le caractèrefidèle ; secret ; tactile ; sensible ; bavard ; dynamique ; amoureux ; bienveillant ; déterminé ; ambitieux ; gentil ; facile à vivre ; anxieux ; jaloux ; perfectionniste ; curieux ; emphatique ; maladroit ; affectueux ; apaisant ; lâche ; n'aime pas être seul ; pragmatique ; aucun amour propre ; timide
Et de ses sourires un peu flous Haejoo vous disait qu’il vous aimait. Toujours ailleurs, perdu dans un entre deux, (entre vous et lui), il rêvait. Rêvait d’amour, de mains dans les siennes et de baisers dans le cou. Secret, il dissimulait cependant cet aspect de sa personnalité sous des rires et des grands gestes heureux. Roi de la dérision, il fuyait la responsabilité, tuait le respect. Il était de ces amis bons à avoir, de ces existences paisibles mais pas trop, mi-discrètes mi-bruyantes.
(Passionné par son travail, il lui semble parfois vivre dans un autre monde. Enchainant les nuits blanches, le temps passe à ses yeux trop vite et il a du mal à s’accommoder au changement. Les films finissent de passer au cinéma avant même qu’il n’ait le temps d’y aller.
Enfin. De nature joyeuse, il aime sortir avec ses amis, enchainer les nuits en boite et finir complètement bourré. Assez facile à vivre, il laisse glisser les problèmes, les évite. Malgré ses airs conciliants, il reste très égoïste et lâche. Il ne faut jamais le mettre dans un taxi après une soirée arrosée, à moins d’avoir un sac plastique à portée de main. Est très ambitieux, compétitif. Pourrait se rendre malade pour arriver à ses fins, néglige tout lorsqu'il a un concours ou un évènement professionnel important se profilant à l'horizon. Est de ceux aimant le plus. Beaucoup plus pragmatique et déterminé qu'on le pense. Pourrait cependant se laisser bouffer par la personne qu'il aime sans rien dire. Aime les conversations philosophiques, littéraires, psychologiques. Aime la physique et toutes ces choses que les gens trouvent ennuyantes. Aimerait parler des heures sérieusement, donner des cours : et le fait lorsqu'on lui donne la possibilité. La médecine le passionne et il ne faut pas le lancer sur le sujet, parler de travail n'est pas une corvée pour lui, au contraire.)
l'histoireRemontant machinalement ses lunettes sur son nez, Haejoo s’était demandé s’il était
assez. Assez bien, assez bon. Et il savait que c’était idiot, savait oui qu’il n’avait pas à se poser ce genre de questions.
Mais c’était plus fort que lui.
Il ne venait pas d’une famille à problèmes, pourtant. Il n’avait pas non des parents violents, un frère prenant plus de place que nécessaire. Il était heureux, avait eu une enfance paisible.
Et pourtant. Et pourtant ça ne suffisait pas, pourtant il sentait des attentes lui écraser les épaules et il avait peur de tout rater. Pourtant il avait peur oui qu’on lui tourne le dos et l’abandonne.
Peut-être n’était-il pas assez bien, assez gentil - assez méchant. Peut-être ne savait-il pas assez se faire désirer ? Peut-être était-il juste trop collant, trop amoureux de tout, des autres surtout. Mais comment faire ? Il ne pouvait vivre seul ! Ne pouvait vivre sans ses amis, sans tous ces gens l’entourant. Il ne pouvait vivre sans rire, sans passer son bras autour du cou d’un bon ami. Sans sortir la nuit et tituber quelques heures plus tard. Il ne pouvait pas non vivre qu’à moitié.
Et ça le tuait. Le tuait parfois de croiser ces regards réprobateurs, de voir des choses qui n’existaient pas. Son coeur se serrait lorsqu’on se détournait de lui et il se savait malade. Malade d’un mal sans forme ni origine, malade de choses ne s’expliquant pas.
D’où venait le problème ? Il se sentait parfois malaimé, se sentait oui parfois sur un fil, à deux doigts de tout perdre.
Ça le tuait.
Elle lui souriait et il ne savait pas quoi faire.
C’était toujours comme ça. Lorsqu’il s’agissait d’amour, Haejoo perdait ses moyens, rougissaient et baissait les yeux. Il ne savait pas s’y prendre, n’avait
jamais su s’y prendre.
Alors on l’attaquait. Les filles décidaient qu’elles le voulaient et victime il se retrouvait à reculer en boite de nuit jusqu’à se retrouver collé au bar, les mains en l’air, figé. Il était embarrassé et encore l’aurait-on embrassé qu’il aurait manqué de s’étouffer.
Lui qui rêvait tant d’amour, pourtant.
Et il en avait vécu, des romances ! Certaines n’avaient duré qu’une semaine, d’autres trois mois. Il avait accepté au lycée des confessions qu'il ne comprenait qu’à moitié, avait tenu la main de celles se tenant à ses côtés, les avaient embrassées et s’était comporté comme un grand. Mais jamais non il n’avait senti son coeur s’emballer jusqu’à n’en plus pouvoir, jamais il ne s’était senti
mourir d’amour. Au fond, le voulait-il seulement ?
Il avait aimé Haerin comme on aime ce qu’on ne comprend pas, ce qu’on veut garder près de soi. Il l’avait aimée d’un amour désespéré et doux, avait aimé ses sourires et son regard, la façon qu’elle avait parfois de le comprendre sans un mot. Et pour une fois il s’était senti en
sécurité. Ils étaient tous deux étudiants, et même après trois ans il s’était senti comme au premier jour, (premier amour).
Mais elle l’avait quitté. S’était énervée contre lui, lui avait jeté la moitié de son appartement au visage. Il n’avait pas compris et ne comprenait toujours pas - peut-être était-ce pour ça qu’il avait pris tant de temps à s’en remettre. Elle était forte et indépendante, et il avait pensé être à la hauteur. Il avait pensé être oui le bon à ainsi la faire rire les matins, le bon à ainsi chatouiller sa nuque de ses lèvres entrouvertes, tranchées d’un sourire un peu fou, flou.
Mais il ne l’était pas et elle n’en avait plus pu. Plus pu de lui et de ses sourires, de sa tendresse, de sa maladresse. Plus pu de ses journées passées en immersion totale dans ses cours, ses lunettes tombant sur le bout de son nez. Elle n’en avait plus pu et était partie avec un ami à lui car c’était plus facile, car c’était plus -
plus il ne savait quoi. Et il n’avait jamais compris, n’avait jamais compris et en souffrait encore aujourd’hui. Au fond n’était-ce pas ce à quoi il était voué ? Être abandonné, car il manquait de quelque chose.
Si seulement il savait
quoi.
Il était bientôt adulte mais se sentait encore comme un enfant. Déambulant dans les couloirs de l’hôpital, sa blouse sur les épaules, il souriait aux patients qu’il croisait et tapait dans la main de ses collègues.
Il était bien. Ne réalisait pas que le temps passait et qu’il finirait à ce rythme seul. Son grand frère déjà était marié et papa d’une petite fille de trois ans. Lui ?
Il planait.
Enchainait des relations maladroites sans lendemain, ne les renvoyaient jamais. Haejoo savait prendre soin des autres mais pas de lui. Haejoo rêvait d’amour mais avait peur de tomber amoureux. Il avait peur de s’ouvrir et d’alors donner la possibilité à l’autre de le poignarder, de le tuer. C’était peut-être pour ça qu’Haerin l’avait quitté. A ainsi aimer dans le vent, aimer superficiellement. A ainsi être le partenaire idéal mais également intouchable. Il était proche et pourtant si loin, il était là et pourtant
absent.
Il en venait à se demander parfois si ses parents n’étaient pas à l’origine d’un tel déséquilibre. S’il avait pas hasard été délaissé à une période de sa vie, s’il n’avait pas assez été à la hauteur. Il n’en avait aucun souvenir mais parfois se réveillait la nuit en sueur et se disait que ce n’était pas possible.
Enfin, ça ne l’empêchait pas d’être heureux.
Finissant une conférence il avait souri, inclinant doucement la tête vers ceux lui adressant un geste de main. Il était content, heureux. Il était entouré de bons amis, sortait la nuit et faisait du sport. Il était
chirurgien, bordel ! Gagnait déjà plutôt bien sa vie.
Tout allait bien, oui. Et ivre il riait aux éclats, descendait les marches des boites de nuit en titubant, levait les mains au ciel et se mettait à danser dans la foule. C’était quelques heures plus tard que vraiment pas bien il sortait prendre l’air, s’agrippait à Alex et vomissait sur ses chaussures avant de tomber raide inconscient.
Et peut-être que ce rythme de vie lui plaisait, peut-être qu’il s’était enfin trouvé.
Créer un accident pour qu'ainsi on s’occupe de lui.
Pour une fois.Mais jusqu’à quand ?
(tiendrait-il)
Récapitulatif : Est né et a grandi à Séoul
✮ A passé une bonne partie de ses étés à Jejudo
✮ Sa mère est une artiste-peintre renommée
✮ Son père un avocat spécialisé dans la fusion-acquisition de grands conglomérats
✮ A un frère ainé à la tête d’une entreprise de sécurité informatique
✮ Investit massivement en R&D au sujet des IA
✮ Aujourd’hui marié et papa d’une petite fille de trois ans
✮ Est un réel acharné du travail
✮ Est venu à Busan à la fin du lycée quelques temps puis s’est installé pour ses études de médecine
✮ A eu une relation de trois ans avec une camarade
✮ S’est fait larguer
✮ Sait prendre soin des autres, pourtant
✮ Mais ne sait pas se livrer et se confier, s’ouvrir
✮ Dans sa dernière ligne droite avant d’être officiellement diplômé
✮ Donne des conférences lorsqu'on lui donne l'occasion
✮ Et des cours parfois pour les bizus et les carrés
✮ Aime son travail
✮ Et sa vie