À ta merci.
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(cutie bitch)

La haine. Pure et dure. Aussi néfaste et méprisable soit-elle, jamais de sa vie encore, Sissi avait détesté quelqu’un à ce point. Lorsqu’il lui avait montré son foutu téléphone sur lequel était à présent enregistré de véritables aveux de sa part, son sourire s’était figé. Sourire continuellement présent sur sa bouille… mais passé de moqueur à sinistre en une seconde. Plus amer que jamais. Sans l’ombre d’un doute, Yun Joona venait de gagner la première place parmi des gens qu’elle haïssait le plus viscéralement au monde. Tout premier sur le podium. Qui était assez tordu pour enregistrer ses conversations ? Et en plus, il osait lui dire qu'il était clairement fauché ? Il avait le culot de lui faire comprendre que c'était LUI qui allait profiter de sa fortune ?? Ah.~ il était fier, pas vrai ? Il devait être tellement fier… ce sale con. Et elle, pauvre conne qu’elle était, venait de se faire prendre au piège pour la toute première fois de sa vie. Premiers sentiments de honte et de faiblesse jamais ressentis en dix neuf ans. Dieu. Il l’avait eu. Il l’avait bien eu. Et elle aurait pu le gifler pour cette main aux fesses, elle aurait pu lui balancer un vase en plein visage pour cet enregistrement fait à son insu. Elle aurait tout simplement pu tenter de le tuer pour cet affront qu’il avait osé lui faire. Personne ne la prenait en traitre. Personne. Celui qui osait penser lui faire un sale coup se voyait forcément torturé ensuite. Mais trop choquée, trop désabusée… la jolie russe avait laissé son fiancé s’échapper sans dire un mot ; sonnée.

Elle n’était pas allée au courir ensuite. Faisant les cents pas comme une folle dans le salon, complètement paniquée… ses mains tremblantes avaient fini par attraper son téléphone pour vite se connecter sur les comptes en ligne de son père. La seule solution. Un simple clic… et toute la fortune de ses parents irait sur ce compte qu’elle avait ouvert en secret. Un plan auquel elle pensait depuis des mois mais qu’elle allait devoir réaliser dans la précipitation. Tant pis pour le changement de nom pas encore fait. Tant pis pour la destination encore inconnue où elle irait en prenant l'avion ce soir, pour quitter Busan à tout jamais et... quitter tous ceux avec qui elle s’était liée en débarquant dans cette ville. L’image de ses cousins et de Soo Jin la frappe en premier. Puis celles de Max, Ash… Mona et les pépés, Ryosuke… Jiwon… « Putain… ! » Grogne-t-elle tandis que le portable tremble nerveusement entre ses doigts, la mâchoire serrée. Non. Elle ne pouvait pas partir. Pas maintenant, pas comme ça ! C’est avec de sublimes larmes de rage dans les yeux qu’elle envoie son téléphone se fracasser contre le mur en face, totalement désemparée. Foutue. Sissi était complètement foutue. Ah, ce fils chien l’avait bien baisé… ! Yun Joona… Tu ne peux rien pour attendre. Tôt ou tard, tu payeras pour ce que tu as fait !


La nuit est déjà tombée lorsqu’elle se décide enfin à se rendre au lieu de rendez-vous. Monsieur avait voulu la voir dès le lendemain n’est-ce pas ? Sans même adresser un regard au voiturier à qui elle passe négligemment les clés de son véhicule, la jolie russe passe ensuite l’entrée du grand hôtel. Son regard observe le hall luxueusement décoré, tandis qu’elle s’avance en direction de la réception. « J’ai rendez-vous avec Monsieur Yun. » Signale-t-elle au nightman commençant visiblement à peine son shift. Ce dernier arque un sourcil en lui expliquant gentiment que son cher patron n’a plus de rendez-vous de cette heure—ci. Allons bon… « Je vais vérifier avec lui si ce n’est pas une erreur, puis-je avoir votre nom ? » Demande le quadragénaire, téléphone à l’oreille. Un sourire narquois et amer vient étirer ses jolies lèvres. « Dites-lui simplement que sa fiancée est là. » Soupire-t-elle d’un air blasé, en tapotant ses ongles sur le comptoir. Choqué comme jamais, le réceptionniste se confond en excuses avant de parler avec Joona au téléphone. « Je suis vraiment désolé Mademoiselle, Monsieur Yun arrive ! » Approuvant d’un signe de tête, Sissi finit par s’écarter avant de passivement se diriger près de l’entrée. D’un air absent, elle s’adosse contre l'un des piliers et regarde la neige tomber, attendant simplement que son cher fiancé et surtout terrible bourreau daigne arriver.



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La seule victoire que j'ai obtenu dernièrement c'est celle de Kwon Sissi. Ma fameuse fiancée qui s'est révélée être un véritable démon. Elle s'attendait à tout sauf que j'enregistre notre conversation. Qui fait le malin tombe dans le ravin. Et pour le coup elle a fait la maline. Elle m'a bien pris pour un con, sauf que j'ai réussi à tourner la situation à mon avantage. Que mademoiselle veuille se la jouer solo ça m'est égale, je compte bien mettre un terme à ce mariage arrangé avec son aide, même si ça ne l'enchante pas. Et j'ai gagné, je revois sa tête quand j'ai agité mon téléphone sous son nez. Elle a tout de suite moins fait la maline. Ça ne m'a pas été difficile de deviner que son père ignorait de tout ce qu'elle manigançait. Ni de quel petite garce elle était réellement. Après avoir quitté son appartement, je lui ai donné une journée pour qu'elle vienne me voir. Sinon j'enverrai l'enregistrement vocal à son père. Je savais très bien qu'elle allait venir. Alors, j'ai pas été surpris d'apprendre sa venue le soir vers 20h30.

J'ai encore passé la journée confinée dans mon bureau, à me demander quand est ce qu'elle arriverait. Ce n'est que vers le soir, prêt à partir de l'hôtel pour rentrer chez moi qu'un de mes employés m'appela. "Monsieur Yun, votre fiancée est là." Un simple sourire s'est logé sur mon visage. Elle est donc venue, c'est raisonnable de sa part. J'ai pris tout mon temps pour ranger mon bureau et le quitter afin de me diriger vers l'ascenseur qui me mènera à l'accueil. Pour une fois, je suis content, j'ai réussi à entreprendre quelque chose. Me laisser faire je déteste ça, alors laisser une gamine pourrie me ridiculiser et m'insulter c'était hors de question. Une fois dans l'ascenseur, je met mes mains dans les poches, inspirant profondément et me préparant déjà à mon entrevue avec elle. Les portes s'ouvrent et je sors doucement, prenant mon temps pour marcher vers l'accueil. Je la vois au loin, près de l'entrée. Son expression faciale en dis long sur son humeur. Elle a l'air bien remontée et ça me fait sourire d'autant plus. J'approche près d'elle et m'arrête, gardant une distance avec elle. "Tiens, je t'attendais justement, t'en a mis du temps à venir." Je la taquine seulement un peu, après tout, je le mérite bien. Et si elle est intelligente elle fera plus la maline face à moi. Je lui fais un petit signe de tête, lui tournant le dos. "Suis moi." Je lui fais comprendre de me suivre et de toute manière, maintenant qu'elle est là elle n'a pas le choix. J'appelle de nouveau l'ascenseur et une fois les portes fermées avec elle, je pose mon regard sur elle, restant silencieux un cours instant. "Je pensais pas que t'allais venir mais, tu as prise la bonne décision." Et j'appuie sur le bouton qui nous mène à mon bureau.


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Une voix qu’elle connait malheureusement bien à présent vient la faire sortir de ses pensées. Se tournant simplement en direction de Joona, son ventre se serre désagréablement à la vue de cet homme ayant réussi à la faire tomber. Le tout premier être sur cette terre étant parvenu à lui tendre un piège. Elle le hait. Tellement. A ce jour, il est certainement la personne qu’elle déteste le plus au monde. Face à ce ton qui se veut taquin, Sissi ne dit rien. Pas de “bonjour” ou encore de “j't’emmerde connard” à sortir. Sa voix reste profondément coincée dans ses cordes vocales. Son sourire l’insupporte. Il doit être fier de lui, pas vrai? Tellement fier d’avoir le contrôle sur la situation, le seul pouvoir qu’il aura dans toute sa misérable vie. Qu’il s’amuse à se moquer si ça lui chante. Ne dit-on pas que la vengeance est un plat qui se mange froid? Tôt ou tard... elle lui fera payer pour s’être jouée d’elle. Il n’y a rien de plus dangereux qu’une femme en colère. Rien de plus imprévisible qu’une femme qui se sent blessée et insultée. Que Joona ne baisse surtout pas sa garde. Sissi lui plantera un couteau dans le dos à la première occasion qui se présentera.

Acceptant simplement son ordre de le suivre, la petite russe se retrouve à ses côtés dans l’ascenseur. Sans même l’observer, elle peut sentir le regard du beau brun posé sur elle. Même si cela lui donne des envies de meurtres, elle ne tique pas face à ce qu’il dit. Ne lui offrant que son harmonieux profil en guise de paysage, Sissi parait aussi figée et vide qu’une statue de glace. La bonne décision hein...? Elle a envie de rire. Rire amèrement. Sans prendre la peine de lui répondre, ses grands yeux scrutent les numéros d’étages qui s’affichent au fur et à mesure qu’ils montent. Lorsque les portes s’ouvrent, Joona passe devant et les amène dans ce qui semble être son bureau. Découvrant le lieu, son regard analyse d’un air blasé la pièce, sans même savoir à quoi s’attendre. A nouveau, son intention se porte sur la grande fenêtre devant laquelle elle vient croiser ses bras, pour observer encore une fois la neige tomber. La russe attend sa sentence sans broncher d'une semelle, aussi froide qu'étrangement docile. Qu’il ne se méprenne pas. Elle n’a pas peur de lui. Seulement peur qu’il mette sa menace à exécution, en faisant écouter l'enregistrement à ses parents. Sissi pourrait s'enfuir loin... mais elle ne veut pas perdre ses cousins, ni ses amis. Elle n'est pas encore prête pour leur dire adieu. Alors... Quoi qu’il lui demande, elle le fera. Même si c’est à contre cœur, même si ça la tue de devoir obéir aux ordres de quelqu’un... elle le fera.



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Sissi est silencieuse, aussi silencieuse qu'une tombe. Je la mène jusqu'à mon bureau et elle n'a décroché aucun son. Pas une seule parole. Alors, que la dernière fois elle en sortait plus vite qu'une mitraillette. J'entre dans le bureau et la laisse passer avant de fermer la porte. Je reste debout un instant, la regardant. Aussi muet qu'elle. Cette réaction de sa part me stresse quelque peu. Je n'aime pas trop ça. Alors, je contourne mon bureau, avant de poser une main sur mon fauteuil, je brise le silence. "Tu es muette maintenant ?" Je tire le dossier de ma chaise pour m'assoir et la regarde silencieusement. "Tu peux t'assoir si tu veux." Je l'observe mais, rien n'y fait. Elle est aussi statique qu'un baton. Clairement elle est pas du tout heureuse d'être là ça se voit. J'ai gagné la partie mais, elle fait tout pour ne pas coopérer. On dirait qu'elle n'a pas compris mon intention. Ce qui me fait soupirer. Je réfléchis quelques secondes avant de parler de nouveau. "Bon Sissi, je sais que t'es pas ravie d'être là et que tu dois surement me détester à l'heure actuelle. Mais, tu es quand même venue. Et je suis pas là pour jouer au roi du silence avec toi. Si on pouvait discuter ensemble ce serait un début et après on avisera de que l'on fera." Je reprends une longue inspiration avant de croiser mes bras. J'attrape ensuite un crayon afin de jouer avec. Puis mes yeux se reposent sur Sissi. J'ai l'impression que la conversation va être difficile, je me prépare à tout. J'ai déjà aperçu une partie de son caractère mais, avec ce genre de fille. Tout peu arriver.


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Elle sent bien que son silence le perturbe. Si elle le fait exprès ? Oui… et non. En réalité, Sissi est bien trop remontée et perdue pour parvenir à agir convenablement. Elle se sent piégée, comme un félin dans une cage. Pourquoi lui parlerait-elle de toute façon ? Il avait foutu sa vie en l’air… du moins, c’est ce qu’elle pense sur le moment. Et alors que Joona lui demande si elle est muette, la jolie russe ne répond toujours rien et reste concentrée sur les flocons de neige tombant devant ses yeux. Elle entend son soupir mais reste aussi figée qu’une statue. Immobile. Éteinte. C’est tout de même avec une oreille attentive qu’elle écoute la tirade qui suit. Un rictus amer se forme sur ses lèvres face à ses mots. Surement le détester ? L’expression parait bien trop gentille pour le coup. Peut être que ça passera… mais pour l’heure, sa rancœur ne décolère pas. Difficile de gérer un kwon blessé… encore plus lorsqu’il s’agit une fille. Un véritable casse tête. « Qui me dit que tu ne m’enregistre pas encore ? » finit-elle par rétorquer contre toute attente, d’une voix douce mais surtout froide. Elle ne lui fait pas confiance. Et cela se confirme lorsqu’elle finit par se tourner vers lui pour l’observer avec un regard aussi noir que blessé. « Quoi ? J’ai pas le droit d’être en colère ? Ce sont nos parents qui nous obligent à nous marier, pas moi... Pourquoi c’est moi qui dois être punie… » Marmonne-t-elle en observant ses bottes, comme une enfant sanctionnée – selon elle - à tord. Sans le vouloir, son attitude ronchonne en devient presque comique et (contre toute attente) plutôt mignonne. Aish. Quel caractère de cochon...

C’est en gardant les bras croisés qu’elle finit par soupirer péniblement, puis rejoindre l’une des deux chaises devant le bureau de Joona, pour lui faire face. Elle s’installe en croisant joliment les jambes, analysant d’un air boudeur ce qui l’entoure. Ce con a pas trop mauvais gout en déco… « Pourquoi tu cherches tant à faire équipe avec moi ? Je suis incapable d’apporter une solution pour empêcher ce qui va arriver… A part m’enfuir. » Explique-t-elle, en observant sa manucure, blasée. « Je le ferai. Si c’est le seul moyen d’empêcher ce mariage, je n’hésiterai pas. Mais est-ce que tu peux au moins me laisser rester encore sur Busan quelque temps ? J’suis pas prête à abandonner mes cousins et mes amis de suite… » Ça la tue. D’implorer une telle chose. De devoir se rabaisser, même indirectement. Sans attendre de réponse, Sissi finit par venir joliment affaler le haut de son corps sur le devant du bureau. Comme une gosse déprimée dans une salle de classe. « Tu ne te le ferai pas à l’envers. » Assure-t-elle en jouant à son tour avec un crayon, son petit menton posé sur son avant bras. « Pourquoi aurais-je envie d’épouser un homme qui ne m’aimera jamais ? J'suis pas folle… » Aucune autre option ne pourrait être possible, pas vrai ? Surtout pas après l’altercation qu’ils avaient eu… « Aish... cause de toi, j’ai pas fermé l’œil de la nuit. » Ah ? C’est le moment des reproches ? Okay. « Tu m’énerves. Et ça m’énerve encore plus d’avoir eu du vilaines cernes par ta faute. » Oh bah oui. Pas contente la Sissi. Elle y tenait elle, à son teint frais de bébé et ses dix heures de sommeil obligatoires ! Elle n’avait pas dormi… et pas mangé non plus. Rien depuis hier. Et c’est au moment où elle s’en rend compte que son estomac décide de gargouiller comme celui d’un ogre affamé, sans la moindre discrétion. « … Fais chier ! » Grogne la petite eurasienne, en se redressant vivement pour se tenir le ventre.



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Dans ce silence des plus gênants, j'incite Sissi à parler. Alors qu'elle observe silencieusement la neige tomber à travers la fenêtre, je ne peux même pas observer son expression pour deviner son état émotionnel. Je peux quand même deviner qu'elle est tendue et pas du tout heureuse d'être là. Mais, quand enfin la Kwon décide de briser le silence, un léger soupir s'échappe de mes lèvres. Je n'aurai pas parler en vain, enfin du moins presque. Elle me rétorque avoir peur d'être enregistrée, je sors alors mon téléphone de ma poche pour le déverrouiller et lui montrer. "Je ne t'enregistre pas." Puis je viens le poser sur mon bureau, sans non plus lui donner. J'essaie seulement de l'inciter à me faire confiance. Car même si je l'ai piégé une fois, ça ne veut pas dire que je le referai. À moins qu'elle me prenne de nouveau pour un con mais, je ne pense pas qu'elle le refera. Et elle se retourne enfin, montrant enfin son visage contrarié. Croisant les bras, on dirait une enfant privée de son jouet favoris. Je pourrais presque en rire si je ne la connaissais pas. "Je suis pas là pour te punir Sissi et c'est justement nos parents qui méritent la punition." Elle s'assoit enfin face à moi, je suis rassuré qu'elle finisse quand même par faire l'effort de coopérer. Je n'aurai pas du tout aimer me battre avec elle à coup de menace et d'insulte, ça aurait été vite épuisant.

Après avoir été muette pendant de longues minutes, elle retrouve rapidement la parole. Elle est encore sceptique par rapport à mon besoin de faire avec elle. J'ai l'impression qu'elle ne croit pas du tout au possibilité d'annuler ce mariage. Je l'écoute attentivement et lorsqu'elle me confie ne pas vouloir quitter Busan, j'hoche de la tête. "Au contraire, je pense que tu es tout à fais capable d'apporter une solution. Tu m'as même prouvé hier à quel point tu peux être maligne." Il est vrai que la Kwon a plus d'imagination qu'elle ne le pense. "Et je ne vais pas t'obliger à quitter Busan, ne t'en fais pas, fuir c'est pas la solution." Connaissant mes parents, ils pourraient me retrouver où que j'aille. Les parents sont bien doués pour ça après tout, quand il s'agit de retrouver leur enfants, ils sont prêt à tout. "Puisque nos parents ne veulent pas annuler ce mariage même après s'y être opposé chacun notre tour, ce que je te propose c'est qu'on leur fasse peur ou qu'on leur en fasse voir de toute les couleurs. Tu m'as donné une idée hier. Je pourrais me comporter de la pire façon avec tes parents et toi pareillement avec les miens. Comme ça ils remettront peut-être en cause ce mariage." Je regarde Sissi attentivement tout en lui exposant mon idée. C'est un plan loin d'être parfait mais bon, c'est déjà un début. "Je sais que c'est pas l'idée du siècle mais… qui ne tente rien n'a rien, non ?" J'ose sourire légèrement, comme pour la convaincre ou faire qu'elle accepte cette idée. Peut-être qu'elle en a une autre, une meilleure, je ne sais pas. J'espère simplement qu'elle ne va pas m'envoyer chier. J'hausse alors un sourcil lorsqu'elle se plains de ne pas avoir beaucoup dormi. Je lui ai donc causé des insomnies ? Tiens donc, on dirait que j'ai bien chamboulé son petit rythme de vie tranquille. Je ne réponds rien à sa plainte et souris légèrement quand j'entends son ventre gargouiller. On dirait aussi qu'elle a sauté ses repas. Je regarde rapidement l'heure sur l'horloge de mon bureau, il est 20h passé. Mon regard se pose de nouveau sur Sissi et je réfléchis un instant. Je vais commencer à avoir faim aussi. Alors, une idée me vient. "Tu veux aller manger ?" Elle peu très bien refuser, libre à elle de le faire. Même si je ne l'apprécie guère et que c'est légèrement tendu entre nous, je me dis qu'il n'y a pas de raison que ça reste ainsi alors, pourquoi pas enterrer la hache de guerre ?

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Elle ? Maligne?  Son petit minois se secoue de droite à et gauche et un rictus presque triste se dessine sur ses lèvres. C’est sa façon de le contredire, en silence. Non, elle n’était pas maligne. Ou du moins, moins qu’elle ne l’aurait cru. A dire vrai, après ce qui était arrivé hier, Sissi n’était plus vraiment sûre de rien. C’était bien la première fois de sa vie qu’elle se faisait avoir comme bleue, aussi facilement. Sa confiance en elle et son amour propre en avaient pris un sacré coup. Et alors que Joona parle, son regard vient le scruter. Scruter la personne qui était le fautif de tout ça. Scruter l’homme qui l’avait troublé plus que de raison, sans même en avoir vraiment conscience. Même elle, elle peinait encore à le croire. Certainement que par fierté, il faudrait la tuer pour lui faire avouer que le Yun l’avait bien eu sur ce coup-là. C’est étrange, ce qu’elle peut ressentir en l’observant simplement. Elle qui pensait vouloir l’étrangler rien qu'en le voyant... Même si l’envie est tout de même présente, cette dernière n’est pas aussi forte que prévu, finalement. Et ça, c'était ‘chelou’ comme le dirait si bien la russe. Fuir n’est pas la solution ? Son joli sourcil se soulève. Remet-il en question l‘unique plan qu’elle ait ? Ce qu’elle a imaginé pendant des années? Affichant une moue aussi offusquée que curieuse, Sissi continue alors d’écouter Joona avec - curieusement - beaucoup d'attention. Et ce qu‘il explique n’est pas si bête. “Nan... c’est pas si mal comme idée.” Admet-elle en réfléchissant. Est-ce que cela serait suffisant, tout de même ? Leurs parents sont coriaces. Cela semble bien trop beau pour être possible. “On peut toujours essayer. Jouer les chieuses, ça me connait.” Ajoute l’eurasienne en haussant simplement les épaules. Tiens donc, comme c’est surprenant...  

Sans prévenir, son ventre se met à gargouiller comme celui d’un Dragon d’Écosse affamé. Jurant alors, plus gênée qu’autre chose derrière son air grognon, Sissi tombe presque des nues face à la proposition du beau brun. Aller manger...? “Manger... tous les deux?” Questionne-t-elle, avec un air sincèrement surpris pour le coup. Aussi étonnée que le serait une enfant. Ses yeux clignotent, sa bouche se met en cœur. Mais bien vite, c’est avec un regard méfiant qu’elle vient ajouter, en marmonnant “Pourquoi t’aurais envie de diner avec moi... j’pige pas là.” Ah~. Douce Sissi. Parfois, les choses sont aussi peu logiques que toi. “T’as pas peur que j’te coupe l’appétit?” Questionne-t-elle sans l’observer, d’un air joliment ronchon. Sûrement que oui... Mais l’appel du manger est visiblement trop grand car son popotin finit par se lever de sa chaise. “Il y a un restaurant dans ton hôtel, non? Allons-y alors. J’imagine que la nourriture y est comestible. On continuera la conversation là bas.” Annonce-t-elle en se dirigeant en direction de sa porte. Au moment de l’ouvrir, son corps pivote vers Joona qu’elle se met alors à toiser joliment. Son regard sombre le scrute du haut en bas, sans que cela ne soit méchant. “Tu viens ou quoi?” Finit-elle par demander simplement, en penchant sa tête sur le coté.


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À ma grande surprise, Sissi ne s'oppose pas à mon idée de plan elle la trouve même intéressante. Je ne peux m'empêcher de cligner des yeux, surpris. Si ça avait été aussi facile je ne me serai pas peiné à faire tout ça. Mais bon, elle trouve l'idée bonne c'est l'essentiel et j'en suis plutôt heureux. Si ça peu faire changer d'avis nos parents, on sera débarrassé de ce contrat stupide et de cette bague de fiançailles. "Oui, je pense que tu réussira parfaitement à en faire voir de toutes les couleurs à mes parents." Même si je n'aime pas cette fille, au moins elle assume son côté caractère des plus insupportable. Et très peu de gens assume leur défaut. Je suis surpris de découvrir cette force de caractère chez elle. Quand j'entends son estomac gargouiller je lui propose d'aller manger un bout. Elle semble surprise par ma proposition, j'hausse alors un sourcil. "Bah oui, on va pas faire table à part. Si je te propose c'est pour aller manger ensemble sinon j'aurai pas demandé." Elle pensait que j'allais l'envoyer à la pizzeria du coin ? Ou bien la laisser toute seule manger ? Même si je ne l'aime pas spécialement, je ne vais pas être méchant exprès avec elle. Je rigole alors doucement face à sa réaction et à ce qu'elle dit. "C'est surtout que j'ai faim en faite, t'emballes pas non plus." Je la vois se lever soudainement, finalement elle ne refuse pas et a plutôt hâte d'aller manger on dirait. Je souris face à sa réaction et rigole légèrement me levant à mon tour. "Oh il m'en faut plus pour me couper l'appétit."

Sans m'attendre je la vois se diriger vers la sortie de mon bureau. On dirait que Madame aime prendre les devants. Je cligne des yeux et attrape vite ma veste. "Oui je vais t'emmener au restaurant, attends moi !" Je la rejoins rapidement et ferme à clé mon bureau après avoir repris mon téléphone. Puis on retourne dans l'ascenseur tous les deux et silencieuse. Je l'observe un peu du coin de l'œil. Une fois arrivé au rez-de-chaussée je laisse Sissi sortir en première et la suit pour la guider jusqu'au restaurant de l'hôtel. Je marche silencieusement et salue quelques employés en passant. Puis arrivée devant les portes, j'avance pour en ouvrir une. "C'est ici. Après toi." Elle doit reconnaître les lieux car c'est ici qu'on s'est rencontrés avec nos parents respectifs. C'est plutôt ironique qu'on se retrouve ici d'ailleurs. Je la suit ensuite et on se dirige vers une table qu'un serveur nous a préparé. Je m'installe et la regarde sans montrer de véritable émotions. Quand j'y repense, elle m'a bien manipulé la dernière fois. J'ai été vraiment con. Mais bon, c'est du passé, j'essaie de laisser ça de côté. j'attrape une carte et regarde le menu. "Hm t'as envie de manger quoi ?" Je lève le regard vers elle, attendant sa réponse patiemment. Mon regard se pose vers un plat de ramen, voilà longtemps que j'en ai pas mangé. Je repose la carte après avoir fais mon choix de vin et fais signe au serveur d'apporter la bouteille. l'avantage d'être patron ici, c'est que je n'ai pas à payer le vin. "Tu aimes le vin ?" Je ne connais pas trop ses goûts mais j'imagine que je vais en apprendre plus sur elle grâce à ce dîner.

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T’emballes pas non plus ? Elle grimace face à la façon dont il ose lui parler en riant. Aish... s’il n’y avait pas ce foutu enregistrement... “Toi t’emballes pas. J’sais pas ce que tu imagines, là...” Marmonne-t-elle adorablement, en finissant par se relever de sa chaise. Tant mieux s’il lui en faut plus pour avoir l’appétit coupé. C'est pareil pour elle. Même s’il lui fera face lors du diner, cela ne l’empêchera pas de manger comme une ogresse affamée. Lui intimant comme une enfant de venir, Sissi se laisse ensuite guider par Joona jusqu’au restaurant. Le trajet est étrangement silencieux. Dans l’ascenseur, elle le sent l’observer du coin de l’oeil et fait de même, avec une moue ronchonne et boudeuse. Pourquoi il la regarde hein ? Il veut sa photo ? Sans savoir pourquoi, la petite russe se sent étrangement gênée par cela. Pas parce que c’est désagréable... tout simplement parce qu’elle ne comprend pas. On ne s’attarde pas sur quelqu’un qu’on déteste, n’est-ce-pas ? Quel garçon bizarre... Et lorsqu’il vient lui ouvrir la porte du restaurant de façon galante, Sissi arque joliment un sourcil. “Quel gentleman.” Constate-t-elle, avec cette fois un petit sourire, plus amusée et que méchante.

Puis, comme une reine elle avance en remarquant les regards des clients qui se posent aussitôt sur le Yun et elle. Quoi ? Ils veulent quoi, eux aussi ? Soupirant en finissant par s’assoir à table, elle prend vite la carte à son tour et se cache derrière. Son ventre crie famine. Baissant la carte face à sa question, elle répond simplement, calmement “De la viande. Un steak saignant, j’imagine.” le regard toujours baissé sur le menu. Ses yeux finissent par remonter vers le plus vieux pour répondre à son regard. Hier encore, il aurait fallu la tuer pour la forcer à manger avec lui. Comme quoi, être victime de chantage changeait bien des choses. Parce que, ce n’était que pour ça qu’elle cédait, pas vrai ? Il n’y avait aucune autre raison possible... “Ouep. Du rouge.” Explique-t-elle par rapport au vin, sans se soucier de plutôt mal tenir l’alcool. Elle a bien besoin d’un remontant quand même. “...Et toi? Tu vas prendre quoi...” Demande-t-elle dans un grognement, comme si elle essayait de faire un effort. Qu’il ne trompe pas. Elle demande simplement ça par politesse.

Et alors que la belle attend sa réponse, elle sent à nouveau des regards posés sur eux. Dont certains appartenant à des jeunes filles, attablées plus loin. Elle piapiatent en les regardant, les yeux brillants comme si elles avaient un couple d’idoles dans leur champ de vision. “Tu les connais ?” Demande Sissi sans se priver de les observer en retour, d’un air nonchalant. Son beau visage se tourne à nouveau vers Joona. “J'crois qu’elles nous trouvent beaux ensemble. J’imagine qu’on doit former un joli couple en apparence.” Ajoute-t-elle en haussant simplement les épaules, neutre par rapport à ce qu’elle suppose. “C’est ce que nos mères ont dit après tout” Un soupir lui échappe en murmurant cela. Si ça se trouve, c’était l’unique raison qui poussaient leurs parents à les mettre ensemble? La jolie russe ne peut que grimacer en pensant cela. En voulant croiser les jambes, son pied vient frôler celui du Yun sous la table. “Oups. Sorry~” S’excuse sincèrement Sissi en venant jeter un coup d’oeil en dessous. “Vas pas croire que je te fais du pied hein ! Je suis absolument pas attirée par toi de toute façon...” Tiens? Pourquoi ça sonne comme un bien vilain mensonge ça? Elle semble vouloir se convaincre elle-même en disant cela...


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(sexy fiancé)

Une fois au restaurant, je me sens un peu plus détendu même soulagé. Je ne prends plus mal les réactions de Sissi, elle me fait même rigoler. "Je n'imagine rien." Une fois les portes passées, elle fait un petit commentaire. Me disant que je suis gentleman. Pour moi c'est normal, un simple geste de politesse. Alors je rigole lorsqu'elle le dit car elle peut toujours se moquer de moi. Une fois installés, je consulte le menu rapidement et après avoir choisi mon plat j'attends que Sissi se décide et visiblement elle a choisit. J'écoute son choix, tandis que le serveur arrive pour prendre notre commande. Elle aime donc le vin. Je reste quand même surpris de sa manière de parler, ça casse un peu son image. Comme quoi les apparences sont bien trompeuses parfois. "Euh ok… donc de la viande rouge pour Mademoiselle, un plat de Ramen pour moi et une bouteille de rouge s'il vous plaît." Le serveur nota grossièrement ce que je lui ai dis. Et je désigna la bouteille que je désire, la meilleur de la cave à vin. Un vin français réputé par son nom. Si elle aime le rouge, elle aimera surement ce vin. Le serveur s'éloigne et je me retrouve en tête à tête avec elle. Dire que quand je l'ai rencontré elle dégageait une tout autre aura, j'ai été assez con pour croire qu'elle était innocente. Assez con jusqu'à l'embrasser. Elle m'a eu et je l'ai eu en retour. Alors, je l'observe en me disant qu'on est quitte maintenant.

Soudainement je remarque Sissi être distraite par des femmes à une table derrière nous, j'y jette un rapide coup d'œil sans vraiment y prêter attention et j'y reconnais des clientes. "Non pas vraiment, ça doit sûrement être des clientes." Parfois les gens me regardent simplement car il savent que je suis le patron de l'hôtel ou bien parce qu'ils m'ont vu dans les journaux. J'ai fais la une avec une photo, quand le meurtre m'est tombé sur les bras. Donc j'imagine que les gens me reconnaisse grâce à ça, du moins les gens du coin. J'hausse un sourcil à la remarque de Sissi. "Peut-être, j'en sais rien. Les gens peuvent s'imaginer ce qu'ils veulent." Je détourne le regard de ces femmes et me serre un verre d'eau après en avoir servi un à Sissi. "Nos mères disent beaucoup de choses. Mais c'est pas une raison pour les écouter." Le serveur revient avec la bouteille de rouge et remplit nos verres. Je lève mon verre vers Sissi comme pour trinquer. Puis je trempe mes lèvres dans le doux liquide. Buvant de longue gorgée, je m'efforce de ne pas boire trop vite. Sissi pourrait suspecter quelque chose. Et soudainement je sens un contact au niveau de mon pied qui me fait légèrement sursauter. Sissi vient de me toucher le pied et s'excuse aussitôt. Elle s'enfonce même dans son excuse et ça me fait décrocher un rire. "C'est pas un coup de pied qui va me faire tomber amoureux de toi tu sais." Chose plutôt ironique sachant que je suis tombé amoureux d'Eden pour moins que ça. Je finis de rire et prends une nouvelle gorgée de vin. "Pourquoi j'ai l'impression que tu t'enfonces ? T'as pas à te justifier tu sais." Un nouveau sourire s'affiche sur mon visage, ses réactions sont rigolotes je peux pas m'en empêcher. Le serveur revient avec nos deux plats cette fois-ci. Je le remercie et commence à déguster mon plat doucement. Tandis que je me concentre sur Sissi de nouveau. "Et sinon à part être une fille pourrie gâtée et chieuse, tu fais quoi dans la vie ?" Je sais seulement qu'elle fait du sport après l'avoir aperçu chez elle. Sinon je ne connais rien d'elle, absolument rien.

Featuring : @kwon sissi

gabi le loup