MYEONG JAEGYU

il supporte pas les enfants. ☾  il est persuadé que plus tard, il aura sa femme, deux chats, et basta. ☾ il aime pas sa famille, non plus. ☾ enfin, c'est ce qu'il dit, parce que c'est plus simple de dire ça, que d'expliquer ce qu'il se passe vraiment. ☾ il lui arrive souvent de pas calculer sa petite sœur et son petit frère pendant des mois entiers avant de daigner répondre à un message ☾ il y peut rien, c'est pour sa santé mentale ☾ il a eu une période baigné dans la drogue entre ses 18 et 21 ans. il en est sorti, pas indemne. ☾ il vend des space cakes, parfois, lorsqu'il y a des commandes spéciales. mais c'est sous la table, il en fait pas de la pub officielle. ☾ il est pas homophobe, mais aime pas la vision de deux hommes qui s'embrassent, il trouve ça gross un peu. ☾ son meilleur ami est bi, et ça lui pose aucun soucis, juste, pas devant lui, si possible. ☾ il fume pas de cigarettes, sauf après avoir tiré un coup. ☾ il boit pas beaucoup non plus, à part avec de la bonne cuisine ☾ et parfois en soirée (et il le regrette, 100% du temps, le lendemain) ☾ il aime le sucré (non jure), mais seulement dans les gâteaux (et seulement dans les siens) ☾ il est high à la caféine la plupart du temps. assez pour que l'odeur de café soit attachée à certains de ses vêtements. ☾ il a une aversion certaine pour l'art depuis qu'il est gamin (et tout le monde sait pourquoi) ☾ il fait celui qui sait gérer ses émotions ☾ alors que c'est clairement pas le cas. ☾ pâtisser le calme. s'il a envie de frapper des choses (ou des gens) (et ça arrive plus souvent qu'il veut bien l'avouer), il sort de la farine, des oeufs, du lait, et il ait un gâteau. ça a un effet calmant sur lui.

storytime

le caractèreindépendant ; autoritaire ; beau parleur ; blasé ; buté ; coléreux ; scrupuleux ; travailleur ; créatif ; cynique ; débrouillard ; délicat (dans la plus grande majorité des cas) ; agressif (dans le reste des cas) ; désabusé ; méthodique ; sensible

Jae, y'a une période de sa vie où il a ressemblé à un cliché vivant. Il était con, chiant, criait sur tout le monde, faisait des conneries, traînait avec la mauvaise bande de potes, se droguait (et pas avec du canabis).
Puis, il a rencontré un gars, qui lui a remis les idées en places.
Et aujourd'hui, Jae est plus autant un cliché qu'avant.
Il aime sa vie telle qu'elle est, et fait tout pour pas retomber dans ses travers (parce qu'il sait, que ce serait chose facile). Il fait tout pour sourire, mais finit souvent par faire la gueule. C'est pas grave, son meilleur ami aussi, il tire la tronche, la plupart du temps. Il leur arrive parfois, de s’asseoir sur un banc, et de regarder les voitures passer, comme deux déprimés de la vie. Mais faut voir au delà des apparences. Ils sont pas déprimés, juste un chouilla blasés.
Jae, il aimerait une vie normale. Il aimerait vivre comme tout le monde. Il a l'impression que le monde est fucked up, pour pleins de raisons, mais qui le regardent pas. Il se dit que ce serait bien de pouvoir vivre dans ce monde, sans se soucier des problèmes des voisins. Il y arrive plutôt bien. Il est pas égoïste. Il a juste vécu des merdes qu'il a combattu. Et il considère que chacun doit faire sa petite guerre, et pas la faire vivre aux autres. Si chacun à ses problèmes, alors y'a aucune raison que des gens se donnent la peine de régler les leurs, et ceux des autres. Il est pas vraiment sûr que ce soit possible, d'ailleurs. Beaucoup le considèrent insensible, et incapable d'être à l'écoute. Ceux qui le connaissent savent que c'est pas vrai. Il peut passer trois heures à écouter un pote se plaindre. Et à lui dire ce qu'il en pense. C'est juste qu'il fera jamais plus que nécessaire.
C'est vrai, par contre. Face à des inconnus, il tendra pas le petit doigt. Il a jamais donné à des œuvres caritatives, ni à un SDF dans la rue. Est-ce qu'il se sent mal, ou coupable, quand il en parle et qu'on le regarde comme s'il n'était qu'un petit con égoïste et imbu de lui-même ? Non. Des gars pétés de thunes, qu'ils donnent leur argent, ok. Mais lui, il a besoin de son argent. Il va pas aller le donner à des inconnus. Ses problèmes, c'est ses problèmes, ceux des autres, c'est ceux des autres.
Il trahira jamais ses potes. Il est fidèle en amitié. Et ceux qui disent qu'il l'est pas en amour se trompent. C'est juste qu'il est pas amoureux. Et y'a aucune raison d'être fidèle à quelqu'un qu'est juste là pour faire bonne figure, ou pour le sexe. Et au jour d'aujourd'hui, les seules femmes qui l'entourent sont là que pour la bonne figure, ou pour le sexe.
Jae, c'est une tombe, avec les secrets qu'on lui confie. Une fois dans son esprit, ils en sortent plus. Comme un coffre fermé avec un sort dont il est le seul à connaître la formule.
Jae, c'est un mec capable d'être responsable. Qui l'a été bien avant l'âge où il aurait dû le devenir.
Jae, c'est un mec capable de prendre soin des autres. Mais à trop l'avoir fait, alors que c'était pas son rôle, c'est quelque chose qu'il veut plus faire. Et si sa fratrie en souffre, c'est dommage. Mais il refuse de s'enterrer dans un gouffre peu à peu, juste pour faire des gamins qui sont pas les siens.

l'histoireC'est ce gamin qu'a neuf ans, et qui porte une gamine d'un an et demi, à peine, sur son dos. Elle pleure, elle chiale, ouais non, elle braille. Et pas qu'un peu. Il essaye de marcher, parce que ça la bercera assez pour qu'elle s'endorme, peut-être. Il l'aurait bien posé dans son berceau, qu'il lui aurait suffit de pousser un peu pour la bercer, mais. Mais non. Non, parce qu'elle faisait "trop de bruit" pour ses parents. Qu'ils avaient besoin de "calme" pour laisser leur art s'exprimer. Eux, qui mettent du Beethoven à fond à une heure du mat parce que ça "boost" leur "créativité". Des foutaises, tout ça. Tout ça, c'est, putain, c'est des conneries. Et la gamine qu'arrête pas de pleurer. Et lui qui continue à marcher, qui fait des ronds juste devant la maison. Et il sait que s'il reste là trop longtemps, c'est les voisins qu'il va réveiller. Alors il se met à marcher, dans la rue. Et arrive à un parc, qu'il commence à connaître pour y terminer presque tous les soirs. Il enlève le porte-bébé de son dos, et prend la gamine dans ses bras. Il s'assoit sur la balançoire et se balance, doucement. En prenant garde à pas la faire tomber. Il l'enveloppe dans ses bras, aussi, pour pas qu'elle ait froid. Et elle s'endort, enfin, après un bon quart d'heure. Il fait attention, en se levant, reprend le porte bébé, mais la remet pas dedans. La porte dans ses bras. Retourne à la maison. Ouvre la porte, la dépose dans son berceau, et file se coucher. S'endort pas tout de suite. Parce qu'il a pas changé sa couche, tout à l'heure. Mais il décide de pas le faire de suite. Il prendra pas le risque de la réveiller. Il ferme les yeux, finalement, il est vingt-trois heures. Il les ouvre à deux heures pétantes, alors qu'il entend le bruit stridents des violons dans la salle d'à côté. Et que dans le berceau à côté de son lit, un bébé pleure.

C'est ce gamin qu'a 18 ans, et qu'est censé s'occuper de sa sœur de 10. Mais il a les yeux pétés de rouges, et les pupilles dilatées. Elle dort, t'façon, sa sœur. Elle est en train de pioncer tranquille. Elle sait pas, elle, ce qui se passe dans l'esprit de son frère depuis qu'elle est née. Elle sait pas que plusieurs fois, il a juste eu envie de lui foutre la tête dans la cuvette des chiottes et de tirer la chasse jusqu'à ce qu'elle s'y noie. Elle sait pas, ça. Elle sait pas, qu'en général, après qu'il ait pensé ça, il s'en veut à un point où il s'oblige à aller la voir et à vérifier que tout va bien, que ce qu'il a pensé, ça c'est pas vraiment passé. Parce qu'après tout, elle est la seule personne qu'il considère comme une famille. Elle sait pas, tout ça, elle. Il s'allonge sur le matelas miteux et entend vaguement de la musique occidentale, du jazz, sortir des enceintes. Heureusement. La dernière fois, ils avaient mis du classique, et l'gamin a failli casser les enceintes. Il a cassé le disque, tho. Il l'a brisé en deux. Il ferme les yeux, porté par le jazz. Il distingue vaguement les instruments, mais saurait plus les nommer. Il sait juste qu'ils sont jaunes, et qu'il y a un gros truc en bois, avec des cordes. Il pourrait se dire que c'est un gros violon, mais il a un truc contre les violons. Quelqu'un lui parle. Il répond pas. Il a les lèvres scellées, et aucune envie de dire quoique ce soit, de toute façon. Et comprend pas trop ce qu'on lui demande, de toute façon. Et voit pas trop à quoi ça sert de parler, en fait. Il voit pas le temps passer. C'est quelqu'un qui lui tape sur l'épaule, qui lui annonce l'heure qu'il est, qui lui fait réaliser que c'est le petit matin, qu'il a dormi, sur ce matelas miteux. Et qu'il est sept heures. Putain. C'est l'heure de rentrer. A huit heures, il devra avoir préparé son petit déj. Et à neuf heures, ils partiront de la maison, il la déposera à l'école. Et lui. Lui, il retournera traîner dans la rue, comme une âme sans peine. Parce qu'il sait pas trop quoi faire d'autre, de toute façon. Pas qu'il ait vraiment envie de faire quoique ce soit d'autre, en fait.

C'est ce gamin qu'a 21 ans. Il a la seringue dans la main, mais l'a pas planté dans son bras. Y'a un type qui le regarde mal. Et il est orgueilleux, un peu, le gamin, alors il le défie du regard. Il a l'air plus jeune que lui, en plus. Il finit par lâcher la seringue et se met debout. Essaye, en tout cas. Il est pas encore trop remis de la dose d'un peu plus tôt, et le monde tourne un peu, autour de lui. Il essaye quand même, de soutenir son regard. Mais c'est pas facile. Ça lui paraît même hors de portée. Et ça lui plaît pas du tout. Il sent le dédain, voir le dégoût, dans le regard du type en face de lui. Il supporte pas qu'on le regarde comme ça. Pas après ce qu'il a vécu, pas alors qu'on devrait le remercier, l'aimer, apprécier les efforts qu'il a mis dans une tâche qu'était pas la sienne. Personne devrait avoir le droit de le regarder comme ça, personne. Et certainement pas un total étranger. Le gamin s'approche, en titubant, prêt à lui dire ses quatre vérités, à l'autre abruti. Mais il est désemparé, lorsque le gars tourne les talons et s'en va. Et genre, qui fait ça ? D'où, dans quelle genre de société est-ce que c'est autorisé, de faire ça ? Il tombe, le gamin. Choqué. Un peu shooté, aussi. Il ramasse l'aiguille. Tant pis. La porte à son bras, mais la pique pas. Après tout. Est-ce que c'est vraiment ça, qu'il veut faire de sa vie ? Le gamin balance l'aiguille par terre et s'allonge sur le matelas. C'est la première fois qu'il prend pas sa dose à l'heure où il pensait la prendre.
Cette dose là, il la prendra jamais.
Ni les suivantes.

C'est ce jeune homme qu'a 24 ans. Il est assis sur un tabouret dans un garage. Les gens parlent autour de lui. Ils s'agitent, et il les observe d'un œil qu'à moitié intéressé. Il a son thermos de café dans une main et les clés d'une voiture tendues dans l'autre. La main qui tient les clés est comme suspendue. Il attend juste que quelqu'un vienne lui prendre des mains. Et lorsque Sian débarque et lui chipe, il repose son bras le long de son corps. Ouvre son thermos comme s'il avait fait ça toute sa vie, et avale plusieurs gorgées de café brûlant. Le café a remplacé la cocaïne et l'héroïne d'une époque terminée. Il regarde les gens travailler, et finit par se lever, ennuyé. Il sort du garage et va s'asseoir sur un banc, pas trop loin. Sian le rejoint rapidement. Il a une bière à la main. Le jeune homme regrette ses goûts en matière de boisson. Ils se regardent quelques secondes avant de prendre une gorgée chacun de leur boisson. Et ils regardent la route. En silence. Le jeune homme ferme les yeux et écoute les moteurs des voitures gronder. Mieux vaut ça que des violons. Mieux vaut toujours tout que des putains de violons. Il rouvre les yeux et pose ses coudes sur ses cuisses, se penchant vers l'avant. "Je t'ai jamais remercié, je crois." Sian se retourne vers lui. Le jeune homme le regarde pas. Il parle en direction du vide, mais directement à celui à qui sont destinés ses mots. "Pour m'avoir sorti de tout ça. Pour avoir été avec moi, pendant cette période là. Les crises de manques et tout ça, j'ai réussi parce que t'as été là." Il se redresse, regarde toujours pas Sian, mais y'a un demi sourire qu'est apparu sur ses lèvres. Il est bien plus heureux maintenant. Même si ça fait trois mois qu'il a pas parlé à Ahreum. Et plus d'un an à ses parents.

C'est ce jeune homme qu'a 26 ans. Il sourit à cette fille, face à lui. C'était une amie de collège. Qui l'a connu avant la drogue, qui l'a connu à l'époque où il était le père et la mère de substitution. Son sourire est pas vraiment forcé, mais il est pas non plus totalement sincère. Il sourit parce que ça lui fait plaisir de la revoir. Mais c'est pas non plus la grande joie. Il se souvient que c'était une bonne amie. Et c'est pour ça, que lorsqu'elle l'a appelé, il a accepté de venir la voir. Elle lui explique son histoire, son problème. Ses parents. Oui, il se souvient qu'ils s'entendaient bien, dans la cours de l'école, parce qu'ils parlaient de leur parents en utilisant des mots qui auraient fait frémir le Christ. Ils veulent qu'elle épouse un homme. Ils veulent qu'elle devienne enfin une vraie "femme". Et elle allait, vraiment, était sur le point, de se fiancer. Avec un homme qu'elle aimait, un homme "bon". Qui l'a largué lorsqu'il a apprit qu'elle était stérile, qu'elle pourrait jamais avoir d'enfants. Homme bon mon cul, ouais. Il boit une gorgée de café, en l'écoutant. Ses parents ont organisé plusieurs rendez-vous arrangés, plus tard. Ils sont tous partis lorsqu'ils ont apprit qu'elle pourrait jamais porter d'enfants. Le jeune homme, il comprend pas ce délire de vouloir absolument avoir un mioche criard, porté par une meuf qui va juste souffrir inutilement. Il finit par la couper, peut-être un peu sèchement. "Et ?" qu'il demande. Pas que ça l'intéresse pas. Mais cette fille, il l'a pas vu depuis au moins dix ans. "Tu m'avais dit que tu voudrais jamais d'enfants, toi. Je suis pas moche, et toi non plus. Et ça arrangerait tout le monde, pas vrai ? Tu trouveras pas d'autre fille, qui peuvent avoir des enfants, qui en voudront pas." Il hausse un sourcil, surpris. Et explose de rire. Il se lève, finit rapidement sa tasse de café, et sort sans lui dire au revoir.

C'est cet homme qu'a 28 ans. Il est fiancé. Il a finit par la rappeler, la fille. Il a finit par accepter sa proposition, aussi chelou soit-elle. Parce qu'elle était logique, finalement. Il est à la piste de course, et essaye de suivre le bolide de son meilleur ami sur le parcours. C'est pas facile. Mais il commence à avoir l'habitude. Puis, bon, il fait pas vraiment d'efforts, non plus. C'est pas comme si ça l'intéressait vraiment. Il vient juste là parce qu'il se doit d'être là, en tant que meilleur ami. Pour l'encourager, ou quoi ou qu'est-ce. Après tout, l'homme est pas connu pour être le meilleur des supporters. Il ouvre pas la bouche une seule fois. Se lève à peine lorsqu'il y a un hola. Juste une demi-seconde avant de se rasseoir. Il fait même peut-être un peu tâche dans le paysage. Il décide finalement de partir avant la fin. Sian lui en voudra probablement pas. Il prend son thermos contre lui, et s'avance vers le bout des gradins. Trébuche sur un pied tendu un peu trop pour la place qu'il y a. Il manque de se ramasser par terre, et lance un regard noir à la personne à qui appartient l'obstacle. Ses traits, tendus de colère, se détendent comme par un automatisme. Et son corps réagit à la jeune fille qu'il a sous les yeux. Il cache un soucis de déglutition, et finit par reprendre son air noir, aussi rapidement qu'il l'avait quitté. Il sort de l'allée, et retourne près de sa voiture. Il la prend, et part, direction le resto où il bosse. Il arrivera un peu avant tout le monde, pour le service de ce soir. Tant mieux, il pourra bosser sur de nouvelles recettes.
"Jaegyu, Josephine. Josephine, Jaegyu". Et Jaegyu sait, qu'il va la détester. Et qu'il va l'éviter. Qu'il va penser à elle bien plus qu'il ne le devrait, normalement. Après tout, elle est plus jeune encore que sa petite sœur. "Ouais, on s'est déjà croisé." qu'il lance, amer. Il sourit pas, tourne les talons, son thermos qu'il tient fermement dans sa main. Il a oublié de mettre la protection au dessus du métal. Ça brûle, putain sa mère. Mais tant mieux. Vaut mieux ça que de suivre quelconque pulsion qui partent de tout endroit de son corps, sauf de son cerveau. Qui se trouve être en berne, à agiter un drapeau blanc à toute partie de son corps gérant le désir. Pour leur rappeler qu'il est là. Et qu'il abrite un machin qui s'appelle conscience. Et qu'il aimerait bien qu'on l'écoute, surtout dans des cas comme ceux-là.