⌁ Elle a bien raison de se poser la question. Est-elle ainsi, cette jeune femme, à rechercher la sensation de fébrilité qui se décharge dans les veines lorsqu'on affronte le danger ? A espérer de devoir éviter un coup pour ressentir l'intense jet d'adrénaline au creux du ventre ? A vouloir sourire quand l'esquive est réussie et à renchérir quand elle a échoué ? Si c'est le cas... ils ont bien plus en commun qu'ils ne le pensent. Et Dojin voit cette étincelle dans le regard de la fille aux grands yeux, une étincelle noire qui jette partout sur lui des éclats de violence. Elle rit la vilaine, mais elle a bien raison. Le mensonge du brun est évident, bien qu'une part de vraie s'y trouve. Dojin hausse un sourcil avant d'étouffer un rire entre ses lèvres pleines et amères. « C'est toi qui veut pas frapper. » Comme un gamin qui répond seulement pour avoir le dernier mot.

Ses gestes perturbent le calme éphémère de Dojin, sa douceur ne lui ressemble pas. Pourtant, il ne la connaît pas, comment peut-il savoir si elle est naturellement douce après tout ? Alors son sang bouillonne une nouvelle fois, pas de colère. Il ne comprend pas, simplement. Et d'habitude, quand Dojin ne comprend pas, il passe outre, il se sert de son masque de rigolo de service, de celui qui ne prend jamais rien au sérieux, pour s'aider à oublier, à ne pas en faire tout un plat, et à se concentrer sur une nouvelle chose. Mais là il n'y arrive pas, parce que le contexte est étrange. Parce qu'il a frappé cette fille, et que c'est elle qui le soigne maintenant.

Et le brun penche la tête de côté quand il sent le doigt fin de Nari tapoter son torse. Parce que cette décharge qui électrise ses membres l'étonne subitement, parce que maintenant c'est une femme qu'il voit et non cette putain de voleuse. Elle s'est métamorphosée sans changer de visage, ni de voix. Et son corps se révèle à lui, des courbes, timides mais présentes, une minceur étrangement hypnotisante, effrayante aussi parce qu'elle paraît si facilement friable. Alors le brun saisit la main de la voleuse pour la tirer contre lui. Sa main libre agrippe le menton laiteux, ses doigts creusant légèrement ses joues pouponnes. Et le regard du Noh, sombre, mais loin d'être menaçant, lui montre à quel point il est prêt à se faire pardonner. « Le terrain neutre, c'est moi. » La main saisie, il la dépose sur son cou, obligeant les doigt de Nari d'entourer la surface qu'ils touchent, elle peut serrer si elle veut. « Tu peux frapper, tu peux meurtrir... ou faire complètement autre chose. Tu décides. » Il est à sa merci, parce qu'il n'a pas trouvé d'autres solutions, et parce que... parce qu'il ne sait pas, il agit simplement face aux sensations qui animent l'intérieur de son être.
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⌁ C’est étrange, toute cette situation. Mais quand elle rit, Dojin sent sa peau frémir et il savoure cette voix aiguë qui perce ses oreilles en une douce gamme mélodieuse. Oui, tout est devenu bizarre d’un coup. On passe de la violence à tout autre chose en un clin d’œil, en un effleurement gracile. La main de Nari contre son cou ne le dérange pas, il s’y accrocherait même presque. C’est à son tour d’étouffer un rire. Lui, maso ? « On dirait bien. » avoue-t ’il sans aucune gêne. Les caresses de la blonde ne le chatouillent pas, mais pourtant ils provoquent une vague de frissons bien remarquable, que la jeune femme est bien obligée de voir.

Il a bien compris vite, ce qu’il est en train de ressentir : le désir. Il ne comprend juste pas comment il a bien pu passer à ce stade si soudainement… Néanmoins, les signes qu’elle lui envoie ne trompe pas et lorsque ses pulpes sucrées se déposent sur ses lèvres à lui, il décide d’y goûter, de s’aventurer sur ce chemin dangereux. Alors, ses mains se posent finalement sur le dos de la belle ainsi que dans ses cheveux, afin qu’elle ne se décolle pas de lui. Celle sur le dos descend lentement, parcourant la courbe de celui-ci pendant que ses lèvres dévorent toujours celles de Nari. Elle descend encore afin de faire tomber la trousse de soins qui traînait derrière elle. Puis, petit à petit, il fait pencher la jeune femme jusqu’à que son dos colle au banc alors que lui la surplombe, rompant enfin leur baiser. « Tu n’auras pas de regret ? » Lui il n’en sait rien, mais il n’a pas envie d’y réfléchir, il veut juste être certain que Nari sait ce qu’elle fait.

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⌁  Le jeune homme roule des yeux quand elle lui répond par une petite plaisanterie. Bien sûr qu’il sait, ou du moins, il s’en doutait. Ça l’aurait franchement surpris d’apprendre le contraire en réalité. Mais la blonde sait très bien qu’il ne parle pas de ça et quand elle lui retourne sa question, il sourit légèrement, touché en plein mile. « Qui sait ? Mais j’ai pas envie d’y penser maintenant… » répond-il honnêtement, surpris par la délicatesse de la main de Nari posée sur sa joue, par la douceur subite de sa voix devenue chaude et mielleuse. Tout ça n’a rien à voir avec la femme qui régit la vie de Dojin, elle a des années lumières de ses pensées – pour une fois. Y a que le visage poupon de celle qui se trouve sous lui qui obsède son esprit en ce moment même, il craint juste l’après. Mais il balaie tout, parce qu’il veut pas ruiner l’instant, parce qu’il a vraiment très envie d’elle et que l’impatience commence à prendre le contrôle de ses membres.

Alors, mécaniquement, quand il sent que son haut commence à être enlevé, il tend les bras pour faciliter l’action, dévoilant à la belle sa fine musculature encore luisante de leur dernier échange plus violent. Il lui sourit alors. Tant mieux si elle pense ne pas avoir de regret, parce que maintenant Dojin se lance pour répondre à son baiser langoureux, qui devient de plus en plus passionné, enflammé. Ses mains en profitent pour attraper le haut de sa belle et l’en dévêtir à son tour, son soutien-gorge suivant rapidement le même chemin, dévoilant alors sa toute petite poitrine, mais toute mignonne, comme il les aime.


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⌁  
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