We don't have to fall in love tonight, baby take your time. So many things that I might do, everything you want to. For one night only give me company, just let me hold you. Don't be afraid of what happens when you leave, cause I got you. Forget what I told you, I'm in love tonight.

Nous sommes en juillet, j’ai bu.. J’ai fait la fête et bien que je fus accosté par des beaux spécimens.. Je ne sais pas.. Ce n’était pas « lui ». Son entraineur est revenu avant les championnats du Monde. Par conséquent, je n’ai pu l’accompagner, je fus remercié dans tous les sens du terme et j’ai repris mon rôle d’entraineur pour les petits. Etrangement, ce fut plus difficile que je ne l’aurais pensé de reprendre ma place. J’ai appris beaucoup de choses et aussi, je me suis éloigné de « lui ». Parfois on se croisait, mais j’ai évité les boites habituelles où je savais qu’il serait. Ce n’était que du sexe.. Alors, pourquoi, mes aventures sont fades. Je trouve tous ceux qui m’accostent trop collants. Je suis devenu difficile. Finalement, c’est peut-être un signe que je devrais arrêter mes conneries, pourtant je me retrouve assis à ce petit shop devant mon établissement un soju seul. Un soju que je bois cul sec. J’ai bien suivi son avancée.. J’ai aussi vu qu’il avait obtenu que la seconde place pour le mondial.. C’est un dénommé Nathan Chen qui a remporté la première place. Il doit être déçu. J’ai aussi vu ses ice show.. Il a vraiment été superbe. Il en a de la chance. Moi je ne pourrais jamais rêver de montrer ce dont je suis capable. Ce n’est pas comme je l’ai fait quand j’avais du temps devant moi. Je pense que dans le fond, j’ai perdu espoir qu’un coach me prenne et me permette de commencer une carrière. Rien qu’à cette pensée, je demande un autre verre de soju que je bois cul sec !

Je tiens à l’alcool, je sais que je devrais arrêter.. Je m’empoisonne la vie.. Pourquoi je continue à le suivre même de loin hein ? Je me dis que c’est parce que je fus son entraineur et que d’une certaine façon, je me sentais responsable. J’ai même l’impression que c’est ma faute s’il a loupé son saut. Déjà qu’en Europe, il est tombé à la troisième place. C’est terminé.. Du moins, j’ai l’impression que lui aussi a essayé de m’éviter.. Sinon, je pense qu’on aurait pu tomber l’un sur l’autre non ? Je commence à avoir chaud. Je pense que je devrais arrêter là sinon, je ne pense pas que je pourrais rentrer chez moi alors que c’est à peine de l’autre côté de la rue. Je me lève, paie.. Me demandant comment il va.. Mais, d’après ce que j’ai pu voir sur les vidéos des Ice Show.. Il semblerait qu’il s’amuse. C’est le principal, je me demande s’il est à Busan en cet instant. Peut-être que je devrais retourner au Canada. Finalement, j’ai échoué.. Radio avait vraiment trop confiance en moi, mais bien que j’aime donner des leçons, je n’ai pas envie de rester bloqué aeternam en tant que coach des enfants. Levant la tête dans le ciel, je me traite d’imbécile me demandant vraiment pourquoi je n’arrive pas à me l’ôter de la tête.

J’ai l’impression qu’une étoile filante passe au-dessus de ma tête. C’est sûrement une hallucination et puis, de toute façon cela fait bien longtemps que j’ai arrêté de croire que les souhaits pouvaient se réaliser. Je regarde devant moi et j’immobilise net. Est-ce encore un mirage ? Je ne pense pas être assez ivre pour en avoir comme celle-là, mais il se tient bien devant moi n’est-ce pas ? Il est vraiment beau ? Il doit sortir d’une soirée..

« Gabriel? »

J’ai mes appareils, mais il fallait que je sois certain que c’est bien lui ? Je m’avance et je sens légèrement mon coeur s’emballer. Vraiment qu’est-ce qu’il m’arrive ? C’est stupide ? Sûrement parce que cela fait un moment qu’on ne s’est pas vu. Oui voilà, ce doit être ça !

« Cela fait un bail.. Tu es seul ?  »

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Après le championnat européen, j’ai continué de m’entrainer avec Manoa pendant quelques temps. Puis mon coach est revenu de sa convalescence. Il ne peut toujours pas patiner, mais il peut superviser mes sessions. Depuis … Je n’ai pas beaucoup vu Manoa. Pas du tout même. Le dernier souvenir que j’ai avec lui est plutôt amer. Je ne peux pas m’enlever cette soirée de l’esprit. Je ne voulais pas profiter de Manoa et je m’en rends encore malade. La distance s’est installée entre nous après cela et une fois qu’il a quitté son poste provisoire, nous avons coupé les ponts. Ce n’était pas conscient je crois. Je pense que chacun de notre côté, nous nous sommes dit que c’était mieux ainsi. C’est plutôt étrange et … Je dois dire qu’il me manque. Pourtant, j’ai eu d’autres aventures. Uniquement avec des femmes. Avec des hommes … Je n’y arrive pas, je pense toujours à Manoa et la personne que j’ai en face de moi ne me suffit plus. Avec une femme, c’est plus facile de penser à autre chose, même si … Je me suis dit plus d’une fois que même en tant qu’homme, le corps de Manoa est beaucoup plus attirant. Il est parfait.

J’ai loupé la première place au mondial. Je suis un peu déçu, mais je me dis que je me rattraperai la saison prochaine. Ce n’est pas pour blâmer Manoa, mais je pense que c’est ce qu’il se passe en ce moment qui m’a troublé. Au début du off-season je suis allé au Japon et aux États-Unis pour quelques ice-show. M’éloigner de la Corée m’a fait du bien. La patinoire de Busan où je m’entraîne habituellement est trop chargée de souvenir avec Manoa. J’ai essayé de faire en sorte que mes entraînements personnels ne tombent plus avant ou après les sessions où il entraîne les plus jeunes. Comme ça au moins, je n’ai pas à m’imposer la torture de le voir sans pouvoir le toucher. Je suis revenu il y a quelques jours. Je viens à la patinoire seulement tard le soir. Je n’ai pas encore d’entraînement fixe de prévu pour la saison à venir, mais ça ne saurait tarder. J’ai travaillé avec un chorégraphe aux États-Unis pour mon nouveau programme court, entre deux entraînements pour les ice-show. Alors je travaille dessus à mon rythme. La semaine prochaine un chorégraphe canadien doit venir en Corée pour m’aider à travailler sur mon programme long. Il faut que je me concentre et pourtant, ce soir je n’arrive à rien. Agacé, je décide d’arrêter le massacre pour aujourd’hui. Je vais aller prendre une douche et rentrer.

Je n’ai pas encore mon permis de conduire et je n’ai pas envie de prendre les transports ce soir, alors je décide de rentrer à pieds. Ça me remettra peut-être les idées en place. Le ciel est particulièrement clair ce soir, mais la pollution lumineuse de la ville nous empêche de voir correctement les étoiles. Sur le coup, lorsque j’entends la voix de Manoa, je pense avoir rêvé. Je me retourne, m’attendant à ne voir que la nuit noire, mais … Il est bien là.

- Manoa ?

Je retiens mon envie d’aller le prendre dans mes bras et de le serrer fort contre moi. Je réalise encore plus à quel point il m’avait manqué. La légère courbe de sa bouche, même quand il ne sourit pas. Ses yeux de chat. Le teint hâlé de sa peau. Est-ce qu’elle est toujours aussi douce ? Il s’approche et … Son odeur me parvient légèrement.

- Oui … Je rentre de la patinoire. Et toi ? Tu vas bien depuis le temps ?

Ça me fait bizarre de le voir. Je ne peux pas m’empêcher de penser à cette soirée, mais … Aussi à toutes les autres que nous avons passés dans les bras l’un de l’autre et à quel point je me sentais bien. J’ai presque l’impression de rêver sa présence … Ce ne serait pas la première fois.

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Je me demande si je ne suis pas sous l’emprise de l’alcool et que Gabriel se retrouve bien sur le même trottoir que moi en ce moment. Alors, je l’appelle, mais je n’attends pas spécialement une réponse. Je me rapproche tel un félin vers lui d’une démarche souple, rapide et silencieuse. Finalement, quand il me répond et se retourne vers moi, je me rends compte qu’il est bien là. Je ne sais pas pourquoi, mon coeur s’affole un peu alors que c’était clair.. Entre nous, il n’y a seulement que du sexe. Enfin, il y avait puisque, dès que j’ai quitté son équipe, nous ne nous sommes plus vus. C’était terminé. Du moins, c’est à la conclusion à laquelle je suis parvenu sur le fait que l’on ne se voyait plus. Une chose est certaine, il semble avoir perdu du poids, mais cela le rend encore plus désirable et en même temps, je ne devrais pas y penser. Mais, je mentirai si je disais que je n’ai pas eu envie de lui.. Quand des mains venaient se balader sur mon corps en discothèque, je pensais que c’était lui et quand je me suis rendu compte qu’il s’agissait d’un simple étranger.. J’étais déçu. A quelques mètres de lui, je suis surpris par le fait qu’il revienne de la patinoire. Est-ce qu’il est déçu de son résultat ? Il a obtenu une belle médaille d’argent, mais les médias en font toute une montagne. De véritables charognards.

« De la patinoire à cette heure-ci ? J’espère que tu ne te surmènes pas trop. Sinon, comme tu peux le voir je suis seul et ça va et toi ? »

Je regrette un peu de lui avoir demandé s’il était en compagnie avant de lui demander s’il allait bien. La nuit est vraiment belle, même si, contrairement à Toronto les étoiles ne sont pas aussi visibles que là-bas. Ce qui est vraiment dommage. Cela pourrait faire jazzer si des fans le reconnaissaient et nous voit ensemble. Bien que j’aie quand même pu l’accompagner à ses compétitions alors, il y a peu de chance qu’il y ait des malentendus sauf, que…

« J’étais sur le point de rentrer chez moi.. Tu veux venir boire un café ? Ou bien quelque chose de frais ? »

C’est la première fois que j’invite quelqu’un chez moi. C’est aussi la première fois entre nous. Généralement, nous nous voyons en terrain neutre, mais là en l’invitant chez moi, c’est dépasser une limite que je m’étais imposé bien que dans le fond, je n’ai pas envie de le laisser partir maintenant qu’il est là devant moi. Et puis, ce n'est pas dit qu’il accepte aussi. Je me demande si son corps est toujours bien ferme, ce que je ne doute pas comme la chaleur de ses lèvres. Ah vraiment, je ne devrais pas penser à cela, je devrais même reprendre la proposition que je lui ai faite, mais je n’en ai pas envie.

« Ce sera mieux pour parler, mais si tu as d’autres plans, je comprendrais. »

Une excuse. J’ai toujours mis un point d’honneur à mettre des distances entre moi et les autres. M’attacher pour mieux me tomber ? Je ne veux plus revivre ça. Ma différence a toujours été difficile, je ne suis pas complètement sourd alors, ces derniers m’ont jamais accepté et les gens comme Gabriel ? De même. Pourtant, je me suis attaché à Gabriel sans m’en rendre compte. Si je le fais entrer chez moi, je sais que c’est dangereux, mais d’un autre côté j’ai envie de me rassurer sur son état. Oui voilà, c’est bien de se voiler la face. C’est toujours mieux que de m’avouer que je me suis encore plus attaché à lui que de raison.

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Manoa est la dernière personne que je m’attendais à voir ce soir et pourtant … Il est bel et bien là. Il s’approche de moi d’une démarche gracieuse et féline … Moins provocatrice que les fois où s’approchait du lit où j’étais allongé pour y grimper à quatre pattes avant de s’asseoir sur mes cuisses. Je m’efforce de ne pas penser à tout ça. C’est du passé, ça n’arrivera plus … Et pourtant, je ne peux pas m’empêcher d’espérer que je pourrais à nouveau entendre le doux chant de Manoa après qu’il se soit lentement laissé glisser sur mon érection. Il arrivait souvent qu’il veuille prendre le dessus malgré sa soumission. Il me chevauchait, plongeant la tête la première dans l’oubli et la luxure. Ses hanches se déhanchaient à la perfection en quête de plaisir et je suivais ses mouvements en prenant appui sur le matelas pour m’enfoncer toujours plus en lui. J’agrippais ses hanches, le marquant à des endroits que personnes ne pourraient voir. Je pensais m’être fait à l’idée de ne plus le voir, mais maintenant qu’il est devant moi, je réalise que ça n’a jamais réellement été le cas. Son corps me manque … Il me manque.

- Oui … J’avais envie de patiner sans la pression des compétitions maintenant que la saison est terminée et je devais attendre que la séance publique se termine si je voulais être tranquille. Je vais bien et toi ?

Je passe sous silence ma déception après l’obtention d’une médaille d’argent au mondial. Est-ce que je l’ai déçu lui aussi ? Je sais qu’il a fait beaucoup d’effort pour être à la hauteur lors de mes entraînements … Il suffit de voir les progrès que j’ai fait en peu de temps avec lui. Je suis content d’avoir retrouvé mon coach et surtout qu’il aille mieux, mais … J’aimais bien mes séances avec Manoa. Même si parfois je n’étais pas concentré … Je ne pensais qu’à l’attirer dans les douches pour lui faire l’amour passionnément … Ce que je n’ai jamais fait évidemment. C’est resté un fantasme. Aller chez lui ? Je sais que ce n’est probablement pas une bonne idée, mais je n’ai aucun contrôle sur cette décision. Mon envie de rester avec lui prend le dessus.

- Pourquoi pas. Un café à cette heure ce n’est probablement pas une bonne idée, mais je ne suis pas contre une boisson fraiche, ça me fera du bien.

Je lui souris. Un sourire qui se veut innocent et qui je l’espère pourra cacher ce que j’ai en tête. Ces pensées peu chastes … Pleine de luxure et des envies de l’homme faible que je suis face à lui. Je réalise alors que c’est la première fois que j’irai chez lui. Tout comme il n’est jamais venu chez moi. On se voyait toujours dans un hôtel, un motel ou tout autre terrain neutre. Cela permettait de ne pas faire entrer l’autre dans notre intimité et de garder cette limite que nous avions fixée. Ce n’était que physique entre nous, pas d’attache, pas de promesse, juste … Un plaisir commun. Que signifie ce changement ? La naissance d’une amitié ? Oui, ce n’est probablement que ça.

- Non, je n’ai rien de prévu. J’allais rentrer aussi, mais je ne suis pas pressé. Je te suis.

Le trajet jusqu’à chez lui se fait dans le silence. Ni Manoa, ni moi n’osons le briser. Ce n’est pas un silence lourd et pesant … C’est comme si nous réfléchissions tous les deux à cette limite que nous sommes sur le point de briser. Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée, mais je n’ai pas envie de revenir sur sa proposition, ni sur ma réponse positive. Je veux apprendre à mieux connaître Manoa et je ferai de mon mieux pour me tenir tranquille. Je devrais peut-être aller voir ailleurs pour me changer les idées, même si j’ai déjà essayé et que ce n’était pas très concluant. Oh, j’ai couché avec d’autres personnes depuis que nous avons cessés de nous voir. Seulement des femmes, j’étais incapable de me laisser aller avec un autre homme et encore … Même avec ces dernières, je n’avais que Manoa en tête et je prenais sur moi pour ne jamais gémir son prénom. Alors que je le hurlais dans ma tête à chaque décharge de plaisir et chaque fois que l’orgasme me frappait. Il n’y avait qu’en pensant à lui que je pouvais encore y prendre sur plaisir de façon satisfaisante.

Nous arrivons finalement chez Manoa. Ce n’est pas très grand, mais c’est chaleureux et agréable … Comme lui.

- C’est sympa chez toi. Tu vis seul ?

Je m’assois à la table de la cuisine lorsqu’il m’invite à le faire et je le regarde préparer du thé. La ligne de son dos, la courbe de ses hanches, sa chute de rein, ses fesses fermes et musclés par le sport, ses cuisses qui enlaçaient si parfaitement mes hanches quand nous ne faisions plus qu’un. Heureusement qu’il me tourne le dos mon excitation doit se lire dans mon regard à cet instant et il ne vaut mieux pas qu’il le remarque. Je meurs d’envie de venir me glisser dans son dos, d’embrasser son cou, puis ses lèvres et de le prendre, là, penché sur le plan de travail de la cuisine. Ce n’est pas très romantique, mais cela exprimerait correctement ce désir enflammé qui me prend quand je pense à lui. Cette incapacité d’attendre d’être dans la chambre pour y succomber. Cette impatience à l’idée de retrouver ce plaisir indescriptible quand j’étais avec lui et ses gémissements qui me faisaient toujours frissonner. Il se retourne finalement avec les deux tasses de thé et je baisse mon regard, m’efforçant d’oublier ce à quoi je pensais.

- Merci.

Je prends la tasse de thé qu’il a posé devant moi et je la prends dans mes deux mains sans lever mon regard.

- Tu fais quoi maintenant ? Je te vois moins à la patinoire.

Je tente de me changer les idées comme je peux, mais je vois encore le fantôme de ce fantasme danser dans mon esprit, Manoa penché sur le plan de travail, les traits tirés par le plaisir et le rythme de nos corps contre le meuble …

We don't have to fall in love tonight, baby take your time. So many things that I might do, everything you want to. For one night only give me company, just let me hold you. Don't be afraid of what happens when you leave, cause I got you. Forget what I told you, I'm in love tonight.

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