QIN LIANG

girouette. incapable de rester sur une décision. une minute tu affirmes une chose, la suivante c'est une autre histoire. quand on ne reste pas attentif à ces tournants, tu grinces des dents. irritable, un peu trop. grand querelleur qui adore mordre plus qu'aboyer. ☾ aucun rêve, pas d'aspiration. la fin du mois pour seul cauchemar qui te fait redouter les jours qui défilent. tu ne fais pas de plan pour l'avenir, tu figes devant les questions qui cherchent à savoir où tu te vois dans cinq ou dix ans. pas de projets, mais aussi aucune déception. ☾ l'art pour passion camouflée, les prouesses du crayon pratiquées depuis le plus jeune âge. maîtrise du portrait, une habilité dissimulée pour éviter les requêtes de devoir tracer celui de n'importe qui. ☾ la musique trop forte, tympans déchirés pour ne plus entendre cette voix similaire à la tienne qui résonne entre les deux oreilles. elle injure, rabaisse. langue venimeuse qui rend fou, tous les moyens sont bons pour ne pas l'écouter parfois jusqu'à jeter sa haine sur autrui. ☾ le soudain changement inattendu de cercle social a laissé ses marques à travers les années. des cicatrices invisibles à l'oeil nu, de celles qui se gravent par l'intérieur et qui te forcent à mentir. tu ne fais pas attention à ton alimentation que pour une question de budget ou de poids, mais plutôt pour une histoire d'estomac fragile et de foie capricieux.

only you

le caractère

insomnia - the shorter the closer to hell - morose - hit first then ask questions - black and white - broken crown - head over heels - blue - closed curtains - dimmed lights - moonlight - heart of stone - credit cards - morning run - so little faith - bury me alive.

compliqué, incapable de savoir ce que tu veux vraiment. des désirs qui fanent dès que tu les prononces, des envies qui s'évadent dès que tu ouvres la bouche. ceux qui possèdent tout ne peuvent que perdre, alors tu ne veux rien. tu ne veux plus rien, encore moins espérer retrouver une vie de richesse. des problèmes d'anxiété gérés comme tu le peux. tu fais de ton mieux, refusant le moindre geste visant à t'aider. agressivité mal contenue, des efforts surhumains déployés sur les heures de travail pour ne pas te faire virer du boulot qu'il te faut à tout prix conserver. on a souvent voulu que tu consultes pour ça, que tu trouves le moyen de laisser aller ce que l'on qualifie de surplus d'énergie. personnellement, tu es juste convaincu que si la population mondiale était moins chiante tu te porterais un peu mieux.

impulsif et impatient, les mots sortent de ta bouche sans être préalablement filtrés par ton cerveau. les regrets viennent par la suite, les remords qui empoisonnent jusqu'à une culpabilité donnant lieux à des nuits d'insomnies dans certains cas. pas tous, évidemment. tu ne regrettes pas d'insulter les voisins qui viennent te faire chier parce qu'il y a trop de bruits dans ton studio microscopique. né égoïste, tu le resteras jusqu'à ta tombe. pourtant, tu sais reconnaître quand tu as tort, quand tu es allé trop loin. tu sais formuler des excuses pour te faire pardonner - et les penser. lorsque tu reviens vers quelqu'un pour avouer tes fautes, c'est un geste qui vient du cœur.

brute intelligente, le cliché qui tombe sur le côté parce que tu sais te servir des neurones qui sommeillent au fond de ta tête. loin d'être idiot malgré les décisions sociales trop souvent douteuses. des exploits notés sur papier plus que dans le quotidien. ton nez reste soigneusement dans tes affaires, aucunement curieux de la vie d'autrui au point où ta propre mère a déjà mentionné qu'un étranger pourrait crever à côté de toi sans que tu ne lèves le petit doigt.

l'histoireFierté d'un monde doré. L'enfant roi, le prince du foyer couvert de cadeaux et des plus beaux compliments pour flatter l'ego déjà bien gonflé. Tête haute, sarcasme au bout des lèvres et l'attitude presque royale qui accompagne chaque pas. La vie est trop facile lorsque l'on possède tout. Les amitiés sont fausses, mais étroitement entretenues à la manière d'un bien précieux.

Parce que le statut social, il est important. Nécessaire au point où c'est ce qui uni tes parents, rien de plus. Il n'y a pas d'amour derrière les sourires qu'ils s'échangent. Du moins, il n'y en a plus. Tu ne sais pas s'il s'agit de la vérité lorsque ta mère te raconte les récits des débuts de leur idylle. Mensonge ou vérité, cela n'importe plus aujourd'hui. Ce magnifique monde enveloppé de soie n'a pas tardé à partir en flammes avec la faillite de l'entreprise familiale. Un drame soudain qui laisse des dettes, qui te fait perdre cette couronne métaphorique ainsi que le cercle social construit sur cet unique facteur qu'est le montant du compte bancaire familial. À peine douze ans, tu découvres vite le venin des mots que tu prononçais avant de te faire dérober ton titre.

Tu n'as pas d'autres options que de te retourner, de te relever avant qu'on en finisse de salir ta réputation. De prince hautain, tu passes à celui qui n'a rien à perdre. À celui qui n'en a que faire de faire des heures interminables en retenues pour violence. Tu n'y peux rien contre cette adrénaline, contre cette nouvelle étiquette qui se grave à ta peau au travers des années entre les murs de l'école. C'est un respect différent que celui apporté par le rang social même si tu sais que le terme est mal choisi pour amoindrir le véritable sentiment que tu inspires à autrui : la peur. Au moins, personne n'ose te tenir tête bien longtemps et tu gagnes le mérite de faire ta loi sur ton chemin quand le cœur t'en dit.

Et ce cœur, tu ne l'écoutes pas souvent. Plutôt indifférent de ce que se passe autour de toi. Les rumeurs vont vites dans les murs de l'établissement scolaire où tu passes le plus clair de ton temps à dormir et te rincer l’œil. Tu te fiches bien d'entendre l'annonce du siècle qu'un de tes camarades de classe est sorti du placard et ce n'est certainement pas parce que tu te laisses aller à l'observer un peu trop longtemps pendant les cours que cela t’affecte. Du moins, c'est le mensonge que tu te répètes les premiers temps, ne voulant pas t'impliquer dans les problèmes que cette annonce suscite. Tu voudrais aussi nier le fait que tu as mis une raclée au type qui voulait s'en prendre physiquement à lui, mais les témoins sont nombreux.  

L'eau coule, les jours défilent. Tu craques le premier, l'invitant. Prêt à tout, n'ayant rien à perdre de toute façon puisque tu ne possèdes déjà plus rien depuis trop longtemps. Il te fait rire, sourire. Un monde de couleurs vives, des heures passées à rêvasser, à te perdre dans ces scénarios qui n'arriveront jamais. L'université est débarquée, la cohabitation semblant d'abord une bonne idée. La romance du quotidien, la joie de vivre avec sa tendre moitié. Image ravissante explosée en morceaux en découvrant les lacunes, en étalant noir sur blanc vos différences de caractère qui rendent la relation fragile, instable. C'est quand il part qu'il te manque le plus et c'est quand il revient que tu comptes les jours avant de le voir disparaître à nouveau.