc au-dessus de son oeil, surprise, sceptique. Donc, il n'aura plus besoin de ses services. C'est mieux. Même si une petite pointe de jalousie la prend. Silas est une personne avec qui il est bon conversé et un excellent danser aussi. " J'hésite entre te féliciter ou pas. " Mais elle n'a pas son mot à dire. Elle hoche la tête en souriant. " Ca tombe bien. " Après tout, si elle a accepté le rendez-vous est pour lui annoncer aussi, une nouvelle, bonne pour elle, même très excellente. " J'arrête de toute manière. " Luda ne sait pas encore comment elle va rembourser, mais elle arrête. Yohan va être le seul maintenant. Elle trouvera un autre moyen. Peut-être le bracage d'une banque ? Elle sourit, replace une mèche de ses cheveux derrières l'oreille. " Donc ce jour marquera la fin de notre collaboration. " dans une heure, ils ne se croiseront plus. Nulle part. Ils ne viennent pas du même milieu après tout. " Qui est la pauvre malheureuse ? " pose-t-elle en regardant le menu. Ce genre d'endroit va lui manquer. Le menu pour les femmes, ceux sans le prix. Oui, vraiment. Mais c'est ainsi. " Enfin, non. Je m'en moque. Alors, tu prends quoi ? "

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Luda est une fille qu’il trouve sympa. Depuis qu’il l’a rencontré, il la trouve sympa. Mais il la considère pas comme une amie, vraiment. Après tout, rares, très rares sont les personnes que Silas considère comme “amis”. Luda est juste cool. Puis, elle est venue, le jour où ils se sont rencontrés, à la soirée, avec la bonne personne. Une personne que Silas n’a jamais particulièrement apprécié. A qui il a chourré sa charmante compagnie, pour la soirée. Luda, c’est une connaissance, mais qu’il apprécie. Pas ce genre de personnes que ses parents lui demandent de fréquenter. Cette fréquentation là. Cette connaissance là, il l’a choisi. Lorsqu’elle lui répond qu’elle était pas chez elle, il hausse les épaules. Il en a pas grand chose à faire, lui, d’où elle était. Et il lâche un petite rire sarcastique lorsqu’elle lui dit qu’elle pensait qu’il avait compris que les snack, c’était bien, aussi. Il est sûr que s’il l’avait invité dans un snack, elle aurait maugréé, de pas être dans un beau restaurant. Puis, Silas, il aime pas trop ça, les fast food. La seule fois qu’il y a vraiment été pour manger, c’était avec Joon, à la demande de Joon.
Luda a l’air étonnée de le savoir fiancé. Lui aussi, l’est. Il se doutait que ça arriverait un jour, mais certainement pas aussi tôt. Elle continue à parler, et Silas prend la carte, la regarde, en écoutant que d’une oreille ce que lui dit la jeune femme. Elle va arrêter, elle avait prévu d’arrêter. Silas en est heureux. Il se dit qu’une jolie fille comme elle gâche son potentiel à faire la potiche au bras de gros lardons comme le type à qui il l’a enlevé la première fois. Elle lui demande qui est sa fiancée. Il hausse un sourcil, surpris de sa question. Finit par sourire lorsqu’elle se rétracte. Le serveur vient les voir, prend les commandes, et repart. Silas fronce les sourcils, un peu, avant de s’appuyer sur le dossier de sa chaise, et de la regarder, plus attentivement. “T’arrêtes ? T’as eu un problème avec un client ?” Silas serait sans doute prêt à envoyer des gens casser la figure à quiconque aurait été malhonnête ou violent ou autre avec elle. Il la considère pas comme une amie. Mais il a choisi de la fréquenter, de lui-même. Ce qui lui donne, à Luda, une place particulière, dans son estime.

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Silas, c'est le mec qui la tirée dehors lors d'une soirée où elle jouait la potiche pour un grand-père. Dans la rue, elle s'est mise à lui hurler dessus. La tune de sa faute, elle allait pas être payée. Puis, tout à commencer là. Il avait besoin d'une fille pour faire genre lors des soirées. Pas trop stupide et pas moche. Parfois, souvent, debout à ses côtés, elle jouait la petite bourge. Et le restaurant, il l'a toujours habitué à ce genre de lieu. Jamais il n'a eu des mots sur sa condition. Il le savait. Point. Et ce midi, tout va changer. Elle le doit pour Yohan. Même si avec lui, elle n'a jamais couché. Juste jouer la potiche à son bras, plaqué un sourire sur son joli minois. Danser quand il le fallait. Rigoler aux blagues des autres. Jamais Silas l'a forcé à quoi que ce soit. Lui demandant quand elle souhaitait partir pour aller manger ailleurs, finir la soirée ailleurs.

Aujourd'hui, tout ça, c'est terminé. Surprise. Qui ne le serait pas. Luda hésite vraiment. Pauvre fille. Mais ça tombe bien. Elle arrête la princesse. Même si leur moment ainsi va lui manquer. Les essayages des robes de cooktails aussi. Ils sont deux, juste deux clients qui n'ont jamais demandé plus que leur tenir compagnie, Nova et lui. Alors, à son tour, la belle lui annonce qu'elle arrête. Des pailettes dans les yeux. Yohan lui a dit qu'il allait trouver un moyen mais qu'il lui interdisait de continuer. Reprendre ses études, penser à un futur, un autre futur plus radieux. Cachée derrière le menu, la jeune femme, elle a besoin de savoir. Juste savoir si la fille est bien. Car elle l'aime bien Silas, pas comme Yohan, ni comme Allen. Une connaissance avec une espèce de camaraderie. Mais elle se rétracte, après tout, ça ne la regarde pas, plus.

Le serveur prend leur commande. Il revient porter le verre de vin de la demoiselle. Verre qu'elle a en main devant ses lèvres. Elle le regarde. Essaye de se souvenir du visage soucieux en face d'elle. La tête fait un mouvement de gauche à droite. Elle sourit, rigole même derrière le verre. " Non " Jamais elle ne lui a dit quand elle a eu des soucis avec des clients. Sait-il qu'elle se prostituait aussi ? Elle a un doute, elle ne sait tellement plus tout ce qu'elle a pu lui dire. " Il est revenu. " Ca, il est au courant. De cette relation qui la bouffait de l'intérieur. " Il sait tout. " Sa tête rentre un instant dans le coll de son pull, juste pour sentir son odeur à lui. " Je ne veux juste plus le perdre. " Perdre celui qu'elle imagine comme le père de ses enfants, un jour. Impossible. " Merci d'avoir été là. " Elle lui sourit, en tendant sa coupe de vin vers lui pour trinquer. " Tu étais mon client préféré. " Pas de mensonge. Le jeune homme se souciait vraiment d'elle lors des soirées. " Donc jamais plus, je ne danserai dans tes bras ? " Elle sourit amuser par la situation, alors pourquoi une elle a un léger pincement au coeur ?

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Quelque part, il s’inquiète de sa sécurité, quand même. Pas comme un ami le ferait, plus comme s’il s’inquiétait pour la sécurité de quelqu’un qu’il avait peur de voir disparaître complètement de la surface de la terre. Silas a assez voyagé pour se rendre compte que des gens cons, et débiles, et insupportables, y’en a partout. Et beaucoup. Trop pour que les gens biens soient mis en danger par eux. Et Luda est une de ces personnes que Silas considère comme “bien”. Elle est intelligente, tient facilement une conversation, sans faire partie de ces filles extrêmement chiantes que Silas arrive difficilement à supporter, et dont le sujet de conversation se limite souvent au maquillage, aux mecs, et aux animaux mignons de compagnie. Ces filles là sont fade. D’une pâleur sans intérêt que Silas supporte peu. Et doit toujours faire semblant de supporter pour satisfaire ses parents. Alors que Luda, c’est différent. Elle a vraiment de la conversation, de la tchatche. Ils pouvaient parler, pendant les soirées où elle payait ses services, des rêves et voyages de Silas, et des histoires de coeurs de Luda. Sans que ce soit. Genre. Chiant, redondant, ou juste une pauvre meuf qui se plaint, espérant trouver un mec pour la réconforter. Luda, c’est pas ça. Alors forcément, ça le ferait franchement chier qu’un mec ait été violent, ou autre avec elle. Qu’un mec ait abusé de sa position de client pour exiger d’elle des trucs qu’elle est pas censée faire. Et ouais, Silas probablement, hésiterait pas à mettre quelques unes de ses ressources pour la défendre, si c’était ça.
Mais c’est pas ça, manifestement. Alors Silas l’écoute, plus ou moins attentivement, son explication. Et finalement, c’est pas une histoire de client, c’est même pas lié à son boulot. C’est ce type, dont elle lui a déjà parlé. Qui est revenu, et qui manifestement aime pas qu’elle vende sa compagnie aux hommes. Silas comprend, un peu. Même s’il ne l’aime pas, Josephine, le fait qu’elle soit sa fiancée reste quelque chose d’important. Il kifferait pas savoir qu’elle vend ses services pour être aux côtés d’hommes, pour une soirée. Puis elle le remercie, et Silas est surpris, un peu. il s’attendait pas à un remerciement de sa part. Surtout que durant ses années, c’est plutôt elle, qui l’a plusieurs fois sorti de situations délicates, plus que l’inverse. Il sourit un peu, rieur, presque moqueur. Il doute que ce soit la vérité, mais qu’importe. Et sa dernière phrase lui retire le sourire de ses lèvres. C’est pas si grave que ça. “C’est nos discussions qui vont me manquer.” Et Silas s’étonne, lui même, de ses paroles. Il est rarement aussi franc ou direct sur ses sentiments.
Jamais. Même.

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